Frédéric Pierret rappelle que les chiffres de l'OMT ne tiennent comptes que des arrivées internationales. Le tourisme domestique n'y est pas comptabilisé - Capture d'écran 1billiontourists.unwto.org/
L’année qui s’achève est singulière.
En 2012, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, plus d’un milliard de touristes auront franchi une frontière en une seule année.
Ils étaient 25 millions en 1950, 435 millions en 1990 et 940 millions en 2010. En d’autres termes, le nombre d’arrivées internationales de touristes a été multiplié par 37 en 60 ans et a plus que doublé en 20 ans.
Cela signifie que plus d’un milliard de fois en une année, un homme ou une femme a pris la décision de partir à l’étranger, qui pour y passer des vacances ou pour effectuer tout autre séjour de loisir, qui pour visiter sa famille ou ses amis, qui pour un motif à caractère religieux ou encore pour participer à une réunion ou un évènement lié à son activité professionnelle.
Ce milliard d’arrivées internationales ne signifie pas un milliard de touristes. D’abord parce que la même personne peut voyager plusieurs fois dans la même année.
Ensuite parce-que un même séjour touristique peut comprendre plusieurs arrivées internationales. C’est le cas par exemple des voyages organisés comprenant la visite de plusieurs pays.
Il n’empêche, le mouvement est impressionnant.
En 2012, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, plus d’un milliard de touristes auront franchi une frontière en une seule année.
Ils étaient 25 millions en 1950, 435 millions en 1990 et 940 millions en 2010. En d’autres termes, le nombre d’arrivées internationales de touristes a été multiplié par 37 en 60 ans et a plus que doublé en 20 ans.
Cela signifie que plus d’un milliard de fois en une année, un homme ou une femme a pris la décision de partir à l’étranger, qui pour y passer des vacances ou pour effectuer tout autre séjour de loisir, qui pour visiter sa famille ou ses amis, qui pour un motif à caractère religieux ou encore pour participer à une réunion ou un évènement lié à son activité professionnelle.
Ce milliard d’arrivées internationales ne signifie pas un milliard de touristes. D’abord parce que la même personne peut voyager plusieurs fois dans la même année.
Ensuite parce-que un même séjour touristique peut comprendre plusieurs arrivées internationales. C’est le cas par exemple des voyages organisés comprenant la visite de plusieurs pays.
Il n’empêche, le mouvement est impressionnant.
L’humanité s’est mise en mouvement, et ce mouvement s’accélère
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Quoi de plus normal, pourrait-on se dire, que le tourisme international soit en croissance puisque, après tout, la population mondiale l’est également ? Sans doute.
Ce qui est plus remarquable, c’est que cette activité progresse plus vite, beaucoup plus vite que la population mondiale : en 1950, les arrivées internationales de touristes représentaient 1% de la population mondiale : l’humanité ne bougeait pas, ou presque pas ; elle a commencé à se mouvoir quand ce ratio est passé à 6% en 1980 pour atteindre 13% en 2010.
Bien plus, si l’on prend les projections médianes des Nations Unies, pour ce qui concerne la population, et de l’OMT, pour ce qui est du tourisme, les arrivées internationales devraient représenter 18% de la population mondiale en 2020 et 22% en 2030.
Un fait majeur apparait ainsi : l’humanité s’est mise en mouvement, et ce mouvement s’accélère.
Ces chiffres, pour impressionnants qu’ils soient, ne représentent pourtant qu’une petite partie du phénomène « tourisme ». Ils ne concernent en effet que le tourisme international, celui qui conduit des individus à partir à l’étranger alors qu’une écrasante majorité des touristes choisit de passer au moins une nuit en dehors de son domicile en restant à l’intérieur de ses frontières nationales.
Selon les meilleures estimations actuellement disponibles (et qui restent hélas encore trop fragmentaires), le tourisme international ne représente en effet qu’entre 17 % à 20 % de l’ensemble des arrivées de touristes.
Cela signifie que, si l’on y ajoute le tourisme domestique, c’est-à-dire les flux touristiques à l’intérieur de chaque pays, on arrive à un total de 5,8 milliards d’arrivées de touristes en 2012 ce qui représente 82% de la population mondiale.
A ce rythme, c’est autour de 2018 ou 2019 que le nombre d’arrivées totales de touristes sera équivalent à la population mondiale ; en d’autres termes, en moyenne, l’équivalent de la totalité de la population mondiale devrait alors arriver dans une destination touristique dans l’année !
Ce qui est plus remarquable, c’est que cette activité progresse plus vite, beaucoup plus vite que la population mondiale : en 1950, les arrivées internationales de touristes représentaient 1% de la population mondiale : l’humanité ne bougeait pas, ou presque pas ; elle a commencé à se mouvoir quand ce ratio est passé à 6% en 1980 pour atteindre 13% en 2010.
Bien plus, si l’on prend les projections médianes des Nations Unies, pour ce qui concerne la population, et de l’OMT, pour ce qui est du tourisme, les arrivées internationales devraient représenter 18% de la population mondiale en 2020 et 22% en 2030.
Un fait majeur apparait ainsi : l’humanité s’est mise en mouvement, et ce mouvement s’accélère.
Ces chiffres, pour impressionnants qu’ils soient, ne représentent pourtant qu’une petite partie du phénomène « tourisme ». Ils ne concernent en effet que le tourisme international, celui qui conduit des individus à partir à l’étranger alors qu’une écrasante majorité des touristes choisit de passer au moins une nuit en dehors de son domicile en restant à l’intérieur de ses frontières nationales.
Selon les meilleures estimations actuellement disponibles (et qui restent hélas encore trop fragmentaires), le tourisme international ne représente en effet qu’entre 17 % à 20 % de l’ensemble des arrivées de touristes.
Cela signifie que, si l’on y ajoute le tourisme domestique, c’est-à-dire les flux touristiques à l’intérieur de chaque pays, on arrive à un total de 5,8 milliards d’arrivées de touristes en 2012 ce qui représente 82% de la population mondiale.
A ce rythme, c’est autour de 2018 ou 2019 que le nombre d’arrivées totales de touristes sera équivalent à la population mondiale ; en d’autres termes, en moyenne, l’équivalent de la totalité de la population mondiale devrait alors arriver dans une destination touristique dans l’année !
Disparités sociales, économiques ou géographiques
Bien sûr, il ne s’agit là que d’une moyenne derrière laquelle se cachent de profondes disparités, pour ne pas dire d’injustices : pendant que certains partent 3, 4, 5 fois ou davantage en vacances chaque année, d’autres n’ont jamais la possibilité ou l’opportunité de quitter leur village ou leur banlieue.
Ces disparités ne peuvent toutefois pas cacher l’émergence d’un phénomène majeur : l’humanité est en train de passer d’une ère de quasi immobilité à une ère, sinon de nomadisme, tout au moins de mobilité généralisée.
Les disparités sont également géographiques. En 1950, l’Europe et les Amériques attiraient 96% des arrivées de touristes. Elles n’en représentent plus que 67% en 2011.
A l’inverse, l’Asie qui comptait pour moins de 0,8% du tourisme international en 1950 en représente aujourd´hui 22% et le mouvement va se poursuivre.
Ce grand changement dans la géographie du tourisme va de pair avec les changements dans la l’économie mondiale du tourisme.
A la fin des années 80, les économies émergentes attiraient à peine 30% du tourisme international. En 2011, leur part atteint 47% et cette tendance va se poursuivre puisque, avec un taux de croissance des arrivées de touristes qui va être le double de celui des économies avancées, les économies émergentes vont dépasser ces dernières en 2015 et devraient représenter 58% du tourisme international en 2030.
En valeur absolue, les économies émergentes d’Asie, d’Amérique latine, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Europe centrale vont gagner chaque année 30 millions de touristes internationaux supplémentaires durant les 20 prochaines années tandis que les économies avancées d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie n’en gagneront que 14 millions par an.
Quelque soient les disparités sociales, économiques ou géographiques, le mouvement est donc profond et durable.
Il fait assurément partie des grands changements qui ont affecté le cours de l’humanité : après l’invention de la pensée scientifique et technique puis de la production manufacturière, après l’essor du commerce et des services, après l’irruption des technologies de l’information et de la communication, voilà l’ère du grand mouvement des groupes et des individus.
Ces disparités ne peuvent toutefois pas cacher l’émergence d’un phénomène majeur : l’humanité est en train de passer d’une ère de quasi immobilité à une ère, sinon de nomadisme, tout au moins de mobilité généralisée.
Les disparités sont également géographiques. En 1950, l’Europe et les Amériques attiraient 96% des arrivées de touristes. Elles n’en représentent plus que 67% en 2011.
A l’inverse, l’Asie qui comptait pour moins de 0,8% du tourisme international en 1950 en représente aujourd´hui 22% et le mouvement va se poursuivre.
Ce grand changement dans la géographie du tourisme va de pair avec les changements dans la l’économie mondiale du tourisme.
A la fin des années 80, les économies émergentes attiraient à peine 30% du tourisme international. En 2011, leur part atteint 47% et cette tendance va se poursuivre puisque, avec un taux de croissance des arrivées de touristes qui va être le double de celui des économies avancées, les économies émergentes vont dépasser ces dernières en 2015 et devraient représenter 58% du tourisme international en 2030.
En valeur absolue, les économies émergentes d’Asie, d’Amérique latine, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Europe centrale vont gagner chaque année 30 millions de touristes internationaux supplémentaires durant les 20 prochaines années tandis que les économies avancées d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie n’en gagneront que 14 millions par an.
Quelque soient les disparités sociales, économiques ou géographiques, le mouvement est donc profond et durable.
Il fait assurément partie des grands changements qui ont affecté le cours de l’humanité : après l’invention de la pensée scientifique et technique puis de la production manufacturière, après l’essor du commerce et des services, après l’irruption des technologies de l’information et de la communication, voilà l’ère du grand mouvement des groupes et des individus.
La mine d'or est bien là
Comme pour tous les grands changements qui l’ont précédé, l’adaptation des mentalités, des entreprises, des législations, des modèles économiques, des modes d’hébergements, d’investissements, d’occupation de l’espace ou des politiques publiques suit des cours et des rythmes forts variables d’un pays à l’autre.
Les plus dynamiques, les plus réactifs ou les plus inventifs, ceux qui, déjà, ont engagé la révolution des mentalités qu’appelle la nouvelle économie de la mobilité, ceux qui, depuis dix ans, connaissent des taux de croissance de leur tourisme supérieurs à 10 % par an, ceux-là ne font pas mystère de leurs enjeux.
Ce qui est en cause en effet, c’est la localisation des 870 millions de nouvelles arrivées internationales d’ici 2030, c’est la localisation des 3,5 milliards de nouvelles arrivées domestiques durant la même période.
Ou encore la localisation de plusieurs centaines de millions de nouveaux emplois alors que le tourisme occupe déjà aujourd’hui un emploi sur 12 au niveau mondial et que le seul tourisme international génère aujourd´hui un marché de plus de mille milliards de dollars.
On ne dira jamais assez en effet combien la France dispose d’atouts dans cette compétition.
Elle les doit à une civilisation rurale, puis urbaine, qui se sont développées sur plus d’un millénaire et à la magnificence de son histoire qui ont légué un patrimoine artistique, architectural et culturel exceptionnels ; à une diversité de paysages et de climats peu banale sur un territoire finalement assez restreint ; à un réseau de transports qui la place parmi les pays les plus accessibles et les plus irrigués du monde ; à une capitale dont le pouvoir d’attraction reste sans égal ; à sa position au cœur du plus important marché source du tourisme mondial ; à un tissu de plus de 250.000 entreprises qui ont forgé un savoir-faire remarquable en matière de tourisme, et à tant d’autres atouts encore…
En d’autres termes, la mine d’or est bien là et la seule question qui vaille est de savoir comment adapter son mode de gestion aux nouvelles donnes de l’économie mondiale de la mobilité.
Les plus dynamiques, les plus réactifs ou les plus inventifs, ceux qui, déjà, ont engagé la révolution des mentalités qu’appelle la nouvelle économie de la mobilité, ceux qui, depuis dix ans, connaissent des taux de croissance de leur tourisme supérieurs à 10 % par an, ceux-là ne font pas mystère de leurs enjeux.
Ce qui est en cause en effet, c’est la localisation des 870 millions de nouvelles arrivées internationales d’ici 2030, c’est la localisation des 3,5 milliards de nouvelles arrivées domestiques durant la même période.
Ou encore la localisation de plusieurs centaines de millions de nouveaux emplois alors que le tourisme occupe déjà aujourd’hui un emploi sur 12 au niveau mondial et que le seul tourisme international génère aujourd´hui un marché de plus de mille milliards de dollars.
On ne dira jamais assez en effet combien la France dispose d’atouts dans cette compétition.
Elle les doit à une civilisation rurale, puis urbaine, qui se sont développées sur plus d’un millénaire et à la magnificence de son histoire qui ont légué un patrimoine artistique, architectural et culturel exceptionnels ; à une diversité de paysages et de climats peu banale sur un territoire finalement assez restreint ; à un réseau de transports qui la place parmi les pays les plus accessibles et les plus irrigués du monde ; à une capitale dont le pouvoir d’attraction reste sans égal ; à sa position au cœur du plus important marché source du tourisme mondial ; à un tissu de plus de 250.000 entreprises qui ont forgé un savoir-faire remarquable en matière de tourisme, et à tant d’autres atouts encore…
En d’autres termes, la mine d’or est bien là et la seule question qui vaille est de savoir comment adapter son mode de gestion aux nouvelles donnes de l’économie mondiale de la mobilité.
Né en 1953, Frédéric Pierret est actuellement Directeur exécutif de Programme et Coordination à l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), à Madrid (Espagne) où il occupe ce poste depuis janvier 2010.
Avant de rejoindre l’OMT, il était Directeur du tourisme au sein de l’Administration du tourisme française (de 2005 à 2007).
Frédéric Pierret a été en parallèle conseiller de l’OMT et présidé notamment le groupe de travail sur l’évaluation des risques et la gestion des crises (de 2005 à 2007).
Il a également travaillé comme consultant pour l’élaboration d’un manuel concernant la recherche de financements du tourisme en Afrique (en 2009).
Entre 1984 et 2004, il a occupé différents postes de Secrétaire général au sein du Ministère de l’intérieur français.
Avant de rejoindre l’OMT, il était Directeur du tourisme au sein de l’Administration du tourisme française (de 2005 à 2007).
Frédéric Pierret a été en parallèle conseiller de l’OMT et présidé notamment le groupe de travail sur l’évaluation des risques et la gestion des crises (de 2005 à 2007).
Il a également travaillé comme consultant pour l’élaboration d’un manuel concernant la recherche de financements du tourisme en Afrique (en 2009).
Entre 1984 et 2004, il a occupé différents postes de Secrétaire général au sein du Ministère de l’intérieur français.