Les compagnies aériennes internationales auront du mal à développer leurs activités dans un contexte de protectionnisme global - Photo : Stéphane Masclaux-Fotolia.com
Les récentes déclarations du nouveau Président des États-Unis ne présagent rien de bon pour le transport aérien.
La question à se poser est celle-ci : cette activité peut-elle se développer avec des barrières érigées soi-disant pour protéger les Etats ?
Le principe même du transport aérien est d’amener les passagers d’un pays à un autre.
On voit bien alors que le protectionnisme est totalement antagoniste avec son essence même.
La question à se poser est celle-ci : cette activité peut-elle se développer avec des barrières érigées soi-disant pour protéger les Etats ?
Le principe même du transport aérien est d’amener les passagers d’un pays à un autre.
On voit bien alors que le protectionnisme est totalement antagoniste avec son essence même.
Les Etats jaloux de leur souveraineté
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Néanmoins ce protectionnisme peut s’exercer de manière insidieuse, par exemple en mettant en cause les accords d’"Open Sky" péniblement négociés au cours des deux dernières décennies.
L’affaire est d’autant plus d’actualité que l’Europe d’un côté, et les États-Unis de l’autre, sont en pleine phase de réactualisation des accords aériens entre les deux principales entités économiques.
L’axe transatlantique restera encore pour pas mal de temps la principale voie aérienne de la planète.
Les messages envoyés par la nouvelle administration américaine sont à cet égard inquiétants.
En effet, quels que soient les traités, l’espace aérien appartient aux Etats et ceux-ci sont jaloux de leur souveraineté.
Il est donc facile pour un gouvernement d’interdire, ou plus vraisemblablement de réglementer, l’accès de son territoire à tel ou tel transporteur sous prétexte qu’il est d’une nationalité indésirable. Bien entendu, ce faisant, l’état en question s’expose à la réciproque.
L’affaire est d’autant plus d’actualité que l’Europe d’un côté, et les États-Unis de l’autre, sont en pleine phase de réactualisation des accords aériens entre les deux principales entités économiques.
L’axe transatlantique restera encore pour pas mal de temps la principale voie aérienne de la planète.
Les messages envoyés par la nouvelle administration américaine sont à cet égard inquiétants.
En effet, quels que soient les traités, l’espace aérien appartient aux Etats et ceux-ci sont jaloux de leur souveraineté.
Il est donc facile pour un gouvernement d’interdire, ou plus vraisemblablement de réglementer, l’accès de son territoire à tel ou tel transporteur sous prétexte qu’il est d’une nationalité indésirable. Bien entendu, ce faisant, l’état en question s’expose à la réciproque.
Même défi en Europe avec le Brexit
Supposons, juste pour le raisonnement, que l’Administration américaine se mette à prendre fait et cause pour les trois grands transporteurs du pays que sont Delta, United et American Airlines, dans leurs plaintes envers les compagnies du Golfe accusées de recevoir des aides indues de la part de leurs gouvernements.
Elle peut très bien restreindre les accords de trafic actuellement en vigueur et porter ainsi un coup très dur à l’expansion de ces transporteurs.
Mais alors, ces derniers riposteront certainement en annulant par exemple les énormes commandes d’avions qu’elles ont placées auprès de Boeing.
Certes, ce scénario est peu probable et c’est heureux.
Mais le message envoyé par ce qui reste encore le premier pays en termes économiques est tout sauf rassurant, car il peut avoir un effet d’exemple pour nombre d’autres états qui s’estimeraient mieux protégés par de fortes barrières douanières.
Nous sommes confrontés en Europe au même défi avec le Brexit.
Si l’on suit les règles des traités européens, et pourquoi ne le ferait-on pas, il faudrait renégocier avec la Grande Bretagne tous les accords avec chacun des pays européens ?
Et alors, je ne suis pas certain que les transporteurs britanniques puissent retrouver les droits de trafic dont ils jouissent actuellement.
Les premiers visés seront alors les « low cost » dont l’activité est jugée prédatrice par les compagnies européennes traditionnelles.
Elle peut très bien restreindre les accords de trafic actuellement en vigueur et porter ainsi un coup très dur à l’expansion de ces transporteurs.
Mais alors, ces derniers riposteront certainement en annulant par exemple les énormes commandes d’avions qu’elles ont placées auprès de Boeing.
Certes, ce scénario est peu probable et c’est heureux.
Mais le message envoyé par ce qui reste encore le premier pays en termes économiques est tout sauf rassurant, car il peut avoir un effet d’exemple pour nombre d’autres états qui s’estimeraient mieux protégés par de fortes barrières douanières.
Nous sommes confrontés en Europe au même défi avec le Brexit.
Si l’on suit les règles des traités européens, et pourquoi ne le ferait-on pas, il faudrait renégocier avec la Grande Bretagne tous les accords avec chacun des pays européens ?
Et alors, je ne suis pas certain que les transporteurs britanniques puissent retrouver les droits de trafic dont ils jouissent actuellement.
Les premiers visés seront alors les « low cost » dont l’activité est jugée prédatrice par les compagnies européennes traditionnelles.
Détruire ce qui marche pour protéger ses concitoyens
Faisons l’hypothèse qu’easyJet, par exemple, voit ses droits fortement entamés alors que sa principale activité s’exerce maintenant à l’intérieur même de l’Europe continentale.
La conséquence sera certes très nocive pour la compagnie britannique, mais les dégâts seront également très sensibles pour les clients européens qui verront beaucoup de dessertes arrêtées car elles ne sont exploitées que par ce transporteur.
Et puis la concurrence ne pouvant plus jouer, les prix remonteront et la qualité de service diminuera.
Bref tout ce discours sur le protectionnisme qui devient à la mode et s’installe dans les campagnes électorales ne sent pas bon pour le transport aérien.
En voulant trop protéger leurs concitoyens, certains politiques n’hésitent pas à détruire ce qui marche.
Et le transport aérien est un vivant exemple de ce que la libéralisation peut faire de mieux pour les habitants de la planète.
La dérégulation et les accords de « ciel ouvert » ont entraîné de considérables progrès, non seulement pour l’activité aérienne en elle-même, en faisant baisser les coûts et en améliorant considérablement la qualité et la sécurité, mais également en permettant aux populations de voyager, de rencontrer d’autres civilisations et finalement de mieux respecter les autres.
Au fond, le transport aérien est l'un des principaux facteurs de paix dans le monde. Il ne faudrait surtout pas le mettre en danger.
La conséquence sera certes très nocive pour la compagnie britannique, mais les dégâts seront également très sensibles pour les clients européens qui verront beaucoup de dessertes arrêtées car elles ne sont exploitées que par ce transporteur.
Et puis la concurrence ne pouvant plus jouer, les prix remonteront et la qualité de service diminuera.
Bref tout ce discours sur le protectionnisme qui devient à la mode et s’installe dans les campagnes électorales ne sent pas bon pour le transport aérien.
En voulant trop protéger leurs concitoyens, certains politiques n’hésitent pas à détruire ce qui marche.
Et le transport aérien est un vivant exemple de ce que la libéralisation peut faire de mieux pour les habitants de la planète.
La dérégulation et les accords de « ciel ouvert » ont entraîné de considérables progrès, non seulement pour l’activité aérienne en elle-même, en faisant baisser les coûts et en améliorant considérablement la qualité et la sécurité, mais également en permettant aux populations de voyager, de rencontrer d’autres civilisations et finalement de mieux respecter les autres.
Au fond, le transport aérien est l'un des principaux facteurs de paix dans le monde. Il ne faudrait surtout pas le mettre en danger.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.