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Les EDV Ile-de-France en introspection au Québec (Vidéo)

Retour sur la convention des EDV Ile-de-France au Québec


C’est une convention qui aurait pu être rebaptisée "désirée", tant les adhérents et les élus l’ont attendue. Presque 3 ans après le dernier évènement, les EDV Ile-de-France ont convié les professionnels du tourisme à découvrir l’automne à Québec. Les participants n’ont pas fait plus de 5 000 km pour seulement admirer les couleurs flamboyantes de la nature, ils ont été invités à réfléchir sur leur avenir. Retour sur un voyage instructif et enrichissant au-delà même du tourisme.


Rédigé par le Mardi 25 Octobre 2022

Au moment de repartir de Montréal après avoir passé une semaine sur place, Lionel Rabiet avait le cœur gros et aussi le sentiment du travail accompli.

Il faut dire que cette convention aura mis près de 3 ans à se tenir. Le covid ayant contraint à annuler et reporter l’évènement.

Alors que pendant 2 ans les acteurs du voyage ont eu le temps de faire leur introspection et se réinventer, ils ont été invités à poursuivre ce travail durant quelques jours, mais de l’autre côté de l’Atlantique.

Au moment de faire l’appel, ils étaient autour de 80 à répondre présent.

Une petite victoire pour le syndicat, après les moments d’agitation qu’a connus l’industrie. Et pour regarder devant, l’accent a été mis sur le tourisme durable et responsable.

Au Québec : découverte du tourisme autochtone

"Mon ambition étant que nous allions plus loin sur ce genre de sujets.

La convention a pour objectif de vous sensibiliser sur cette transition pour que nous avancions vers un tourisme plus vertueux,
" introduisait alors le maitre de cérémonie.

Et pour donner le LA, à peine descendu de l’avion, les participants ont pu découvrir une reconstitution d’un village traditionnel Huron.

Passé le côté un peu kitch et suranné des lieux, les guides démontrent toute l'importance de ce genre de tourisme.

Grâce à cette attraction, les descendants des premières nations peuvent travailler, mais aussi permettre à la communauté de se structurer (n’ayant pas de taxe, les services publics sont à leur charge), se réapproprier sa culture et la sauvegarder.

L’enjeu est primordial pour ces premières nations, presque totalement éradiquées et qui retrouvent un semblant de liberté avec l'activité touristique. Une visite ayant permis de se rendre compte de l’impact sociétal de l’activité. Le voyage n’a pas que des externalités négatives.

Le Québec l’a bien compris et misera énormément sur le tourisme autochtone dans les années à venir.

"Notre projet étant d’être la porte d’entrée pour explorer l’est de la région Québec.

Nous avons structuré des
itinéraires responsables,' avec l’aide des réceptifs, en recensant un inventaire de 300 entreprises," nous expliquait alors Robert Lancup, délégué commercial pour Québec cité.

Et pour le faire savoir aux voyageurs 500 000 dollars canadiens seront dépensés en France.

Le Canada veut parler du bien fait social du voyage !

Il n'est pas toujours évident pour une destination long-courrier de prendre la parole sur cette façon de voyager.

Comment promouvoir un tourisme durable quand un voyageur émet sa consommation annuelle de CO2 prévu par les accords de Paris (2 tonnes), seulement sur le vol ?

La réponse est assez simple : il faut réduire l'impact du touriste une fois sur place et allonger sa durée du séjour.

"Le Canada ne veut plus parler des chiffres des visiteurs et voyageurs, mais plutôt du bien fait social du tourisme sur les habitants du Canada, avec le tourisme régénérateur," rapportait Cyrielle Bon, la directrice générale de Destination Canada.

D'ailleurs après la polémique lors de la convention des Entreprises du Voyage à Punta Cana, il convient de noter que de nombreux participants ont étendu leur séjour au Canada, près de la moitié, dont certains sur plusieurs semaines.

Dans le même temps, un budget de 4 000 euros est prévu pour compenser l'évènement.

Et pour ceux qui se demandent l'essence et l'intérêt de faire 11 000 km, si ce n'est d'acculturer des professionnels à une destination, Julien Buot, directeur d'ATR a su trouver les mots justes.

"Il est temps que la profession revienne sur l’imaginaire et en construise de nouveaux, il faut passer à l’offensive.

Nous devons rappeler toutes les vertus du voyage, pour les clients et les destinations. Par exemple, nous revenons transformés d'un voyage,
" affirmait Julien Buot.

L'évènement aura permis à des agences de quartier de rencontrer des responsables dont la division réalise plusieurs centaines de millions d'euros de revenus, des avocats, des personnalités... autant de choses que les réseaux sociaux ne permettent pas toujours.

Alors qu'ils nous enferment dans notre façon de penser, la rencontre imprévue est devenue quasiment impossible surtout en dehors de ses centres d'intérêt.

Climat : "L’industrie ne peut pas faire que subir !"

"L’industrie doit donner des gages, elle ne peut pas faire que subir.

Nous travaillons sur le sujet de la formation au sein des EDV, pour qu'à terme, tous les agents de voyages aient des connaissances solides sur le tourisme responsable et le climat,
" fixait comme cap Lionel Rabiet.

Le tourisme est arrivé à un croisement, il ne doit plus simplement s'informer et communiquer, mais passer aux actes. L'urgence climatique n'est pas pour demain, nous sommes en plein dedans.

Ce n'est pas le seul sujet d'importance pour le secteur. L'attractivité est tout comme la protection du climat, une problématique vitale.

Les Entreprises du Voyage s'engagent dans un plan d'action régional, mais il faudra surtout que le tourisme avance groupé.

"Avant la pandémie, les problématiques de l’emploi étaient un signal faible que nous ressentions. Il s’est accentué durant la pandémie.

Nous ne valorisions pas les métiers du voyage, le covid a permis au secteur de se rendre compte de cela,
" analysait Martin Lessard, le DG du MT Lab, l'incubateur montréalais.

Pour remporter cette guerre de l'attractivité, les start-ups peuvent être un appui. Bien sûr, les entrepreneurs ne doivent pas tout attendre d'elles, mais certaines solutions peuvent leur être apportées par des jeunes pousses.

Que ce soit le MT Lab ou le Welcome City Lab, les deux incubateurs vont aller chercher des innovations sur cette thématique particulière.

"Nous sommes à votre disposition pour mieux comprendre les problématiques et vous écouter, comprendre les sujets sur lesquels vous voulez que nous travaillions. Nous avons besoin de mieux échanger.

Le 2e message que j'aimerais faire passer : le monde du tourisme reste attractif, pour tout un tas de jeunes et nous le voyons avec les start-up,
" se voulait optimiste Laurent Queige.

L'Académie de Glace de Montréal : un moment très nature(lle)

Comme toujours avec les conventions des EDV Ile-de-France la destination est au centre.

Après la très européenne Québec, la petite troupe a pu se reposer à l'Auberge du Lac-à-l'Eau Claire. L'hôtel est noyé dans une forêt d'érables et autres arbres, nous renvoyant des couleurs que n'importe quel téléphone n'est pas en capacité de rendre.

Seuls les participants sauront de quoi je parle, les autres ne peuvent qu'imaginer.

En hiver, le lac est bien évidemment gelé. Les voyageurs se déplacent alors en motoneige sur la glace et dans les chemins, sous des mètres de neige.

Pour se réchauffer et se convaincre que demain sera meilleur, les adhérents ont pu vivre un moment très intense.

Grâce au réceptif Supernature, ils ont pu visiter l'académie de glace de Montréal, une institution sortant des champions de patinage artistique, comme la France enquille les grèves.

Traditionnellement fermée au public, le DMC nord américain aura la chance de proposer cette sortie à ses groupes.

Le spectacle fut grandiose, puisque les agents de voyage ont assisté à un entraînement des meilleurs couples mondiaux, préparant la tournée des grands prix internationaux.

Point d'orgue de ce moment, il a été possible d'échanger avec des sportifs accessibles et heureux de parler de leur profession, sans détour.

Avant de décrocher des médailles, au patinage artistique les chutes sont nombreuses. La réussite se provoque et s'obtient à force d'abnégation. Une source d'inspiration pour les entrepreneurs présents.

Au final le Québec aura été porteur de messages importants (combativité, égalité des sexes, attractivités, tourisme responsable), pour des professionnels parfois bousculés par l'évolution de la société.

La parole aux participants :

"Professionnellement, je retiendrais de cette convention tout d’abord un programme intense et une organisation millimétrée qui illustrent avec talent les valeurs et l’expertise de notre métier, mais aussi débats passionnés sur les thématiques actuelles et pertinentes, bien au-delà des tables rondes.

J'ai aussi été marqué par les pitchs des start-ups au MT Lab qui osent aborder différemment nos activités.

Un des moments d’excellence et d’émotion restera l’entraînement des champions de patinage à l’Académie de glace de Montréal (à retrouver dans la vidéo),
" dévoile Véronique Leiber, la directrice générale adjointe de Serandipians by Traveller Made.

"Je retiens l’organisation sans failles du voyage qui nous a donnés un bel aperçu de la destination. Une convention intergénérationnelle où l’atmosphère conviviale a favorisé les interactions entre les participants aux métiers variés permettant de faire ressortir les tendances majeures du secteur.

Un mélange équilibré entre des échanges professionnels et la découverte de la culture canadienne,
" témoigne Valentine Jean-Richard.

"C’est un pari réussi pour Lionel Rabiet et les EDV Ile-de-France qui ont su conjuguer un merveilleux périple aux couleurs de l’été indien Canadien avec de studieux ateliers de travail et conférences, en n’évitant aucun sujet essentiel : attractivité du secteur, égalité hommes-femmes, ou encore réduction de l’impact du tourisme sur le climat," a confié Marc-Elie Caspar, le directeur France & Benelux des solutions business pour Western Union.

"Une première pour TravelAssist d'être convié à une convention EDV en Région. Ce fut une rare occasion de découvrir sur un format court une destination et de partager le quotidien de professionnels du tourisme.

Un moment privilégié mais très intense, aussi bien par le timing serré que par les émotions provoquées par le dépaysement et les rencontres avec nos lointains cousins Québécois. Je reste encore chamboulé par leur gentillesse et leur philosophie de vie qui a mon sens fait partie du voyage,
" selon Tristan Daube, le fondateur de TravelAssist.io

"Au-delà donc des tables rondes autour de l'attractivité de la profession, de la parité hommes/femmes dans la profession ou encore des nouvelles technologies à venir, tous ces échanges furent très stimulants et motivants afin de faire avancer mon entreprise dans les bons rails du tourisme d'aujourd'hui et de demain.

Enfin, je suis heureux que cet événement se soit inscrit dans un projet de compensation de ses émissions CO2
" se félicite Geoffroy Laillié, le directeur de Mondélios.

Retrouvez les papiers sur la convention des EDV Ile-de-France :


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