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Les palaces parisiens, trophées de millionnaires étrangers


Ils ont bâti leur fortune au Moyen-Orient ou en Asie et n’ont pas hésité à investir en partie dans l’achat ou la rénovation des grands hôtels de Paris. Ces hommes d’affaires savent pourtant que ce placement ne sera rentable qu’à très long terme, mais ils s’en moquent : ils ont acheté un hôtel-bijou.


Rédigé par Laury-Anne CHOLEZ le Mercredi 2 Mars 2011

Le Ritz est un établissement unique au monde - DR
Le Ritz est un établissement unique au monde - DR
Les palaces parisiens n’attirent pas les investisseurs européens. A quelques exceptions près, ces adresses prestigieuses appartiennent ou sont gérées par des capitaux venus d’Asie et du Moyen-Orient.

Le Crillon, par exemple a été vendu en décembre dernier par Starwood à un membre de la famille royale saoudienne pour 250 millions d'euros.

Le Shangri La, qui vient d’ouvrir ses portes avenue de Iéna, appartient à une chaîne Hongkongaise.

« Le cycle de rentabilité d’un palace se calcule sur 20 ou 30 ans » explique George Panayotis président fondateur de MKG. « La politique actuelle des occidentaux n’est pas compatible avec ce que le secteur peut offrir » poursuit-il.

En effet, les Européens ont tendance à favoriser la nouvelle économie ou la finance. «Ils se tournent vers des produits plus rationnels » estime Olivier Petit, associé chez Deloitte .

Caprice de riche ?

Seuls les Asiatiques ou les Arabes voient à plus long terme. « Les millionnaires du Moyen-Orient ont une fortune basée sur le pétrole. Ils souhaitent donc investir pour préparer leur avenir. Un peu comme un bon père de famille » explique George Panayotis.

Mais c’est également une question de personnalité. « Etre propriétaire d’un bel hôtel à Paris flatte forcément l’égo » renchérit Olivier Petit.

Le Ritz par exemple, est un établissement unique au monde, assez rare pour bénéficier d’une valeur marchande importante.

« Ces investisseurs achètent des bijoux et n’attendent pas un retour immédiat sur leur investissement » assure Stéphane Botz, le directeur du pôle tourisme hôtellerie et loisirs chez KPMG.

Effectivement, ce sont souvent des personnalités qui portent ces projets. Des hommes très riches qui veulent se faire plaisir, soigner leur image et garantir leurs avoirs pour longtemps. Car le seul moyen de gagner de l’argent, c’est de compter sur la plus-value immobilière à long terme.

En effet, pour acquérir un palace à Paris, l'acheteur devra débourser entre 2 et 2,5M€, par chambre. Un tarif qui grimpe à 3,5M€ pour les établissements qui viennent d’ouvrir leurs portes. Mieux vaut donc avoir les épaules solides pour assumer de tels investissements.

Répondre à une demande croissante

Le Shangri La, le Royal Monceau, bientôt le Peninsula et le Mandarin Oriental ; toutes ces nouvelles adresses répondent à une demande croissante de la part de voyageurs exigeants.

« Ces groupes d’origine asiatique vont gérer leurs propres clients qui se reconnaissent dans ces marques » indique Olivier Petit.

Augmenter l’offre fait donc mécaniquement augmenter la demande. Aucun impact attendu sur le prix moyen, qui tourne actuellement entre 900 à 1000€, pour un taux d’occupation de 72%.

« Avec les équipements, la qualité de service et la localisation, ces hôtels ne peuvent pas brader leurs prix » prévient Stéphane Botz.

Inutile d’espérer réserver une suite de luxe à prix cassé.

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