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Les transporteurs low cost ''sortiront-ils'' les compagnies régulières ?

la crise donne des ailes aux transporteurs à bas coût


Il y a quelques années de ça, on aurait qualifié le titre de cet article (et sa thèse) d'"abracadabrantesque". D'hypothèse farfelue. Et pourtant, la crise actuelle qui accentue les difficultés des transporteurs traditionnels, la rend de plus en plus plausible.


Rédigé par Jean DA LUZ le Mercredi 11 Février 2009

Les transporteurs low cost ''sortiront-ils'' les compagnies régulières ?
Tandis que les low cost surfent sur la lame de fond de la crise, les legacy carriers (*) semblent s'y noyer inexorablement.

Les parts de marché des premières ne cessent d'augmenter au détriment des secondes. Les derniers résultats communiqués par l'Association qui rassemble les principaux acteurs du marché, sont éloquents.

En 2008, les compagnies adhérentes (*) de l'European Low Fares Airline Association (ELFAA) ont transporté 149,5 millions de passagers, soit une progression de 15,7% avec 81,5% de taux d'occupation. Désormais les transporteurs à bas prix représentent plus de... 35% du trafic intra-européen !

8 années plus tard, un tableau guère plus réjouissant...

Un pourcentage qui est loin de laisser de marbre les responsables d'Iata. La puissante organisation internationale qui évoque régulièrement les pertes prévues de ses adhérentes pour les mois à venir, place chaque fois la barre un peu plus haut.

L'unité de compte est le milliard de dollars... Une paille !
Mais ce n'est pas nouveau. Les transporteurs traditionnels n'ont jamais vraiment gagné de l'argent au cours des 30 dernières années, malgré l'expansion continue du trafic passager.

Au point que Richard Branson, patron de Virgin Airways, s'amusait à dire que pour devenir millionnaire il suffisait d'être milliardaire... et se lancer dans le business de l'aérien.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont accéléré la nécessaire mutation de cette industrie. Le coup était sévère.

2008 : 35 compagnies ont déposé le bilan

Le trafic dans le monde a reculé de 50% dans les 3 semaines qui ont suivi ce dramatique évènement.

Aux Etats Unis la plupart des Big five (*) n'ont dû leur salut qu'au fameux Chapter 11, dispositif qui prévoit le soutien étatique jusqu'à ce que la compagnie puisse de nouveau assumer ses obligations.

Huit années plus tard, le tableau n'est guère plus réjouissant. En 2008, 35 compagnies dans le monde ont déposé le bilan. Les restructurations n'ont pas suffit. Certes celles qui vivaient sur un grand pied ont atterri brutalement.

Mais fondamentalement, rien n'a changé. Malgré l'adoption d'un certain nombre de mesures calquées sur les transporteurs low cost (allègements des charges, renouvellement de flotte, repas payants...) le business model de ces acteurs semble périmé.

Porteurs d'une lourde culture d'entreprise, handicapés par un corporatisme et un syndicalisme exacerbés, plombés par des salaires et des avantages exorbitants, ils semblent de plus en plus fragiles et désarmés face à la crise.

Air France-KLM, semble avoir mangé son pain blanc

Celle-ci n'est certes pas sans incidence chez les concurrents à bas prix. Cependant, moins lourdement "chargés", ces derniers tirent mieux leur épingle du jeu.

Pris en cisaille par la hausse brutale du baril de pétrole contre laquelle ils s'étaient insuffisamment protégées, puis par l'effondrement brutal des cours contre lequel ils se sont trop protégés, les transporteurs aériens n'en finissent pas de panser leurs plaies.

Plus inquiétant : même les "entreprises vertueuses" comme Air France-KLM, semblent désormais avoir mangé leur pain blanc et ne plus échapper aux turbulences qui secouent le transport aérien mondial.

Avec deux low cost solidement implantées sur son pré carré, la compagnie tricolore aura fort à faire dans les mois à venir.

Les passagers, de leur côté, plébiscitent la stratégie de point à point des transporteurs à bas coût. Une approche à l'opposé de celle du hub qu'affectionne AF-KLM.

Certes, comme aime à le rappeler J.-C. Spinetta, on ne peut avoir des liaisons directes partout en France.
Mais la donne pourrait être chamboulée encore si demain les low cost se mettaient (c'est dans les tuyaux) à faire du long courrier.

Que resterait-t-il alors aux "grandes" ?


(*) clickair, easyJet, flybe, Jet2.com, myair.com, norvégien, Ryanair, Sky Europe, Sverige Flyg, transavia.com et Wizz Air.
(*) Legal carriers - Compagnies régulières
(*) American, Continental, United, Delta, US Airways,

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Commentaires

1.Posté par DALI le 11/02/2009 09:38 | Alerter
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LOW COST / LEGACY COMPANY

2.Posté par Pascal le 11/02/2009 13:21 | Alerter
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Tout est dans les dernières lignes de l'article
Jusqu'alors, toutes les sociétés qui se sont lancées dans le long-courrier à bas cout en vols réguliers se sont plantées. Pour la simple raison qu'en 8 heures de temps un long courrier ne transporte que 300 passagers en moyenne contre plus du double pour un court courrier: beaucoup plus compliqué de rentabiliser des billets à 10 euro même en faisant payer le verre d eau 5 euro...
Par ailleur, les vols de moins de 01h30 en Europe sont menacés d'extinction d'ici 10 ans quand le réseau TGV sera plus étoffé et la pression écolo trop grande
Une autre tenaille qui peut menacer les "ogres" actuels, sans compter les effets de taille, renouvellement des flottes et augmentation d une masse salariale pérenne...

3.Posté par Patrice Weiss le 11/02/2009 16:18 | Alerter
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Tout à fait d'accord avec PASCAL, et en outre, allez entasser comme des sardines des passagers pour plusieurs heures de vol, gare aux risques cardio-vasculaires... Même un Paris New-York avec plus de 500 pax dans un B 747-200. Et alors que dire d'un Paris-Tokio ou Sidney !

4.Posté par Patrice Weiss le 11/02/2009 16:27 | Alerter
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D'autre part, le Paris Strasbourg ou le Paris Lyon sont évidemment dépassés et toutes les distances inférieures à 3 heures par le train... Autant laisser ces courtes distances à d'autres. Mais, annonceriez vous la fin des agences de voyages ? Confère l'attitude de certaines "law-cost" qui ne veulent que travailler en direct et par le net...

5.Posté par Jean DA LUZ le 11/02/2009 18:29 | Alerter
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Bonjour

Il y a des éléments que nous ne maîtrisons pas aujourd'hui. Il est évident que les lignes à grande vitesse vont prendre une part de marché très importante à l'avion. Mais attention : on ne pourra pas mettre des TGV partout. Le segment de croissance est dans les lignes transversales, celles-là même où Air France aujourd'hui sans beaucoup de concurrence (mais jusqu'à quand), se "sucre". D'ailleurs, le succès de l'ouverture des lignes comme Marseille-Lille et d'autres par Ryanair en atteste.
Pour le reste, si les liaisons européennes ne sont pas l'avenir des compagnies aériennes, il est évident qu'elles devront se rabattre sur d'autres segments. Vers où ? La Méditerranée (Maghreb) par exemple avec la déréglementation en cours.
Pour le reste il faudra bien aller chercher du côté des long courriers. Vous avez l'air de dire que low cost est synonyme d'inconfort pour le long courrier... Avez-vous déjà pris des LC en classe éco de certaines compagnies qui dénigrent le concept ? Franchement, elles n'ont pas grand chose à leur envier.
Par ailleurs, n'oublions pas le matériel et des données techniques que nous ne maîtrisons pas aujourd'hui. Le projet de l'A380 d'Air Austral est à cet égard symbolique. Cet appareil pourrait bouleverser la donne en matière de desserte long courrier low cost et on sait bien que les tenors de la catégorie ont les moyens de se les payer...
Cordialement

6.Posté par Michek le 11/02/2009 21:58 | Alerter
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Le Low Cost en long courrier on y est deja, un CDG/LAX a 500 euros avec des compganies regulieres, on peut difficilement faire mieux.
A ce prix la, sans les passagers a haute contribution, elles perdraient de l'argent.
Difficile donc de degager des marges en long courrier low cost, sans compter que sur des vols de 12 heures, beaucoup d'evenements peuvent se produire a destination, avec a la clef des retards et des surcouts importants.

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