Misterfly :"Les fonds propres seront peut-être un critère de sélection des fournisseurs" selon Nicolas Brumelot - DR
TourMaG.com - Vous venez de clôturer une levée de fonds de 10 millions d'euros. C'est plutôt une bonne nouvelle et en termes de besoin à quoi correspond-elle ?
Nicolas Brumelot : Oui c'est une bonne nouvelle.
La dernière avait été réalisée en mars 2020, au début de la crise.
Nous espérons être en sortie de crise et cette levée nous permet de nous renforcer financièrement dans cette perspective. Nous avons tous été atteints, nous ne pouvons pas dire le contraire.
La réalisation de la levée de fonds démontre notre solidité et la capacité d'attractivité de Misterfly. Ce sont des choses longues à mettre en place, car nous parlons là d'investisseurs de long terme (Bpifrance, Montefiore et Iris Capital).
De plus, nous démontrons que notre modèle reste pertinent et que des investisseurs croient dans le futur de l'entreprise. Ce n'est pas juste par relation ou sympathie.
TourMaG.com - En mars 2020, combien avez levé ?
Nicolas Brumelot : Nous avions levé 15 millions auprès d'Iris Capital, un fonds d'investissement français spécialisé dans la technologie.
Nicolas Brumelot : Oui c'est une bonne nouvelle.
La dernière avait été réalisée en mars 2020, au début de la crise.
Nous espérons être en sortie de crise et cette levée nous permet de nous renforcer financièrement dans cette perspective. Nous avons tous été atteints, nous ne pouvons pas dire le contraire.
La réalisation de la levée de fonds démontre notre solidité et la capacité d'attractivité de Misterfly. Ce sont des choses longues à mettre en place, car nous parlons là d'investisseurs de long terme (Bpifrance, Montefiore et Iris Capital).
De plus, nous démontrons que notre modèle reste pertinent et que des investisseurs croient dans le futur de l'entreprise. Ce n'est pas juste par relation ou sympathie.
TourMaG.com - En mars 2020, combien avez levé ?
Nicolas Brumelot : Nous avions levé 15 millions auprès d'Iris Capital, un fonds d'investissement français spécialisé dans la technologie.
Misterfly :"Les fonds propres seront peut-être un critère de sélection des fournisseurs"
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TourMaG.com - Cette levée de fonds répond à un besoin de trésorerie ?
Nicolas Brumelot : Nous ce n'est pas un besoin de trésorerie, mais pour afficher des fonds propres solides en sortie de crise.
C'est aussi rassurant pour nos fournisseurs. Il ne faut pas se leurrer chacun va se regarde en chien de faïence, en raison d'encours de crédits des uns et des autres.
Les fournisseurs regardent la note de crédit, peut être que ce sera un critère de sélection de certains, lors de la sélection des distributeurs.
TourMaG.com - La crise favorise la concentration. Avec cette entrée de fonds propres, pensez-vous être un acteur avec le rachat d'autres acteurs ?
Nicolas Brumelot : Pour le moment, notre priorité est stratégique.
Nous allons nous focaliser sur le renforcement de l'automatisation de la plateforme, ce qui a été le plus compliqué pour nous lors de cette crise sanitaire.
Après nous regardons et nous restons ouverts, sur les rachats. Nous ne nous interdisons rien. Par principe nous regardons toujours, puis nous sommes mieux armés.
Si nous avons envie et que l'acquisition est pertinente, nous savons que notre pool d'investisseurs est en mesure de financer nos opérations.
Malgré tout, nous restons prudents et ce n'est pas la priorité, d'autant que nous ne sommes pas sortis de cette crise.
Si l'été avait bien commencé, au gré des restrictions et des contraintes, l'activité s'est calmée. Nous savons que pour l'automne qui arrive, beaucoup de destinations, notamment long courrier resteront fermées.
Malheureusement, nous n'avons pas eu de nouvelles de la part des USA, sur l'Asie, nous estimons que ce n'est pas près de rouvrir.
Nicolas Brumelot : Nous ce n'est pas un besoin de trésorerie, mais pour afficher des fonds propres solides en sortie de crise.
C'est aussi rassurant pour nos fournisseurs. Il ne faut pas se leurrer chacun va se regarde en chien de faïence, en raison d'encours de crédits des uns et des autres.
Les fournisseurs regardent la note de crédit, peut être que ce sera un critère de sélection de certains, lors de la sélection des distributeurs.
TourMaG.com - La crise favorise la concentration. Avec cette entrée de fonds propres, pensez-vous être un acteur avec le rachat d'autres acteurs ?
Nicolas Brumelot : Pour le moment, notre priorité est stratégique.
Nous allons nous focaliser sur le renforcement de l'automatisation de la plateforme, ce qui a été le plus compliqué pour nous lors de cette crise sanitaire.
Après nous regardons et nous restons ouverts, sur les rachats. Nous ne nous interdisons rien. Par principe nous regardons toujours, puis nous sommes mieux armés.
Si nous avons envie et que l'acquisition est pertinente, nous savons que notre pool d'investisseurs est en mesure de financer nos opérations.
Malgré tout, nous restons prudents et ce n'est pas la priorité, d'autant que nous ne sommes pas sortis de cette crise.
Si l'été avait bien commencé, au gré des restrictions et des contraintes, l'activité s'est calmée. Nous savons que pour l'automne qui arrive, beaucoup de destinations, notamment long courrier resteront fermées.
Malheureusement, nous n'avons pas eu de nouvelles de la part des USA, sur l'Asie, nous estimons que ce n'est pas près de rouvrir.
Misterfly : "Si nous envisageons une grosse acquisition, nous savons que nous avons des investisseurs pour le faire. "
TourMaG.com - Les investisseurs sont Français et possèdent des participations dans d'autres entreprises du tourisme. Est-ce que cela vous entraine des passerelles et des ponts ?
Nicolas Brumelot : Avoir des investisseurs qui ont pignon sur rue et qui connaissent bien le secteur, c'est un message fort pour l'industrie.
Après cela ne favorise ou n'entraîne pas spécialement de lien avec les participations qu'ils ont, c'est-à-dire que nous travaillons avec n'importe qui, y compris des entreprises qui ne sont pas dans les portefeuilles de Montefiore, Iris ou Bpifrance.
TourMaG.com -D'ailleurs Bpifrance arrive, pourquoi cela ?
Nicolas Brumelot : La mission de Bpifrance est d'investir dans des entreprises innovantes et dans lesquelles ils croient, ce n'est pas un fonds de retournement.
D'ailleurs vous noterez que c'est un acteur assez peu investi dans la distribution touristique ou la production, mais plutôt dans l'hôtellerie. Cela fait toujours bien d'avoir un investisseur institutionnel à son tour de table, ils sont aussi présents indirectement chez Iris et Montefiore.
Après nous avons une cohérence dans nos investisseurs, avec un pool entièrement français complété par Veepee.
TourMaG.com - Cet engagement de la Bpifrance correspond-il à la volonté du gouvernement de soutenir l'industrie touristique et surtout les entreprises saines ?
Nicolas Brumelot : Cela correspond en parti à ce que vous avez dit, mais sous couvert que le modèle soit pertinent.
Nous parlons d'un investisseur qui souhaite faire un retour sur investissement, donc de produire un certain rendement. Misterfly est plutôt une entreprise prudente.
Nous ne sommes pas des fonceurs et qui courent têtes baissées. L'expérience montre que nous devons avoir les reins solides, même pour faire de la croissance.
Nous allons pouvoir aborder sereinement les semaines et les mois à venir, puis déployer notre stratégie. Si nous envisageons une grosse acquisition, nous savons que nous avons un pool d'investisseur pour le faire.
Nicolas Brumelot : Avoir des investisseurs qui ont pignon sur rue et qui connaissent bien le secteur, c'est un message fort pour l'industrie.
Après cela ne favorise ou n'entraîne pas spécialement de lien avec les participations qu'ils ont, c'est-à-dire que nous travaillons avec n'importe qui, y compris des entreprises qui ne sont pas dans les portefeuilles de Montefiore, Iris ou Bpifrance.
TourMaG.com -D'ailleurs Bpifrance arrive, pourquoi cela ?
Nicolas Brumelot : La mission de Bpifrance est d'investir dans des entreprises innovantes et dans lesquelles ils croient, ce n'est pas un fonds de retournement.
D'ailleurs vous noterez que c'est un acteur assez peu investi dans la distribution touristique ou la production, mais plutôt dans l'hôtellerie. Cela fait toujours bien d'avoir un investisseur institutionnel à son tour de table, ils sont aussi présents indirectement chez Iris et Montefiore.
Après nous avons une cohérence dans nos investisseurs, avec un pool entièrement français complété par Veepee.
TourMaG.com - Cet engagement de la Bpifrance correspond-il à la volonté du gouvernement de soutenir l'industrie touristique et surtout les entreprises saines ?
Nicolas Brumelot : Cela correspond en parti à ce que vous avez dit, mais sous couvert que le modèle soit pertinent.
Nous parlons d'un investisseur qui souhaite faire un retour sur investissement, donc de produire un certain rendement. Misterfly est plutôt une entreprise prudente.
Nous ne sommes pas des fonceurs et qui courent têtes baissées. L'expérience montre que nous devons avoir les reins solides, même pour faire de la croissance.
Nous allons pouvoir aborder sereinement les semaines et les mois à venir, puis déployer notre stratégie. Si nous envisageons une grosse acquisition, nous savons que nous avons un pool d'investisseur pour le faire.
Pass sanitaire : "'c'est un frein psychologique au voyage, c'est indéniable"
TourMaG.com - A quoi ressemble l'activité de Misterfly en ce moment ?
Nicolas Brumelot : C'est un peu à l'image de nos confrères, avec un mois de juin qui a été le plus gros mois de réservations depuis le début de la crise.
Puis en juillet, avec le pass sanitaire et les restrictions, nous notons un très fort ralentissement. Nous avons pas mal de destinations qui sont extrêmement compliquées, en raison des variants.
Après 2021 sera meilleure que 2020, et aux alentours de 50% par rapport à 2019.
Une seule destination tire son épingle du jeu sur l'été à savoir la Grèce.
Son niveau de réservations chez Misterfly est un record absolu, bien plus que 2019 d'ailleurs. Les autres étaient alors en hausse par rapport à 2020, mais en retrait par rapport à 2019.
Dans différentes interviews, j'ai pu lire que chez mes confrères les non vaccinés représentent environ 40% de la notre clientèle. Vous comprendrez que ce n'est pas encore un été normal, car ils risquent toujours l'isolement ou des contraintes de dernières minutes.
L'Italie fonctionnait bien, mais nous allons voir si ça va continuer avec la mise en place du pass sanitaire.
C'est un frein y compris pour la France. C'est un frein psychologique au voyage, c'est indéniable.
Tant que le niveau de vaccination ne sera pas élevé, il restera un frein. Nous devons atteindre cette immunité collective pour retrouver une vie normale durable.
Le vaccin est le seul moyen connu pour s'en sortir, car sinon nous allons bloquer tout le monde, mais nous allons tous mourir économiquement.
Nicolas Brumelot : C'est un peu à l'image de nos confrères, avec un mois de juin qui a été le plus gros mois de réservations depuis le début de la crise.
Puis en juillet, avec le pass sanitaire et les restrictions, nous notons un très fort ralentissement. Nous avons pas mal de destinations qui sont extrêmement compliquées, en raison des variants.
Après 2021 sera meilleure que 2020, et aux alentours de 50% par rapport à 2019.
Une seule destination tire son épingle du jeu sur l'été à savoir la Grèce.
Son niveau de réservations chez Misterfly est un record absolu, bien plus que 2019 d'ailleurs. Les autres étaient alors en hausse par rapport à 2020, mais en retrait par rapport à 2019.
Dans différentes interviews, j'ai pu lire que chez mes confrères les non vaccinés représentent environ 40% de la notre clientèle. Vous comprendrez que ce n'est pas encore un été normal, car ils risquent toujours l'isolement ou des contraintes de dernières minutes.
L'Italie fonctionnait bien, mais nous allons voir si ça va continuer avec la mise en place du pass sanitaire.
C'est un frein y compris pour la France. C'est un frein psychologique au voyage, c'est indéniable.
Tant que le niveau de vaccination ne sera pas élevé, il restera un frein. Nous devons atteindre cette immunité collective pour retrouver une vie normale durable.
Le vaccin est le seul moyen connu pour s'en sortir, car sinon nous allons bloquer tout le monde, mais nous allons tous mourir économiquement.
"Si le gouvernement arrête la perfusion, il va emmener beaucoup d'entreprises à la faillite"
TourMaG.com - Quels sont les sujets à suivre pour Misterfly ?
Nicolas Brumelot : Nous allons donc améliorer les processus de traitement des dossiers, pour intégrer aux mieux les aléas du coronavirus.
Nous faisons le dos rond, en attendant que tout rentre dans l'ordre et de faire notre métier, à savoir vendre du voyage. Au niveau de l'aérien, c'est toujours difficile.
Il y a avec certaines compagnies aériennes toujous aucune issue, comme avec Thaï Airways. Cette dernière vient de reprendre ses opérations depuis Paris, mais nous n'avons aucun retour sur les dossiers et les remboursements. Nous n'avons pas la moindre réponse depuis 18 mois.
J'en veux toujours autant au gouvernement et à la DGAC à ce niveau. Dans le même temps dans les aéroports, nous observons une belle pagaille, avec le contrôle des pass sanitaires, des personnes refoulées, etc.
En 2021, nous allons continuer à subir les mêmes à-coups que nous connaissons, avec les vacances nous permettant d'engranger des réservations sur de courtes fenêtres.
Après nous avons l'espoir que le taux de vaccination à la fin de l'année, nous permette durablement de se dire que nous en sommes sortis en 2022.
Vous comprenez pourquoi le gouvernement doit maintenir ses aides pour le secteur, le tout avec des seuils élevés. Expliquez moi comment une entreprise peut tenir avec une activité à 50% voire même 80% ?
La situation est moins pire qu'avant, mais nous sommes toujours sur des niveaux dramatiques. Il n'y a pas d'entreprise viable avec une activité à -50%.
Si le gouvernement arrête la perfusion, il va emmener beaucoup d'entreprises à la faillite.
Nicolas Brumelot : Nous allons donc améliorer les processus de traitement des dossiers, pour intégrer aux mieux les aléas du coronavirus.
Nous faisons le dos rond, en attendant que tout rentre dans l'ordre et de faire notre métier, à savoir vendre du voyage. Au niveau de l'aérien, c'est toujours difficile.
Il y a avec certaines compagnies aériennes toujous aucune issue, comme avec Thaï Airways. Cette dernière vient de reprendre ses opérations depuis Paris, mais nous n'avons aucun retour sur les dossiers et les remboursements. Nous n'avons pas la moindre réponse depuis 18 mois.
J'en veux toujours autant au gouvernement et à la DGAC à ce niveau. Dans le même temps dans les aéroports, nous observons une belle pagaille, avec le contrôle des pass sanitaires, des personnes refoulées, etc.
En 2021, nous allons continuer à subir les mêmes à-coups que nous connaissons, avec les vacances nous permettant d'engranger des réservations sur de courtes fenêtres.
Après nous avons l'espoir que le taux de vaccination à la fin de l'année, nous permette durablement de se dire que nous en sommes sortis en 2022.
Vous comprenez pourquoi le gouvernement doit maintenir ses aides pour le secteur, le tout avec des seuils élevés. Expliquez moi comment une entreprise peut tenir avec une activité à 50% voire même 80% ?
La situation est moins pire qu'avant, mais nous sommes toujours sur des niveaux dramatiques. Il n'y a pas d'entreprise viable avec une activité à -50%.
Si le gouvernement arrête la perfusion, il va emmener beaucoup d'entreprises à la faillite.