LETTRE OUVERTE A RICHARD VAINOPOULOS
Si je vous réponds ce jour, c’est parce que vous remettez en cause le travail de notre syndicat, unique représentant de la profession, et plus encore l’engagement des élus bénévoles qui donnent de leur temps, dans les départements, les régions et au niveau national, afin de défendre les agences de voyages et ce dans l’intérêt général de notre profession.
Je vous rappelle que la décision du SNAV a été prise sur la base des travaux du groupe de travail « révision de la loi de 92 » composé d’élus des Conseils professionnels et des régions, mis en place depuis début 2003.
Permettez-moi de vous dire : votre nouvelle initiative est marquée du sceau de la division. Face à cette attitude, le SNAV continuera malgré tout à travailler avec et pour les agences de voyages.
Avant de répondre aux points évoqués dans votre courrier adressé aux agences, je souhaite vous rappeler l’origine de la demande unanime de notre syndicat quant à la révision de la loi de 1992, à savoir lutter contre le para-commercialisme et la distorsion de concurrence entre les agences de voyages et les autres opérateurs touristiques. Cette volonté se fonde sur le vécu quotidien des agences de voyages sur le terrain.
D’ailleurs, les élus du Conseil national ont adopté la proposition du SNAV avec 83% des votants (et 93 % des suffrages exprimés).
Enfin, je vous rappelle que le rôle de notre syndicat est de prendre toute sa place dans le chantier de révision de la loi de 92 ouvert par le Secrétariat d’Etat du Tourisme, et ce afin de faire valoir les intérêts des agences de voyages.
Je trouve regrettable que les trois points évoqués dans votre courrier reposent sur des contrevérités. Cela ne vous honore pas et démontre, s’il en était encore nécessaire, toute l’estime dans laquelle vous tenez vos confrères agents de voyages !
Concernant votre point relatif à la « concurrence déloyale des associations de tourisme ».
Que dit la loi de 1992 : les associations peuvent vendre leurs produits touristiques ainsi que des produits de tour opérateurs à leurs membres, et ce avec des contraintes moindres que celles des agences de voyages, notamment en terme de garantie financière. Votre lecture de la loi de 1992 exprimée dans votre courrier est donc mensongère et ne vise qu’à créer la confusion.
La proposition du SNAV vise à répondre à une demande de la profession : assurer l’égalité de traitement en terme de contraintes pour les différents opérateurs, et clarifier leur régime et leurs prérogatives. Dans ce cadre, les associations verront leurs activités restreintes. Dès lors, il y aura une licence d’agent de voyages telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Puis, la création d’une licence d’association de voyages ouverte aux associations de tourisme qui font à titre exclusif le même métier que les agents de voyages. Cette clarification impose à ces associations de nouvelles contraintes par rapport à la situation actuelle.
En effet, l’exclusivité interdit aux associations de recevoir des subventions ou des aides indirectes (personnel, locaux…). Elles ne pourront vendre que leurs seuls produits touristiques (donc plus de brochures et pas de billetterie) et ce uniquement à leurs membres. Enfin, elles auront le même niveau de garantie financière que les agences de voyages.
Pour résumer, les activités des associations seront clarifiées et plus encadrées qu’aujourd’hui.
Concernant les contrôles.
En plus de ceux prévus par la loi de 1992, sera créée une Commission nationale professionnelle de contrôle et de suivi (CNPCS), regroupant les organismes représentatifs des acteurs du tourisme concernés par la nouvelle loi, qui aura pour mission de « dire le droit » afin que chacun respecte la législation et ses obligations.
Monsieur Vainopoulos, ne pas voir dans cette proposition une nette amélioration pour les agences de voyages confine au mensonge. Les agences de voyages qui subissent le paracommercialisme apprécieront votre volonté de voir leur situation perdurer.
Sur la méthodologie retenue par le SNAV pour travailler sur la loi de 92.
Pour votre information, le Conseil national du 19 février 2004 a travaillé sur la base d’une note interne au SNAV sur de premiers éléments d’informations quant à la révision de la loi de 1992. D’ailleurs, les élus présents ont unanimement approuvé la réunion d’un Conseil national extraordinaire le 1er mars visant à prendre une position définitive sur le projet d’ordonnance adressé le 23 février 2004 par le Secrétariat d’Etat au Tourisme.
Dès lors, ce Conseil national extraordinaire a adopté par 35 voix pour, 3 contre et 4 abstentions, le projet d’ordonnance du Secrétariat d’Etat au Tourisme sous réserve d’un certain nombre d’amendements. Je vous rappelle que votre représentant au Conseil national a assisté à cette réunion, pris part aux débats et au vote.
Les élus du SNAV membres du Conseil national ont donc pris leur décision après un long travail fait d’échanges, de propositions. C’est la démocratie interne au SNAV qui s’est exprimée lors du vote du 1er mars 2004. Je pense que ces élus bénévoles apprécieront votre volonté exprimée de les faire passer pour des « béni oui-oui » incapables de défendre leurs intérêts.
Sur l’information et la consultation des adhérents.
Encore une fois, vos écrits sont trompeurs. Dès début 2003, le SNAV a mis en place un groupe de travail réunissant les Conseils professionnels et les régions. Ces travaux furent débattus lors de réunions en régions, au sein des instances du SNAV (Bureau exécutif, Conseil national, Clair, Conseils professionnels, Commission juridique), où étiez-vous… .
La transparence a été de mise. Vous auriez d’ailleurs très bien pu prendre part à ces échanges. Malheureusement, je ne trouve trace nulle part de la moindre de vos propositions de révision de la loi afin d’améliorer le quotidien de nos confrères. Dois-je vous rappeler, Monsieur Vainopoulos, que les personnes qui siègent dans ces instances sont élues par leurs pairs. Votre volonté de remettre cela en cause m’interpelle sur votre conception particulière du terme « démocratie ».
Alors que toute nouvelle législation suscite l’appréhension, vous vous comportez comme l’artisan de peurs infondées. Sachez que le SNAV engagera dès l’adoption de ce nouveau texte un travail d’explication au niveau de l’ensemble des adhérents. A l’heure où la profession doit être unie pour faire avancer nos propositions de modification de la loi de 1992, vous avez fait le choix de la division et du statu quo.
La réelle différence entre vous et moi, est que vous souhaitez garder les travers de la loi de 1992 imposés aux agences de voyages. La proposition du SNAV que j’ai soumise au vote du Conseil national vise au contraire à les corriger.
César Balderacchi
Président du SNAV
Copie : les agences de voyages
Octroi de la licence aux asso : 700 agences expriment leur refus Selon TourCom qui a mis en place une consultation par voie de questionnaire sur l’opportunité d’octroyer une licence aux associations de tourisme, 700 agences de voyages auraient "massivement exprimé leur opposition au projet du SNAV. Le lendemain-même de la diffusion du questionnaire, près de 250 agences avaient déjà répondu." |