Laurent Lhardit, le nouveau président délégué de l’Office de Tourisme, des Loisirs et des Congrès de Marseille, aux côtés de Maxime Tissot, le directeur général de l'OT - DR : A.B.
L’Office de Tourisme, des Loisirs et des Congrès de Marseille dévoile peu à peu son nouveau visage.
Depuis le 21 mars dernier, le voilà passé sous gouvernance municipale, avec Benoît Payan, le Maire de Marseille, en tant que président et Laurent Lhardit, adjoint au Maire en charge du Tourisme durable, comme président délégué.
De nouveaux statuts ont également été adoptés, qui remplacent le « comité de pilotage » auquel siégeaient une dizaine de professionnels du tourisme par un « comité des acteurs du tourisme », en cours d'élaboration et qui rassemblera « une trentaine de membres », nous a précisé Laurent Lhardit, lors de sa première conférence de presse en tant que président délégué de l'OT, ce 5 juillet 2023.
Mis en place cet automne, il devrait rassembler des professionnels d'horizons plus diversifiés : hôteliers (UMIH), Port de Marseille, Aéroport Marseille Provence, SNCF, FNTV, RTM, représentation patronale, Parc des Calanques entre autres, mais aussi les maires (ou leurs représentants) des mairies de secteur.
Depuis le 21 mars dernier, le voilà passé sous gouvernance municipale, avec Benoît Payan, le Maire de Marseille, en tant que président et Laurent Lhardit, adjoint au Maire en charge du Tourisme durable, comme président délégué.
De nouveaux statuts ont également été adoptés, qui remplacent le « comité de pilotage » auquel siégeaient une dizaine de professionnels du tourisme par un « comité des acteurs du tourisme », en cours d'élaboration et qui rassemblera « une trentaine de membres », nous a précisé Laurent Lhardit, lors de sa première conférence de presse en tant que président délégué de l'OT, ce 5 juillet 2023.
Mis en place cet automne, il devrait rassembler des professionnels d'horizons plus diversifiés : hôteliers (UMIH), Port de Marseille, Aéroport Marseille Provence, SNCF, FNTV, RTM, représentation patronale, Parc des Calanques entre autres, mais aussi les maires (ou leurs représentants) des mairies de secteur.
L'Office de Tourisme se retire du Club de la Croisière
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Le Club de la Croisière Marseille Provence, en revanche, ni aucun croisiériste, n'en feront partie.
« L'Office de Tourisme se retire du Club de la Croisière, un lobby qui avance de faux chiffres sur les retombées économiques de la croisière à Marseille.
C'est désormais le Port qui sera notre interlocuteur et le porte-parole éventuel de ses propres clients, car cela fait deux ans que nous demandons aux grandes compagnies de croisière de nous fournir des chiffres sur le nombre de passagers qui descendent des bateaux.
Nous attendons donc qu'elles adoptent une politique transparente vis-à-vis de la Ville en nous communiquant le nombre de passagers présents à bord, combien ont débarqué, combien sont allés à Aix ou à Marseille, combien ont pris le bus ou sont partis à pied. D'ici là, notre interlocuteur reste le Grand Port Maritime », ajoute Laurent Lhardit.
La nouvelle mairie - et par extension l'OT désormais - n'a jamais caché son opposition au tourisme de masse, et par conséquent aux mégaships.
Une pétition avait d'ailleurs été lancée voilà près d'un an qui écorchait cette activité.
« Nous ne voulons pas du tourisme de masse à Marseille, et une partie de l'activité croisière en fait partie avec ses 6 ou 7 000 passagers à bord des bateaux. Nous considérons que leur impact économique sur la ville n'est pas intéressant.
Cela ne veut pas dire que nous luttons contre ce tourisme de masse, mais que nous essayons de développer autre chose, une offre différente. De même nous pensons que la transition écologique des activités portuaires et maritimes est extrêmement importante, et nous sommes prêts à les accompagner », a poursuivi Laurent Lhardit.
« L'Office de Tourisme se retire du Club de la Croisière, un lobby qui avance de faux chiffres sur les retombées économiques de la croisière à Marseille.
C'est désormais le Port qui sera notre interlocuteur et le porte-parole éventuel de ses propres clients, car cela fait deux ans que nous demandons aux grandes compagnies de croisière de nous fournir des chiffres sur le nombre de passagers qui descendent des bateaux.
Nous attendons donc qu'elles adoptent une politique transparente vis-à-vis de la Ville en nous communiquant le nombre de passagers présents à bord, combien ont débarqué, combien sont allés à Aix ou à Marseille, combien ont pris le bus ou sont partis à pied. D'ici là, notre interlocuteur reste le Grand Port Maritime », ajoute Laurent Lhardit.
La nouvelle mairie - et par extension l'OT désormais - n'a jamais caché son opposition au tourisme de masse, et par conséquent aux mégaships.
Une pétition avait d'ailleurs été lancée voilà près d'un an qui écorchait cette activité.
« Nous ne voulons pas du tourisme de masse à Marseille, et une partie de l'activité croisière en fait partie avec ses 6 ou 7 000 passagers à bord des bateaux. Nous considérons que leur impact économique sur la ville n'est pas intéressant.
Cela ne veut pas dire que nous luttons contre ce tourisme de masse, mais que nous essayons de développer autre chose, une offre différente. De même nous pensons que la transition écologique des activités portuaires et maritimes est extrêmement importante, et nous sommes prêts à les accompagner », a poursuivi Laurent Lhardit.
Une stratégie qui repose sur 4 piliers
Cet automne, l'Office de Tourisme devrait présenter la feuille de route sur sa nouvelle stratégie touristique, qui se veut donc résolument plus « durable » et repose sur 4 piliers.
A commencer par l'accueil. « Il est essentiel pour nous de bien recevoir les visiteurs à Marseille et d'être capables de leur donner toutes les informations pour bien les orienter, et de faciliter le développement des projets événementiels », précise Laurent Lhardit.
Deuxième point : la promotion, bien dissociée de la notion d'accueil. « Depuis plusieurs années, sur la haute saison, aller faire la promotion de la destination n'a plus vraiment de sens, il vaut mieux mettre les moyens sur l'accueil », souligne le président délégué.
Le 3e pilier vise à « fédérer » autour du comité des acteurs du tourisme.
Enfin, dernier point en fort développement : l’observation. « Nous avons constaté que nous n'avions pas de chiffres précis sur le nombre de touristes à Marseille. Dès cette année, j'ai demandé à ce que l'on double le budget d'études au sein de l'Office », commente Laurent Lhardit.
Plusieurs enquêtes devraient être menées en 2023, dont une sur le phénomène Airbnb d'un point de vue touristique ou plus proche, dès cet été, une enquête sur ce que les touristes pensent de leur séjour à Marseille.
A terme, l'OT aimerait mettre en place un baromètre, réalisé deux fois par an, pour constater l'évolution du tourisme dans la ville.
Il va aussi s'appuyer sur les données (anonymisées) des opérateurs de téléphonie afin de savoir exactement où se trouvent les visiteurs sur la ville, en quelle quantité et sur quels événements. « Nous voulons avoir, d'ici la fin de l'année, un dispositif d'observation qui soit très performant », précise le président délégué.
Alors que la nouvelle gouvernance prend ses marques, Laurent Lhardit est confiant pour la saison estivale (qui se prolongera jusqu'à l’automne avec la visite du Pape et la Coupe du Monde de rugby).
« Tout a été fait pour qu'elle se passe bien », indique-t-il, alors l'opération "L’Été marseillais" débutera ce vendredi 7 juillet.
A commencer par l'accueil. « Il est essentiel pour nous de bien recevoir les visiteurs à Marseille et d'être capables de leur donner toutes les informations pour bien les orienter, et de faciliter le développement des projets événementiels », précise Laurent Lhardit.
Deuxième point : la promotion, bien dissociée de la notion d'accueil. « Depuis plusieurs années, sur la haute saison, aller faire la promotion de la destination n'a plus vraiment de sens, il vaut mieux mettre les moyens sur l'accueil », souligne le président délégué.
Le 3e pilier vise à « fédérer » autour du comité des acteurs du tourisme.
Enfin, dernier point en fort développement : l’observation. « Nous avons constaté que nous n'avions pas de chiffres précis sur le nombre de touristes à Marseille. Dès cette année, j'ai demandé à ce que l'on double le budget d'études au sein de l'Office », commente Laurent Lhardit.
Plusieurs enquêtes devraient être menées en 2023, dont une sur le phénomène Airbnb d'un point de vue touristique ou plus proche, dès cet été, une enquête sur ce que les touristes pensent de leur séjour à Marseille.
A terme, l'OT aimerait mettre en place un baromètre, réalisé deux fois par an, pour constater l'évolution du tourisme dans la ville.
Il va aussi s'appuyer sur les données (anonymisées) des opérateurs de téléphonie afin de savoir exactement où se trouvent les visiteurs sur la ville, en quelle quantité et sur quels événements. « Nous voulons avoir, d'ici la fin de l'année, un dispositif d'observation qui soit très performant », précise le président délégué.
Alors que la nouvelle gouvernance prend ses marques, Laurent Lhardit est confiant pour la saison estivale (qui se prolongera jusqu'à l’automne avec la visite du Pape et la Coupe du Monde de rugby).
« Tout a été fait pour qu'elle se passe bien », indique-t-il, alors l'opération "L’Été marseillais" débutera ce vendredi 7 juillet.
Zoom sur l'Été Marseillais
Du 7 juillet au 3 septembre, l'Été Marseillais revient pour une 4e édition, avec au programme des spectacles, cinémas en plein air, concerts, animations...
La programmation est placée sous le signe du sport et du mouvement, pour suivre l'actualité des grands évènements à venir.
Ainsi, de nombreux équipements sportifs seront ouverts et des activités proposées tout l'été aux Marseillaises et Marseillais.
L'Office de Tourisme est impliqué dans le dispositif par la présence de conseillers qui pourront informer les visiteurs du programme chaque jour.
La programmation est placée sous le signe du sport et du mouvement, pour suivre l'actualité des grands évènements à venir.
Ainsi, de nombreux équipements sportifs seront ouverts et des activités proposées tout l'été aux Marseillaises et Marseillais.
L'Office de Tourisme est impliqué dans le dispositif par la présence de conseillers qui pourront informer les visiteurs du programme chaque jour.
Violences urbaines : « nous sommes dans l'attente d'un retour à la normale »
Quant aux émeutes qui ont touché la Cité phocéenne depuis près d'une semaine, difficile pour l'OT de s'exprimer sur le sujet.
« Nous n'avons que très peu de chiffres et d'indicateurs, hormis hôteliers. Il y a eu un effet immédiat en fin de semaine dernière, le samedi soir. Aujourd'hui, il y a peut-être un petit effet de traîne sur quelques jours. Mais nous n'avons aucun indicateur de dépression potentielle et nous sommes plutôt dans l'attente d'un retour à la normale », a déclaré Laurent Lhardit.
« Les annulations que nous avons notées sont liées à l'annulation de festivals, souligne à son tour Maxime Tissot, le directeur général de l'OT. Mais la décrue a été très forte après le 2e soir, nous n'avons quasiment plus eu d'annulations, d'autant plus que les événements étaient ciblés sur l'hyper centre-ville ».
Pour aiguiller les touristes dans ce contexte, l'OT s'est appuyé sur son dispositif « Hors les murs », mis en place depuis 2021.
« Nous avons redéployé une partie de nos équipes de conseillers, basés à la gare Saint-Charles ou dans les calanques, pour informer directement les touristes qui se trouvaient en centre-ville », relate Laurent Lhardit.
L'OT a aussi mis à disposition des professionnels du tourisme un numéro d'appel pour pouvoir les informer, et une information sous forme de push à destination des participants à des congrès qui ont pu être identifiés.
« Nous n'avons que très peu de chiffres et d'indicateurs, hormis hôteliers. Il y a eu un effet immédiat en fin de semaine dernière, le samedi soir. Aujourd'hui, il y a peut-être un petit effet de traîne sur quelques jours. Mais nous n'avons aucun indicateur de dépression potentielle et nous sommes plutôt dans l'attente d'un retour à la normale », a déclaré Laurent Lhardit.
« Les annulations que nous avons notées sont liées à l'annulation de festivals, souligne à son tour Maxime Tissot, le directeur général de l'OT. Mais la décrue a été très forte après le 2e soir, nous n'avons quasiment plus eu d'annulations, d'autant plus que les événements étaient ciblés sur l'hyper centre-ville ».
Pour aiguiller les touristes dans ce contexte, l'OT s'est appuyé sur son dispositif « Hors les murs », mis en place depuis 2021.
« Nous avons redéployé une partie de nos équipes de conseillers, basés à la gare Saint-Charles ou dans les calanques, pour informer directement les touristes qui se trouvaient en centre-ville », relate Laurent Lhardit.
L'OT a aussi mis à disposition des professionnels du tourisme un numéro d'appel pour pouvoir les informer, et une information sous forme de push à destination des participants à des congrès qui ont pu être identifiés.
Le dispositif "Hors les murs", kézako ?
A l’initiative de la Ville de Marseille dès la saison 2021, un dispositif d’accueil "Hors les Murs" a été mis en place pour répondre aux besoins des touristes répartis dans la ville sans parfois pouvoir passer à l’Office de Tourisme sur la Canebière.
Environ 50 saisonniers, étudiants pour la plupart, ayant une bonne connaissance de Marseille et parlant a minima anglais, sont déployés en juillet - août sur 9 sites dans la ville : dans le Parc national des Calanques (Logissons Callelongue, Luminy et Frioul) ; au Mucem/Grotte Cosquer ; à Notre-Dame de la Garde ; en Gare Saint-Charles ; sur le Quai du Port pour l’Eté Marseillais et avec des vélos cargos circulant sur le Vieux-Port.
Les saisonniers, tous formés durant une semaine par le pôle Accueil de l'Office de Tourisme, répondent à plusieurs objectifs : informer les personnes de passage sur les atouts culturels et touristiques de la ville, gérer les flux, prévenir, mais également réorienter les visiteurs vers des lieux moins fréquentés, mais pour autant tout aussi intéressants.
En 2021, les 60 conseillers déployés sur 11 sites ont pu renseigner quelque 10 000 personnes durant deux mois (juillet-août). En 2022, 48 saisonniers sont venus à la rencontre de 60 000 visiteurs sur 8 points précis, sur une période un peu étendue à l'avant-saison.
Environ 50 saisonniers, étudiants pour la plupart, ayant une bonne connaissance de Marseille et parlant a minima anglais, sont déployés en juillet - août sur 9 sites dans la ville : dans le Parc national des Calanques (Logissons Callelongue, Luminy et Frioul) ; au Mucem/Grotte Cosquer ; à Notre-Dame de la Garde ; en Gare Saint-Charles ; sur le Quai du Port pour l’Eté Marseillais et avec des vélos cargos circulant sur le Vieux-Port.
Les saisonniers, tous formés durant une semaine par le pôle Accueil de l'Office de Tourisme, répondent à plusieurs objectifs : informer les personnes de passage sur les atouts culturels et touristiques de la ville, gérer les flux, prévenir, mais également réorienter les visiteurs vers des lieux moins fréquentés, mais pour autant tout aussi intéressants.
En 2021, les 60 conseillers déployés sur 11 sites ont pu renseigner quelque 10 000 personnes durant deux mois (juillet-août). En 2022, 48 saisonniers sont venus à la rencontre de 60 000 visiteurs sur 8 points précis, sur une période un peu étendue à l'avant-saison.
Marseille : la question du tourisme de masse abordée cet automne
Si la situation se stabilise, l'OT va devoir se pencher sur la question de la surfréquentation touristique dans certains de ses sites phares.
Une problématique qui sera étudiée avec le comité des acteurs du tourisme. « Notre rôle va être notamment d'étaler le tourisme sur toute la ville pour refroidir les points chauds et montrer d'autres facettes de Marseille. Nous sommes en train de monter des visites guidées dans d'autres quartiers, nous allons prochainement travailler avec les mairies de secteur pour dénicher les pépites et y envoyer les touristes », explique Maxime Tissot.
Cette stratégie passera aussi par un travail sur la désaisonnalisation. « Nous allons continuer les opérations de promotion hors saison, tandis qu'en haute saison, nous nous focaliserons sur l'amélioration de l’expérience client », poursuit le directeur de l'OT.
« La désaisonnalisation passera aussi par la culture, ajoute Laurent Lhardit. L'offre culturelle déjà existante et de plus en plus prisée permet déjà d'attirer des visiteurs en dehors de la haute saison et nous pouvons faire le pari sur l'avenir de grands événements culturels qui viennent se baser sur Marseille ».
Reste à savoir si les touristes accepteront de troquer la visite de la « Bonne Mère », contre une tournée des quartiers nord ?
Une problématique qui sera étudiée avec le comité des acteurs du tourisme. « Notre rôle va être notamment d'étaler le tourisme sur toute la ville pour refroidir les points chauds et montrer d'autres facettes de Marseille. Nous sommes en train de monter des visites guidées dans d'autres quartiers, nous allons prochainement travailler avec les mairies de secteur pour dénicher les pépites et y envoyer les touristes », explique Maxime Tissot.
Cette stratégie passera aussi par un travail sur la désaisonnalisation. « Nous allons continuer les opérations de promotion hors saison, tandis qu'en haute saison, nous nous focaliserons sur l'amélioration de l’expérience client », poursuit le directeur de l'OT.
« La désaisonnalisation passera aussi par la culture, ajoute Laurent Lhardit. L'offre culturelle déjà existante et de plus en plus prisée permet déjà d'attirer des visiteurs en dehors de la haute saison et nous pouvons faire le pari sur l'avenir de grands événements culturels qui viennent se baser sur Marseille ».
Reste à savoir si les touristes accepteront de troquer la visite de la « Bonne Mère », contre une tournée des quartiers nord ?