Marseille : les grèves aboient et la croisière passe !

Les grèves au port de Marseille ne semble pas causer trop d’ennui aux croisiéristes.

Chez Costa, la première semaine, on a bien organisé un service de chaloupe pour embarquer et débarquer les passagers, mais on a vite retrouvé le môle Léon Gouret et les procédures habituelles.

Durant la seconde semaine, quelques armateurs ont détourné leurs bateaux vers Sète et Toulon ; ce qui imposait aux passagers des transferts toujours pénibles et stressants.

Mais « c’était pure précaution », estime Jacques Massoni, directeur général du Marseille-Provence Cruise Terminal (MPCT), la société qui gère l’infrastructure croisière du port de Marseille, « car durant cette période, certains d’entre eux accostaient normalement. »

Même son de cloche chez Croisifrance, dont le président, Yannis Vassilakopoulos, est également administrateur du MPCT.

« On a expliqué aux grévistes les conséquences pratiques pour les passagers qui devaient embarquer ou débarquer ailleurs, » précise-t-il, en soulignant avec Jacques la différence de traitement entre les marchandises ou le pétrole et la clientèle des compagnies de croisières.

« Le côté humain a joué en notre faveur. » Et c’est heureux, car Marseille semble avoir gagné son pari sur la croisière ; ce marché atteint désormais des volumes vraiment conséquents.

En 2009 le MPCT comptabilisait 630 000 passagers, transit et tête de ligne : « 2010 devrait approcher des 720 000 » précise Jacques.

Et selon lui, 2011 devrait être un aussi bon cru, avec 900 000 clients prévus, dont 330 000 en tête de ligne.

« Ce segment de marché augmente plus vite que le transit, confirme Yannis, « en 2010, nous aurons près de 270 000, soit 100 000 passagers de plus qu’en 2009.»

Numéro 1 au départ de Marseille à la fin août 2010, devant Costa, MSC et Croisière de France, Croisifrance note au passage la forte présence d’une clientèle néophyte.

« Pour 62% des passagers, il s’agissait d’une première croisière, » confie Yannis, « et si la région PACA reste le premier marché émetteur (34%), l’Île-de-France connaît une forte croissance en atteignant 17% des embarquements.

Grèves ou pas, Marseille reste le seul port de croisière français accessible aux gros bateaux. Il est également desservi par TGV, un argument massue pour le trafic tête de ligne.

Or justement, selon une étude récente à l’échelle européenne, la Méditerranée attire 75% des passagers.
Avec de telles perspectives, on comprend les investissements du MPCT qui prévoit pour 2012 l’ouverture d’un second terminal de 15 000 m2, parking compris.

Cet édifice, plus grand que le môle Léon Gouret, remplacera le Hangar 24 et devra desservir les postes 162 et 183-184. Une nouvelle passerelle devrait également voir le jour et desservir le poste 163, permettant ainsi aux passagers d’embarquer directement du terminal vers le bateau.

Décidément les grèves aboient et la croisière passe !