Son livre sur le Tourisme de l'Espace sortait le 30 septembre dernier, le jour où le Canadien Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, décollait de Baïkonour (Kazakhstan) à bord d'une fusée russe Soyouz aux côtés de deux astronautes, un Russe et un Américain. Prix du ticket : 30 millions de dollars pour un périple de 12 jours TTC à bord de la Station Spatiale Internationale.
TourMaG.com. Votre livre sur le tourisme spatial est édité dans le cadre des travaux du Conseil National du Tourisme. On connaît mal cette institution. Quelles sont ses fonctions, ses objectifs ?
Michel Messager. Le CNT est un organe consultatif placé sous la tutelle du ministre en charge du Tourisme. Il regroupe environ 200 personnes au rang desquels des professionnels du tourisme (dont les présidents du SNAV et de l'APS), des élus et des responsables économiques et sociaux d'organismes attachés aux activités touristiques.
Il peut être consulté par le ministre sur les textes législatifs et réglementaires. Il exerce entre autres des missions de prospective comme « Le Tourisme en 2020 » réalisé par Patrick Viceriat qui va sortir dans le courant du mois d'octobre et « Le Tourisme Spatial » qui vient de sortir.
T.M.c. Pourquoi un tel intérêt pour les études de prospective et l'anticipation ?
M.M. Les études de prospective ne sont ni des gadgets, ni des vues de l'esprit. Elles sont nécessaires à tout développement économique, d'autant plus quand il s'agit du secteur du tourisme et des loisirs. Je comprends que les professionnels du tourisme se concentrent sur la réalité quotidienne surtout quand tout s'accélère. Il ne faut pas pour autant se désintéresser de la prospective.
TourMaG.com. Votre livre sur le tourisme spatial est édité dans le cadre des travaux du Conseil National du Tourisme. On connaît mal cette institution. Quelles sont ses fonctions, ses objectifs ?
Michel Messager. Le CNT est un organe consultatif placé sous la tutelle du ministre en charge du Tourisme. Il regroupe environ 200 personnes au rang desquels des professionnels du tourisme (dont les présidents du SNAV et de l'APS), des élus et des responsables économiques et sociaux d'organismes attachés aux activités touristiques.
Il peut être consulté par le ministre sur les textes législatifs et réglementaires. Il exerce entre autres des missions de prospective comme « Le Tourisme en 2020 » réalisé par Patrick Viceriat qui va sortir dans le courant du mois d'octobre et « Le Tourisme Spatial » qui vient de sortir.
T.M.c. Pourquoi un tel intérêt pour les études de prospective et l'anticipation ?
M.M. Les études de prospective ne sont ni des gadgets, ni des vues de l'esprit. Elles sont nécessaires à tout développement économique, d'autant plus quand il s'agit du secteur du tourisme et des loisirs. Je comprends que les professionnels du tourisme se concentrent sur la réalité quotidienne surtout quand tout s'accélère. Il ne faut pas pour autant se désintéresser de la prospective.
T.M.c. Vous avez dans le passé réalisé un dossier concernant l'impact écologique sur les métiers du tourisme.... Quelles en furent les retombées.
M.M. A l'époque je suis passé pour un doux rêveur ! C'était il y a une quinzaine d'années. Cette étude portait sur l'incidence et l'impact écologique vis à vis de nos métiers, de nos produits et de nos clients.
Avec le recul j'observe que ce marché du tourisme durable et équitable a, en grande partie, échappé aux professionnels au profit d'associations qui, avec une belle longueur d'avance, en avaient compris l'intérêt.
On pourrait dire la même chose d'internet où, tant bien que mal, les agences de voyages essaient de rattraper leur retard par rapport aux agences en ligne et aux pure players. Mais on ne refait pas le passé !
T.M.c. Que faire alors pour donner leurs lettres de noblesse aux études de prospective ?
M.M. Nos instances professionnelles devraient en être les porte-paroles. Je reconnais qu'elles ont déjà beaucoup à faire avec le présent et le futur à court terme. C'est pourtant à ce prix, je le pense vraiment, que nous préserverons l'avenir de nos métiers et trouverons de façon plus réactive des réponses appropriées aux bouleversements économiques et sociaux qui nous attendent.
T.M.c. Au moment où Guy Laliberté, le 7e touriste de l'espace est sur orbite vous sortez votre livre sur le Tourisme de l'Espace. Cela tombe à pic. Quelles en sont les grandes lignes ?
M.M. Il analyse le secteur et développe une série de thèmes : l'état actuel du tourisme spatial, le marché potentiel et ses perspectives, son rôle économique, la commercialisation des produits, les problèmes de droit et d'assurances d'un secteur nouveau, les produits annexes ou dérivés comme les « spaceports » qui sont les bases de lancement des véhicules de l'espace ou les hôtels spatiaux...
Le tourisme spatial n'est pas quelque chose d'improbable. Il a aujourd'hui dépassé le stade de projets. Il entre dans notre réalité touristique.
M.M. A l'époque je suis passé pour un doux rêveur ! C'était il y a une quinzaine d'années. Cette étude portait sur l'incidence et l'impact écologique vis à vis de nos métiers, de nos produits et de nos clients.
Avec le recul j'observe que ce marché du tourisme durable et équitable a, en grande partie, échappé aux professionnels au profit d'associations qui, avec une belle longueur d'avance, en avaient compris l'intérêt.
On pourrait dire la même chose d'internet où, tant bien que mal, les agences de voyages essaient de rattraper leur retard par rapport aux agences en ligne et aux pure players. Mais on ne refait pas le passé !
T.M.c. Que faire alors pour donner leurs lettres de noblesse aux études de prospective ?
M.M. Nos instances professionnelles devraient en être les porte-paroles. Je reconnais qu'elles ont déjà beaucoup à faire avec le présent et le futur à court terme. C'est pourtant à ce prix, je le pense vraiment, que nous préserverons l'avenir de nos métiers et trouverons de façon plus réactive des réponses appropriées aux bouleversements économiques et sociaux qui nous attendent.
T.M.c. Au moment où Guy Laliberté, le 7e touriste de l'espace est sur orbite vous sortez votre livre sur le Tourisme de l'Espace. Cela tombe à pic. Quelles en sont les grandes lignes ?
M.M. Il analyse le secteur et développe une série de thèmes : l'état actuel du tourisme spatial, le marché potentiel et ses perspectives, son rôle économique, la commercialisation des produits, les problèmes de droit et d'assurances d'un secteur nouveau, les produits annexes ou dérivés comme les « spaceports » qui sont les bases de lancement des véhicules de l'espace ou les hôtels spatiaux...
Le tourisme spatial n'est pas quelque chose d'improbable. Il a aujourd'hui dépassé le stade de projets. Il entre dans notre réalité touristique.
T.M.com En quoi cette réalité seulement accessible à de très grosses fortunes peut-elle impacter l'économie du tourisme et des loisirs ?
M.M. Les experts évaluent le potentiel de 15 000 à 20 000 clients horizon 2015/2020. Même s'ils sont très médiatiques, il ne faut pas se focaliser sur les seuls voyages spatiaux. Un exemple : les projets de Spaceports susceptibles d'accueillir les futurs « touristes de l'espace » pour leur lancement fleurissent à travers le monde.
Les Etats-Unis et la Russie sont dans la course. D'autres pays s'y préparent activement : Singapour, les Emirats Arabes Unis, la Suède, la Tunisie....
Leur modèle économique se veut pratique et rentable. En parallèle du lancement des touristes dans l'espace ils fonctionneront comme des parcs d'attraction. Aujourd'hui les attractions spatiales attirent 10 millions de visiteurs et génèrent plus du milliard de dollars par an. Des milliers d'emplois directs et indirects sont en jeu dans ce secteur nouveau.
T.M.c. On parle beaucoup d' innovation. Le mot est à la mode. Peut-on vraiment considérer le tourisme spatial comme un produit innovant ?
M.M. J'en suis convaincu. A ce sujet je suis en plein accord avec un récent éditorial de votre rédacteur en chef Jean da Luz consacré à l'innovation. Cela fait plus de dix ans que des sociétés à capitaux privés investissent et travaillent dans le domaine du tourisme spatial. Toutes sont parties d'études de prospectives. Elles ont à leur tête des personnalités comme Jeff Bezos (Amazon), Charles Branson (Virgin Galactiv), Elon Musk (patron et créateur de Playpal. Croyez-moi ces hommes qui ont mis une grande partie de leur fortune dans ces projets ne sont pas de doux rêveurs.
La récente participation de 280 millions de dollars du fonds d'investissement d'Abou Dhabi, Aabar Investments au capital de Virgin Galactic démontre aussi l'intérêt que porte les purs financiers au tourisme spatial.
T.M.c. Entre nous vous y croyez vraiment à l'avenir du tourisme spatial au prix de 20 à 30 millions d'euros le voyage ?
M.M. Les experts estiment que le prix du voyage orbital à plus de 100 kilomètres de la terre pourrait être divisé par 10 en 2030 puis par 100 dans les 10 années suivantes. Les vols suborbitaux (se situant à 100 kilomètres de la terre au maximum) préparés notamment par Virgin Galactic horizon 2010/2011 au coût actuel de l'ordre de 200 000 dollars devraient rapidement diminuer.
Le billet pourrait descendre à 55 000 dollars et même passer à 25 000 dans une vingtaine d'années. Dans ce futur pas si lointain Virgin devrait disposer de 40 à 45 appareils qui lui permettront de lancer 3 à 4 fusées touristiques par jour. L'engouement du public, notamment en Asie et en Amérique du Nord pour ce type de tourisme conforte ma confiance.
Les agences de voyages l'ont bien compris. On peut d'ores et déjà trouver à New York et Tokyo des brochures pour les prochains voyages spatiaux aux cotés des croisières et des séjours.
Le Tourisme Spatial est édité à la Documentation Française au prix de 19€.
M.M. Les experts évaluent le potentiel de 15 000 à 20 000 clients horizon 2015/2020. Même s'ils sont très médiatiques, il ne faut pas se focaliser sur les seuls voyages spatiaux. Un exemple : les projets de Spaceports susceptibles d'accueillir les futurs « touristes de l'espace » pour leur lancement fleurissent à travers le monde.
Les Etats-Unis et la Russie sont dans la course. D'autres pays s'y préparent activement : Singapour, les Emirats Arabes Unis, la Suède, la Tunisie....
Leur modèle économique se veut pratique et rentable. En parallèle du lancement des touristes dans l'espace ils fonctionneront comme des parcs d'attraction. Aujourd'hui les attractions spatiales attirent 10 millions de visiteurs et génèrent plus du milliard de dollars par an. Des milliers d'emplois directs et indirects sont en jeu dans ce secteur nouveau.
T.M.c. On parle beaucoup d' innovation. Le mot est à la mode. Peut-on vraiment considérer le tourisme spatial comme un produit innovant ?
M.M. J'en suis convaincu. A ce sujet je suis en plein accord avec un récent éditorial de votre rédacteur en chef Jean da Luz consacré à l'innovation. Cela fait plus de dix ans que des sociétés à capitaux privés investissent et travaillent dans le domaine du tourisme spatial. Toutes sont parties d'études de prospectives. Elles ont à leur tête des personnalités comme Jeff Bezos (Amazon), Charles Branson (Virgin Galactiv), Elon Musk (patron et créateur de Playpal. Croyez-moi ces hommes qui ont mis une grande partie de leur fortune dans ces projets ne sont pas de doux rêveurs.
La récente participation de 280 millions de dollars du fonds d'investissement d'Abou Dhabi, Aabar Investments au capital de Virgin Galactic démontre aussi l'intérêt que porte les purs financiers au tourisme spatial.
T.M.c. Entre nous vous y croyez vraiment à l'avenir du tourisme spatial au prix de 20 à 30 millions d'euros le voyage ?
M.M. Les experts estiment que le prix du voyage orbital à plus de 100 kilomètres de la terre pourrait être divisé par 10 en 2030 puis par 100 dans les 10 années suivantes. Les vols suborbitaux (se situant à 100 kilomètres de la terre au maximum) préparés notamment par Virgin Galactic horizon 2010/2011 au coût actuel de l'ordre de 200 000 dollars devraient rapidement diminuer.
Le billet pourrait descendre à 55 000 dollars et même passer à 25 000 dans une vingtaine d'années. Dans ce futur pas si lointain Virgin devrait disposer de 40 à 45 appareils qui lui permettront de lancer 3 à 4 fusées touristiques par jour. L'engouement du public, notamment en Asie et en Amérique du Nord pour ce type de tourisme conforte ma confiance.
Les agences de voyages l'ont bien compris. On peut d'ores et déjà trouver à New York et Tokyo des brochures pour les prochains voyages spatiaux aux cotés des croisières et des séjours.
Le Tourisme Spatial est édité à la Documentation Française au prix de 19€.