Fils de militaire, Michel-Yves Labbé a voyagé dès le berceau. Ses racines sont le monde entier. Ses souvenirs d’enfance lui renvoient le Cambodge. A quinze il partait en solex à la conquête du Cap Nord. A vingt ans il pilotait une voiture de course dans la neige de la Russie Soviétique. A trente ans, du côté de Saint Domingue, il déménageait tout un club de vacances à la cloche de bois, clients et staff compris, pour échapper à un propriétaire mafieux.
Il fait beatnik sur les routes d’Europe
Le très respectable patron de Directours aura tout fait. Bac en poche, le bon, celui de 67, il « fait » beatnik à ne pas confondre avec hippie. « Beatnik c’est partir, prendre la route en toute responsabilité, faire du stop, trouver des petits boulots pour gagner de l’argent, se débrouiller, repartir ». Alors il a pris la route, sillonné toute l’Europe, jusqu’à la frontière iranienne où les blonds costauds n’étaient pas toujours les bienvenus.
Il a fait les moissons, il a été manœuvre, pompiste, disc jockey et même brasseur chez Tuborg. Il s’est initié aux secrets de la porcelaine dans la Fabrique Royale de Copenhague. A Prague il s’est retrouvé dans un poste de police avec un groupe de dissidents. C’était avant la chute du mur. Il se laisse séduire par la Grèce qui restera l’une de ses destinations fétiches. Sa période « beatnik » durera dix huit mois. « J’ai appris que sur les routes on est toujours l’émigré de quelque part, de quelqu’un ».
Aubergiste écolo à 1 600 mètres d’altitude
Au début des années 70 Michel-Yves s’installe à Nice. « J’ai pris conscience assez rapidement que j’avais un côté leader. Dans tous les boulots que je faisais je devenais très vite chef ». Chef manœuvre, chef distributeur, chef barman. A Nice, chef barman il décide de prendre une auberge dans l’arrière pays avec un copain cuisinier sorti de l’Ecole de Lausanne.
Le site, magnifique, est un haut lieu de compétition bien connu des pilotes automobiles. Le col de Turini est situé sur le tracé mythique du rallye de Monte Carlo. A l’Auberge du Yeti nos deux compères proposent, avec un temps d’avance, une formule « écolo » avec des produits du terroir qui n’intéressent personne.
L’expérience se termine par un flop financier. En revanche, sa rencontre avec les pilotes scandinaves, spécialistes de la conduite sur glace et sa découverte de la compétition automobile l’enthousiasment. C’est dit, il fera pilote. En toute logique on le retrouve l’hiver suivant au volant d’une Panhard 24 en compétition sur les routes verglacées de Finlande. La première année il l’a même faite sans pneus cloutés…
La Marseillaise rien que pour lui
Il se prend au jeu, trouve des sponsors du sud intéressés de faire valoir leurs produits dans les pays du nord et de l’est. Et le voici avec sa Panhard 24 bariolée de publicités dans une Union Soviétique sombre et glacée.
Il raconte avec une certaine émotion l’accueil reçu pas deux jeunes pilotes français un peu perdus, un certain soir, à Kiev. « Je me souviendrai toujours de ce banquet. Pour les soviétiques de l’époque nous devions représenter la liberté et un certain art de vivre. A notre entrée dans le restaurant on a joué la Marseillaise. Les gens debout. Les applaudissements. Je n’oublierai jamais ».
De Mayerling aux indulgences du Vatican
De retour à Nice Michel-Yves a 24 ans. Il se décide à trouver une situation stable et rémunératrice. Il passe son CAPASE un examen qui lui permet de devenir directeur d’une Maison des Jeunes et de la Culture. En poste à Nice il dirige une « Maison » où les vieux sont légion et les jeunes, bien absents. Pour occuper son public il organise des excursions de la journée en autocar. C’est un succès. Il développe la formule avec des escapades de deux ou trois jours en Italie et en Autriche. Ces produits phares sont Mayerling pour l’Autriche et les indulgences plénières du mercredi au Vatican pour l’Italien. C’est carrément un triomphe !
Michel-Yves apprend à gérer ce qui est devenu un véritable parc d’autocars de tourisme. Il organise ces voyages après les avoir testé, n’entraînant jamais ses clients vers des lieux qu’il ne connaissait pas. Ce principe lui est resté. Ciao les MJC, c’est le métier du tourisme qui prendra à jamais le dessus.
La formule « tout compris », une réponse à l’analphabétisme
En s’associant au voyagiste régional Plein Vent, il participera au lancement des premiers charters long-courriers au départ de Nice vers New York et de Marseille vers Montréal, liaisons qui passeront à la trappe avec les débuts des vols vacances. Jamais à court d’idée, il veut lancer des navettes en hydroglisseurs pour relier rapidement Monaco, Nice et Saint-Tropez. Là ce sont les marins de la « Riviera » qui bloqueront les ports et feront avorter le projet.
Un jour il rencontre un Grec, Jean Héliopoulos, patron de Cruisair, TO leader sur la Grèce et propriétaire des Kappa Clubs, formidable référence, à l’époque, en matière de villages de vacances. Michel-Yves Labbé a la charge de développer le concept des Kappa Club ailleurs qu’en Grèce. Il ouvre la Turquie, Marrakech et Saint Domingue où il lance la formule « all inclusive ». « Cette formule n’était pas le fruit d’un concept marketing sophistiqué mais la seule solution possible pour gérer un hôtel où le personnel ne savait ni lire ni écrire ». Comme quoi…
Chef chez lui
Arrive le temps des cessions et des fusions. Cruisair est repris par Chorus qui est repris par Jet Tours… Michel-Yves Labbé décide d’être chef chez lui après l’avoir été chez les autres. Il n’a pas un sou mais possède quelques idées dont celle de fabriquer des voyages haut de gamme et de les vendre en direct au public par le biais du téléphone et du Minitel.
Passionné par les nouvelles technologies il prend quatre jours en 1995 pour se rendre à Kansas City où se déroule la première Conférence Mondiale consacrée à Internet et au Tourisme. Evidence du futur. « J’ai tout de suite compris l’importance et les possibilités offertes par ce système ». Dès son retour il se lance dans la réalisation de son site web, l’un des tous premiers en France, il dépose la marque « Directours » et quand Internet se déploie en France, en 1998, lui, il est déjà prêt et opérationnel.
Permis de Cornac, un inédit signé Directours
Sur son site, avec sa « news letter », au téléphone, l’entreprise à un ton et développe un style qui lui est propre, qui responsabilise et fidélise à la fois le client. Michel-Yves Labbé est sur tous les fronts. C’est lui qui écrit les textes, qui parle dans le répondeur du téléphone, qui vend, qui voyage et fait voyager ses collaborateurs avec l’obligation constante de ne vendre que des produits de qualité.
La semaine dernière il rentrait d’un voyage en Thaïlande ravi d’avoir trouvé un hôtel qui délivrait, après un stage de trois jours, le permis «cornac» en clair, le droit de conduire en toute légalité… un éléphant ! Il était sur le point de partir du côté de Perpignan pour voir un grand catamaran qu’il envisage de commercialiser du côté des Grenadines. A 56 ans Michel-Yves Labbé a l’enthousiasme intact.
Echecs et réussites lui ont forgé le caractère. Toujours curieux, jamais blasé il possède toujours quelques idées d’avance. Il fut le premier à développer la formule du package dynamique et il n’est pas exclu qu’il nous délivre bientôt, à travers la toile, de nouveaux rendez-vous. Savoir : le premier podcasting du tourisme, enregistré par ses soins, est déjà dans les starting-blocks.
Il fait beatnik sur les routes d’Europe
Le très respectable patron de Directours aura tout fait. Bac en poche, le bon, celui de 67, il « fait » beatnik à ne pas confondre avec hippie. « Beatnik c’est partir, prendre la route en toute responsabilité, faire du stop, trouver des petits boulots pour gagner de l’argent, se débrouiller, repartir ». Alors il a pris la route, sillonné toute l’Europe, jusqu’à la frontière iranienne où les blonds costauds n’étaient pas toujours les bienvenus.
Il a fait les moissons, il a été manœuvre, pompiste, disc jockey et même brasseur chez Tuborg. Il s’est initié aux secrets de la porcelaine dans la Fabrique Royale de Copenhague. A Prague il s’est retrouvé dans un poste de police avec un groupe de dissidents. C’était avant la chute du mur. Il se laisse séduire par la Grèce qui restera l’une de ses destinations fétiches. Sa période « beatnik » durera dix huit mois. « J’ai appris que sur les routes on est toujours l’émigré de quelque part, de quelqu’un ».
Aubergiste écolo à 1 600 mètres d’altitude
Au début des années 70 Michel-Yves s’installe à Nice. « J’ai pris conscience assez rapidement que j’avais un côté leader. Dans tous les boulots que je faisais je devenais très vite chef ». Chef manœuvre, chef distributeur, chef barman. A Nice, chef barman il décide de prendre une auberge dans l’arrière pays avec un copain cuisinier sorti de l’Ecole de Lausanne.
Le site, magnifique, est un haut lieu de compétition bien connu des pilotes automobiles. Le col de Turini est situé sur le tracé mythique du rallye de Monte Carlo. A l’Auberge du Yeti nos deux compères proposent, avec un temps d’avance, une formule « écolo » avec des produits du terroir qui n’intéressent personne.
L’expérience se termine par un flop financier. En revanche, sa rencontre avec les pilotes scandinaves, spécialistes de la conduite sur glace et sa découverte de la compétition automobile l’enthousiasment. C’est dit, il fera pilote. En toute logique on le retrouve l’hiver suivant au volant d’une Panhard 24 en compétition sur les routes verglacées de Finlande. La première année il l’a même faite sans pneus cloutés…
La Marseillaise rien que pour lui
Il se prend au jeu, trouve des sponsors du sud intéressés de faire valoir leurs produits dans les pays du nord et de l’est. Et le voici avec sa Panhard 24 bariolée de publicités dans une Union Soviétique sombre et glacée.
Il raconte avec une certaine émotion l’accueil reçu pas deux jeunes pilotes français un peu perdus, un certain soir, à Kiev. « Je me souviendrai toujours de ce banquet. Pour les soviétiques de l’époque nous devions représenter la liberté et un certain art de vivre. A notre entrée dans le restaurant on a joué la Marseillaise. Les gens debout. Les applaudissements. Je n’oublierai jamais ».
De Mayerling aux indulgences du Vatican
De retour à Nice Michel-Yves a 24 ans. Il se décide à trouver une situation stable et rémunératrice. Il passe son CAPASE un examen qui lui permet de devenir directeur d’une Maison des Jeunes et de la Culture. En poste à Nice il dirige une « Maison » où les vieux sont légion et les jeunes, bien absents. Pour occuper son public il organise des excursions de la journée en autocar. C’est un succès. Il développe la formule avec des escapades de deux ou trois jours en Italie et en Autriche. Ces produits phares sont Mayerling pour l’Autriche et les indulgences plénières du mercredi au Vatican pour l’Italien. C’est carrément un triomphe !
Michel-Yves apprend à gérer ce qui est devenu un véritable parc d’autocars de tourisme. Il organise ces voyages après les avoir testé, n’entraînant jamais ses clients vers des lieux qu’il ne connaissait pas. Ce principe lui est resté. Ciao les MJC, c’est le métier du tourisme qui prendra à jamais le dessus.
La formule « tout compris », une réponse à l’analphabétisme
En s’associant au voyagiste régional Plein Vent, il participera au lancement des premiers charters long-courriers au départ de Nice vers New York et de Marseille vers Montréal, liaisons qui passeront à la trappe avec les débuts des vols vacances. Jamais à court d’idée, il veut lancer des navettes en hydroglisseurs pour relier rapidement Monaco, Nice et Saint-Tropez. Là ce sont les marins de la « Riviera » qui bloqueront les ports et feront avorter le projet.
Un jour il rencontre un Grec, Jean Héliopoulos, patron de Cruisair, TO leader sur la Grèce et propriétaire des Kappa Clubs, formidable référence, à l’époque, en matière de villages de vacances. Michel-Yves Labbé a la charge de développer le concept des Kappa Club ailleurs qu’en Grèce. Il ouvre la Turquie, Marrakech et Saint Domingue où il lance la formule « all inclusive ». « Cette formule n’était pas le fruit d’un concept marketing sophistiqué mais la seule solution possible pour gérer un hôtel où le personnel ne savait ni lire ni écrire ». Comme quoi…
Chef chez lui
Arrive le temps des cessions et des fusions. Cruisair est repris par Chorus qui est repris par Jet Tours… Michel-Yves Labbé décide d’être chef chez lui après l’avoir été chez les autres. Il n’a pas un sou mais possède quelques idées dont celle de fabriquer des voyages haut de gamme et de les vendre en direct au public par le biais du téléphone et du Minitel.
Passionné par les nouvelles technologies il prend quatre jours en 1995 pour se rendre à Kansas City où se déroule la première Conférence Mondiale consacrée à Internet et au Tourisme. Evidence du futur. « J’ai tout de suite compris l’importance et les possibilités offertes par ce système ». Dès son retour il se lance dans la réalisation de son site web, l’un des tous premiers en France, il dépose la marque « Directours » et quand Internet se déploie en France, en 1998, lui, il est déjà prêt et opérationnel.
Permis de Cornac, un inédit signé Directours
Sur son site, avec sa « news letter », au téléphone, l’entreprise à un ton et développe un style qui lui est propre, qui responsabilise et fidélise à la fois le client. Michel-Yves Labbé est sur tous les fronts. C’est lui qui écrit les textes, qui parle dans le répondeur du téléphone, qui vend, qui voyage et fait voyager ses collaborateurs avec l’obligation constante de ne vendre que des produits de qualité.
La semaine dernière il rentrait d’un voyage en Thaïlande ravi d’avoir trouvé un hôtel qui délivrait, après un stage de trois jours, le permis «cornac» en clair, le droit de conduire en toute légalité… un éléphant ! Il était sur le point de partir du côté de Perpignan pour voir un grand catamaran qu’il envisage de commercialiser du côté des Grenadines. A 56 ans Michel-Yves Labbé a l’enthousiasme intact.
Echecs et réussites lui ont forgé le caractère. Toujours curieux, jamais blasé il possède toujours quelques idées d’avance. Il fut le premier à développer la formule du package dynamique et il n’est pas exclu qu’il nous délivre bientôt, à travers la toile, de nouveaux rendez-vous. Savoir : le premier podcasting du tourisme, enregistré par ses soins, est déjà dans les starting-blocks.
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Directours en bref
Depuis 2002, Michel-Yves Labbé a conforté son tour de table en associant ses collaborateurs. Dans ses 360 m2 de bureaux situés sur les Champs Elysées, il emploie une quarantaine de salariés qui réalisent un volume d’affaires d’environ 23 M€. Il enregistre une croissance maîtrisée de l’ordre de 20 % par an. Le panier moyen de sa production « forfaits » flirte avec les 1 500 € par personne. Le taux de fidélité des clients est estimé à 35 %. De l’Allemagne au Vietnam, il programme une cinquantaine de destinations à travers le monde.
www.directours.com
Depuis 2002, Michel-Yves Labbé a conforté son tour de table en associant ses collaborateurs. Dans ses 360 m2 de bureaux situés sur les Champs Elysées, il emploie une quarantaine de salariés qui réalisent un volume d’affaires d’environ 23 M€. Il enregistre une croissance maîtrisée de l’ordre de 20 % par an. Le panier moyen de sa production « forfaits » flirte avec les 1 500 € par personne. Le taux de fidélité des clients est estimé à 35 %. De l’Allemagne au Vietnam, il programme une cinquantaine de destinations à travers le monde.
www.directours.com