"A très court terme l’objectif est de consolider nos positions à Orly et sur nos bases existantes ce qui devrait entrainer beaucoup de croissance. La deuxième étape sera effectivement de se développer plus largement en France" - DR
TourMaG.com - A ce jour quelle est le taux d’activité de la compagnie Transavia ?
Nicolas Hénin : Notre programme a beaucoup chuté sur le mois de février et c’est la conséquence de plusieurs phénomènes ayant coïncidé : des mesures strictes de confinement dans les plus gros pays que nous desservons comme le Portugal et la Tunisie à la fin du mois de janvier, puis les mesures du gouvernement français interdisant les voyages hors Union Européenne sauf pour motifs impérieux.
Ces mesures, strictes et très contrôlées ont effectivement "vidés" nos vols nous faisant abattre significativement notre offre sur l’international.
Pour vous donner un ordre d’idée, là ou en janvier nous avions 50% de l’offre de 2019, en ce mois de février nous sommes tombés à environ 15%.
TourMaG.com - Sur le réseau intérieur, quelle est la situation ?
Nicolas Hénin : Sur ce réseau nous avons pu garder les vols parce que les voyageurs peuvent continuer à se déplacer à l’intérieur du pays sans restriction. Nous pouvons donc maintenir une grande partie de notre programme domestique avec cependant une demande assez faible depuis le début de l’hiver puisque les voyages d’affaires sont extrêmement réduits et c’est vrai également pour les voyages à motifs familiaux ou "loisirs".
Nicolas Hénin : Notre programme a beaucoup chuté sur le mois de février et c’est la conséquence de plusieurs phénomènes ayant coïncidé : des mesures strictes de confinement dans les plus gros pays que nous desservons comme le Portugal et la Tunisie à la fin du mois de janvier, puis les mesures du gouvernement français interdisant les voyages hors Union Européenne sauf pour motifs impérieux.
Ces mesures, strictes et très contrôlées ont effectivement "vidés" nos vols nous faisant abattre significativement notre offre sur l’international.
Pour vous donner un ordre d’idée, là ou en janvier nous avions 50% de l’offre de 2019, en ce mois de février nous sommes tombés à environ 15%.
TourMaG.com - Sur le réseau intérieur, quelle est la situation ?
Nicolas Hénin : Sur ce réseau nous avons pu garder les vols parce que les voyageurs peuvent continuer à se déplacer à l’intérieur du pays sans restriction. Nous pouvons donc maintenir une grande partie de notre programme domestique avec cependant une demande assez faible depuis le début de l’hiver puisque les voyages d’affaires sont extrêmement réduits et c’est vrai également pour les voyages à motifs familiaux ou "loisirs".
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Air France-KLM : vers une recapitalisation imminente ?
TourMaG.com - On assiste à une évolution dans les pratiques d’achat de voyages aériens avec de plus en plus de vols réservés très tardivement. Voyez-vous cependant les premiers frémissements pour le printemps ?
Nicolas Hénin : Comme vous le signalez nous voyons effectivement un comportement d’achat de plus en plus tardif. Au mois de janvier nous avons déjà observé ce phénomène avec la moitié de nos réservations s’effectuant dans les 14 derniers jours. C’est ce que l’on voit aussi sur le mois de février.
Il est donc assez difficile d’avoir une visibilité sur le printemps. Nous voyons cependant quelques signaux sur certaines lignes comme Orly-Toulon que nous venons de lancer et ou nous avons observé un pic de réservation dès les premiers jours.
Nous sentons quelque chose mais notre visibilité est quand même assez relative. Ce que nous constatons c’est que dès que les restrictions s’allègent, comme récemment à Noël, la demande s’exprime immédiatement.
TourMaG.com - Huit nouveaux B737 devraient rejoindre la flotte Transavia France. Confirmez-vous l’arrivée de ces nouveaux avions ?
Nicolas Hénin : Oui, les avions arriveront au mois d'avril.
Toute cette croissance que nous connaissons actuellement est tirée par la restructuration du réseau domestique d’Air France. Les avions seront donc présents dans la flotte. Ils ne seront probablement pas utilisés dès le début de la saison été car nous ne serons pas au niveau de demande d’avant crise mais ils nous permettront d’ajouter à tout moment de la capacité quand la demande sera là.
Les voyageurs n’attendent qu’une chose c’est la possibilité de pouvoir à nouveau voyager et nous espérons bien que la demande pourra s’exprimer en juillet aout.
TourMaG.com - A plus long terme, confirmez-vous un objectif de doubler la flotte de Transavia France d’ici 2025 pour arriver à 80 appareils ?
Nicolas Hénin : Non ce sont des chiffres qui ont été cités mais que nous n’avons pas confirmés. En ce moment ce n’est déjà pas très simple de prévoir ce que nous ferons au mois d’avril alors 2025 c’est pour l’instant de la fiction.
Il y a bien sûr une trajectoire de croissance qui s’inscrit dans le plan de restructuration d’Air France ainsi que la montée progressive en puissance de Transavia sur le réseau domestique mais l’histoire s’écrira en fonction de l’évolution de la situation. Il est donc pour l’instant prématuré de faire des hypothèses sur 2025.
Nicolas Hénin : Comme vous le signalez nous voyons effectivement un comportement d’achat de plus en plus tardif. Au mois de janvier nous avons déjà observé ce phénomène avec la moitié de nos réservations s’effectuant dans les 14 derniers jours. C’est ce que l’on voit aussi sur le mois de février.
Il est donc assez difficile d’avoir une visibilité sur le printemps. Nous voyons cependant quelques signaux sur certaines lignes comme Orly-Toulon que nous venons de lancer et ou nous avons observé un pic de réservation dès les premiers jours.
Nous sentons quelque chose mais notre visibilité est quand même assez relative. Ce que nous constatons c’est que dès que les restrictions s’allègent, comme récemment à Noël, la demande s’exprime immédiatement.
TourMaG.com - Huit nouveaux B737 devraient rejoindre la flotte Transavia France. Confirmez-vous l’arrivée de ces nouveaux avions ?
Nicolas Hénin : Oui, les avions arriveront au mois d'avril.
Toute cette croissance que nous connaissons actuellement est tirée par la restructuration du réseau domestique d’Air France. Les avions seront donc présents dans la flotte. Ils ne seront probablement pas utilisés dès le début de la saison été car nous ne serons pas au niveau de demande d’avant crise mais ils nous permettront d’ajouter à tout moment de la capacité quand la demande sera là.
Les voyageurs n’attendent qu’une chose c’est la possibilité de pouvoir à nouveau voyager et nous espérons bien que la demande pourra s’exprimer en juillet aout.
TourMaG.com - A plus long terme, confirmez-vous un objectif de doubler la flotte de Transavia France d’ici 2025 pour arriver à 80 appareils ?
Nicolas Hénin : Non ce sont des chiffres qui ont été cités mais que nous n’avons pas confirmés. En ce moment ce n’est déjà pas très simple de prévoir ce que nous ferons au mois d’avril alors 2025 c’est pour l’instant de la fiction.
Il y a bien sûr une trajectoire de croissance qui s’inscrit dans le plan de restructuration d’Air France ainsi que la montée progressive en puissance de Transavia sur le réseau domestique mais l’histoire s’écrira en fonction de l’évolution de la situation. Il est donc pour l’instant prématuré de faire des hypothèses sur 2025.
TourMaG.com - Direction et syndicats semblent pour une fois main dans la main pour s’insurger au sujet des contreparties demandées par Bruxelles dans le dossier de la recapitalisation d’Air France et concernant les créneaux d’Orly que le groupe Air France devrait rendre. Voyez-vous là un mauvais coup porté par Bruxelles sur une compagnie française au profit de compagnies non européennes comme Easyjet ?
Nicolas Hénin : Il y a une évaluation de la situation actuellement en cours.
La Commission Européenne se base sur le "précédent Lufthansa" mais la situation de l’aéroport d’Orly n’est pas la même que celle de l’aéroport de Francfort et nous portons cette argumentation que transposer une décision prise pour Francfort sur le marché parisien d’Orly n’est pas pertinent**.
Cependant cela ne remet pas en cause la trajectoire de Transavia et notre développement à court terme.
TourMaG.com - Avez-vous bon espoir que la commission infléchisse sa position ?
Nicolas Hénin : Je ne le sais pas. Laissons se dérouler les discussions entre la Commission et le Gouvernement Français qui a de bons arguments à faire valoir.
TourMaG.com - Sur les lignes ex-Air France reprises par Transavia y a-t-il une harmonisation du produit ? Comment les passagers s’y retrouveront ils ?
Nicolas Hénin : Nous arrivons sur ces lignes avec un produit Transavia. Un produit Low Cost qui a fait ses preuves sur notre réseau du bassin méditerranéen, qui bénéficie d’une très bonne image et qui se situe parmi les meilleurs standards du segment low cost.
Ce produit c’est d’abord un prix très attractif avec aussi les atouts inhérents au groupe AF/KLM comme Flying Blue et des miles possibles pour les clients qui auront acheté un certain type de tarif.
Nous jouons donc les leviers du groupe avec un produit low cost et des fréquences pour pouvoir affronter nos concurrents que sont les autres compagnies aériennes ou le train.
TourMaG.com - Les miles AF et SkyPriority marchent sur les deux compagnies ?
Nicolas Hénin : Le client Flying Blue pourra effectivement cumuler des miles sur Transavia et plus il aura un statut élevé (Ivory Gold, Platinium) plus il pourra cumuler de miles.
SkyPriority est un programme Sky Team dont Transavia ne fait pas partie. Pour ce qui est des parcours simplifiés et prioritaires à l’aéroport nous développons un produit équivalent avec une logique différente, une logique purement low cost c’est-à-dire des avantages non pas en fonction de votre statut mais en fonction du tarif que vous avez choisi.
Si notre client opte pour notre tarif "MAX", il pourra avoir accès à un enregistrement prioritaire, un embarquement prioritaire, un coupe file pour les passages de sécurité à Orly.
Ce tarif restera attractif comparé aux offres des compagnies "legacy’" *
TourMaG.com - Transavia va désormais se positionner sur deux segments de clientèle : loisirs et business ?
Nicolas Hénin : Tout à fait. Nous ne serons pas les premiers à le faire. Vous voyez bien qu’aujourd’hui les clients "affaire" utilisent de plus en plus les low cost et avec la crise ce phénomène ne devrait pas s’atténuer.
Nous développons des produits qui vont s’adapter à chacun des types de clientèle : avec un tarif "basic" premier prix qui convient très bien à une clientèle loisirs, et un tarif "Max" pour le passager qui voyage plus souvent, qui voyage pour affaires et qui voudra des avantages en option de type "coupe file", enregistrement prioritaire, et siège à l’avant de l’appareil.
TourMaG.com - Allez-vous développer et faciliter les connexions entre les vols Air France et Transavia ? Les passagers pourront-ils cumuler des vos Air France et TO ?
Nicolas Hénin : Jusqu’à présent effectivement nous n’avions pas de système pour faciliter les correspondances. Les deux étaient indépendants.
Nous avons donc mis en place une facilitation de ces connexions sur le principe du "self connect" avec une page web dédiée pour aider le client dans son parcours, un paiement en une seule fois pour un trajet impliquant un vol sur Transavia et un vol sur Air France, et enfin une garantie de prise en charge en cas d’irrégularité avec hébergement et repas.
TourMaG.com - Le système est déjà en place ?
Nicolas Hénin : Absolument et depuis la fin du mois de janvier.
Si vous cherchez par exemple un vol Biarritz – Saint Denis de La Réunion, vous serez automatiquement dirigé sur cette page "Smart Connect" qui vous informera et vous décrira les détails des vols.
TourMaG.com - Avez-vous assoupli les conditions de remboursement en cas d’annulation ?
Nicolas Hénin : Depuis le début de la crise nous avons rendu tous nos billets échangeables sans frais. Là où sur les tarifs les moins chers le client avait des changements payants tout est désormais sans frais. Jusqu’à 02h du départ vous pouvez changer et nous nous sommes engagés à conserver cette flexibilité tout le temps que la crise durera.
C’est important pour redonner de la réassurance et de l’envie à nos passagers.
TourMaG.com - Transavia déploie sa stratégie et se développe sur d’autres plateformes qu’Orly en France. Cependant pour vraiment pouvoir se mettre au niveau de vos concurrents, il semble obligatoire de développer des bases ailleurs qu’en France pour des transversales européennes. Transavia a t-elle le projet de devenir une compagnie avec des bases partout en Europe comme le fait EasyJet ? Et à quelle échéance ?
Nicolas Hénin : A long terme il ne faut rien écarter mais aujourd’hui sur le marché français qui est notre cœur d’activité nous avons encore beaucoup d’opportunités et beaucoup de choses à faire.
Nous ne sommes pas encore la première low cost sur le marché national. Nous sommes concentrés sur Orly avec un plan de marche très ambitieux, nous avons également trois bases en régions que sont Nantes, Lyon et Montpellier et sur lesquelles nous devons confirmer notre leadership.
Sur le marché français qui est un des plus importants d’Europe, et qui est encore un marché "sous - pénétré" par les low cost il y a beaucoup d’endroits où nous ne sommes pas encore présents. Il y a des choses à faire, il y a encore beaucoup de marge de manœuvre et c’est là notre ambition dans un premier temps : monter en puissance et prendre notre juste part sur le marché français.
TourMaG.com - Vous envisagez donc d’ouvrir d’autres bases en France ?
Nicolas Hénin : Encore une fois à très court terme l’objectif est de consolider nos positions à Orly et sur nos bases existantes ce qui devrait entrainer beaucoup de croissance.
La deuxième étape sera effectivement de se développer plus largement en France.
TourMaG.com - Concernant votre flotte, continuerez-vous avec le Boeing 737 ? Ne prévoyez-vous pas au sein du groupe Air France le "tout airbus" avec notamment les A220 ?
Nicolas Hénin : Nous continuons pour l’instant avec les Boeing 737 et les prochaines années de croissance se feront avec cet appareil.
A plus long terme tout est ouvert. Il y aura des choix à faire à un moment donné. Il n’y a pas de décisions prises à ce jour.
TourMaG.com - Le développement de Transavia dans les années qui viennent va-t-il favoriser l’embauche ? Allez-vous directement embaucher des pilotes ? Quelles sont les perspectives ?
Nicolas Hénin : Coté pilotes nous sommes dans un groupe commun "Air France / Transavia France", les embauches de pilotes se font donc par Air France et les pilotes sont ensuite détachés chez Transavia France.
Plus généralement et quand nous retrouverons la croissance celle-ci s’accompagnera de recrutements dans tous les secteurs.
TourMaG.com - Le fait que vos pilotes soient recrutés par Air France avec le salaire associé est il bien compatible avec le modèle économique d’une low cost ?
Nicolas Hénin : Oui. Il y a chez Transavia des règles d’utilisation spécifiques liées à nos contraintes de Low Cost.
TourMaG.com : Plus de productivité ?
Nicolas Hénin : Oui, des conditions d’utilisation qui sont différentes, qui prennent en compte notre spécificité. Et cela nous a permis de tirer notre épingle du jeu jusqu’à présent.
TourMaG.com - Air France communique beaucoup sur les initiatives qu’elle prend quant à l’environnement. Quelle est chez Transavia votre contribution ? Quelles sont les mesures mises en place ?
Nicolas Hénin : Nous agissons bien sûr. Comme le fait Air France nous compenserons systématiquement les émissions de CO2 sur nos vols domestiques.
Également, nous avons même été assez pionniers en la matière en nous associant avec deux start-up françaises qui nous aident à mettre en place des bonnes pratiques.
Avec ces deux entreprises Open Airlines et Safety Line, nous développons l’éco pilotage au sol et en vol comme le roulage sur un seul moteur et l’optimisation des trajectoires de montée et des routes.
Cette démarche de progrès continue dans l’éco-pilotage fondée sur l’engagement des pilotes a évité l’émission de 13000 Tonnes de CO2 en 2019. La consommation de carburant a été de 2,63 L par passager par 100km.
Nicolas Hénin : Il y a une évaluation de la situation actuellement en cours.
La Commission Européenne se base sur le "précédent Lufthansa" mais la situation de l’aéroport d’Orly n’est pas la même que celle de l’aéroport de Francfort et nous portons cette argumentation que transposer une décision prise pour Francfort sur le marché parisien d’Orly n’est pas pertinent**.
Cependant cela ne remet pas en cause la trajectoire de Transavia et notre développement à court terme.
TourMaG.com - Avez-vous bon espoir que la commission infléchisse sa position ?
Nicolas Hénin : Je ne le sais pas. Laissons se dérouler les discussions entre la Commission et le Gouvernement Français qui a de bons arguments à faire valoir.
TourMaG.com - Sur les lignes ex-Air France reprises par Transavia y a-t-il une harmonisation du produit ? Comment les passagers s’y retrouveront ils ?
Nicolas Hénin : Nous arrivons sur ces lignes avec un produit Transavia. Un produit Low Cost qui a fait ses preuves sur notre réseau du bassin méditerranéen, qui bénéficie d’une très bonne image et qui se situe parmi les meilleurs standards du segment low cost.
Ce produit c’est d’abord un prix très attractif avec aussi les atouts inhérents au groupe AF/KLM comme Flying Blue et des miles possibles pour les clients qui auront acheté un certain type de tarif.
Nous jouons donc les leviers du groupe avec un produit low cost et des fréquences pour pouvoir affronter nos concurrents que sont les autres compagnies aériennes ou le train.
TourMaG.com - Les miles AF et SkyPriority marchent sur les deux compagnies ?
Nicolas Hénin : Le client Flying Blue pourra effectivement cumuler des miles sur Transavia et plus il aura un statut élevé (Ivory Gold, Platinium) plus il pourra cumuler de miles.
SkyPriority est un programme Sky Team dont Transavia ne fait pas partie. Pour ce qui est des parcours simplifiés et prioritaires à l’aéroport nous développons un produit équivalent avec une logique différente, une logique purement low cost c’est-à-dire des avantages non pas en fonction de votre statut mais en fonction du tarif que vous avez choisi.
Si notre client opte pour notre tarif "MAX", il pourra avoir accès à un enregistrement prioritaire, un embarquement prioritaire, un coupe file pour les passages de sécurité à Orly.
Ce tarif restera attractif comparé aux offres des compagnies "legacy’" *
TourMaG.com - Transavia va désormais se positionner sur deux segments de clientèle : loisirs et business ?
Nicolas Hénin : Tout à fait. Nous ne serons pas les premiers à le faire. Vous voyez bien qu’aujourd’hui les clients "affaire" utilisent de plus en plus les low cost et avec la crise ce phénomène ne devrait pas s’atténuer.
Nous développons des produits qui vont s’adapter à chacun des types de clientèle : avec un tarif "basic" premier prix qui convient très bien à une clientèle loisirs, et un tarif "Max" pour le passager qui voyage plus souvent, qui voyage pour affaires et qui voudra des avantages en option de type "coupe file", enregistrement prioritaire, et siège à l’avant de l’appareil.
TourMaG.com - Allez-vous développer et faciliter les connexions entre les vols Air France et Transavia ? Les passagers pourront-ils cumuler des vos Air France et TO ?
Nicolas Hénin : Jusqu’à présent effectivement nous n’avions pas de système pour faciliter les correspondances. Les deux étaient indépendants.
Nous avons donc mis en place une facilitation de ces connexions sur le principe du "self connect" avec une page web dédiée pour aider le client dans son parcours, un paiement en une seule fois pour un trajet impliquant un vol sur Transavia et un vol sur Air France, et enfin une garantie de prise en charge en cas d’irrégularité avec hébergement et repas.
TourMaG.com - Le système est déjà en place ?
Nicolas Hénin : Absolument et depuis la fin du mois de janvier.
Si vous cherchez par exemple un vol Biarritz – Saint Denis de La Réunion, vous serez automatiquement dirigé sur cette page "Smart Connect" qui vous informera et vous décrira les détails des vols.
TourMaG.com - Avez-vous assoupli les conditions de remboursement en cas d’annulation ?
Nicolas Hénin : Depuis le début de la crise nous avons rendu tous nos billets échangeables sans frais. Là où sur les tarifs les moins chers le client avait des changements payants tout est désormais sans frais. Jusqu’à 02h du départ vous pouvez changer et nous nous sommes engagés à conserver cette flexibilité tout le temps que la crise durera.
C’est important pour redonner de la réassurance et de l’envie à nos passagers.
TourMaG.com - Transavia déploie sa stratégie et se développe sur d’autres plateformes qu’Orly en France. Cependant pour vraiment pouvoir se mettre au niveau de vos concurrents, il semble obligatoire de développer des bases ailleurs qu’en France pour des transversales européennes. Transavia a t-elle le projet de devenir une compagnie avec des bases partout en Europe comme le fait EasyJet ? Et à quelle échéance ?
Nicolas Hénin : A long terme il ne faut rien écarter mais aujourd’hui sur le marché français qui est notre cœur d’activité nous avons encore beaucoup d’opportunités et beaucoup de choses à faire.
Nous ne sommes pas encore la première low cost sur le marché national. Nous sommes concentrés sur Orly avec un plan de marche très ambitieux, nous avons également trois bases en régions que sont Nantes, Lyon et Montpellier et sur lesquelles nous devons confirmer notre leadership.
Sur le marché français qui est un des plus importants d’Europe, et qui est encore un marché "sous - pénétré" par les low cost il y a beaucoup d’endroits où nous ne sommes pas encore présents. Il y a des choses à faire, il y a encore beaucoup de marge de manœuvre et c’est là notre ambition dans un premier temps : monter en puissance et prendre notre juste part sur le marché français.
TourMaG.com - Vous envisagez donc d’ouvrir d’autres bases en France ?
Nicolas Hénin : Encore une fois à très court terme l’objectif est de consolider nos positions à Orly et sur nos bases existantes ce qui devrait entrainer beaucoup de croissance.
La deuxième étape sera effectivement de se développer plus largement en France.
TourMaG.com - Concernant votre flotte, continuerez-vous avec le Boeing 737 ? Ne prévoyez-vous pas au sein du groupe Air France le "tout airbus" avec notamment les A220 ?
Nicolas Hénin : Nous continuons pour l’instant avec les Boeing 737 et les prochaines années de croissance se feront avec cet appareil.
A plus long terme tout est ouvert. Il y aura des choix à faire à un moment donné. Il n’y a pas de décisions prises à ce jour.
TourMaG.com - Le développement de Transavia dans les années qui viennent va-t-il favoriser l’embauche ? Allez-vous directement embaucher des pilotes ? Quelles sont les perspectives ?
Nicolas Hénin : Coté pilotes nous sommes dans un groupe commun "Air France / Transavia France", les embauches de pilotes se font donc par Air France et les pilotes sont ensuite détachés chez Transavia France.
Plus généralement et quand nous retrouverons la croissance celle-ci s’accompagnera de recrutements dans tous les secteurs.
TourMaG.com - Le fait que vos pilotes soient recrutés par Air France avec le salaire associé est il bien compatible avec le modèle économique d’une low cost ?
Nicolas Hénin : Oui. Il y a chez Transavia des règles d’utilisation spécifiques liées à nos contraintes de Low Cost.
TourMaG.com : Plus de productivité ?
Nicolas Hénin : Oui, des conditions d’utilisation qui sont différentes, qui prennent en compte notre spécificité. Et cela nous a permis de tirer notre épingle du jeu jusqu’à présent.
TourMaG.com - Air France communique beaucoup sur les initiatives qu’elle prend quant à l’environnement. Quelle est chez Transavia votre contribution ? Quelles sont les mesures mises en place ?
Nicolas Hénin : Nous agissons bien sûr. Comme le fait Air France nous compenserons systématiquement les émissions de CO2 sur nos vols domestiques.
Également, nous avons même été assez pionniers en la matière en nous associant avec deux start-up françaises qui nous aident à mettre en place des bonnes pratiques.
Avec ces deux entreprises Open Airlines et Safety Line, nous développons l’éco pilotage au sol et en vol comme le roulage sur un seul moteur et l’optimisation des trajectoires de montée et des routes.
Cette démarche de progrès continue dans l’éco-pilotage fondée sur l’engagement des pilotes a évité l’émission de 13000 Tonnes de CO2 en 2019. La consommation de carburant a été de 2,63 L par passager par 100km.
* Recherches faites sur internet le 13 février pour un Orly Porto premier vol du matin
Tarif Max Transavia : 100 €
Tarif éco TAP : 105,70 € Tarif classe affaires : 474,34 €
** La commission européenne a demandé à Lufthansa d’abandonner des créneaux en échange d’une aide.
Le groupe Air France et l’Etat français font valoir que la situation est différente pour le compagnie française. Lufthansa à une position plus dominante à Munich et Francfort que celle d’Air France sur Orly et CDG. Les créneaux cédés par Lufthansa peuvent être déplacés sur d’autres plages horaires. Ce n’est pas le cas pour Orly qui est saturé. Bruxelles n’a pas non plus pris en compte l’aéroport de CDG dans son évaluation du marché parisien.
Tarif Max Transavia : 100 €
Tarif éco TAP : 105,70 € Tarif classe affaires : 474,34 €
** La commission européenne a demandé à Lufthansa d’abandonner des créneaux en échange d’une aide.
Le groupe Air France et l’Etat français font valoir que la situation est différente pour le compagnie française. Lufthansa à une position plus dominante à Munich et Francfort que celle d’Air France sur Orly et CDG. Les créneaux cédés par Lufthansa peuvent être déplacés sur d’autres plages horaires. Ce n’est pas le cas pour Orly qui est saturé. Bruxelles n’a pas non plus pris en compte l’aéroport de CDG dans son évaluation du marché parisien.