Niger, Mali : Point Afrique se retire des zones à risques

Résigné, Maurice Freund abandonne. A peine débarqué du Niger, le président de Point Afrique annonce lors d'un point presse ce qu'il redoutait depuis quelques temps : le voyagiste se retire de cinq, voire six destinations sur les sept qu'il programme dans le Sahel.

"On a décidé lundi de tout arrêter. On ne peut plus être présent dans ces régions pour 2010-2011. La sécurité de nos clients ne peut plus être assurée", explique Maurice Freund.

Point Afrique ne proposera plus Agadez au Niger, Gao au Mali, Tamanrasset, Djanet et Timimoune en Algérie. Reste Atar en Mauritanie. "J'y vais dans quelques jours pour revérifier la situation", précise le responsable qui avait mis en place tout un programme pour assurer la sécurité de ses touristes dans la région de l'Adrar en partenariat avec les autorités et la population locale.

Seules seront maintenues les dessertes sur Mopti au Mali. "Encore faut-il que les demandes existent, si on le maintient ce n'est pas sûr que les clients acceptent de s'y rendre", ajoute Maurice Freund.

Car depuis jeudi, les désistements pleuvent. "Plus de 40% de nos réservations pour l'hiver se sont annulées".

Un manque à gagner qui devrait entrainer à terme des licenciements parmi les employés en France, selon le voyagiste.

Déjà fragilisé par les précédents évènements (la mort de l'otage Michel Germaneau en juillet dernier au Mali, l'attentat suicide devant l'ambassade de France à Nouakchott l'été 2009...), Point Afrique enregistre 1,6 millions d'euros de perte pour la période comprise entre septembre 2009 et septembre 2010.

Le TO ne s'avoue pas vaincu. "Tant qu'il y aura un euro dans la caisse, on continuera de se battre", prévient Maurice Freund.

Conscient que la situation ne s'améliorera pas d'ici un ou deux ans, le fondateur charismatique de Point Afrique, pense se concentrer désormais vers le Bénin et le Burkinafaso, tout en continuant d'aider les populations locales.