TourMaG.com - La grippe porcine nous remet en mémoire les pandémies des années passées : SARS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère), vache folle, maladie du poulet, hépatite, légionellose, ou toute autre épizootie ...
Jean Belotti - ... ce qui nous fait froid dans le dos si l'on se souvient de la grippe espagnole qui, au début du siècle passé, avait fait plus des 40 millions de morts dans le monde, et pourquoi pas aux ravages de la peste au fil des siècles.
Ne souriez pas, de 1984 à 1992, la peste humaine a encore causé plus de 1200 décès notifiés à travers le monde.
TM.com - Une première question est de savoir - alors que la prophylaxie a fait d'importants progrès - si le parapluie du "principe de précaution" ouvert sur nos têtes par les dirigeants de plusieurs pays, nous protège vraiment contre ce risque d'être contaminé ?
J.B. - J'ai traité de ce principe et de son application au transport aérien dans ma chronique de novembre 2001, à laquelle vous pouvez vous reporter. Quelques brefs commentaires.
La précaution est une disposition de prudence prise pour éviter un danger ou ne pas s'exposer à un risque. Cette mesure vient à l'idée lorsqu'un doute, une incertitude subsistent quant à la nature et aux effets de ce danger, ainsi qu'à l'évaluation des risques qu'il entraîne.
Une distinction essentielle est à faire entre prévention et précaution : on fait appel au principe de précaution quant "on ne sait pas", alors que les mesures de préventions sont prises quand "on sait". Bien sûr, ce n'est pas parce que l' "on ne sait pas" ce que contient le danger et quels risques sont encourus qu'il ne faut pas réagir.
TM.com - Alors, dans quelles conditions ce principe de précaution, peut-il être appliqué ?
J.B. - Dans les principales conditions reconnues de mise en œuvre de ce principe de précaution, on lit que "l'action retenue doit être proportionnée au degré de protection visé et comporter un volet de connaissances complémentaires indispensables à la révision éventuelle des dispositions prises". Il faut commencer par établir la probabilité de la manifestation du risque. Or, donner une probabilité à cette hypothèse n'est pas aisé.
Les spécialistes disent que le risque n'est pas nul, dans notre société dite moderne qui se complexifie, de jour en jour. "Où en serions-nous si nos ancêtres avaient appliqué le fameux principe de précaution et son corollaire, le risque zéro ?" nous dit Claude Allègre, éminent éditorialiste. Comme je l'ai démontré, si les pilotes appliquaient ce principe, plus aucun avion ne décollerait !
Jean Belotti - ... ce qui nous fait froid dans le dos si l'on se souvient de la grippe espagnole qui, au début du siècle passé, avait fait plus des 40 millions de morts dans le monde, et pourquoi pas aux ravages de la peste au fil des siècles.
Ne souriez pas, de 1984 à 1992, la peste humaine a encore causé plus de 1200 décès notifiés à travers le monde.
TM.com - Une première question est de savoir - alors que la prophylaxie a fait d'importants progrès - si le parapluie du "principe de précaution" ouvert sur nos têtes par les dirigeants de plusieurs pays, nous protège vraiment contre ce risque d'être contaminé ?
J.B. - J'ai traité de ce principe et de son application au transport aérien dans ma chronique de novembre 2001, à laquelle vous pouvez vous reporter. Quelques brefs commentaires.
La précaution est une disposition de prudence prise pour éviter un danger ou ne pas s'exposer à un risque. Cette mesure vient à l'idée lorsqu'un doute, une incertitude subsistent quant à la nature et aux effets de ce danger, ainsi qu'à l'évaluation des risques qu'il entraîne.
Une distinction essentielle est à faire entre prévention et précaution : on fait appel au principe de précaution quant "on ne sait pas", alors que les mesures de préventions sont prises quand "on sait". Bien sûr, ce n'est pas parce que l' "on ne sait pas" ce que contient le danger et quels risques sont encourus qu'il ne faut pas réagir.
TM.com - Alors, dans quelles conditions ce principe de précaution, peut-il être appliqué ?
J.B. - Dans les principales conditions reconnues de mise en œuvre de ce principe de précaution, on lit que "l'action retenue doit être proportionnée au degré de protection visé et comporter un volet de connaissances complémentaires indispensables à la révision éventuelle des dispositions prises". Il faut commencer par établir la probabilité de la manifestation du risque. Or, donner une probabilité à cette hypothèse n'est pas aisé.
Les spécialistes disent que le risque n'est pas nul, dans notre société dite moderne qui se complexifie, de jour en jour. "Où en serions-nous si nos ancêtres avaient appliqué le fameux principe de précaution et son corollaire, le risque zéro ?" nous dit Claude Allègre, éminent éditorialiste. Comme je l'ai démontré, si les pilotes appliquaient ce principe, plus aucun avion ne décollerait !
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TM.com - À ce stade, la question que tout le monde se pose est de savoir comment ce principe de précaution peut être prescrit ?
J.B. - "On l’a vu apparaître dans la législation et plusieurs textes y font référence. Mais comment respecter ce principe qui ne dit pas ce qu’on doit faire ? On imagine, aisément, lorsque les conséquences résultant d’une non-application dudit principe ou d’une prise de décision jugée, a posteriori, inadaptée, la difficulté qui sera celle du juge de dire le droit.
En effet, le qualificatif de "principe" sous-entend une règle de conduite qui ne figure dans aucun texte. Par ailleurs, il convient de remarquer que sur le plan de la physique, le "principe" correspond à une loi à caractère général, régissant un ensemble de phénomènes vérifié par l’exactitude de ses conséquences.
Qui ne se souvient pas du principe d’Archimède, qui est une loi vérifiable et mesurable ? Or, étant donné que la décision est prise à titre de précaution, alors qu’"on ne sait pas" et en ne s’appuyant donc que sur des considérations de divers ordres subjectifs, il est évident que, d’un simple point de vue sémantique, le qualificatif de "principe" est non fondé et devrait, par exemple, être remplacé par "mesure"."
TM.com - Précisément, des mesures graduées ont été prises par les États !
J.B. - Des mesures graduées sont concevables et même nécessaires dans de nombreux domaines, comme par exemple dans la notation ; dans la sanction ; dans la fréquence des entraînements et des repos d’un athlète, en fonction des progrès réalisés,... mais elles sont inadaptées dans le cas qui nous concerne.
TM.com - Pour quelles raisons ?
J.B. - Lorsqu’une voie d’eau est ouverte dans une embarcation, il est inutile de commencer à écoper avec un gobelet, puis - le niveau d’eau augmentant - d’utiliser une casserole, puis une sceau ... car, finalement l’embarcation finira par couler !
En revanche, la bonne solution est, en priorité, de colmater la voie d’eau. Ainsi, lorsqu’il s’agit du risque de déclenchement d’une pandémie, il serait plus judicieux et efficace de débuter par la graduation maximum, seule mesure permettant l’éradication immédiate à la source du mal ?
D’ailleurs, il est permis de se demander sur quel constats se sont appuyés les décideurs pour passer au niveau "5" ?
TM.com - Si je comprends bien, cela signifie qu’il faudrait isoler totalement la région où est apparu du virus A/H1N1 à l’origine de la grippe porcine ?
J.B.- ... en retenant cependant que ce n’est pas parce qu’il est apparu au Mexique qu’il y est né. En effet, les spécialistes nous disent que plusieurs souches de virus sont capables de muter après s’être recombinés entre eux en échangeant leurs gènes. Circulant à travers le monde, ils peuvent donc émerger en tout lieu.
J.B. - "On l’a vu apparaître dans la législation et plusieurs textes y font référence. Mais comment respecter ce principe qui ne dit pas ce qu’on doit faire ? On imagine, aisément, lorsque les conséquences résultant d’une non-application dudit principe ou d’une prise de décision jugée, a posteriori, inadaptée, la difficulté qui sera celle du juge de dire le droit.
En effet, le qualificatif de "principe" sous-entend une règle de conduite qui ne figure dans aucun texte. Par ailleurs, il convient de remarquer que sur le plan de la physique, le "principe" correspond à une loi à caractère général, régissant un ensemble de phénomènes vérifié par l’exactitude de ses conséquences.
Qui ne se souvient pas du principe d’Archimède, qui est une loi vérifiable et mesurable ? Or, étant donné que la décision est prise à titre de précaution, alors qu’"on ne sait pas" et en ne s’appuyant donc que sur des considérations de divers ordres subjectifs, il est évident que, d’un simple point de vue sémantique, le qualificatif de "principe" est non fondé et devrait, par exemple, être remplacé par "mesure"."
TM.com - Précisément, des mesures graduées ont été prises par les États !
J.B. - Des mesures graduées sont concevables et même nécessaires dans de nombreux domaines, comme par exemple dans la notation ; dans la sanction ; dans la fréquence des entraînements et des repos d’un athlète, en fonction des progrès réalisés,... mais elles sont inadaptées dans le cas qui nous concerne.
TM.com - Pour quelles raisons ?
J.B. - Lorsqu’une voie d’eau est ouverte dans une embarcation, il est inutile de commencer à écoper avec un gobelet, puis - le niveau d’eau augmentant - d’utiliser une casserole, puis une sceau ... car, finalement l’embarcation finira par couler !
En revanche, la bonne solution est, en priorité, de colmater la voie d’eau. Ainsi, lorsqu’il s’agit du risque de déclenchement d’une pandémie, il serait plus judicieux et efficace de débuter par la graduation maximum, seule mesure permettant l’éradication immédiate à la source du mal ?
D’ailleurs, il est permis de se demander sur quel constats se sont appuyés les décideurs pour passer au niveau "5" ?
TM.com - Si je comprends bien, cela signifie qu’il faudrait isoler totalement la région où est apparu du virus A/H1N1 à l’origine de la grippe porcine ?
J.B.- ... en retenant cependant que ce n’est pas parce qu’il est apparu au Mexique qu’il y est né. En effet, les spécialistes nous disent que plusieurs souches de virus sont capables de muter après s’être recombinés entre eux en échangeant leurs gènes. Circulant à travers le monde, ils peuvent donc émerger en tout lieu.
TM.com - Mais n’y a-t-il pas des mesures alternatives ?
J.B. - Pour éviter la propagation du virus - par le milliard de passagers qui prennent l’avion, chaque année - il y a probablement un certain nombre de mesures qui peuvent être prises, mais à condition qu’elles soient appliquées par tous les Etats et avec la même rigueur.
Dans les mesures de sûreté du transport aérien, cela ne sert à rien, si à l’escale "A", le passager doit se déchausser et enlever sa ceinture, alors que la même mesure n’est pas identique dans les escales suivantes.
De même dans le cas de la lutte contre le développement exponentiel d’une pandémie (la grippe asiatique en 1957 a fait deux millions de morts), cela n’est d’aucune efficacité de prendre certaines dispositions de vérification de l’état de santé des passagers (exemple, prise de leur température) en provenance d’un pays où le virus à été décelé, si la même mesure n’est pas appliquée dans tous les aéroports du monde. ("Il n'y a aucune région où le virus pourrait ne pas s'étendre". Source : OMS).
TM.com - Se pose également la question de savoir si cette procédure de mesure de la température est vraiment une information suffisamment fiable pour être certain que le passager est ou non contaminé ?
J.B. - Je ne sais pas répondre à cette question. Cela étant dit, dès lors que la durée d’incubation confirmée est de trois jours, la seule mesure efficace serait alors de mettre en quarantaine tous les passagers cités, pendant cette période.
TM.com - Vous vous rendez-compte des difficultés posées par ce type de décision ?
J.B. - Elles sont connues, mais bien que pénalisantes pour d’aucuns pendant une courte période, elles devraient être comprises et acceptées, faute de quoi, les pénalisations et les effets en chaînes sur toute la planète seraient beaucoup plus graves, voire deviendraient dramatiques.
TM.com - J’en reviens aux mesures prises qui paraissent avoir rassuré le public sur la réactivité des Etats.
J.B.- Vous dites "rassuré" (?), alors que les plus grands "hommes de l’art" en la matière (épidémiologistes et autres spécialistes) nous montrent qu’ils ne sont pas d’accord entre-eux ! C’est ainsi que la plupart des modèles de masques portés par les milliers de personnes ne seraient pas efficaces !
Ceux dont le modèle est en stock ne le seraient que pendant une durée de 4 heures, ce qui fait qu’il en faudrait au minimum deux par jour, par personne, soit 14 pour une semaine..., mais alors les stocks seraient insuffisants !
Le médicament que tout le monde peut acheter en pharmacie serait inefficace, (ces "achats de précaution n'ont aujourd'hui aucun intérêt", source : le président de l'Ordre national des pharmaciens) et pour cause, personne ne connaît le ratio de transmissibilité de ce virus, c’est-à-dire son degré de contagiosité, de l'animal à l'homme (la zoonose), puis de contagiosité inter-humaine, etc... etc...
Alors qui croire (?), étant donné que ce ne sont pas ces multiples auditions télévisées des plus grands experts qui vont nous éclairer et nous rassurer sur le niveau des connaissances acquises ! Entendre de tels avis divergents ne peut donc que renforcer nos craintes et douter de la validité des informations qui nous sont communiquées... en nous remettant en mémoire les nuages de Tchernobyl, arrêtés à la frontière !
TM.com - Pourquoi cette précipitation à ouvrir le parapluie du "principe de précaution" ?
J.B.- L’exigence des citoyens quant aux niveaux de sécurité - refus général d’admettre que le risque zéro n’existe pas - est telle que dès que survient un événement touchant la population, il faut en trouver le responsable. Souvenez-vous des reproches faits à la météo de ne pas avoir averti le public de l’existence d’un danger imminent !
Reproche injustifié, car les variables directrices, c’est-à-dire celles qui font que le phénomène s’aggrave brutalement - ce qui arrive une fois tous les 10, 20, ou 50 ans - ne sont malheureusement pas encore connues et ne peuvent donc pas êtres prises en compte par les prévisionnistes.
Résultat : de nos jours, dès qu’il existe le moindre doute, les médias nous inondent de recommandations de prudence.., nous annoncent de fortes pluies,... le déclenchement de l’alerte jaune... alors qu’aucune perturbation ne s’est produite... et qu’il a même été constaté que le ciel était resté bleu.
Ce réflexe des hommes politiques de se placer sous la protection du parapluie du "principe de précaution" résulte du même comportement, à savoir, ne pas être inquiété si, a posteriori, il est démontré que les mesures prises ont été, soit disproportionnées, soit nettement insuffisantes.
Il s’agit, ici, d’une priorité politique, non pas pour dégager la responsabilité du ou des décideurs - souvenez-vous de la phrase "responsable, mais pas coupable" - mais pour ne pas être mis sur la sellette... et prendre le risque d’être débarqué au prochain remaniement ministériel.
Il en est de même du comportement des institutions mondiales, telle que l'OMS qui, bien qu’ayant reconnu le faible degré de dangerosité du virus du foyer de l’épidémie, a pourtant maintenu son niveau d'alerte.
J.B. - Pour éviter la propagation du virus - par le milliard de passagers qui prennent l’avion, chaque année - il y a probablement un certain nombre de mesures qui peuvent être prises, mais à condition qu’elles soient appliquées par tous les Etats et avec la même rigueur.
Dans les mesures de sûreté du transport aérien, cela ne sert à rien, si à l’escale "A", le passager doit se déchausser et enlever sa ceinture, alors que la même mesure n’est pas identique dans les escales suivantes.
De même dans le cas de la lutte contre le développement exponentiel d’une pandémie (la grippe asiatique en 1957 a fait deux millions de morts), cela n’est d’aucune efficacité de prendre certaines dispositions de vérification de l’état de santé des passagers (exemple, prise de leur température) en provenance d’un pays où le virus à été décelé, si la même mesure n’est pas appliquée dans tous les aéroports du monde. ("Il n'y a aucune région où le virus pourrait ne pas s'étendre". Source : OMS).
TM.com - Se pose également la question de savoir si cette procédure de mesure de la température est vraiment une information suffisamment fiable pour être certain que le passager est ou non contaminé ?
J.B. - Je ne sais pas répondre à cette question. Cela étant dit, dès lors que la durée d’incubation confirmée est de trois jours, la seule mesure efficace serait alors de mettre en quarantaine tous les passagers cités, pendant cette période.
TM.com - Vous vous rendez-compte des difficultés posées par ce type de décision ?
J.B. - Elles sont connues, mais bien que pénalisantes pour d’aucuns pendant une courte période, elles devraient être comprises et acceptées, faute de quoi, les pénalisations et les effets en chaînes sur toute la planète seraient beaucoup plus graves, voire deviendraient dramatiques.
TM.com - J’en reviens aux mesures prises qui paraissent avoir rassuré le public sur la réactivité des Etats.
J.B.- Vous dites "rassuré" (?), alors que les plus grands "hommes de l’art" en la matière (épidémiologistes et autres spécialistes) nous montrent qu’ils ne sont pas d’accord entre-eux ! C’est ainsi que la plupart des modèles de masques portés par les milliers de personnes ne seraient pas efficaces !
Ceux dont le modèle est en stock ne le seraient que pendant une durée de 4 heures, ce qui fait qu’il en faudrait au minimum deux par jour, par personne, soit 14 pour une semaine..., mais alors les stocks seraient insuffisants !
Le médicament que tout le monde peut acheter en pharmacie serait inefficace, (ces "achats de précaution n'ont aujourd'hui aucun intérêt", source : le président de l'Ordre national des pharmaciens) et pour cause, personne ne connaît le ratio de transmissibilité de ce virus, c’est-à-dire son degré de contagiosité, de l'animal à l'homme (la zoonose), puis de contagiosité inter-humaine, etc... etc...
Alors qui croire (?), étant donné que ce ne sont pas ces multiples auditions télévisées des plus grands experts qui vont nous éclairer et nous rassurer sur le niveau des connaissances acquises ! Entendre de tels avis divergents ne peut donc que renforcer nos craintes et douter de la validité des informations qui nous sont communiquées... en nous remettant en mémoire les nuages de Tchernobyl, arrêtés à la frontière !
TM.com - Pourquoi cette précipitation à ouvrir le parapluie du "principe de précaution" ?
J.B.- L’exigence des citoyens quant aux niveaux de sécurité - refus général d’admettre que le risque zéro n’existe pas - est telle que dès que survient un événement touchant la population, il faut en trouver le responsable. Souvenez-vous des reproches faits à la météo de ne pas avoir averti le public de l’existence d’un danger imminent !
Reproche injustifié, car les variables directrices, c’est-à-dire celles qui font que le phénomène s’aggrave brutalement - ce qui arrive une fois tous les 10, 20, ou 50 ans - ne sont malheureusement pas encore connues et ne peuvent donc pas êtres prises en compte par les prévisionnistes.
Résultat : de nos jours, dès qu’il existe le moindre doute, les médias nous inondent de recommandations de prudence.., nous annoncent de fortes pluies,... le déclenchement de l’alerte jaune... alors qu’aucune perturbation ne s’est produite... et qu’il a même été constaté que le ciel était resté bleu.
Ce réflexe des hommes politiques de se placer sous la protection du parapluie du "principe de précaution" résulte du même comportement, à savoir, ne pas être inquiété si, a posteriori, il est démontré que les mesures prises ont été, soit disproportionnées, soit nettement insuffisantes.
Il s’agit, ici, d’une priorité politique, non pas pour dégager la responsabilité du ou des décideurs - souvenez-vous de la phrase "responsable, mais pas coupable" - mais pour ne pas être mis sur la sellette... et prendre le risque d’être débarqué au prochain remaniement ministériel.
Il en est de même du comportement des institutions mondiales, telle que l'OMS qui, bien qu’ayant reconnu le faible degré de dangerosité du virus du foyer de l’épidémie, a pourtant maintenu son niveau d'alerte.
TM.com - Toujours est-il que les conséquences peuvent être très pénalisantes pour le transport aérien.
J.B.- Bien sûr. Alors que le ralentissement de l’activité économique a conduit à la baisse du trafic due à la crise financière mondiale, il en est résulté une perte de plus d’un milliard d’US$, rien que pour le premier trimestre 2009 (source IATA) ; que plusieurs compagnies aériennes mettent la clé sous la porte ; que d’autres procèdent à la suppression de lignes, procèdent à des licenciements et reportent ou annulent leurs commandes d’avions ; que plus de 600 appareils ont été immobilisés au sol, ... cette pandémie peut porter un coup de grâce à certains acteurs.
Est touchée de plein fouet, non seulement l’industrie du transport aérien, mais également tous les autres modes de transport et d’une façon générale, comme vous le savez bien, toutes les entreprises impliquées dans la logistique du voyage.
TM.com - Exact.
J.B. - J’ajouterai que la mise en oeuvre de telles mesures nécessite d’importants investissements pour l’allocation des ressources ce qui a un énorme impact sur la baisse du PIB des pays concernés.
TM.com - De telles mesures étaient-elles justifiées ?
J.B.- En faisant l’hypothèse quelles sont efficaces, deux réponses :
Oui, en tenant compte que si le virus semble être endormi avec l’arrivée des beaux jours, rien ne dit qu’il ne pourra pas se réveiller avec les premiers froid de l’automne, essentiellement dans l’hémisphère Nord.
Oui, lorsqu’on apprend que la transmission à l'homme est facilitée du fait que nos défenses immunitaires sont plus proches de celles du porc que de celles des oiseaux par exemple, donc que le risque d'avoir un mutant transmissible d'homme à homme est plus important à partir d'une infection par un virus porcin.
Non, si on retient qu’en France, en ce début mai, seuls quelques cas étaient "en cours d'investigation" pour "des symptômes de grippe non graves" (source : Institut de veille sanitaire).
Non, si on tient compte, qu’à ce jour, dans le monde, seules environ 4.500 personnes ont été contaminées avec seulement une cinquantaine de décès, au sujet desquels il serait d’ailleurs bon d’en connaître la cause exacte !
J.B.- Bien sûr. Alors que le ralentissement de l’activité économique a conduit à la baisse du trafic due à la crise financière mondiale, il en est résulté une perte de plus d’un milliard d’US$, rien que pour le premier trimestre 2009 (source IATA) ; que plusieurs compagnies aériennes mettent la clé sous la porte ; que d’autres procèdent à la suppression de lignes, procèdent à des licenciements et reportent ou annulent leurs commandes d’avions ; que plus de 600 appareils ont été immobilisés au sol, ... cette pandémie peut porter un coup de grâce à certains acteurs.
Est touchée de plein fouet, non seulement l’industrie du transport aérien, mais également tous les autres modes de transport et d’une façon générale, comme vous le savez bien, toutes les entreprises impliquées dans la logistique du voyage.
TM.com - Exact.
J.B. - J’ajouterai que la mise en oeuvre de telles mesures nécessite d’importants investissements pour l’allocation des ressources ce qui a un énorme impact sur la baisse du PIB des pays concernés.
TM.com - De telles mesures étaient-elles justifiées ?
J.B.- En faisant l’hypothèse quelles sont efficaces, deux réponses :
Oui, en tenant compte que si le virus semble être endormi avec l’arrivée des beaux jours, rien ne dit qu’il ne pourra pas se réveiller avec les premiers froid de l’automne, essentiellement dans l’hémisphère Nord.
Oui, lorsqu’on apprend que la transmission à l'homme est facilitée du fait que nos défenses immunitaires sont plus proches de celles du porc que de celles des oiseaux par exemple, donc que le risque d'avoir un mutant transmissible d'homme à homme est plus important à partir d'une infection par un virus porcin.
Non, si on retient qu’en France, en ce début mai, seuls quelques cas étaient "en cours d'investigation" pour "des symptômes de grippe non graves" (source : Institut de veille sanitaire).
Non, si on tient compte, qu’à ce jour, dans le monde, seules environ 4.500 personnes ont été contaminées avec seulement une cinquantaine de décès, au sujet desquels il serait d’ailleurs bon d’en connaître la cause exacte !
TM.com - Alors, finalement, est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
J.B.- Force est de répondre "Non" si l’on tient compte du peu d’efficacité des mesures prises et du faible taux d’expansion du virus alors que, chaque année, rien qu’en France, il y a environ 3000 décès dûs à la grippe saisonnière, 4000 au Canada, 36000 aux Etats-Unis, donc des centaines de milliers dans le monde.
TM.com - Vous avez évoqué la priorité politique, mais n’y a-t-il pas également une priorité médiatique ?
J.B. - Certes oui. Pour les médias, une telle pandémie est une manne du ciel qui permettra de présenter des "Unes" bien remplies, contribuant à faire perdre de vue la distinction qui doit être faite entre la peur irrationnelle et les risques véritables.
TM.com - Avez-vous une conclusion ?
J.B.- Je n’ai ni les connaissances, ni les compétences qui permettraient d’esquisser une conclusion sur un sujet aussi complexe et sensible. En revanche, tous éléments pris en compte, je pense que le peu de gravité de cette pandémie est essentiellement dû au fait que le virus n’était pas tellement méchant et non pas au nombre et à la nature des mesures qui ont été prises.
TM.com - Vous n’êtes donc pas rassuré pour l’avenir ?
J.B.- Tant que chacun tirera à hue et à dia dans un embrouillamini de décisions isolées, non coordonnées, il n’y a peu d’espoir de voir le danger domestiqué.
Seule une décision de tous les Etats de notre planète de créer un organisme international, dédié uniquement à la lutte contre les pandémies et pouvant déclencher un plan d’action mondial, serait de nature à nous rassurer.
J.B.- Force est de répondre "Non" si l’on tient compte du peu d’efficacité des mesures prises et du faible taux d’expansion du virus alors que, chaque année, rien qu’en France, il y a environ 3000 décès dûs à la grippe saisonnière, 4000 au Canada, 36000 aux Etats-Unis, donc des centaines de milliers dans le monde.
TM.com - Vous avez évoqué la priorité politique, mais n’y a-t-il pas également une priorité médiatique ?
J.B. - Certes oui. Pour les médias, une telle pandémie est une manne du ciel qui permettra de présenter des "Unes" bien remplies, contribuant à faire perdre de vue la distinction qui doit être faite entre la peur irrationnelle et les risques véritables.
TM.com - Avez-vous une conclusion ?
J.B.- Je n’ai ni les connaissances, ni les compétences qui permettraient d’esquisser une conclusion sur un sujet aussi complexe et sensible. En revanche, tous éléments pris en compte, je pense que le peu de gravité de cette pandémie est essentiellement dû au fait que le virus n’était pas tellement méchant et non pas au nombre et à la nature des mesures qui ont été prises.
TM.com - Vous n’êtes donc pas rassuré pour l’avenir ?
J.B.- Tant que chacun tirera à hue et à dia dans un embrouillamini de décisions isolées, non coordonnées, il n’y a peu d’espoir de voir le danger domestiqué.
Seule une décision de tous les Etats de notre planète de créer un organisme international, dédié uniquement à la lutte contre les pandémies et pouvant déclencher un plan d’action mondial, serait de nature à nous rassurer.