"Paris City Vision a fermé le 15 mars 2020. Nous espérions reprendre une activité réduite, début septembre. Ces espoirs de réouverture se sont envolés fin août et cela a remis en cause notre vision pour la fin de l'année 2020". - DR
TourMaG.com - Paris City Vision est à l'arrêt depuis mars. Le groupe a pris la décision de se séparer d'une partie de ses collaborateurs, pouvez-vous nous en dire davantage ?
Florence Beyaert : Effectivement nous avons mis en place un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), qui concerne la partie terrestre c'est à dire Paris City Vision et touche 70 postes sur 101.
L'ensemble des profils sont impactés, de la direction au management en passant par des postes opérationnels.
En fonction de l'homologation de la Direccte (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), les premiers départs devraient intervenir entre fin janvier et début février 2021.
Nous nous étions interrogés sur la possibilité de mettre en place un accord de chômage partiel longue durée. Cette solution aurait permis de garder les emplois et l'outil de production, mais cela nécessite d'être en mesure de sécuriser 60% d'activité des collaborateurs.
L'annonce d'un PSE n'est pas simple. Les salariés ont été compréhensifs et c'est tout à leur honneur, ils ont compris la situation dans laquelle se trouve l'entreprise.
Nous avons d'ailleurs prévu une priorité d'embauche pour les personnes licenciées pour une période étendue à 18 mois.
TourMaG.com - Aviez-vous envisagé de reprendre une activité à la rentrée ? Beaucoup de professionnels espéraient une reprise qui malheureusement n'est pas arrivée.
Florence Beyaert : Paris City Vision a fermé le 15 mars 2020. Nous espérions reprendre une activité réduite, début septembre. Ces espoirs de réouverture se sont envolés fin août et cela a remis en cause notre vision pour la fin de l'année 2020.
Nous avons pris conscience fin août, début septembre que cette crise allait durer beaucoup plus longtemps. L'euphorie du déconfinement au printemps et de l'été, ne laissait pas forcément présager la situation que nous avons vécu à la rentrée. La première semaine de septembre a été, je pense pour beaucoup de professionnels une prise de conscience assez forte de la situation qui allait se dessiner.
Heureusement nous avons pu compter sur les mesures gouvernementales, notamment l'activité partielle qui nous a permis de tenir.
Florence Beyaert : Effectivement nous avons mis en place un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), qui concerne la partie terrestre c'est à dire Paris City Vision et touche 70 postes sur 101.
L'ensemble des profils sont impactés, de la direction au management en passant par des postes opérationnels.
En fonction de l'homologation de la Direccte (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), les premiers départs devraient intervenir entre fin janvier et début février 2021.
Nous nous étions interrogés sur la possibilité de mettre en place un accord de chômage partiel longue durée. Cette solution aurait permis de garder les emplois et l'outil de production, mais cela nécessite d'être en mesure de sécuriser 60% d'activité des collaborateurs.
L'annonce d'un PSE n'est pas simple. Les salariés ont été compréhensifs et c'est tout à leur honneur, ils ont compris la situation dans laquelle se trouve l'entreprise.
Nous avons d'ailleurs prévu une priorité d'embauche pour les personnes licenciées pour une période étendue à 18 mois.
TourMaG.com - Aviez-vous envisagé de reprendre une activité à la rentrée ? Beaucoup de professionnels espéraient une reprise qui malheureusement n'est pas arrivée.
Florence Beyaert : Paris City Vision a fermé le 15 mars 2020. Nous espérions reprendre une activité réduite, début septembre. Ces espoirs de réouverture se sont envolés fin août et cela a remis en cause notre vision pour la fin de l'année 2020.
Nous avons pris conscience fin août, début septembre que cette crise allait durer beaucoup plus longtemps. L'euphorie du déconfinement au printemps et de l'été, ne laissait pas forcément présager la situation que nous avons vécu à la rentrée. La première semaine de septembre a été, je pense pour beaucoup de professionnels une prise de conscience assez forte de la situation qui allait se dessiner.
Heureusement nous avons pu compter sur les mesures gouvernementales, notamment l'activité partielle qui nous a permis de tenir.
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TourMaG.com - Justement le chômage partiel ne permet-il pas de garder les emplois ?
Florence Beyaert : Nous bénéficierons d'une prise en charge à 100% jusqu'au 31 décembre 2020, mais nous avons zéro activité. C'est cette situation qui est compliquée.
Nous avions fait le pari d'un faible niveau d'activité pour générer un peu de trésorerie qui aurait permis de rémunérer les salaires. L'objectif n'était pas la rentabilité mais de faire tourner les équipes et faire fonctionner l'entreprise.
Mais l'entreprise va rester fermer a minima un an. Nous ne comptons pas rouvrir avant Pâques. Et plus les jours avancent et plus l'hypothèse de rouvrir à Pâques s'éloigne. Nous commençons à envisager d'ouvrir seulement en juin. Dans ce contexte, nous ne pouvons pas supporter la masse salariale.
TourMaG.com - Donc pour vous les possibilités de reprises ne s'inscrivent pas avant Pâques voire peut-être le mois de juin...
Florence Beyaert : Nous faisons l'hypothèse que 2021 sera encore une année dégradée. 2022 sera également impactée et nous espérons revenir à un niveau d'activité équivalent à 70% - 80% de 2019 en 2023. Et encore cela me paraît ambitieux aujourd'hui.
La visibilité est nulle, et les prévisions aériennes d'ADP, d'Eurocontrol prédisent au mieux le retour à la normale pour Paris sur des flux européens à partir de 2024.
Pour les flux internationaux, Augustin de Romanet (PDG des Aéroports de Paris ndlr) communique sur 2027 et Eurocontrol dans son scénario le plus pessimiste sur 2029...
Il est extrêmement compliqué de se projeter. Nous avons pris une décision difficile mais je pense la plus sage pour sauver une partie des emplois. Paris City Vision travaille beaucoup avec des vacataires, notamment les guides conférenciers en CDD d'usage. Ils se sont retrouvés avec cette crise dans une grande précarité qui est loin d'être neutre.
D'ailleurs nous avons mis en place, à notre niveau, un fonds de solidarité. Nous avons nommé nos délégués syndicaux élus pour l'attribution des montants. C'est une petite goutte pour essayer de les aider aussi un peu.
Florence Beyaert : Nous bénéficierons d'une prise en charge à 100% jusqu'au 31 décembre 2020, mais nous avons zéro activité. C'est cette situation qui est compliquée.
Nous avions fait le pari d'un faible niveau d'activité pour générer un peu de trésorerie qui aurait permis de rémunérer les salaires. L'objectif n'était pas la rentabilité mais de faire tourner les équipes et faire fonctionner l'entreprise.
Mais l'entreprise va rester fermer a minima un an. Nous ne comptons pas rouvrir avant Pâques. Et plus les jours avancent et plus l'hypothèse de rouvrir à Pâques s'éloigne. Nous commençons à envisager d'ouvrir seulement en juin. Dans ce contexte, nous ne pouvons pas supporter la masse salariale.
TourMaG.com - Donc pour vous les possibilités de reprises ne s'inscrivent pas avant Pâques voire peut-être le mois de juin...
Florence Beyaert : Nous faisons l'hypothèse que 2021 sera encore une année dégradée. 2022 sera également impactée et nous espérons revenir à un niveau d'activité équivalent à 70% - 80% de 2019 en 2023. Et encore cela me paraît ambitieux aujourd'hui.
La visibilité est nulle, et les prévisions aériennes d'ADP, d'Eurocontrol prédisent au mieux le retour à la normale pour Paris sur des flux européens à partir de 2024.
Pour les flux internationaux, Augustin de Romanet (PDG des Aéroports de Paris ndlr) communique sur 2027 et Eurocontrol dans son scénario le plus pessimiste sur 2029...
Il est extrêmement compliqué de se projeter. Nous avons pris une décision difficile mais je pense la plus sage pour sauver une partie des emplois. Paris City Vision travaille beaucoup avec des vacataires, notamment les guides conférenciers en CDD d'usage. Ils se sont retrouvés avec cette crise dans une grande précarité qui est loin d'être neutre.
D'ailleurs nous avons mis en place, à notre niveau, un fonds de solidarité. Nous avons nommé nos délégués syndicaux élus pour l'attribution des montants. C'est une petite goutte pour essayer de les aider aussi un peu.
TourMaG.com - Compte tenu de cette crise avez-vous travaillé à une autre stratégie ?
Florence Beyaert : Nous réfléchissons à revoir notre business model et notre organisation. Ce n'est pas forcément simple de le faire lorsque l'outil opérationnel de production ne fonctionne plus.
Nous avions un plan stratégique à 3 ans, et il est temps d'accélérer la transformation. Retravailler l'offre sur de plus petits groupes, offrir davantage de personnalisation selon les clients, accélérer sur la transition énergétique en supprimant les grands cars thermiques, les remplacer par des véhicules de plus petites capacités, et trouver un partenaire pour disposer d'une unité qui fonctionne au gaz naturel... font partie des pistes que nous souhaitons explorer.
Nous souhaitons également développer les points de ventes dans Paris avec des kiosques qui permettent davantage de proximité et de capter une clientèle de dernière minute.
Dernier volet : continuer à améliorer le parcours client sur chaque étape de sa visite, de la digitalisation à l'embarquement en passant par la mise à disposition des tablettes comme nous l'avons fait déjà avec HistoPad.
TourMaG.com - Paris City Vision fonctionne avec une clientèle essentiellement étrangère, avez-vous pensé à attirer davantage de visiteurs français ?
Florence Beyaert : 95% de la clientèle de Paris City Vision est étrangère, et 50 à 55% Nord-Américaine. Ensuite nous avons de nombreux visiteurs d'Amérique du Sud, et d'Asie : Chine, Japon et Inde.
La clientèle française représente seulement 5%. Nous avons eu un long débat en interne sur ce sujet. "Comment mieux attirer les clients français" est un peu un serpent de mer...
Pour visiter Paris, nos compatriotes ont rarement recours à des intermédiaires. Par ailleurs les attentes sont spécifiques à la clientèle française avec un niveau de prix qui n'est pas le même que celui de la clientèle étrangère.
Le contenu ne serait pas le même et orienté vers des thèmes comme "Le Paris Secret" ou des visites un peu plus insolites. Nous avions réalisé un test grandeur nature avec des visites interactives menées par l'acteur Lorànt Deutsch. Nous avions eu un beau succès mais cela reste un secteur de niche.
En revanche nous allons travailler sur les clientèles européennes de proximité en retravaillant le contenu des tours pour l'adapter à un prisme plus européen.
Florence Beyaert : Nous réfléchissons à revoir notre business model et notre organisation. Ce n'est pas forcément simple de le faire lorsque l'outil opérationnel de production ne fonctionne plus.
Nous avions un plan stratégique à 3 ans, et il est temps d'accélérer la transformation. Retravailler l'offre sur de plus petits groupes, offrir davantage de personnalisation selon les clients, accélérer sur la transition énergétique en supprimant les grands cars thermiques, les remplacer par des véhicules de plus petites capacités, et trouver un partenaire pour disposer d'une unité qui fonctionne au gaz naturel... font partie des pistes que nous souhaitons explorer.
Nous souhaitons également développer les points de ventes dans Paris avec des kiosques qui permettent davantage de proximité et de capter une clientèle de dernière minute.
Dernier volet : continuer à améliorer le parcours client sur chaque étape de sa visite, de la digitalisation à l'embarquement en passant par la mise à disposition des tablettes comme nous l'avons fait déjà avec HistoPad.
TourMaG.com - Paris City Vision fonctionne avec une clientèle essentiellement étrangère, avez-vous pensé à attirer davantage de visiteurs français ?
Florence Beyaert : 95% de la clientèle de Paris City Vision est étrangère, et 50 à 55% Nord-Américaine. Ensuite nous avons de nombreux visiteurs d'Amérique du Sud, et d'Asie : Chine, Japon et Inde.
La clientèle française représente seulement 5%. Nous avons eu un long débat en interne sur ce sujet. "Comment mieux attirer les clients français" est un peu un serpent de mer...
Pour visiter Paris, nos compatriotes ont rarement recours à des intermédiaires. Par ailleurs les attentes sont spécifiques à la clientèle française avec un niveau de prix qui n'est pas le même que celui de la clientèle étrangère.
Le contenu ne serait pas le même et orienté vers des thèmes comme "Le Paris Secret" ou des visites un peu plus insolites. Nous avions réalisé un test grandeur nature avec des visites interactives menées par l'acteur Lorànt Deutsch. Nous avions eu un beau succès mais cela reste un secteur de niche.
En revanche nous allons travailler sur les clientèles européennes de proximité en retravaillant le contenu des tours pour l'adapter à un prisme plus européen.
TourMaG.com - Paris Seine est une autre marque du Groupe. L'activité a-t-elle pu reprendre depuis le premier déconfinement ?
Florence Beyaert : Oui, Paris Seine compte une cinquantaine de collaborateurs qui sont actuellement au chômage partiel. L'activité de bateau-restaurant opérait jusqu'à la mise en place du couvre-feu du jeudi au dimanche, avec une sortie par jour le soir. Avec le couvre feu puis le confinement, l'activité est l'arrêt. Nous espérons rouvrir peut-être en février en fonction des annonces gouvernementales.
A la différence de notre pôle terrestre, les franciliens représentent 50% de notre clientèle.
TourMaG.com - Votre actionnaire majoritaire Ekkio Capital vous soutient-il pendant cette période difficile ?
Florence Beyaert : Oui. Nous ne sommes pas sa seule participation dans le tourisme et c'est une chance. Ils ont une compréhension du secteur qui est plus poussée. Ils nous suivent et ils sont toujours à nos côtés. La question reste : combien de temps cette crise va-t-elle durer ?
Nous sommes quand même collectivement convaincus qu'il y aura une reprise du tourisme international. Ekkio Capital nous accompagne vraiment sérieusement.
Ils sont au capital depuis 2015 et réinvestissent à nos côtés, ce qui est une belle marque de confiance.
Nous espérons désormais que demain sera meilleur.
Florence Beyaert : Oui, Paris Seine compte une cinquantaine de collaborateurs qui sont actuellement au chômage partiel. L'activité de bateau-restaurant opérait jusqu'à la mise en place du couvre-feu du jeudi au dimanche, avec une sortie par jour le soir. Avec le couvre feu puis le confinement, l'activité est l'arrêt. Nous espérons rouvrir peut-être en février en fonction des annonces gouvernementales.
A la différence de notre pôle terrestre, les franciliens représentent 50% de notre clientèle.
TourMaG.com - Votre actionnaire majoritaire Ekkio Capital vous soutient-il pendant cette période difficile ?
Florence Beyaert : Oui. Nous ne sommes pas sa seule participation dans le tourisme et c'est une chance. Ils ont une compréhension du secteur qui est plus poussée. Ils nous suivent et ils sont toujours à nos côtés. La question reste : combien de temps cette crise va-t-elle durer ?
Nous sommes quand même collectivement convaincus qu'il y aura une reprise du tourisme international. Ekkio Capital nous accompagne vraiment sérieusement.
Ils sont au capital depuis 2015 et réinvestissent à nos côtés, ce qui est une belle marque de confiance.
Nous espérons désormais que demain sera meilleur.