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Paris Orly saturé : va-t-on vers le même cauchemar qu’à l’été 2017 ?

Plus de moyens, mais pour quels effets ?


L'an dernier, le monde du tourisme grondait d'une seule voix face à la saturation du deuxième aéroport de France, Paris Orly. Alors que les premiers pics de fréquentation y sont attendus dans les prochains jours, en quoi la situation a changé ? Si plus de moyens ont été mis en place par les pouvoirs publics, quels en seront les effets ? Va-t-on revivre le même cauchemar ?


Rédigé par le Mercredi 4 Juillet 2018

Vue extérieure du terminal Sud d'Orly, centre des problèmes de saturation qu'avait connus l'aéroport l'été dernier © Gwen Le Bras pour Aéroports de Paris SA
Vue extérieure du terminal Sud d'Orly, centre des problèmes de saturation qu'avait connus l'aéroport l'été dernier © Gwen Le Bras pour Aéroports de Paris SA
Files d’attente jamais vues, travaux, heures d’attente aux contrôles sûreté et à la Police aux frontières (PAF)… L’enfer de l’été dernier à l’aéroport Paris Orly est encore dans toutes les têtes.

« Ça a été un véritable traumatisme, et personne n’a l’intention de revivre ça », se rappelle Patrick Malval, à la tête d’Air Caraïbes, l’un des principaux opérateurs de l'aéroport.

Mais, un an après cette période de saturation sans précédent, qui avait provoqué un ras-le-bol général des voyageurs et des professionnels du tourisme, à quoi doit-on s’attendre ?

Alors que les premiers pics de fréquentation sont attendus dans les prochains jours sur la plateforme du sud parisien, va-t-on revivre le même cauchemar qu’à l’été 2017 ?

Plus de moyens

Alors que l’été dernier, l’Etat français avait brillé par son immobilisme, des moyens supplémentaires ont depuis été mis en œuvre. « Il faut le reconnaître : les pouvoirs publics ont fait des efforts », estime Frantz Yvelin, président d’Aigle Azur.

« De ce que j’ai perçu en utilisant Orly Sud récemment, il y a eu très clairement des améliorations, et une volonté d’ADP d’améliorer l’accueil », affirme Jean-Pierre Mas, président du syndicat des Entreprises du Voyage.

« D'après nos adhérents, l'été s'annonce plus calme sur Orly», ajoute Alain Battisti, à la tête de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam).

En effet, le groupe Aéroports de Paris (ADP) annonce avoir mis plus de moyens sur la plateforme du sud parisien. Depuis le 22 juin 2018, les fameux sas Parafe intègrent enfin la technologie de reconnaissance faciale.

En collaboration avec le ministère de l’Intérieur, Gemalto, et les compagnies aériennes (qui financent le système), ADP a installé 15 de ces nouveaux portiques Parafe à Orly (et 63 à Paris Charles de Gaulle).

Ouverts à tous les voyageurs majeurs et originaires de l’Union européenne, les nouveaux Parafe promettent, lorsqu’ils fonctionnent, un passage « en 10 à 15 secondes », d’après ce que nous a fait savoir ADP.

Sur l’accueil et l’aide dans l’aéroport, le groupe ADP promet aussi plus d’agents et de gilets oranges mobilisés. Ils seront jusqu'à 370 les jours de pointe.

De son côté, la Police aux frontières annonce avoir grossi ses rangs d’une centaine de personnes à Orly. Plus d’aubettes (cabines pour les contrôles de police) seront ainsi ouvertes, nous a-t-on assuré.

« Tout ça devrait nous permettre de passer un peu mieux l’été », tranche Frantz Yvelin. « Ça ne sera pas encore parfait, mais nous ne devrions pas revivre un deuxième été 2017 », estime aussi Patrick Malval. « Beaucoup d’initiatives ont été prises par ADP et par l’Etat, et nos équipes ont été mieux préparées. Oui, ça ira mieux ! », assure-t-il.

Pour quels effets ?

Cela sera-t-il pour autant suffisant ? « On reste bien sur très attentif et vigilant », poursuit le président d’Aigle Azur.

« Comment ces efforts vont se traduire dans les faits ? C’est encore difficilement mesurable, attendons les prochains week-ends de départ pour le savoir plus clairement », se demande aussi Jean-Pierre Mas.

Par ailleurs, le dossier Orly préoccupe, en plein pendant les Assises du transport aérien, les membres de la Fnam, dont les plus grandes compagnies opérant depuis Orly (Aigle Azur, le groupe Air France, Corsair, Air Caraïbes ou encore XL Airways) font partie.

« Nous avons fait des propositions pour améliorer la fluidité à Orly d’une voix unique », explique Frantz Yvelin, citant par exemple l'obligation des contrôles d’identité pour les passagers en provenance des départements d’Outre-Mer.

« Depuis quand, quand on va en France, on doit passer une frontière ? ». Il précise : « nos propositions sont en train d’être digérées par le gouvernement. Madame la ministre veut aller vite, nous aussi ! ».

« Il y a eu des efforts sur Paris, c’est certain », estime enfin Thomas Juin, à la tête de l’Union française des aéroports (UAF), s’exprimant lors du Paris Air Forum qui s’est tenu en juin 2018. « Mais rien n’a été fait en région ! », ajoute-t-il.

Avant de conclure : « il n’y a pas de plan et de vision globale pour la fluidité du passager. On attend un État stratège. Comment, demain, arriver en France sans attendre des heures et des heures ? C’est un sujet prioritaire ! ».

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Commentaires

1.Posté par redbar le 05/07/2018 11:31 | Alerter
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« Depuis quand, quand on va en France, on doit passer une frontière ? » Curieuse remarque de Monsieur YVELIN sensé être un professionnel de l’aérien… Ne lui paraît-il pas évident quele vol vers les Antilles Françaises situées à 8000Km de la Métropole requiert le survol de plusieurs pays étrangers dont les aéroports sont susceptibles de servir de diversion en cas d’urgence.

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