Après les annonces du Premier ministre, le brouillard peine à se lever au-dessus des têtes des acteurs du tourisme - DR : Depositphotos @neiezhmakov
TourMaG.com - Qu'avez-vous retenu du discours du Premier ministre ?
Jean-Pierre Mas : J'étais très inquiet au début quand le Premier ministre a mis en balance l'économie et la santé publique, selon moi la question ne se pose pas. La santé publique doit être prioritaire.
Je retiens surtout qu'il n'y aura pas de déplacements interrégionaux jusqu'à nouvel ordre, donc pas de déplacements à caractère touristique, c'est très clair.
Nous n'avons toujours pas de visibilité pour le mois de mai et la suite.
Ce qu'il a pu dire concernant le tourisme ne permet pas de se projeter, surtout qu'un prochain point sera fait à la fin de mai, pour connaître l'évolution de la situation et du déconfinement.
Cette situation rend encore plus compliquée l'organisation de l'offre et la réservation des vacances d'été. Le tourisme sans restaurants, cafés ou lieux de réunion collective est nettement plus compliqué à vivre et imaginer.
René-Marc Chikli: Une chose est simple : jusqu'au 1er juin, nous sommes tous à la même échelle et soumis au même régime. Il n'y aura pas plus de tourisme en France qu'à l'étranger.
Plus le temps passe, plus les annonces se multiplient et plus nous empiétons sur l'été.
La seule chose qui est sûre dans ce flou le plus total, c'est que le 11 mai n'est qu'une étape de plus dans le confinement, à défaut d'être la date du déconfinement.
Notre objectif dans cette période d'incertitude est que l'absence de chiffre d'affaires entraîne une absence de charges. Il va être nécessaire aux entreprises de prendre toutes les décisions possibles pour éviter de tomber dans le gouffre.
Une fois de plus, le tourisme risque d'être le secteur le plus touché, car les restaurants pourront rouvrir alors que nous ne serons pas en mesure d'envoyer des voyageurs à l'étranger.
Jean-Pierre Mas : J'étais très inquiet au début quand le Premier ministre a mis en balance l'économie et la santé publique, selon moi la question ne se pose pas. La santé publique doit être prioritaire.
Je retiens surtout qu'il n'y aura pas de déplacements interrégionaux jusqu'à nouvel ordre, donc pas de déplacements à caractère touristique, c'est très clair.
Nous n'avons toujours pas de visibilité pour le mois de mai et la suite.
Ce qu'il a pu dire concernant le tourisme ne permet pas de se projeter, surtout qu'un prochain point sera fait à la fin de mai, pour connaître l'évolution de la situation et du déconfinement.
Cette situation rend encore plus compliquée l'organisation de l'offre et la réservation des vacances d'été. Le tourisme sans restaurants, cafés ou lieux de réunion collective est nettement plus compliqué à vivre et imaginer.
René-Marc Chikli: Une chose est simple : jusqu'au 1er juin, nous sommes tous à la même échelle et soumis au même régime. Il n'y aura pas plus de tourisme en France qu'à l'étranger.
Plus le temps passe, plus les annonces se multiplient et plus nous empiétons sur l'été.
La seule chose qui est sûre dans ce flou le plus total, c'est que le 11 mai n'est qu'une étape de plus dans le confinement, à défaut d'être la date du déconfinement.
Notre objectif dans cette période d'incertitude est que l'absence de chiffre d'affaires entraîne une absence de charges. Il va être nécessaire aux entreprises de prendre toutes les décisions possibles pour éviter de tomber dans le gouffre.
Une fois de plus, le tourisme risque d'être le secteur le plus touché, car les restaurants pourront rouvrir alors que nous ne serons pas en mesure d'envoyer des voyageurs à l'étranger.
"Le chômage partiel, les avantages fiscaux ou les reports de charges doivent être prolongés jusqu'en 2021"
Autres articles
-
Montagne : où trouverez vous de la neige à Noël ?
-
Taxe Chirac : EDV et SETO plaident pour une application sur les résas à partir du 1er janvier et non sur les départs
-
EXCLUSIF - Air France a déjà anticipé la hausse de la taxe Chirac ! 🔑
-
Comment les EDV vont valoriser l’offre France des agences de voyages 🔑
-
Abandonnons l’idée de faire de la France la première destination durable au monde 🔑
TourMaG.com - Les commerces sont invités à rouvrir dès le 11 mai 2020, cela signifie que les agences de voyages le feront aussi ?
Jean-Pierre Mas : Pour les réouvertures des agences de voyages, je n'ai aucune ligne directrice à donner, mais étant donné le discours tenu, l'activité sera très limitée dans les semaines à venir.
Des agences de voyages vont peut-être accueillir à nouveau du public avec des horaires très réduits, d'autres non, chacun fera ce qu'il voudra.
Toutefois pour aider les acteurs, nous travaillons sur un guide de réouverture des agences de voyages, un manuel qui sera soumis à l'approbation du gouvernement d'ici ce soir (mardi 28 avril 2020, ndlr) ou demain matin.
Nous les aiguillerons sur les mesures sanitaires à prendre pour respecter la distanciation, puis protéger à la fois les collaborateurs et les clients.
Il n'y a rien de farfelu à mettre à disposition des clients des distributeurs de gel hydroalcoolique, des stylos à usage unique, en passant par la suppression des brochures ou à proposer des visites en agences uniquement sur rendez-vous, etc.
Nous mettrons à disposition des professionnels le matériel dont ils auront besoin pour mener à bien cette opération.
Jean-Pierre Mas : Pour les réouvertures des agences de voyages, je n'ai aucune ligne directrice à donner, mais étant donné le discours tenu, l'activité sera très limitée dans les semaines à venir.
Des agences de voyages vont peut-être accueillir à nouveau du public avec des horaires très réduits, d'autres non, chacun fera ce qu'il voudra.
Toutefois pour aider les acteurs, nous travaillons sur un guide de réouverture des agences de voyages, un manuel qui sera soumis à l'approbation du gouvernement d'ici ce soir (mardi 28 avril 2020, ndlr) ou demain matin.
Nous les aiguillerons sur les mesures sanitaires à prendre pour respecter la distanciation, puis protéger à la fois les collaborateurs et les clients.
Il n'y a rien de farfelu à mettre à disposition des clients des distributeurs de gel hydroalcoolique, des stylos à usage unique, en passant par la suppression des brochures ou à proposer des visites en agences uniquement sur rendez-vous, etc.
Nous mettrons à disposition des professionnels le matériel dont ils auront besoin pour mener à bien cette opération.
TourMaG.com - Edouard Phillippe a prévenu que nous allons devoir "apprendre à vivre avec le virus". Ce conseil est-il compatible avec le tourisme ?
Jean-Pierre Mas : Oui, je le pense, puisque nous avons évolué en fonction des différentes maladies ou événements qui sont apparus. Nous allons vivre avec un risque supplémentaire pendant un temps ou même toujours, ce n'est pas contradictoire avec notre profession.
Les comportements vont changer très certainement, mais il n'est pas possible de dire lesquels.
René-Marc Chikli : C'est une annonce politique qu'il faut analyser comme telle.
Le tourisme est une activité éminemment importante pour l'économie française, donc tout le monde fera preuve d'imagination pour cohabiter avec le virus.
Après je laisse aux intellectuels de la profession le travail de redéfinition du tourisme, mais nous concernant, notre défi reste de passer du mieux possible 2020 et 2021.
Lors de la crise financière des subprimes en 2008, nous nous demandions tous si les banques allaient exister à l'avenir, elles sont toujours là. Il y aura toujours du tourisme demain, il sera peut-être un peu différent.
Jean-Pierre Mas : Oui, je le pense, puisque nous avons évolué en fonction des différentes maladies ou événements qui sont apparus. Nous allons vivre avec un risque supplémentaire pendant un temps ou même toujours, ce n'est pas contradictoire avec notre profession.
Les comportements vont changer très certainement, mais il n'est pas possible de dire lesquels.
René-Marc Chikli : C'est une annonce politique qu'il faut analyser comme telle.
Le tourisme est une activité éminemment importante pour l'économie française, donc tout le monde fera preuve d'imagination pour cohabiter avec le virus.
Après je laisse aux intellectuels de la profession le travail de redéfinition du tourisme, mais nous concernant, notre défi reste de passer du mieux possible 2020 et 2021.
Lors de la crise financière des subprimes en 2008, nous nous demandions tous si les banques allaient exister à l'avenir, elles sont toujours là. Il y aura toujours du tourisme demain, il sera peut-être un peu différent.
"Favorables pour que tous les contrôles des voyageurs se fassent au départ"
TourMaG.com - Les tests sont l'un des principaux enjeux pour le gouvernement, mais aussi pour l'industrie touristique. Les acteurs doivent-ils se pencher sur la question des tests ?
Jean-Pierre Mas : Nous nous posons la question d'une généralisation des tests dans le tourisme.
Nous sommes très favorables, voire même insistants, pour que tous les contrôles des voyageurs se fassent au départ, de manière à ce qu'aucun voyageur ne soit mis en quarantaine ou soit refoulé à l'arrivée.
Nous souhaitons que les contrôles soient faits dans l'aérogare avant la phase d'enregistrement, même à l'extérieur dans la mesure du possible, pour faire de l'aéroport un lieu de sécurité sanitaire.
Il va falloir nécessairement une procédure globale de l'ensemble des pays permettant un échange des voyageurs.
René-Marc Chikli : Ce ne sera peut-être pas à notre niveau, car les aéroports prennent énormément d'initiatives, tout comme les destinations.
La Grèce a fait une première communication sur le marché allemand en parlant du fameux passeport sanitaire.
Cette question fait partie du travail de réassurance que nous allons devoir faire envers la personne qui voyage et les habitants à destination.
Pour le moment, il se profile un test qui sera délivré par les aéroports ou les compagnies aériennes, après nous proposerons des tests avant départ selon les destinations.
Si nous en parlons, nous n'en sommes pas encore à finaliser cette question, vu l'urgence de la situation.
Jean-Pierre Mas : Nous nous posons la question d'une généralisation des tests dans le tourisme.
Nous sommes très favorables, voire même insistants, pour que tous les contrôles des voyageurs se fassent au départ, de manière à ce qu'aucun voyageur ne soit mis en quarantaine ou soit refoulé à l'arrivée.
Nous souhaitons que les contrôles soient faits dans l'aérogare avant la phase d'enregistrement, même à l'extérieur dans la mesure du possible, pour faire de l'aéroport un lieu de sécurité sanitaire.
Il va falloir nécessairement une procédure globale de l'ensemble des pays permettant un échange des voyageurs.
René-Marc Chikli : Ce ne sera peut-être pas à notre niveau, car les aéroports prennent énormément d'initiatives, tout comme les destinations.
La Grèce a fait une première communication sur le marché allemand en parlant du fameux passeport sanitaire.
Cette question fait partie du travail de réassurance que nous allons devoir faire envers la personne qui voyage et les habitants à destination.
Pour le moment, il se profile un test qui sera délivré par les aéroports ou les compagnies aériennes, après nous proposerons des tests avant départ selon les destinations.
Si nous en parlons, nous n'en sommes pas encore à finaliser cette question, vu l'urgence de la situation.
"Nous aurons une réflexion sur l'utilisation des bons à-valoir sur la France"
TourMaG.com - Comment imaginez-vous l'été 2020 ?
Jean-Pierre Mas : Nous sommes partis pour une possible réouverture de l'espace Schengen ou européen à partir de l'été 2020. Pour les liaisons en dehors, ce sera bien plus tardif dans l'année.
J'ai discuté récemment avec le patron des Aéroports de Paris et celui de l'UAF, les structures se préparent à cette éventualité en prenant des mesures, pour garantir la sécurité des passagers.
Avec le ministre, nous parlons plutôt sur la façon de relancer le tourisme franco-français, dans la mesure, où il sera possible de circuler entre les régions ou départements.
René-Marc Chikli : Pour le moment, au niveau de l'ouverture des frontières, aucun calendrier ne se dégage, car personne ne sait ce qu'il va se passer, pas même les ministres.
Je ne vais pas vous cacher que la situation se complique pour l'ensemble de l'industrie, personne n'est épargné. Sans déplacement, il n'y a pas de tourisme et ce ne sont pas les Français qui vont sauver les milliers de restaurants parisiens.
Le gouvernement devra statuer sur une possible réouverture des activités touristiques fin mai. Il n'y a aucune visibilité, j'ai compris que mai est foutu, juin est grandement compromis et juillet incertain, par chance Edouard Philippe n'a pas parlé du mois d'août.
TourMaG.com - Le député Didier Martin appelait les régions à packager une offre de vacances clé en main, rejoignez-vous la volonté de l'élu ?
Jean-Pierre Mas : Nous y travaillons effectivement, je suis en contact avec les grands acteurs du tourisme en France pour favoriser l'accès à ces offres packagées pour l'été 2020.
Si les agences de voyages veulent travailler, elles vont devoir se préparer à vendre la destination France.
René-Marc Chikli : Je ne polémiquerais pas à ce sujet.
Le grand gagnant de tout ça sera le non-marchand. Face à l'incertitude, les Français vont majoritairement se rendre dans leur maison secondaire ou dans leur famille.
Et encore rien ne dit qu'ils pourront traverser la France.
TourMaG.com - Quelle sera la nature des discussions avec Jean-Baptiste Lemoyne dans les jours à venir ?
Jean-Pierre Mas : Elles porteront sur les mesures d'accompagnement de notre profession, car nous avons quelques incertitudes.
Puis nous allons discuter de la relance de l'offre France, pour laquelle nous voulons être des acteurs importants. Les agents de voyages et les tour-opérateurs doivent être présents sur cette problématique.
Nous aurons une réflexion prochainement sur l'utilisation des bons à-valoir sur la destination France.
René-Marc Chikli : Celle de cette semaine est annulée et décalée au 5 mai 2020, puis se tiendra le 14 mai une réunion du comité interministériel pour présenter les différentes mesures du déconfinement selon les secteurs.
Après, nous allons demander une prolongation des mesures sur toute la durée de la crise. Le chômage partiel, les avantages fiscaux ou les reports de charges doivent être prolongés jusqu'en 2021.
Si le gouvernement n'accède pas à ces demandes, alors il ira à contre-courant de son objectif de maintenir les entreprises en vie, sans chômage, jusqu'au redémarrage de l'activité dans le tourisme.
Jean-Pierre Mas : Nous sommes partis pour une possible réouverture de l'espace Schengen ou européen à partir de l'été 2020. Pour les liaisons en dehors, ce sera bien plus tardif dans l'année.
J'ai discuté récemment avec le patron des Aéroports de Paris et celui de l'UAF, les structures se préparent à cette éventualité en prenant des mesures, pour garantir la sécurité des passagers.
Avec le ministre, nous parlons plutôt sur la façon de relancer le tourisme franco-français, dans la mesure, où il sera possible de circuler entre les régions ou départements.
René-Marc Chikli : Pour le moment, au niveau de l'ouverture des frontières, aucun calendrier ne se dégage, car personne ne sait ce qu'il va se passer, pas même les ministres.
Je ne vais pas vous cacher que la situation se complique pour l'ensemble de l'industrie, personne n'est épargné. Sans déplacement, il n'y a pas de tourisme et ce ne sont pas les Français qui vont sauver les milliers de restaurants parisiens.
Le gouvernement devra statuer sur une possible réouverture des activités touristiques fin mai. Il n'y a aucune visibilité, j'ai compris que mai est foutu, juin est grandement compromis et juillet incertain, par chance Edouard Philippe n'a pas parlé du mois d'août.
TourMaG.com - Le député Didier Martin appelait les régions à packager une offre de vacances clé en main, rejoignez-vous la volonté de l'élu ?
Jean-Pierre Mas : Nous y travaillons effectivement, je suis en contact avec les grands acteurs du tourisme en France pour favoriser l'accès à ces offres packagées pour l'été 2020.
Si les agences de voyages veulent travailler, elles vont devoir se préparer à vendre la destination France.
René-Marc Chikli : Je ne polémiquerais pas à ce sujet.
Le grand gagnant de tout ça sera le non-marchand. Face à l'incertitude, les Français vont majoritairement se rendre dans leur maison secondaire ou dans leur famille.
Et encore rien ne dit qu'ils pourront traverser la France.
TourMaG.com - Quelle sera la nature des discussions avec Jean-Baptiste Lemoyne dans les jours à venir ?
Jean-Pierre Mas : Elles porteront sur les mesures d'accompagnement de notre profession, car nous avons quelques incertitudes.
Puis nous allons discuter de la relance de l'offre France, pour laquelle nous voulons être des acteurs importants. Les agents de voyages et les tour-opérateurs doivent être présents sur cette problématique.
Nous aurons une réflexion prochainement sur l'utilisation des bons à-valoir sur la destination France.
René-Marc Chikli : Celle de cette semaine est annulée et décalée au 5 mai 2020, puis se tiendra le 14 mai une réunion du comité interministériel pour présenter les différentes mesures du déconfinement selon les secteurs.
Après, nous allons demander une prolongation des mesures sur toute la durée de la crise. Le chômage partiel, les avantages fiscaux ou les reports de charges doivent être prolongés jusqu'en 2021.
Si le gouvernement n'accède pas à ces demandes, alors il ira à contre-courant de son objectif de maintenir les entreprises en vie, sans chômage, jusqu'au redémarrage de l'activité dans le tourisme.