On observe depuis 2 ans, une accélération dans les rachats et les regroupements dans le secteur du tourisme, comme de l’affaire.
C’est particulièrement vrai au niveau des pure players.
On assiste même à une hyper concentration : Opodo rachète Go Voyages sous la houlette de eDreams, Liligo appartient désormais à Odigeo, Priceline devient le géant qu’on connait avec des marques comme Booking, Kayak et rental cars, etc.
On en comprend les raisons : l’e-tourisme connait un net ralentissement après des années de croissance à 2 chiffres et il doit se consolider.
Le tour-operating n’est pas en reste. Subissant la concurrence des ventes en ligne, il se lance dans des restructurations stratégiques.
Mais c’est également le cas dans la distribution, comme on a pu le voir avec le rachat du groupe Boiloris par Salaün Holidays.
Si l'on peut avancer des explications économiques, qu'en est-il des contraintes technologiques ?
Comment intégrer une nouvelle architecture informatique à un système centralisé ? Nous avons posé la question à Jean-Dominique Evain, d’IGA Voyage, qui pour l’occasion, joue le rôle de consultant.
C’est particulièrement vrai au niveau des pure players.
On assiste même à une hyper concentration : Opodo rachète Go Voyages sous la houlette de eDreams, Liligo appartient désormais à Odigeo, Priceline devient le géant qu’on connait avec des marques comme Booking, Kayak et rental cars, etc.
On en comprend les raisons : l’e-tourisme connait un net ralentissement après des années de croissance à 2 chiffres et il doit se consolider.
Le tour-operating n’est pas en reste. Subissant la concurrence des ventes en ligne, il se lance dans des restructurations stratégiques.
Mais c’est également le cas dans la distribution, comme on a pu le voir avec le rachat du groupe Boiloris par Salaün Holidays.
Si l'on peut avancer des explications économiques, qu'en est-il des contraintes technologiques ?
Comment intégrer une nouvelle architecture informatique à un système centralisé ? Nous avons posé la question à Jean-Dominique Evain, d’IGA Voyage, qui pour l’occasion, joue le rôle de consultant.
Interview de J.-D. Evain, directeur commercial et marketing d’IGA
i-tourisme : Que ce soit Havas Voyages sous l’impulsion de son hyper président ou Salaün Holidays qui ne cesse de surprendre, les rachats ou les restructurations vont bon train. On a tendance en premier, et c’est bien normal, à penser à l’emploi. Mais les contraintes informatiques pour faire cohabiter des systèmes entre eux doivent être d’une difficulté immense ?
Jean-Dominique Evain : La capacité du système d’Information à accompagner ces croissances externes est en effet un enjeu clé d’agilité et de productivité pour les groupes concernés.
L’objectif est de limiter dans le temps la cohabitation entre systèmes, car c’est un facteur de complexité, de coûts, et de redondances. Pour résumer, il s’agit de faciliter dès que possible l’intégration des structures rachetées dans un ERP groupe organisé pour cela.
i-tourisme : Très bien, mais comment faire. Y'a-t-il des recettes particulières ?
Jean-Dominique Evain : Dans la pratique, cela se traduit par une capacité à implémenter des fonctionnalités à la demande. Pour gérer un rachat ou un regroupement, les logiciels doivent offrir des notions de référentiels partagés.
i-tourisme : C’est-à-dire ?
Jean-Dominique Evain : Distinguer les clients, les paramétrages comptables, etc., mais aussi les fonctions permettant de conserver des particularités de certaines entités. Par exemple, des clients ou des fournisseurs spécifiques ou une capacité à déroger localement à une règle groupe.
J’ajouterais que lors d’un chantier de reprise, la migration des données historiques est également un facteur clé pour assurer une qualité des statistiques.
i-tourisme : En fonction de l’organisation des entreprises ?
Jean-Dominique Evain : Oui, une entreprise dotée de plusieurs entités se doit d’avoir un socle commun et des extensions propres à chacun des établissements. Par exemple, une base CRM est généralement partagée par tous. Le système doit centraliser l’ensemble des données et les redistribuer en fonction d’un éventail pré-établi.
i-tourisme : Avant, ce n’était pas possible ?
Jean-Dominique Evain : Pas toujours, beaucoup de solutions historiques étaient mono-société avec des bases de données internes, fermées, et peu accessibles depuis l’extérieur. C’est aujourd’hui un des bénéfices des investissements technologiques que nous avons réalisés depuis 5 ans.
i-tourisme : C’était à ce point nécessaire ? Car dans votre domaine la R&D, ça coûte !
Jean-Dominique Evain : Il a fallu, en effet, accepter d’engager des investissements assez considérables. C’était surtout une démarche de remise à plat complète du modèle de données et des technologies. Il fallait repartir de zéro. Mais, aujourd’hui, l’avantage c’est d’être en capacité de fournir un service à la demande et de pouvoir le faire d’une façon transversale.
i-tourisme : Transversale ?
Jean-Dominique Evain : Oui, avec le digital, la technologie et le marketing sont intimement liés. Il s’agit de travailler de concert et de mutualiser les coûts à travers un même portail de services. La question des coûts devient primordiale.
i-tourisme : Comme partout !
Jean-Dominique Evain : Comme partout, mais sous la poussée des réglementations, un certain nombre de dépenses deviennent obligatoires comme la dématérialisation fiscale des factures ou l’archivage légal, etc. Ce sont des coûts de plus en plus significatifs. Il faut les amortir.
i-tourisme : Pourtant les technologies deviennent de plus en plus accessibles !
Jean-Dominique Evain : Ce n’est pas faux, mais c’est une question de configuration au départ. Par exemple, notre logiciel est doté de points d’entrée à tous les niveaux. Cela permet de pouvoir intégrer, sans faire de développement coûteux, tant une carte logée, tant un moyen de paiement, etc.
D’avoir la capacité de faire communiquer des mini-groupes entre eux. Si vous avez consacré un minimum d’efforts dans le domaine technologique dès le début, tout devient plus facile par la suite.
i-tourisme : Comment ne pas se tromper au départ ?
Jean-Dominique Evain : Il faut s’imposer certaines bonnes pratiques et dispositions comme :
- Réfléchir en amont du logiciel à l’organisation commune qu’on veut déployer, et préparer les esprits à ce nouveau fonctionnement.
- Seulement ensuite aborder l’outil, qui doit avoir une intégrabilité totale, un paramétrage général pour pouvoir mettre en œuvre l’organisation commune, une réelle capacité à fournir des statistiques de qualité, surtout si on exerce dans le voyage d’affaires, proposer la dématérialisation des factures sur le portail avec un espace personnel et offrir la potentialité de monter en régime par la suite.
C’est la démarche qu’a suivie par exemple le groupe Le Vacon avec sa convergence sous la marque « Visages du Monde ». Leur consultation approfondie de l’ensemble du marché les a conduits à retenir IGA T-9 justement pour cette capacité à gérer à l’échelle d’un groupe des processus de travail optimisés et partagés par tous.
i-tourisme : Rien que ça !
Jean-Dominique Evain : Mais aujourd’hui, les choix technologiques sont tellement déterminants pour les clients de nos clients agences que les appels d’offres sont de plus en plus exigeants sur ce thème.
Il nous arrive d’accompagner nos clients dans leurs soutenances ou réponses à de grosses consultations. C’est logique, tous les services sont concernés : du commercial, au marketing en passant par les achats et la comptabilité, etc. Tout est directement lié à la faculté d’optimiser les liens entre eux.
i-tourisme : Donc structurer les processus de l’entreprise ?
Jean-Dominique Evain : Oui, et ce travail en amont est essentiel. Nous sommes aidés par IGA T-9 qui est justement un des logiciels les mieux structurés pour accompagner cet effort d’organisation des agences. Il faut donc accepter de « jouer le jeu du collectif » quand on installe le référentiel.
Mais chacun peut interagir en fonction de ses exigences locales. C’est structuré afin de garantir les évolutions et la bonne intégration de nouvelles entités, mais ouvert par le fait que les systèmes sont paramétrables.
i-tourisme : Comment vont évoluer les logiciels pour les agences ?
Jean-Dominique Evain : Nous pensons que les enjeux clés tournent autour de la productivité et la connectivité au monde extérieur. Ce sera le cas pour les nouveaux moyens de paiement qui arrivent sur le marché comme l’e-TPE, les cartes logées ou les nouvelles cartes virtuelles.
Pour les fournisseurs aussi afin d’aller plus loin dans les pointages et rapprochements automatiques des centrales hôtelières, loueurs et concentrateurs divers. Nous travaillons également sur le package dynamique sans oublier d’améliorer la finesse des statistiques pour Radius, Air France, etc.
i-tourisme : C’est la règle dans votre métier d’éditeur de toujours investir dans l’innovation, vous ne faites jamais de pause ?
Jean-Dominique Evain : Nous aimerions bien, mais qui n’avance pas recule, surtout dans le domaine de la R&D. Mais nous ne sommes pas toujours seuls, nous entrons en contact avec de nouveaux partenaires, plutôt périphériques à notre cœur de métier, mais qui pourront, à la marge, apporter des compléments appréciables pour les agences de voyages.
i-tourisme : Dans le but d’améliorer en permanence la capacité des agences à devenir plus productives ?
Jean-Dominique Evain : Oui, mais aussi en développant des fonctions extranet, afin de leur permettre de proposer à leurs clients, affaires comme loisirs, des espaces personnels à valeur ajoutée comme les fonctions de consultation et de stockage de documents, la signature électronique des BI, la visualisation ou la validation de factures.
Jean-Dominique Evain : La capacité du système d’Information à accompagner ces croissances externes est en effet un enjeu clé d’agilité et de productivité pour les groupes concernés.
L’objectif est de limiter dans le temps la cohabitation entre systèmes, car c’est un facteur de complexité, de coûts, et de redondances. Pour résumer, il s’agit de faciliter dès que possible l’intégration des structures rachetées dans un ERP groupe organisé pour cela.
i-tourisme : Très bien, mais comment faire. Y'a-t-il des recettes particulières ?
Jean-Dominique Evain : Dans la pratique, cela se traduit par une capacité à implémenter des fonctionnalités à la demande. Pour gérer un rachat ou un regroupement, les logiciels doivent offrir des notions de référentiels partagés.
i-tourisme : C’est-à-dire ?
Jean-Dominique Evain : Distinguer les clients, les paramétrages comptables, etc., mais aussi les fonctions permettant de conserver des particularités de certaines entités. Par exemple, des clients ou des fournisseurs spécifiques ou une capacité à déroger localement à une règle groupe.
J’ajouterais que lors d’un chantier de reprise, la migration des données historiques est également un facteur clé pour assurer une qualité des statistiques.
i-tourisme : En fonction de l’organisation des entreprises ?
Jean-Dominique Evain : Oui, une entreprise dotée de plusieurs entités se doit d’avoir un socle commun et des extensions propres à chacun des établissements. Par exemple, une base CRM est généralement partagée par tous. Le système doit centraliser l’ensemble des données et les redistribuer en fonction d’un éventail pré-établi.
i-tourisme : Avant, ce n’était pas possible ?
Jean-Dominique Evain : Pas toujours, beaucoup de solutions historiques étaient mono-société avec des bases de données internes, fermées, et peu accessibles depuis l’extérieur. C’est aujourd’hui un des bénéfices des investissements technologiques que nous avons réalisés depuis 5 ans.
i-tourisme : C’était à ce point nécessaire ? Car dans votre domaine la R&D, ça coûte !
Jean-Dominique Evain : Il a fallu, en effet, accepter d’engager des investissements assez considérables. C’était surtout une démarche de remise à plat complète du modèle de données et des technologies. Il fallait repartir de zéro. Mais, aujourd’hui, l’avantage c’est d’être en capacité de fournir un service à la demande et de pouvoir le faire d’une façon transversale.
i-tourisme : Transversale ?
Jean-Dominique Evain : Oui, avec le digital, la technologie et le marketing sont intimement liés. Il s’agit de travailler de concert et de mutualiser les coûts à travers un même portail de services. La question des coûts devient primordiale.
i-tourisme : Comme partout !
Jean-Dominique Evain : Comme partout, mais sous la poussée des réglementations, un certain nombre de dépenses deviennent obligatoires comme la dématérialisation fiscale des factures ou l’archivage légal, etc. Ce sont des coûts de plus en plus significatifs. Il faut les amortir.
i-tourisme : Pourtant les technologies deviennent de plus en plus accessibles !
Jean-Dominique Evain : Ce n’est pas faux, mais c’est une question de configuration au départ. Par exemple, notre logiciel est doté de points d’entrée à tous les niveaux. Cela permet de pouvoir intégrer, sans faire de développement coûteux, tant une carte logée, tant un moyen de paiement, etc.
D’avoir la capacité de faire communiquer des mini-groupes entre eux. Si vous avez consacré un minimum d’efforts dans le domaine technologique dès le début, tout devient plus facile par la suite.
i-tourisme : Comment ne pas se tromper au départ ?
Jean-Dominique Evain : Il faut s’imposer certaines bonnes pratiques et dispositions comme :
- Réfléchir en amont du logiciel à l’organisation commune qu’on veut déployer, et préparer les esprits à ce nouveau fonctionnement.
- Seulement ensuite aborder l’outil, qui doit avoir une intégrabilité totale, un paramétrage général pour pouvoir mettre en œuvre l’organisation commune, une réelle capacité à fournir des statistiques de qualité, surtout si on exerce dans le voyage d’affaires, proposer la dématérialisation des factures sur le portail avec un espace personnel et offrir la potentialité de monter en régime par la suite.
C’est la démarche qu’a suivie par exemple le groupe Le Vacon avec sa convergence sous la marque « Visages du Monde ». Leur consultation approfondie de l’ensemble du marché les a conduits à retenir IGA T-9 justement pour cette capacité à gérer à l’échelle d’un groupe des processus de travail optimisés et partagés par tous.
i-tourisme : Rien que ça !
Jean-Dominique Evain : Mais aujourd’hui, les choix technologiques sont tellement déterminants pour les clients de nos clients agences que les appels d’offres sont de plus en plus exigeants sur ce thème.
Il nous arrive d’accompagner nos clients dans leurs soutenances ou réponses à de grosses consultations. C’est logique, tous les services sont concernés : du commercial, au marketing en passant par les achats et la comptabilité, etc. Tout est directement lié à la faculté d’optimiser les liens entre eux.
i-tourisme : Donc structurer les processus de l’entreprise ?
Jean-Dominique Evain : Oui, et ce travail en amont est essentiel. Nous sommes aidés par IGA T-9 qui est justement un des logiciels les mieux structurés pour accompagner cet effort d’organisation des agences. Il faut donc accepter de « jouer le jeu du collectif » quand on installe le référentiel.
Mais chacun peut interagir en fonction de ses exigences locales. C’est structuré afin de garantir les évolutions et la bonne intégration de nouvelles entités, mais ouvert par le fait que les systèmes sont paramétrables.
i-tourisme : Comment vont évoluer les logiciels pour les agences ?
Jean-Dominique Evain : Nous pensons que les enjeux clés tournent autour de la productivité et la connectivité au monde extérieur. Ce sera le cas pour les nouveaux moyens de paiement qui arrivent sur le marché comme l’e-TPE, les cartes logées ou les nouvelles cartes virtuelles.
Pour les fournisseurs aussi afin d’aller plus loin dans les pointages et rapprochements automatiques des centrales hôtelières, loueurs et concentrateurs divers. Nous travaillons également sur le package dynamique sans oublier d’améliorer la finesse des statistiques pour Radius, Air France, etc.
i-tourisme : C’est la règle dans votre métier d’éditeur de toujours investir dans l’innovation, vous ne faites jamais de pause ?
Jean-Dominique Evain : Nous aimerions bien, mais qui n’avance pas recule, surtout dans le domaine de la R&D. Mais nous ne sommes pas toujours seuls, nous entrons en contact avec de nouveaux partenaires, plutôt périphériques à notre cœur de métier, mais qui pourront, à la marge, apporter des compléments appréciables pour les agences de voyages.
i-tourisme : Dans le but d’améliorer en permanence la capacité des agences à devenir plus productives ?
Jean-Dominique Evain : Oui, mais aussi en développant des fonctions extranet, afin de leur permettre de proposer à leurs clients, affaires comme loisirs, des espaces personnels à valeur ajoutée comme les fonctions de consultation et de stockage de documents, la signature électronique des BI, la visualisation ou la validation de factures.
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