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RSE : "Sur les volets social et sociétal, la crise a accéléré les choses" (Notilus)

La souplesse priorité des voyageurs d’affaires


Notilus, solution de gestion de la mobilité, publie son livre blanc « Le voyageur d'affaires sur la route de l'efficience ». L’étude menée tout au long de l’automne 2021 auprès de travel manager ou personnes en charge de la mobilité au sein de diverses entreprises, s’intéresse aux impacts de la crise sanitaire sur le voyage d’affaires. Le point avec Maxime Pautonnier, responsable marketing Notilus.


Rédigé par le Lundi 2 Mai 2022

Notilus, solution de gestion de la mobilité, publie son livre blanc « Le voyageur d'affaires sur la route de l'efficience », d'après une étude menée à l'automne 2021. - Notilus
Notilus, solution de gestion de la mobilité, publie son livre blanc « Le voyageur d'affaires sur la route de l'efficience », d'après une étude menée à l'automne 2021. - Notilus
TourMaG.com - Quelles sont les attentes du voyageur au lendemain de la crise sanitaire ?

Maxime Pautonnier :
La souplesse est la priorité pour 56,1 % d’entre eux. 42,1 % vont privilégier la simplicité, suivi, avec 40,4 % des votants, de la sécurité et la sûreté. Le confort sera un argument de choix pour 36,8 % d’entre eux et seulement 21,1 % considèrent la volonté de limiter les conséquences environnementales de leurs déplacements professionnels comme un de leurs principaux critères de choix. Ce faible intérêt pour l’environnement est la principale surprise.

Les collaborateurs ont été déstabilisés par la crise sanitaire, par le fait de ne plus pouvoir voyager, de ne pas être en sécurité.

La difficulté et le délai de réaction de l’entreprise dans la mise en place d’une politique adaptée à la crise covid-19 expliquent également ces données.

Les collaborateurs pensent un peu plus à eux avant de se tourner vers le reste. Ils ont envie d’un confort plus grand pour leur voyage, de ne pas forcément utiliser des solutions imposées par l’entreprise, préfèrent choisir eux-mêmes, le moyen avec lequel ils se déplacent, avec de l’open-booking.

TourMaG.com – Le télétravail fait-il partie de cette « souplesse » ?

M. P. :
Nous abordons beaucoup le télétravail dans ce livre blanc, car il a eu un impact sur le volume des déplacements, au profit de la visio.

Sa mise en place a parfois été compliquée pour les entreprises qui n’avaient pas de politique en la matière Certains collaborateurs voyaient le télétravail d’un aspect négatif. Il a aussi fallu gérer le volet logistique, l’équipement matériel, sans oublier les ressources humaines à distance.

Le travail à distance s’amorce comme un axe majeur des considérations nouvelles d’organisation du travail. Il entre dans la mise en place d’une politique de bien-être des collaborateurs.

D’ailleurs 77% des entreprises accordent un quota mensuel de jours de télétravail à leurs employés.

"la réduction des émissions de l’entreprise n’est pas forcément suivie par les collaborateurs"

Maxime Pautonnier, responsable marketing Notilus. - DR Notilus
Maxime Pautonnier, responsable marketing Notilus. - DR Notilus
TourMaG.com – Peut-on dire que la RSE a émergé de la crise sanitaire ?

M. P. :
Sur le côté environnemental, la volonté de réduction des émissions carbones de l’entreprise n’est pas forcément suivie par les collaborateurs. Ce n’est pas parce qu’ils n’ont que faire de l’écologique, mais privilégient leur sécurité.

Autre point : beaucoup de voyageurs se déplacent en train, de ce fait, ils ne s’interrogent pas sur leur impact écologique.

Si la situation se calme d’un point de vue sanitaire, que les risques diminuent, le sujet reviendra sur le devant de la scène. Il serait intéressant de refaire la même étude d’ici 12 à 18 mois.

Pas mal de solutions apparaissent, elles permettent aux entreprises de poursuivre leur implication dans la RSE, comme des outils de calcul des émissions de gaz à effet de serre.

Sur les volets social et sociétal, la crise a accéléré les choses. Il y a eu une prise de conscience de la part des employeurs des dangers, et du besoin de mettre en place une politique de voyages, avec un vrai workflow de validation pour gérer les différentes demandes de déplacement.

TourMaG.com - Est-ce que le rôle du travel manager a évolué ?

M. P. :
Il est le principal pivot au sein de la société, avec les ressources humaines, dans la gestion des déplacements en pleine crise. Il était en première ligne pour revoir la politique voyages, s’assurer aussi de la sécurité, adopter une politique de risques, tout en s’appuyant sur différents outils intégrant des fonctionnalités de gestion de ces risques ou encore en permettant la critérisation grâce à des indices sanitaires ou écologiques.

Le travel management a été fortement impacté, que ce soit au niveau relationnel ou logistique.

Si d’autres événements arrivent, il y aura toujours de nouvelles décisions à prendre concernant le voyage d’affaires. L’évolution du métier de travel manager se poursuivra. Peut-être en s’équipant d’outils ou en se faisant conseiller par une TMC.

"Le télétravail va perdurer. Ces habitudes sont ancrées"

TourMaG.com – La tendance du bleisure se développe ?

M. P. :
La crise a amplifié le bleisure. C’est lié à la recherche de confort des voyageurs et à la réduction du nombre de déplacements.

Il y a une notion de Qualité de vie (QVT) derrière et de récompense du salarié.

TourMaG.com - Quelles sont les perspectives pour le futur des déplacements ?

M.P. :
L’activité est repartie à la hausse ces derniers mois. On va continuer dans les prochaines années à se déplacer dans le cadre de « voyages essentiels ».

Les collaborateurs vont privilégier la visio pour des déplacements non-obligatoires. Le télétravail va perdurer. Ces habitudes sont ancrées.

Selon une étude GBTA, en 2025 les déplacements professionnels sont attendus à leur niveau pré-pandémique. Cependant, notre étude révèle que 43,9 % des répondants considèrent qu’il est trop tôt pour affirmer le niveau d’impact des nouvelles organisations professionnelles.

En 2022, soit deux ans après la crise, un tiers des entreprises ont maintenu moins de 20 % de leurs déplacements toujours selon nos chiffres.

Les entreprises ont toujours une réticence à relancer les voyages d’affaires, car les restrictions gouvernementales, en France ou à l’étranger, tombent à la dernière minute. C’est compliqué en termes de gestion.

Lire aussi : G. Bobichon (Notilus) : "Le sujet du moment c'est la digitalisation..."

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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