La réforme, qui devrait arriver en France en 2019, ne facilitera pas la vie des agences de voyages, à tel point que le sujet faisait l'objet d'un atelier lors du dernier congrès des Entreprises du voyage, à Lille. - DR
C'est officiel depuis le 22 novembre 2017 : le BSP nouvelle génération de l'Association internationale du transport aérien (Iata) est en marche. Au programme : trois types d'accréditation, et un plafonnement des émissions de billet.
La raison invoquée par IATA : se prémunir des fraudeurs et des impayés.
Pourtant, d'après Jean-Pierre Mas, président du syndicat des Entreprises du voyage, les impayés de la distribution vis à vis des compagnies aériennes ne représenteraient que 0,01% de l'ensemble des émissions.
La raison invoquée par IATA : se prémunir des fraudeurs et des impayés.
Pourtant, d'après Jean-Pierre Mas, président du syndicat des Entreprises du voyage, les impayés de la distribution vis à vis des compagnies aériennes ne représenteraient que 0,01% de l'ensemble des émissions.
La distribution pénalisée
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Mais l'association du transport aérien le promet : le nouveau BSP va "faciliter la distribution mondiale et le règlement des fonds entre les agents de voyages et les compagnies aériennes".
Du côté de la distribution, on ne partage pas cet avis. La réforme, qui devrait arriver en France en 2019, ne facilitera pas la vie des agences de voyages, à tel point que le sujet faisait l'objet d'un atelier lors du dernier congrès des Entreprises du voyage, à Lille.
"Pour quelques fraudeurs, ont prend des mesures qui pénalisent tout le monde", nous indique Jean-Marc Rozé, secrétaire général des Entreprises du voyages. "Nous avons encore beaucoup d'interrogations par rapport à ces nouveautés".
A savoir le plafonnement des émissions de billets : comment pourra travailler une agence qui doit faire face à une brusque demande, comme lors d'un appel d'offres remporté ?
"Le surcroit d'émissions de billets peut arriver", poursuit Jean-Marc Rozé. "Prévenir IATA à l'avance, changer de compte, devancer l'appel d'offres, passer au paiement hebdomadaire... Que faire ?", se demande-t-il.
La seule bonne nouvelle dans tous ça, d'après le secrétaire général d'EdV : "la France fera partie de la 4e vague de la réforme, donc pas avant fin 2019".
Du côté de la distribution, on ne partage pas cet avis. La réforme, qui devrait arriver en France en 2019, ne facilitera pas la vie des agences de voyages, à tel point que le sujet faisait l'objet d'un atelier lors du dernier congrès des Entreprises du voyage, à Lille.
"Pour quelques fraudeurs, ont prend des mesures qui pénalisent tout le monde", nous indique Jean-Marc Rozé, secrétaire général des Entreprises du voyages. "Nous avons encore beaucoup d'interrogations par rapport à ces nouveautés".
A savoir le plafonnement des émissions de billets : comment pourra travailler une agence qui doit faire face à une brusque demande, comme lors d'un appel d'offres remporté ?
"Le surcroit d'émissions de billets peut arriver", poursuit Jean-Marc Rozé. "Prévenir IATA à l'avance, changer de compte, devancer l'appel d'offres, passer au paiement hebdomadaire... Que faire ?", se demande-t-il.
La seule bonne nouvelle dans tous ça, d'après le secrétaire général d'EdV : "la France fera partie de la 4e vague de la réforme, donc pas avant fin 2019".
Le nouveau BSP fait les affaires de Résanéo et consorts
A qui pourront profiter les grandes manœuvres de IATA ?
Chez Résaneo, la plateforme de réservation destinée aux agences de voyages, on voit plutôt d'un bon œil tous ces changements. "Clairement, il y a une incidence pour nous", nous explique Jean-Paul Leclerc, directeur commercial.
"Naturellement ça va nous profiter, les agences de voyages vont se tourner vers nous, c'est un phénomène que nous observons déjà", poursuit-il, expliquant recevoir tous les jours des appels d'agents.
"En général ils ont déjà des comptes chez nous, on leur explique comment basculer un dossier et se servir de l'onglet émission de billets", ajoute Raphaël Torro, co-fondateur. Pour les émissions de vols secs, Resaneo charge 8 euros par passagers, et met en place un système de porte-monnaie électronique.
"De plus en plus, IATA impose des critères qui ne conviennent pas à toutes les agences", nous explique aussi un observateur de la distribution aérienne. "BSP, GDS, NDC... il y a trop de changements de toutes parts en ce moment, cela devient compliqué, et les agences de voyages peuvent être perdues".
Chez Résaneo, la plateforme de réservation destinée aux agences de voyages, on voit plutôt d'un bon œil tous ces changements. "Clairement, il y a une incidence pour nous", nous explique Jean-Paul Leclerc, directeur commercial.
"Naturellement ça va nous profiter, les agences de voyages vont se tourner vers nous, c'est un phénomène que nous observons déjà", poursuit-il, expliquant recevoir tous les jours des appels d'agents.
"En général ils ont déjà des comptes chez nous, on leur explique comment basculer un dossier et se servir de l'onglet émission de billets", ajoute Raphaël Torro, co-fondateur. Pour les émissions de vols secs, Resaneo charge 8 euros par passagers, et met en place un système de porte-monnaie électronique.
"De plus en plus, IATA impose des critères qui ne conviennent pas à toutes les agences", nous explique aussi un observateur de la distribution aérienne. "BSP, GDS, NDC... il y a trop de changements de toutes parts en ce moment, cela devient compliqué, et les agences de voyages peuvent être perdues".
6 mois après le paiement bi-mensuel : "pas de casse majeure"
En avril dernier, IATA avait déjà imposé aux agences françaises le paiement BSP bimensuel. Interrogé sur le sujet, Jean-Marc Rozé nous explique : "Il n'y a pas eu de casse majeure pour l'instant. Mais on attend de voir comment cela va se passer cet hiver, qui est une période plus difficile".
"Ce changement de calendrier de paiement oblige les agences à beaucoup de vigilance et de prudence avec leurs clients. Certaines ont dû se séparer de comptes clients qui ne pouvaient pas suivre.
D'autres ne peuvent carrément pas se permettre de tels décalages de trésoreries. Il est évident que cela est plus facile pour les grands réseaux agences, qui ont les reins assez solides."
"Ce changement de calendrier de paiement oblige les agences à beaucoup de vigilance et de prudence avec leurs clients. Certaines ont dû se séparer de comptes clients qui ne pouvaient pas suivre.
D'autres ne peuvent carrément pas se permettre de tels décalages de trésoreries. Il est évident que cela est plus facile pour les grands réseaux agences, qui ont les reins assez solides."