René-Marc Chikli (SETO) : "Les motifs impérieux pour les non-vaccinés sont bloquants et néfastes"

Depuis quelques jours, l'actualité touristique ressemblait à s'y méprendre à ce que pouvait traiter TourMaG.com, dans un monde post-crise. Puis en l'espace d'une matinée, tout s'est accéléré.

Ce jeudi 17 juin au matin (pour accéder au papier de TourMaG.com), le gouvernement par un arrêté a mis à jour la liste des pays verts, orange et rouges, avec une surprise de taille.

Les USA, pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire sont traités comme les destinations de l'Union européenne, à savoir avec les contraintes les plus faibles.

Si pour l'heure, il n'est pas possible pour les Français de se rendre aux Etats-Unis, un changement de position outre-Atlantique est attendu prochainement, puisque le ministre des Affaires étrangères des USA, est attendu à Paris.

Ce n'est pas tout, car si le Canada intègre le club fermé des pays verts (pour accéder au site France Diplomatie), la Turquie se voit positionnée dans la liste orange, auparavant en rouge, puis les Maldives basculent dans les pays ayant les plus fortes contraintes.

"Cette évolution de la liste des pays verts est une bonne chose, cela va permettre de recevoir en France des visiteurs américains, malheureusement elle ne permettra pas d'envoyer des Français aux USA.

Les Américains doivent accepter de recevoir des voyageurs en provenance de France, ce qui n'est pas le cas. C'est un pas en avant, mais un petit pas. Maintenant ça dépend plus des USA que de nous, la balle est dans leur camp.

Le gouvernement français travaille pour obtenir la réciprocité, il n'y a pas de doute, mais l'exécutif français se soucie plus de l'accueil des touristes étrangers que des départs des Français à l'étranger. Nous ne pouvons pas leur reprocher de faire leur job.

Un point qui pose problème c'est le maintien des motifs impérieux pour les voyageurs non-vaccinés pour les pays orange, comme le Maroc et la Tunisie.

Même si le niveau de vaccination est relativement élevé chez les voyageurs potentiels en France, il y a toujours des Français non-vaccinés qui en plus ne peuvent pas se prévaloir d'un motif impérieux. Malheureusement, ils découvrent souvent cela à l'embarquement.

Nous souhaitons que pour les non-vaccinés, il n'y ait pas d'obligation à fournir des motifs impérieux, surtout à destination des pays habituellement plébiscités l'été par les Français, comme la Tunisie et le Maroc.

Nous allons continuer à travailler et faire remonter les choses auprès du gouvernement sur cette question particulière.

Après concernant les Maldives, nous ne pouvons pas être déçus, car s'ils sont passés sur la liste rouge, cela correspond à une situation sanitaire dégradée, pour laquelle nous ne pouvons rien. Nous ne portons pas de jugement dessus."

"C'est enfin la réouverture des long-courriers que nous attendions depuis longtemps (ironie, ndlr).

Nous attendions des bonnes nouvelles sur le long-courrier, elles commencent à arriver, cela va dans le bon sens. Nous aurons que des surprises de dernières minutes, un peu comme les annonces concernant le port du masque ou le couvre-feu.

Nous sommes à la merci des décisions ministérielles, mais c'est une bonne nouvelle.

Clairement, nous faisons tout pour que les USA nous accordent la réciprocité des décisions et donc de permettre aux Français de se rendre sur place. Ce n'est pas la seule bonne nouvelle, puisque la Turquie passe en orange, donc les vaccinés pourront si rendre sans trop de contraintes.

Ce n'est pas la panacée, mais c'est toujours ça de pris, il faut rester optimiste. Après il ne faut pas que les décisions repartent dans l'autre sens en plaçant des pays orange ou verts dans le rouge.

Nous restons toujours sur les mêmes positions, à savoir que les motifs impérieux pour les non-vaccinés sont très bloquants et néfastes pour nous. Après je pense que le lobby intense des pays du Maghreb, comme la Tunisie et le Maroc, va payer.

Après il ne faut oublier que les décisions ne se basent pas seulement sur des enjeux diplomatiques, mais sur une analyse du risque sanitaire. Il faut être précis.

Globalement avec ces annonces, si ça se passe bien, nous pouvons tabler sur une amélioration du trafic sur la 2e partie de l'été 2021.

Quand nous avions vu la 1ère liste, nous nous étions dit : mois de juillet compromis et espoirs en août, maintenant il n'y a pas de feu vert pour les aoutiens, mais cela va dans le bon sens.

Nous pensons au sein du SETO que nous allons performer autant que l'année dernière, mais pas nécessairement plus. Je lis des patrons qui laissent entendre qu'ils ont rattrapé 2019, sur une semaine ou deux, il faut faire attention à sa communication.

Ce sont des bonnes nouvelles pour rattraper un peu de trafic, pour espérer avoir une bonne arrière-saison. C'est la position de plusieurs destinations comme l'Île Maurice qui se prépare pour l'automne.

Nous espérons que ces problèmes de fermeture soient maintenant derrière nous et que le redémarrage se fasse sereinement. Le fait de mettre le pied en dehors de l'Europe avec les USA qui passent dans la liste des pays verts, va créer un précédent intéressant pour d'autres pays.

Nous pouvons penser que cette bascule va ouvrir des portes à d'autres destinations qui justifieront la sécurité sanitaire des touristes. C'est un appel d'air."