Reprise de TAP Air Portugal : L'Amérique du Sud comme cible ?

Alors que le le feuilleton ITA Airways touche à sa fin, suite à la signature de la lettre d'intention entre le gouvernement italien et la Lufthansa, voici venu un nouveau avec la privatisation de TAP Air Portugal.

Début février, Fernando Medina, le ministre portugais des Finances annonçait avoir lancé le processus.

"C’est exploratoire... mais la principale conclusion est que, compte tenu des très bonnes performances de TAP, bien au-dessus des perspectives du plan de restructuration.

C’est le bon moment pour évaluer et décider de la privatisation," a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse reprise par Euronews.

Et bien avant cette sortie médiatique, Air France avait déclaré son intérêt pour le transporteur portugais, tout comme Lufthansa. Depuis, c'est au tour d'IAG de rentrer dans la danse.

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D'après le journal espagnol Cinco Dias, TAP Air Portugal est le plan B en cas d'échec sur la reprise d'Air Europa. Un dossier plutôt délicat, car de l'autre côté de la frontière, l'intérêt d'IAG n'est que peu apprécié, en raison de la proximité géographique des hubs de Madrid et Lisbonne.

Tout d'abord, il convient de noter, une certaine frénésie d'achat du côté des grandes majors européennes.

Sauf que cette consolidation se fait en dehors de l'évolution du marché de l'aérien.

"Pour de nombreux analystes de l’industrie, les arguments en faveur d’une acquisition d'ITA Airwais par Lufthansa ne sont pas clairs.

Acquérir une position sur un marché où les transporteurs à bas prix (LCC) sont de plus en plus forts semble un risque inutile, obtenir une position dans les hubs de Milan et de Rome ne fait que dupliquer d’autres hubs que le groupe contrôle déjà," explique OAG, le fournisseur de données.

TAP Air Pourtugal s'inscrit dans la même dynamique.

Et pourtant, ils sont nombreux à regarder le dossier de la compagnie portugaise, pour des raisons différentes. Tout d'abord, parce que le transporteur s'est fortement restructuré et a consolidé ses positions sur un marché porteur : le Brésil.

Le pays représente l'axe le plus important entre l’Europe et l’Amérique du Sud avec 5 millions de passagers en 2022, toujours d'après OAG. Il est tout simplement trois fois plus grand que l’Argentine, deuxième.

Pour l'été à venir, TAP Air Portugal a programmé 700 000 sièges. Une programmation qui fait du Brésil, la 3e destination de la compagnie.

Tout d'abord, regardons le dossier de la plus grande des candidats à savoir Lufthansa.

Le groupe allemand qui possède déjà 10,5% de la capacité du marché européen mettra alors la main sur une partie du globe où il est déjà bien présent.

"Cet été, le groupe Lufthansa détiendra 7% des capacités entre l’Europe occidentale et le sud de l'Amérique Latine, dont près de 177 000 sièges à destination du Brésil.

L’ajout du réseau TAP permettrait au groupe aérien de multiplier par près de quatre sa capacité et d’accéder à sept marchés secondaires au Brésil," analyse OAG.

Un renforcement de premier choix, sur lequel lorgne aussi IAG.

Le groupe aérien déjà très présent en Espagne avec Iberia pourrait faire main basse sur un marché complétant avec la plus grande destination depuis le pays ibérique, à savoir l’Argentine.

"L’augmentation de la capacité et de la présence sur le marché qu’offre un hub de Lisbonne au Brésil serait complémentaire à la connectivité existante de Madrid aux marchés hispanophones.

Il est important de noter que la connectivité au-delà du Brésil pour IAG et toute acquisition de TAP serait fournie par LATAM Airlines," estime le fournisseur de données.

Pour terminer, Air France - KLM est la dernière intéressée par la privation de TAP Air Portugal.

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Le groupe aérien franco-Hollandais pourra alors faire le lien avec leur partenaire commercial, la compagnie aérienne brésilienne à bas coûts GOL.

"L’intérêt d'Air France- KLM est peut-être le moins convaincant, mais cela pourrait être plus facile à vendre à certains organismes de réglementation intéressés," conclut OAG.