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Restrictions Voyages : 2 poids et 2 mesures entre TO et grandes plateformes numériques ?

L'Editorial de Jean da Luz


Il faut appeler un chat un chat… la situation actuelle profite aux petits malins qui savent exploiter les failles du système et le flou artistique qui règnent sur les déplacements de ce 2e confinement. Un confinement dont les (nombreuses) dérogations ont ouvert la porte à nombre d’interprétations qui ressemblent furieusement à l’auberge espagnole...


Rédigé par le Mercredi 11 Novembre 2020

Le Seto, prenant acte du décret concernant les déplacements, a demandé aux producteurs et aux agences de voyages d’annuler tous les voyages de leurs clients jusqu’au 30 novembre 2020. Oui, certes, mais les grandes plateformes en ont-elles la même lecture ?

Il semblerait en effet que profitant du flou actuel les Expedia, Booking et consorts passent outre et ne prennent pas les mêmes précautions...

Il paraît que nul n’est censé ignorer la Loi sauf peut-être ceux qui s’engouffrent dans les vides juridiques pour poursuivre leur business as usual...

Vous me direz... à qui la faute ? Quand on autorise les grandes surfaces à vendre des livres et d’autres babioles alors que les petits commerçants sont à la peine et ne relèveront peut-être jamais le rideau baissé, on peut se poser des questions.

La période actuelle est très confuse. Particulièrement en matière de voyages. Beaucoup de candidats au départ se pointent à l’aéroport où ils ne rencontrent guère de résistance pour quitter le territoire. En effet, l’éventuelle contravention de 135 euros n’est guère dissuasive quant on a déjà déboursé 3 ou 4000.

Il faudrait, une fois pour toutes, savoir si l’interdiction de déplacement s’applique ou pas. Malgré nos efforts pour essayer de tirer l'affaire au clair ces derniers jours, nous n’en savons pas davantage... même si pour Me Emmanuelle Llop cela ne fait pas de doute (LIRE).
Le flou artistique est total et la latitude laissée aux DOM-TOM n’arrange pas les choses. L’exemple de la Polynésie où le confinement n’est pas appliqué et le tourisme à l’import encouragé, est un cas d’école.

Lire : Voyages sous confinement : la Polynésie défierait-elle Jean Castex ?

Mettre un terme à l'iniquité qui profite aux géants du Net

Je pense qu’il faudrait une fois pour toutes mettre un terme à cette iniquité qui profite aux géants du Net qui ne paient guère d’impôts en France mais en exploitent à fond les failles de la législation.

Loin de nous l’idée de brider les voyages, bien au contraire. Mais les décrets et les règlements de la République seraient-ils à géométrie variable ? Ce que les tour opérateurs français s’interdisent pour de légitimes raisons, les plateformes numériques y échapperaient-elles ?

Ne faudrait-il pas obliger ces OTA à mentionner lors d’un achat que les forfaits et autres prestations achetés sont soumis aux conditions actuellement en vigueur et que leur responsabilité n’est pas engagée en cas d’annulation des vols et autres contretemps pouvant surgir dans le cadre du confinement actuel ?

Les compagnies aériennes, en recherche de trésorerie désespérément, ne découragent pas non plus les acheteurs. Bref, la situation semble convenir à tout le monde, sauf à ceux qui en font les frais.

Peut-être faudrait-il aussi expliquer aux consommateurs qu’en cas de pépin, ces mêmes plateformes et ces mêmes transporteurs se mettent souvent aux abonnés absents comme on a pu le constater lors du premier confinement.

Il serait peut-être temps que la DGCCRF siffle la fin du match et renvoie tout ce beau monde dans leurs buts. La situation critique des professionnels du tourisme n’autorise plus le moindre laxisme.



Jean Da Luz Publié par Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Pierre le 12/11/2020 10:36 | Alerter
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Je ne comprends pas cette polémique ! Si le pays d’accueil autorise l’entrée sur son territoire de visiteurs professionnels ou touristiques , il n’y a donc pas de problèmes . Le confinement c’est en France pour les résidents français et non en Turquie par exemple ou en Croatie pour ces mêmes résidents donc vous ne dérogez pas à la règle si vous partez à l’étranger dans les pays qui l’autorisent . Le Seto a tort ainsi qu’Emmanuelle Lopp et la Polynésie française a raison . Donc heureusement que l’on a internet et ses acteurs qui nous protègent des pouvoirs et des interprétations parfois totalitaires que ce soit en matière fiscale ou sur les droits de l’homme !!!

2.Posté par Emma le 12/11/2020 14:39 | Alerter
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Pierre, je m'interroge, comment faîtes-vous pour partir à l'étranger quand vous n'avez pas le droit de quitter durablement votre domicile ou ses environs (hors déplacements professionnels à justifier) ?

3.Posté par pierre le 12/11/2020 15:16 | Alerter
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Emmanuelle, On a pas le droit de quitter le domicile d'une façon durable pour une destination française , par pour une destination qui ne l'interdit pas. Le confinement est prévu pour la France et ses résidents , quand vous arrivez dans le pays de destination, vous respectez les règles en vigueur dans ce pays , port du masque, distanciation, quarantaine etc... et peut être aussi un confinement local si celui devait avoir lieu et imposé par le pays de destination.

4.Posté par Franck Montbard le 12/11/2020 15:41 | Alerter
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La liberté de circulation est le droit pour tout individu de se déplacer librement dans un pays, de quitter celui-ci et d'y revenir. Elle est garantie par l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme depuis 1948.

la France fait des décrets pour restreindre sur son territoire, ça ne devrait pas impacter au delà.

5.Posté par Jean de voyages le 12/11/2020 22:05 | Alerter
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Interprétation bizarre du respect de la loi française de la part de franck et pierre ?
Selon les dires du gouvernement les voyages à l'étranger sont interdits sauf raisons impérieuses et le tourisme de loisirs ne fait pas partie de ces raisons.
Mais compte tenu de l'anarchie actuelle de nos instances dirigeantes alors effectivement tout le monde peut faire n'importe quoi.
Et puis tant qu'on y est on trouve bien que les booking et autres ne paient pas d'impôts en France et après c'est les mêmes pierre et franck qui pleurent parce qu'il n'y a pas assez de chambres disponibles à l'hôpital.

6.Posté par Valéry le 12/11/2020 23:31 | Alerter
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Bonjour @Franck,

Il en n'est pas question de Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, mais bien une question de salubrité et sécurité publique. Pour prendre un raccourci : les voyageurs d'aujourd'hui seront (peut-être) les morts de demain. Est-ce que c'est assez clair maintenant ?

Donc quand vous auriez compris ça, vous vous rendez bien compte que les droits de libre circulation ne vous serviront à rien quand votre cercueil arrivera au crématorium.

Toi comprend moi ?

7.Posté par Valéry le 12/11/2020 23:43 | Alerter
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Cher Jean da Luz,

La question qu'il faut poser en sur brillance c'est : "Est-ce que les agences traditionnelles ont raison à continuer à distribuer (ou faire travailler) les OTA qui leur piquent leurs clients (Expédia, Booking, Mister Fly, TUI, Costa, etc...) ?"

On entend ici et là des remarques énervées du genre "On se souviendra après la crise". Tu parles ! Aussitôt passée, aussitôt oubliée et les agents de comptoir se jettent dans les bras des Miles Attack, quitte à s'en balancer de savoir si ça correspond à la stratégie commerciale définie par l'entreprise qui les emploie. A partir du moment où l'agent de comptoir aura assez de miles pour avoir sa cafetière ou sa trousse à maquillage, le reste ne compte plus. Et tan pis si son patron ne touchera pas la surcommission durement négociée auprès d'un fournisseur.

Non cher Jean, il faut se rendre à l'évidence : ce n'est plus Selectour, Tourcom, Havas ou Manor qui pilotent leurs propres ventes, mais bien Teldar, Expédia, Lufthansa et consorts qui dictent leur lois. Les patrons des agences ne sont que des pantins impuissants et les dirigeants des réseaux ne sont que des interlocuteurs qui signent les contrats imposés par les géants du tourisme.

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