Richard Vainopoulos (TourCom) : "La grande relance devrait se situer vers la fin décembre 2021"

TourMaG.com - Comment voyez-vous la reprise et quels en sont les principaux enjeux, selon vous ?

Richard Vainopoulos : A mon avis, elle sera en 3 temps :

- L’été : je pense qu’il sera bien meilleur que celui de 2020, ce ne sera pas difficile car les frontières étaient fermées. Nos deux problèmes majeurs seront les zones selon les couleurs et les décisions régionales concernant le variant.

Le point de plus en plus positif est la reconnaissance de la vaccination pour voyager en zone verte et orange. Même si beaucoup de personnes partant cet été se sont fait vacciner, il restera la problématique à gérer des personnes n’ayant pas ce vaccin et qui seront soumises à des obligations sanitaires draconiennes.

Plus les destinations seront ouvertes, mieux les agences pourront vendre et donc avoir plus de rentrées financières pour rembourser les avoirs clients encore en leur possession.

- La deuxième partie de la reprise sera à partir d’octobre car les long-courriers vont certainement ouvrir à nouveau. Des pays comme la Thaïlande ont déjà donné accès à certains sites touristiques comme Phuket.

- Enfin, la grande relance devrait être vers la fin décembre 2021 pour une saison 2022 de bonne facture.

Encore une fois, l’enjeu principal de la rentrée sera de se défaire des acomptes clients bloqués en agences, même s’ils auront beaucoup diminué.

TourMaG.com - Les ressources humaines (RH) vont-elles jouer un rôle axial dans la relance de l'industrie du tourisme ?

Richard Vainopoulos : Le retour des collaborateurs va être complexe, quand il ne l’est pas déjà. Beaucoup ont télétravaillé ou aidé leurs employeurs pendant ces longs mois, d’autres attendent encore leurs retours dans leurs agences.

Depuis mars 2020, TourCom a assuré de très nombreuses réunions zoom RH pour leurs apporter un soutien juridique et pour les aider à effectuer les bons choix vis-à-vis de leurs collaborateurs.

TourMaG.com - Au niveau de votre entreprise, qu'allez-vous changer et quels sont les défis à relever dans les prochains mois ?

Richard Vainopoulos : C’est pendant des crises économiques, climatiques ou sanitaires qu’il faut préparer l’après-crise.

Plusieurs pistes et plusieurs nouveautés ont été étudiées et ont été, ou vont être, proposées pendant ces 18 mois mais cela reste des informations et des communications internes au réseau…

TourMaG.com - Redoutez-vous cette reprise, entre la baisse des aides, le remboursement des avoirs et l'endettement supplémentaire (PGE) ?

Richard Vainopoulos : Cette rentrée inquiète les agences de voyages car il y a encore les acomptes à rembourser avant décembre, les PGE à prolonger ou non, et surtout les aides gouvernementales qui vont cesser ou devenir moindres au regard des évènements que nous continuons de subir.

Le Ministère des Finances vient de communiquer en ce sens pour aider les agences à rembourser en proposant des aides via des crédits spéciaux.

Si la saison d’été est bonne et si l’automne tourne bien, j’espère que ces aides ou endettement supplémentaires n’auront pas lieu d’être utilisées.

En attendant, TourCom continuera d’accompagner ses agences dans leurs choix, de les former sur différents sujets d’actualité et de leur apporter tous les conseils nécessaires pour qu’elles puissent passer au mieux ce que j’espère enfin la fin de cette période cauchemardesque.

TourMaG.com - Face à cette pandémie, à quoi ressemblera, selon vous, le tourisme de demain ?

Richard Vainopoulos : Pour le moment, nous sommes encore dans la crainte de ce virus, dans la peur de nous retrouver nombreux en un même lieu (restaurants, bars…) mais la volonté première de beaucoup de personnes est de partir, de s’évader, d’oublier cette période noire.

Pour tous les pays, voyager est la vie, même si parfois la destination choisie rencontre les mêmes soucis.

Entre hier et demain, je reste sceptique à de grands changements de comportement des voyageurs, surtout quand la peur du virus aura « disparu ».

Sur un plan sanitaire, les gestes barrières seront préservés pendant longtemps mais découvrir le monde et profiter de la vie sera crucial pour la majorité des voyageurs.

Ce qui va changer, c’est une plus grande fidélité aux agences de voyages, présentes à chaque crise : en mars 2020, il a fallu rapatrier plus de 150 000 clients en urgence, ensuite il a fallu gérer les acomptes, puis les aider à choisir une destination en les informant des obligations sanitaires chaque jour modifiées, avec son lot d’annulations, de remplacement de destination ou de transports, ou trouver un autre lieu de vacances.

Voyager mieux, en toute sécurité, avec une agence réactive et disponible sera capital pour le voyageur : ces 18 mois ont été très durs pour les agences de voyages mais leurs clients ont bien compris l’intérêt de passer par elles.

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