Les syndicats ont opté pour un accord prévoyant une augmentation des minima de 6% pour les groupes A, B et C et de 1,88% pour les groupes D, E, F et G - DR : DepositPhotos.com, Syda_Productions
Les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont laissé un goût amer dans la bouche des organisations patronales et syndicales représentant les agences de voyages, après la réunion de ce 5 avril 2023.
Après neuf mois d'échanges et un précédent refus en septembre 2022, 4 des 5 organisations syndicales (CFTC, CFDT, CGE-CGC et FO) ont opté pour l'une des deux propositions avancées par les Entreprises du Voyage (EDV) et le SETO, concernant la réévaluation des salaires minima.
LIRE AUSSI : Salaires minima : nouvelle réunion entre patronat et syndicats le 5 avril 2023
Les syndicats ont ainsi opté pour "un accord prévoyant une augmentation des minima limitée à 6% pour les groupes A, B et C et à 1,88% pour les groupes D, E, F et G", indiquent les EDV et le SETO dans un communiqué.
"Je suis très déçu de cette position minimaliste des organisations syndicales, qui ne compense pas la hausse globale du coût de la vie et qui nuit considérablement à l’attractivité de notre secteur", a déclaré Jean-Pierre Mas, le président des EDV.
De son côté, René-Marc Chikli, le président du SETO ajoute : "La simple mise en conformité souhaitée par les organisations syndicales est une déception et un véritable manque d’ambition".
Après neuf mois d'échanges et un précédent refus en septembre 2022, 4 des 5 organisations syndicales (CFTC, CFDT, CGE-CGC et FO) ont opté pour l'une des deux propositions avancées par les Entreprises du Voyage (EDV) et le SETO, concernant la réévaluation des salaires minima.
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Les syndicats ont ainsi opté pour "un accord prévoyant une augmentation des minima limitée à 6% pour les groupes A, B et C et à 1,88% pour les groupes D, E, F et G", indiquent les EDV et le SETO dans un communiqué.
"Je suis très déçu de cette position minimaliste des organisations syndicales, qui ne compense pas la hausse globale du coût de la vie et qui nuit considérablement à l’attractivité de notre secteur", a déclaré Jean-Pierre Mas, le président des EDV.
De son côté, René-Marc Chikli, le président du SETO ajoute : "La simple mise en conformité souhaitée par les organisations syndicales est une déception et un véritable manque d’ambition".
Prime d'ancienneté : les syndicats dénoncent le "détricotage" d'un acquis
Les organisations patronales regrettent que l'intersyndicale n'est pas choisie leur "proposition ambitieuse" qui consistait en :
- une réévaluation de 8% du salaire minimum du groupe A (soit +1,39% du SMIC actuel), de près de 11% des groupes B, C et D, et de plus de 5% des groupes E, F et G.
- le passage automatique du groupe A au groupe B au bout d’un an.
- la décorrélation de l’assiette de calcul de la prime d’ancienneté et des minima de groupes ainsi que la majoration de cette prime pour les salariés ayant entre 16 et 20 ans d’ancienneté.
Selon la CFE-CGC, les deux propositions de NAO émanent des EDV. Pour le syndicat, la proposition 1 (détaillée ci-dessus) "déconstruit la prime d’ancienneté et casse les écarts entre les catégories". Quant à la 2e proposition (celle adoptée ce jour), elle permet de conserver les acquis sociaux de la convention collective nationale (CCN) Tourisme.
"Les organisations patronales voulaient que la prime d'ancienneté ne soit plus augmentée mécaniquement en fonction du salaire minimum conventionnel de groupe (SMCG) et des NAO en branche. Aucune organisation syndicale ne souhaite déconstruire un tel acquis. C'est ce que les EDV appellent de la modernisation !, commente la CFE-CGC, que nous avons sollicité.
Si nous étions d'accord avec cette hypothèse de déconstruire la prime d’ancienneté, nous aurions déjà signé l'année dernière.
Une NAO ambitieuse, selon la CFE-CGC, respecte aussi les écarts entre les catégories. Pour annoncer 6%, ils partent d'un SMCG à 1 604€ pour le groupe A, bien en-dessous du SMIC.
En réalité l’augmentation est de + 0,41% par rapport au SMIC. C’est une proposition qui nous obligera à renégocier les salaires minimum conventionnels dans quelques mois."
- une réévaluation de 8% du salaire minimum du groupe A (soit +1,39% du SMIC actuel), de près de 11% des groupes B, C et D, et de plus de 5% des groupes E, F et G.
- le passage automatique du groupe A au groupe B au bout d’un an.
- la décorrélation de l’assiette de calcul de la prime d’ancienneté et des minima de groupes ainsi que la majoration de cette prime pour les salariés ayant entre 16 et 20 ans d’ancienneté.
Selon la CFE-CGC, les deux propositions de NAO émanent des EDV. Pour le syndicat, la proposition 1 (détaillée ci-dessus) "déconstruit la prime d’ancienneté et casse les écarts entre les catégories". Quant à la 2e proposition (celle adoptée ce jour), elle permet de conserver les acquis sociaux de la convention collective nationale (CCN) Tourisme.
"Les organisations patronales voulaient que la prime d'ancienneté ne soit plus augmentée mécaniquement en fonction du salaire minimum conventionnel de groupe (SMCG) et des NAO en branche. Aucune organisation syndicale ne souhaite déconstruire un tel acquis. C'est ce que les EDV appellent de la modernisation !, commente la CFE-CGC, que nous avons sollicité.
Si nous étions d'accord avec cette hypothèse de déconstruire la prime d’ancienneté, nous aurions déjà signé l'année dernière.
Une NAO ambitieuse, selon la CFE-CGC, respecte aussi les écarts entre les catégories. Pour annoncer 6%, ils partent d'un SMCG à 1 604€ pour le groupe A, bien en-dessous du SMIC.
En réalité l’augmentation est de + 0,41% par rapport au SMIC. C’est une proposition qui nous obligera à renégocier les salaires minimum conventionnels dans quelques mois."
"Il faut rendre nos métiers attractifs"
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En tant qu'"organisation syndicale responsable", la CFE-CGC a donc opté - tout comme la CFTC, la CFDT et FO - pour la 2e proposition. "Notre volonté est de ne pas avoir des années blanches sans NAO", poursuit la CFE-CGC.
De son côté, la CGT n'a pas souhaité être signataire de cet accord, peu importe la proposition. "Nous ne voulions pas accepter le détricotage de la Convention collective en décorrélant la prime d'ancienneté, comme indiqué dans la première proposition", commente Bruno Robert, négociateur de branche pour la CGT.
Quant à la deuxième, elle ne comprenait plus le passage automatique au bout de douze mois, de la catégorie A à B, comme cela était le cas jusqu'en 2013... Pourtant cette mesure a été demandée par les organisations syndicales, mais rejetée en bloc par le patronat".
La CFE-CGC regrette également que la proposition des organisations syndicales d’automatiser le passage de la catégorie A vers la catégorie B au bout de 12 mois ait été rejeté par les EDV.
"Durant les négociations, les organisations syndicales n’ont cessé de réclamer des données chiffrées sur les salariés qui stagnent en catégorie A depuis vingt ans ! L’opacité des EDV n’a pas facilité les négociations,", ajoute la CFE-CGC.
Il faut rendre nos métiers attractifs, il n'y a pas à discuter là-dessus, mais sans déconstruire pour autant la convention collective, ni la prime d'ancienneté, qui est le seul petit élément sur lequel les salariés peuvent espérer une petite augmentation sur leurs salaires".
Avec l'inflation, les grilles devraient à nouveau bouger d'ici mai ou juin prochain et les salaires repasser en-dessous du SMIC. Les organisations devraient donc à nouveau se retrouver très vite autour de la table...
De son côté, la CGT n'a pas souhaité être signataire de cet accord, peu importe la proposition. "Nous ne voulions pas accepter le détricotage de la Convention collective en décorrélant la prime d'ancienneté, comme indiqué dans la première proposition", commente Bruno Robert, négociateur de branche pour la CGT.
Quant à la deuxième, elle ne comprenait plus le passage automatique au bout de douze mois, de la catégorie A à B, comme cela était le cas jusqu'en 2013... Pourtant cette mesure a été demandée par les organisations syndicales, mais rejetée en bloc par le patronat".
La CFE-CGC regrette également que la proposition des organisations syndicales d’automatiser le passage de la catégorie A vers la catégorie B au bout de 12 mois ait été rejeté par les EDV.
"Durant les négociations, les organisations syndicales n’ont cessé de réclamer des données chiffrées sur les salariés qui stagnent en catégorie A depuis vingt ans ! L’opacité des EDV n’a pas facilité les négociations,", ajoute la CFE-CGC.
Il faut rendre nos métiers attractifs, il n'y a pas à discuter là-dessus, mais sans déconstruire pour autant la convention collective, ni la prime d'ancienneté, qui est le seul petit élément sur lequel les salariés peuvent espérer une petite augmentation sur leurs salaires".
Avec l'inflation, les grilles devraient à nouveau bouger d'ici mai ou juin prochain et les salaires repasser en-dessous du SMIC. Les organisations devraient donc à nouveau se retrouver très vite autour de la table...