SalonsCE Paris : les lauréats du prix du meilleur ouvrage sur le monde du travail sont...

Le prix du meilleur ouvrage sur le monde du travail récompense deux types d’ouvrages, un livre d’expert et un livre de témoignage.

Le premier analyse les mutations et propose un regard prospectif sur le monde du travail.

Le second, écrit par un salarié ou un représentant des salariés, tient compte des connaissances sur le monde du travail et des solutions pour surmonter les difficultés rencontrées par les salariés. L’un et l’autre s’adressent à toutes les branches de salariés.

Chacun des prix a son jury. Le premier est composé de sociologues, psychologues, médecins du travail, journalistes et personnalités politiques et le second, des membres du « Toit Citoyen », un club qui regroupe plus de 300 élus des instances représentatives du personnel.

Président des deux jurys, Jean Auroux, ancien ministre du Travail, a remis les prix aux lauréates le 10 février 2016 dans le cadre du SalonsCE Paris.

Meilleur ouvrage salarié : Corinne Berthaud pour « Cette comédie qu’on appelle le travail », Ed. Calman-Lévy.

Avec son seul BTS en poche, Corinne Berthaud a exercé de nombreux métiers : serveuse, téléopératrice, commerciale. Elle reprend une première entreprise en redressement judiciaire à 24 ans, avant d'être engagée par une grande entreprise du Cac 40 comme directrice des ventes indirectes.

A la suite d'une restructuration, son poste est visé par son supérieur hiérarchique. Tous les coups sont permis pour la faire démissionner. Son message : il n’y a pas de fatalité, toute expérience, même douloureuse, peut donner l’occasion de se transformer et de retrouver sa dignité.

Elle deviendra manager de transition missionnée par des entrepreneurs en difficulté. Elle fera en sorte de relancer les affaires avec éthique en tentant de préserver les emplois dans le respect des collaborateurs.

L'auteure analyse les rapports de force au sein des entreprises et montre comment déceler les symptômes qui doivent alerter.

Meilleur ouvrage expert : Marie-Anne Dujarier pour « Le management désincarné », Ed. La Découverte.

Sociologue du travail et des organisations, maître de conférences à l'université Sorbonne Nouvelle et chercheuse au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique.

En toile de fond de son ouvrage, le travail de plus en plus encadré par des dispositifs standardisés qui ordonnent aux autres travailleurs ce qu’ils doivent faire, comment et pourquoi… sans les connaître.

Qui sont ces « planeurs », consultants ou cadres de grandes organisations mandatés pour améliorer les performances des entreprises et des services publics au moyen de plans abstraits élaborés loin de ceux qu’ils encadrent ?

Marie-Anne Dujarier analyse en détail le travail des faiseurs et diffuseurs de ces dispositifs, régulièrement accusés par les autres salariés de « planer » loin du travail réel.

Elle montre qu'ils doivent accomplir une mission qui peut sembler impossible et dépourvue de sens, et explique comment ils y parviennent malgré tout et avec zèle.