Le retour d'une commission aux agences de voyages n'est ni à l'ordre du jour et ni envisageable pour Henri Hourcade (Air France) et Marc Rochet (Air Caraïbes) - Photo DR
A l'occasion du Congrès Selectour qui se tient en Tunisie, Laurent Abitbol Président du directoire de Selectour a appelé de ses vœux le retour des commissions sur la vente de billet d’avion, abolie depuis 2005.
Lire : Selectour : Laurent Abitbol veut rétablir la commission aérienne !
« Ce sera mon leitmotiv pendant 3 ans. A l’époque lorsqu’on avait une commission, nous étions motivés pour vendre le billet le plus cher possible.
Redonnez-nous la commission et les moyens de travailler. Nous avons les moyens de décider avec quelles compagnies les clients doivent voyager.
Vous avez perdu votre valeur ajoutée avec les tarifs nets. Pour que les compagnies s’en sortent il faut augmenter les prix de 100 euros. » a t-il déclaré en ouverture du congrès.
Présents à Hammamet, voici la réponse d'Henri Hourcade SVP France d’Air France-KLM et de Marc Rochet, directeur général d'Air Caraïbes et French Bee.
Lire : Selectour : Laurent Abitbol veut rétablir la commission aérienne !
« Ce sera mon leitmotiv pendant 3 ans. A l’époque lorsqu’on avait une commission, nous étions motivés pour vendre le billet le plus cher possible.
Redonnez-nous la commission et les moyens de travailler. Nous avons les moyens de décider avec quelles compagnies les clients doivent voyager.
Vous avez perdu votre valeur ajoutée avec les tarifs nets. Pour que les compagnies s’en sortent il faut augmenter les prix de 100 euros. » a t-il déclaré en ouverture du congrès.
Présents à Hammamet, voici la réponse d'Henri Hourcade SVP France d’Air France-KLM et de Marc Rochet, directeur général d'Air Caraïbes et French Bee.
Henri Hourcade, Senior Vice President France d’Air France-KLM
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"Ce n'est pas à l'ordre du jour. J'ai vécu tout le processus de la fin de la commission fin des années 1990 et début des années 2000. La demande est venu des clients qui ont refusé le système de commissions.
Ce sont les clients firme d'abord puis les agences en ligne après. Cela a été un mouvement planétaire qui a commencé aux Etats-Unis, initié par les clients corporate qui ont refusé de voir l'argent qu'ils payaient à l'un de leur fournisseur reverser à un autre.
Rétablir la commission dans l'aérien est un contre-sens. Ce n'est pas les compagnies aériennes qui ont voulu abattre les commissions, ce sont nos clients qui ont refusé le système de commissionnement.
Les grands clients entreprises veulent payer le service de la TMC (Travel Management Company) à la TMC. Et ils veulent payer le service d'Air France à Air France.
Ensuite il y a eu les grandes OTA qui ont voulu jouer sur les volumes et qui ont aussi reversé une partie de ces commissions à leurs clients pour être plus concurrentielles.
Les réseaux qui sont ici présents ont une valeur ajoutée qu'ils savent se faire payer : la valeur de leur conseils. Ce que disait le Directeur général de Certarès Monde est d'un très grande puissance : "i[je crois à ce secteur car vous apportez de la valeur à ce secteur", par rapport à ce qu'on pourrait trouver sur Internet.
Les clients voient très bien la valeur d'une compagnie aérienne et ils voient aussi très bien la valeur d'un agent ou d'un conseiller voyage sur des trajets complexes, qui va leur faire un package.
Et la ce n'est plus tellement notre métier. "]i
Ce sont les clients firme d'abord puis les agences en ligne après. Cela a été un mouvement planétaire qui a commencé aux Etats-Unis, initié par les clients corporate qui ont refusé de voir l'argent qu'ils payaient à l'un de leur fournisseur reverser à un autre.
Rétablir la commission dans l'aérien est un contre-sens. Ce n'est pas les compagnies aériennes qui ont voulu abattre les commissions, ce sont nos clients qui ont refusé le système de commissionnement.
Les grands clients entreprises veulent payer le service de la TMC (Travel Management Company) à la TMC. Et ils veulent payer le service d'Air France à Air France.
Ensuite il y a eu les grandes OTA qui ont voulu jouer sur les volumes et qui ont aussi reversé une partie de ces commissions à leurs clients pour être plus concurrentielles.
Les réseaux qui sont ici présents ont une valeur ajoutée qu'ils savent se faire payer : la valeur de leur conseils. Ce que disait le Directeur général de Certarès Monde est d'un très grande puissance : "i[je crois à ce secteur car vous apportez de la valeur à ce secteur", par rapport à ce qu'on pourrait trouver sur Internet.
Les clients voient très bien la valeur d'une compagnie aérienne et ils voient aussi très bien la valeur d'un agent ou d'un conseiller voyage sur des trajets complexes, qui va leur faire un package.
Et la ce n'est plus tellement notre métier. "]i
Marc Rochet, Directeur général d'Air Caraïbes
"Je ne crois pas qu'après la crise qui a ébranlé le monde nous reviendrons au système d'avant. Le monde demain ne sera pas le monde que nous avons connu. Si nous restaurions ce genre de pratique de l'ancien monde nous ferons le lit des Google et Airbnb... car eux ils seront beaucoup plus puissants que nous tous réunis.
Attention préparons nous au monde de demain.
Le retour de la commission : on peut oublier. D'autant plus que si on voulait creuser les choses, je ne connais pas d'un réseau qui ne bénéficie pas d'incentives et qui ne touche pas de la part d'Amadeus ou de qui vous voulez des commissions ou de l'argent que nous, compagnies aériennes, nous payons.
Après vendre les billets d'avion plus chers, quand je négocie avec Aurélien (Aufort Directeur général du groupe Marietton ndlr) ou Christophe (Jacquet, directeur général d'Havas Voyages ndlr) ils ne me demandent jamais des billets plus chers mais les moins chers possibles.
Je suis assez dubitatif sur tout ça. Maintenant je retiens ce que Christophe Jacquet a dit et je cite : "Nous avons un problème de partage valeur".
Là je suis d'accord, il faut sans doute qu'on y réfléchisse. Mon objectif ce n'est pas de faire voyager que les riches, c'est de faire voyager de façon démocratique le plus de monde possible, cela signifie des prix pratiqués assez bas.
Je parle d'entreprises qui pratiquent le juste prix. Et autour du juste prix ce n'est pas le système de la commission le meilleur point. Quand on va dans un restaurant et qu'on paie une commission de service au serveur, on paie une qualité de restaurant et d'accueil, ce n'est pas le commerçant qui a vendu à Rungis la viande au restaurant qui a qui on paie la commission...
Il faut venir à ça. Il faut que le métier arrive à faire payer aux clients sa juste valeur."
Attention préparons nous au monde de demain.
Le retour de la commission : on peut oublier. D'autant plus que si on voulait creuser les choses, je ne connais pas d'un réseau qui ne bénéficie pas d'incentives et qui ne touche pas de la part d'Amadeus ou de qui vous voulez des commissions ou de l'argent que nous, compagnies aériennes, nous payons.
Après vendre les billets d'avion plus chers, quand je négocie avec Aurélien (Aufort Directeur général du groupe Marietton ndlr) ou Christophe (Jacquet, directeur général d'Havas Voyages ndlr) ils ne me demandent jamais des billets plus chers mais les moins chers possibles.
Je suis assez dubitatif sur tout ça. Maintenant je retiens ce que Christophe Jacquet a dit et je cite : "Nous avons un problème de partage valeur".
Là je suis d'accord, il faut sans doute qu'on y réfléchisse. Mon objectif ce n'est pas de faire voyager que les riches, c'est de faire voyager de façon démocratique le plus de monde possible, cela signifie des prix pratiqués assez bas.
Je parle d'entreprises qui pratiquent le juste prix. Et autour du juste prix ce n'est pas le système de la commission le meilleur point. Quand on va dans un restaurant et qu'on paie une commission de service au serveur, on paie une qualité de restaurant et d'accueil, ce n'est pas le commerçant qui a vendu à Rungis la viande au restaurant qui a qui on paie la commission...
Il faut venir à ça. Il faut que le métier arrive à faire payer aux clients sa juste valeur."