Le GIE ASHA a envoyé deux courriers à ses fournisseurs. Ces courriers sur la hausse carburant a eu un peu de mal à passer du côté des tour-opérateurs Depositphotos.com Auteur prescott10
Le GIE ASHA (Selectour Havas Voyages) aurait-il décidé de mettre un "petit coup de pression" à ses fournisseurs ?
C'est en tout cas comme ça que plusieurs tour-opérateurs l'ont vécu après avoir reçu un premier courrier du GIE ASHA que nous avons pu consulter et qui demande de ne plus émettre de factures de hausses carburant sur les dossiers réservés avant le 8 mars 2022.
Le GIE ASHA précise que ces factures de hausses ne seront tout bonnement pas réglées par les agences. Quelles sont les raisons avancées par Jean-Marie Seveno, président du GIE ASHA ?
"Nous ne pouvons pas avoir des dossiers qui tous les mois changent de tarifs, explique-t-il. Au niveau clients, c’est hyper anti commercial. Nous ne voulons pas de rétroactivité. Pour tout dossier réservé, il lui faut un tarif."
"Il y a des TO qui ont pris des dollars très bas et qui appliquent des hausses énormes… Revenons dans la norme car nous n'allons pas pouvoir gérer un nombre considérable de modifications en fonction des tour-opérateurs. Il faut mettre une règle", ajoute-t-il.
Mais cette lettre a du mal à passer côté voyagistes. Alors que le secteur du voyage sort d'une crise sans précédent liée à la pandémie de covid et qu'il fait face aux répercussions de la guerre en Ukraine, "nous n'avions pas besoin d'une nouvelle polémique", lance dépité un patron de TO que nous avons contacté.
"Dès qu'il y a des problématiques de surcharge, les tour-opérateurs sont au milieu, entre agences et compagnies aériennes. Actuellement entre les variations des taux de change et la hausse du pétrole, c'est compliqué. Et là il nous faut émettre de manière anticipée et sortir de la trésorerie pour bloquer les tarifs ?", s'interroge un autre dirigeant.
"Si nous devons émettre pour garantir les prix alors le GIE ASHA pourrait nous régler tout de suite", avance un autre fournisseur.
C'est en tout cas comme ça que plusieurs tour-opérateurs l'ont vécu après avoir reçu un premier courrier du GIE ASHA que nous avons pu consulter et qui demande de ne plus émettre de factures de hausses carburant sur les dossiers réservés avant le 8 mars 2022.
Le GIE ASHA précise que ces factures de hausses ne seront tout bonnement pas réglées par les agences. Quelles sont les raisons avancées par Jean-Marie Seveno, président du GIE ASHA ?
"Nous ne pouvons pas avoir des dossiers qui tous les mois changent de tarifs, explique-t-il. Au niveau clients, c’est hyper anti commercial. Nous ne voulons pas de rétroactivité. Pour tout dossier réservé, il lui faut un tarif."
"Il y a des TO qui ont pris des dollars très bas et qui appliquent des hausses énormes… Revenons dans la norme car nous n'allons pas pouvoir gérer un nombre considérable de modifications en fonction des tour-opérateurs. Il faut mettre une règle", ajoute-t-il.
Mais cette lettre a du mal à passer côté voyagistes. Alors que le secteur du voyage sort d'une crise sans précédent liée à la pandémie de covid et qu'il fait face aux répercussions de la guerre en Ukraine, "nous n'avions pas besoin d'une nouvelle polémique", lance dépité un patron de TO que nous avons contacté.
"Dès qu'il y a des problématiques de surcharge, les tour-opérateurs sont au milieu, entre agences et compagnies aériennes. Actuellement entre les variations des taux de change et la hausse du pétrole, c'est compliqué. Et là il nous faut émettre de manière anticipée et sortir de la trésorerie pour bloquer les tarifs ?", s'interroge un autre dirigeant.
"Si nous devons émettre pour garantir les prix alors le GIE ASHA pourrait nous régler tout de suite", avance un autre fournisseur.
L'agence va s'engager sur l'émission anticipée
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Jean-Marie Seveno explique que l'agence devra s'engager sur l'émission anticipée sur les dossiers long-courriers non Flex : "Si le tour-opérateur émet un billet aujourd’hui à un tarif, l’agence devra s'engager et approuver l'émission. Dans le cas contraire elle sera soumise à l’augmentation ou aux augmentations que le TO lui appliquera."
Face sans doute à la levée de bouclier des fournisseurs, une seconde lettre est venue en effet préciser les conditions : "Dans ce cas, l’agence s’engagera par écrit et assumera la totalité du montant des frais en cas d’annulation du fait du client."
Pour autant certains voyagistes restent dans l'expectative. "Ce que je ne comprends pas c'est cette date du 8 mars indiquée dans la première lettre. Une personne qui a réservé aujourd'hui ou il y a une semaine pourrait alors se voir appliquer ou non, la surcharge ? Je ne comprends pas cette histoire de date à partir d'aujourd'hui", se questionne un autre voyagiste.
Là aussi le deuxième courrier ajoute des précisions concernant les dossiers groupes et les dossiers long-courriers : l’application des hausses carburant sera effective pour les départs à plus de 30 jours.
"Il faudra voir par rapport au départ, nous pourrions considérer une non-rétroactivité. Entre un dossier qui part dans un mois ou dans 6 mois, nous pourrions faire un différentiel", nous indiquait Jean-Marie Seveno.
Mais peut-on véritablement imposer la non-rétroactivité de la hausse carburant ?
Me Yves Removille, Avocat à la Cour nous précise qu' "en cas de hausse carburant, les tour-opérateurs peuvent la répercuter si elle est prévue dans le contrat établi entre le tour-opérateur et le GIE Asha, ce qui est conforme avec le code du tourisme.
Il n'y a aucune raison que le GIE dise aux fournisseurs de supporter cette hausse. En principe les contrats prévus entre les TO et les agences stipulent ce type de hausse, tout comme ceux établis entre les agences et les clients finaux qui prévoient également que les tarifs puissent être revus à la hausse ou à la baisse."
Attention toutefois, si la hausse carburant dépasse le seuil de 8% du prix total du voyage à forfait, le client peut résoudre le contrat sans frais.
Face sans doute à la levée de bouclier des fournisseurs, une seconde lettre est venue en effet préciser les conditions : "Dans ce cas, l’agence s’engagera par écrit et assumera la totalité du montant des frais en cas d’annulation du fait du client."
Pour autant certains voyagistes restent dans l'expectative. "Ce que je ne comprends pas c'est cette date du 8 mars indiquée dans la première lettre. Une personne qui a réservé aujourd'hui ou il y a une semaine pourrait alors se voir appliquer ou non, la surcharge ? Je ne comprends pas cette histoire de date à partir d'aujourd'hui", se questionne un autre voyagiste.
Là aussi le deuxième courrier ajoute des précisions concernant les dossiers groupes et les dossiers long-courriers : l’application des hausses carburant sera effective pour les départs à plus de 30 jours.
"Il faudra voir par rapport au départ, nous pourrions considérer une non-rétroactivité. Entre un dossier qui part dans un mois ou dans 6 mois, nous pourrions faire un différentiel", nous indiquait Jean-Marie Seveno.
Mais peut-on véritablement imposer la non-rétroactivité de la hausse carburant ?
Me Yves Removille, Avocat à la Cour nous précise qu' "en cas de hausse carburant, les tour-opérateurs peuvent la répercuter si elle est prévue dans le contrat établi entre le tour-opérateur et le GIE Asha, ce qui est conforme avec le code du tourisme.
Il n'y a aucune raison que le GIE dise aux fournisseurs de supporter cette hausse. En principe les contrats prévus entre les TO et les agences stipulent ce type de hausse, tout comme ceux établis entre les agences et les clients finaux qui prévoient également que les tarifs puissent être revus à la hausse ou à la baisse."
Attention toutefois, si la hausse carburant dépasse le seuil de 8% du prix total du voyage à forfait, le client peut résoudre le contrat sans frais.
Baisse de l'Euro et hausse du pétrole : un vrai problème dans les semaines à venir
La hausse du prix du carburant et la baisse de l'Euro face au dollar vont être un vrai problème à gérer dans quelques semaines pour les opérateurs de voyages et de séjours. C'est même déjà le cas.
"La meilleure sécurité c'est d'émettre les billets même si cela entraîne une moindre flexibilité sur l'annulation." ajoute Yves Removille, Avocat à la Cour.
"C'est effectivement la seule façon de se garantir" confirme un voyagiste que nous avons contacté "mais dans ce cas cela demande un effort sur la trésorerie car il faut payer le billet."
Le GIE ASHA précise également que les billets réservés dans le cadre du Flex ne peut être assujettis à cette hausse puisqu'émis immédiatement.
Ce que nous confirme Yves Removille : "il est impossible d'appliquer une hausse sur un billet émis. Il est également impossible d'appliquer une hausse rétroactive si la compagnie ne fait pas elle même de hausse rétroactive".
Reste que comme le souligne plusieurs fournisseurs, les compagnies se couvrent sur les hausses carburants. Et certains ne seraient pas surpris de voir les compagnies faire de beaux bénéfices sur le dos de la surcharge...
"La meilleure sécurité c'est d'émettre les billets même si cela entraîne une moindre flexibilité sur l'annulation." ajoute Yves Removille, Avocat à la Cour.
"C'est effectivement la seule façon de se garantir" confirme un voyagiste que nous avons contacté "mais dans ce cas cela demande un effort sur la trésorerie car il faut payer le billet."
Le GIE ASHA précise également que les billets réservés dans le cadre du Flex ne peut être assujettis à cette hausse puisqu'émis immédiatement.
Ce que nous confirme Yves Removille : "il est impossible d'appliquer une hausse sur un billet émis. Il est également impossible d'appliquer une hausse rétroactive si la compagnie ne fait pas elle même de hausse rétroactive".
Reste que comme le souligne plusieurs fournisseurs, les compagnies se couvrent sur les hausses carburants. Et certains ne seraient pas surpris de voir les compagnies faire de beaux bénéfices sur le dos de la surcharge...