TGV Lyria veut résister face à l'aérien

« Notre offre va changer de façon radicale au 15 décembre 2019 », annonce Fabien Soulet, CEO de TGV Lyria, joint-venture ferroviaire franco-suisse, qui opère des TGV entre les deux pays sur trois lignes : Paris-Genève, Paris-Lausanne et Paris-Bâle-Zurich.

Cette déclaration s’appuie sur une étude commandée en interne et qui prévoit une croissance importante du marché, de l’ordre de 25%, dans les 6 à 8 années à venir.

« Nous voulons avoir une croissance forte et renforcer nos parts de marché, car nous avons la conviction que le train a un rôle à jouer pour répondre aux enjeux des sociétés d'aujourd’hui et aux enjeux climatiques. Nous allons avoir une contribution réelle dans le fait de décarboner le transport entre la France et la Suisse », explique le PDG de la compagnie ferroviaire.

Et pour répondre à cette ambition, TGV Lyria va augmenter de 30% le nombre de places à bord de ses trains. La flotte va être complètement renouvelée, remplacée par quinze rames de TGV duplex de 507 places.

A l’intérieur des trains, des services supplémentaires seront ajoutés, dont la connexion wifi gratuite. Une technologie difficile à mettre en place dans cette région montagneuse, qui a demandé à la compagnie un investissement de 8 millions d’euros.

La fréquence des TGV Lyria va croître, elle aussi, avec huit allers et retours par jour, 7j/7 sur la ligne Paris-Genève, six A/R vers Zurich et Lausanne.

Les horaires vont également être simplifiés sur les trois lignes avec un cadencement régulier. Par exemple, entre Paris et Genève, il y aura des départs toutes les deux heures, entre 6h18 et 20h18.

« Les départs à la même minute permettront de créer un réflexe auprès des usagers et d’ancrer le train dans un réflexe », selon le CEO de TGV Lyria.

Dans son plan d’attaque, TGV Lyria a choisi de garder la segmentation de ses trains en trois classes : Standard, Standard 1ère et Business 1ère.

Aujourd’hui, la clientèle affaires représente 45% des clients du marché français. Cette clientèle bénéficie de tarifs négociés sur la classe Business 1ère, avec des billets flexibles et remboursables sans frais.

De plus, la classe Business 1ère offre un service de restauration haut de gamme conçu par le chef Michel Roth, servi à la place et inclus dans le prix du billet, ainsi qu’un accès à la presse.

Lancée en 2017 sur les lignes reliant Genève, Bâle et Zurich, l’offre sera étendue à partir du 15 décembre 2019, à l’axe Paris-Lausanne.

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Autre nouveauté : l’offre sera élargie à la classe standard. « L’idée est de répondre à la demande d’entreprises de plus petite taille, avec une politique voyage plus restrictive », justifie Cécile Morel, responsable du marché France chez TGV Lyria.

Concrètement, une remise personnalisée sera mise en place selon la consommation du client, qui profitera également de billets flexibles et remboursables sans frais. Pour être éligible à l’offre, il faudra atteindre un seuil de 5 000 euros de consommation annuelle.

« Nous voulons capitaliser sur le fait que le TGV Lyria est un bureau mobile pour les usagers, avec un voyage fluide de centre-ville à centre-ville », poursuit Cécile Morel.

A travers cette stratégie, la compagnie ferroviaire espère grappiller des parts de marché à l’aérien. « Le marché est très concurrentiel, 100% de notre offre est en concurrence extrêmement forte avec les compagnies aériennes », souligne Fabien Soulet.

L’ouverture à la vente de la nouvelle offre de TGV Lyria est fixée au 3 octobre 2019.

- 5 millions de passagers par an

- une société détenue à 74% par la SNCF et 26% par Chemins de fer fédéraux suisses (CFF)

- à date, 45% des clients du marché français sont des clients « affaires »

- 18 000 places par jour entre la France et la Suisse à compter du 15 décembre 2019

- 29€ pour le prix d’appel en classe standard ; 49€ en classe standard 1ère et 191€ en business 1ère