Suite aux sanctions de l'Union européenne Alexey Mordashov quitte le conseil de surveillance de TUI, et les ennuis ne sont peut être pas terminés pour le leader mondial du tourisme - Depositphoto @id1974
En début de semaine, nous révélions que le principal actionnaire de TUI Groupe, un oligarque proche de Vladimir Poutine était ciblé nommément par la Commission européenne.
Auparavant sauveur du géant allemand du tourisme, Alexey Mordashov est devenu embarrassant.
Le message rassurant et empreint de bienveillance de Fritz Joussen, le PDG du groupe n'y a rien changé. Le leader mondial du tourisme s'est retrouvé avec un boulet très, voire trop lourd, à porter.
Face au battage médiatique et aux sanctions européennes à son encontre, Alexey Mordashov a décidé de démissionner du conseil de surveillance de l'entreprise.
"Il a officiellement déclaré la démission de son mandat à l'entreprise aujourd'hui ( le 2 mars 2022, ndlr). Ces sanctions à l'encontre de l'actionnaire n'ont aucun impact sur la société dans laquelle il détient des actions," affirme un communiqué de presse.
Et pourtant les conséquences commencent réellement à se faire sentir pour TUI Group, puisque l'action a dévissé de 13,57% depuis le 25 février 2022.
De plus, rien ne dit que les sanctions européennes en restent à ce stade...
Auparavant sauveur du géant allemand du tourisme, Alexey Mordashov est devenu embarrassant.
Le message rassurant et empreint de bienveillance de Fritz Joussen, le PDG du groupe n'y a rien changé. Le leader mondial du tourisme s'est retrouvé avec un boulet très, voire trop lourd, à porter.
Face au battage médiatique et aux sanctions européennes à son encontre, Alexey Mordashov a décidé de démissionner du conseil de surveillance de l'entreprise.
"Il a officiellement déclaré la démission de son mandat à l'entreprise aujourd'hui ( le 2 mars 2022, ndlr). Ces sanctions à l'encontre de l'actionnaire n'ont aucun impact sur la société dans laquelle il détient des actions," affirme un communiqué de presse.
Et pourtant les conséquences commencent réellement à se faire sentir pour TUI Group, puisque l'action a dévissé de 13,57% depuis le 25 février 2022.
De plus, rien ne dit que les sanctions européennes en restent à ce stade...
TUI : Qui est Alexey Mordashov ?
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Avant de regarder plus loin, revenons sur l'oligarque russe, de plus en plus encombrant pour TUI Group.
Alexey Mordashov, n'est pas un oligarque comme les autres. Nous parlons là de la 1ère fortune du pays (selon les estimations de Forbes) et détenteur de 34% des droits de vote du géant allemand.
Très influent, l'homme fort de Russie est connu pour avoir l'oreille de Vladimir Poutine (pour en savoir plus, consultez notre précédent article). En même temps, il se dit en retrait de la politique.
"Je n'ai absolument rien à voir avec l'émergence de la tension géopolitique actuelle.
Il est terrible que des Ukrainiens et des Russes meurent, que les gens souffrent de privations, que l'économie s'effondre.
Nous devons faire tout ce qui est nécessaire pour qu'une issue à ce conflit soit trouvée," aurait-il exprimé, selon nos confrères du Guardian.
D'après le journal officiel de la Commission européenne et le règlement instaurant les sanctions à l'encontre des oligarques russes, le milliardaire ne fait pas que tirer profit de relations avec les décideurs du pays.
Ce dernier possède une participation dans Bank Rossiya, la banque personnelle des hauts fonctionnaires de la Fédération de Russie, une institution jouant un rôle dans la consolidation de la Crimée et Sébastopol dans la Fédération de Russie.
Via son fonds d'investissement Severgroup, propriété d'Alexey Mordashov, le milliardaire est jugé par la Commission européenne "comme étant responsable de soutenir des actions et politiques qui compromettent l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine."
Ses liens avec le Kremlin ne sont donc plus à prouver.
Alexey Mordashov, n'est pas un oligarque comme les autres. Nous parlons là de la 1ère fortune du pays (selon les estimations de Forbes) et détenteur de 34% des droits de vote du géant allemand.
Très influent, l'homme fort de Russie est connu pour avoir l'oreille de Vladimir Poutine (pour en savoir plus, consultez notre précédent article). En même temps, il se dit en retrait de la politique.
"Je n'ai absolument rien à voir avec l'émergence de la tension géopolitique actuelle.
Il est terrible que des Ukrainiens et des Russes meurent, que les gens souffrent de privations, que l'économie s'effondre.
Nous devons faire tout ce qui est nécessaire pour qu'une issue à ce conflit soit trouvée," aurait-il exprimé, selon nos confrères du Guardian.
D'après le journal officiel de la Commission européenne et le règlement instaurant les sanctions à l'encontre des oligarques russes, le milliardaire ne fait pas que tirer profit de relations avec les décideurs du pays.
Ce dernier possède une participation dans Bank Rossiya, la banque personnelle des hauts fonctionnaires de la Fédération de Russie, une institution jouant un rôle dans la consolidation de la Crimée et Sébastopol dans la Fédération de Russie.
Via son fonds d'investissement Severgroup, propriété d'Alexey Mordashov, le milliardaire est jugé par la Commission européenne "comme étant responsable de soutenir des actions et politiques qui compromettent l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine."
Ses liens avec le Kremlin ne sont donc plus à prouver.
TUI : Alexey Mordashov ne peut plus céder ses actions
Dorénavant désigné par la Commission comme l'un des oligarques que les pays européens doivent sanctionner, les conséquences pour le milliardaire sont bien réelles.
Dans un premier temps, il ne pourra plus toucher de dividendes, comme nous l'expliquait Lior Delfassy.
"Je ne suis pas sûr que le sujet figure dans le champ d'application de la mesure sur le gel des avoirs. Etant actionnaire minoritaire, la société va pouvoir poursuivre son fonctionnement habituel, à une chose près.
Si la société est de droit européeni[ (c'est le cas pour TUI, ndlr), elle ne pourra pas faire remonter des dividendes pour rémunérer son actionnaire,]i" analysait le spécialiste de la conformité au sein du cabinet d'avocats anglais Norton Rose Fulbright.
L'objectif de l'Europe étant d'éviter aux personnalités ciblées de continuer à s'enrichir, au sein de l'Union.
En tout état de cause, depuis les premières aides versées par l'État allemand en avril 2020 et jusqu'au remboursement total de celles-ci, le leader mondial du tourisme ne pourra verser le moindre dividende.
TUI Group précise aussi que l'enjeu des sanctions est "d'empêcher M. Mordashov de céder les actions qu'il détient."
Ainsi, le géant allemand se retrouve avec son principal actionnaire qui n'est plus en mesure de pouvoir vendre, prendre de décision, ni toucher d'argent et encore moins participer à une éventuelle recapitalisation de la société.
Outre la mauvaise publicité qui pourrait pénaliser TUI sur l'ensemble des marchés européens, une petite partie des clients se tourneront peut-être vers d'autres marques. Une autre menace pour le Groupe, fragilisé après 2 années de crise sanitaire.
Dans un premier temps, il ne pourra plus toucher de dividendes, comme nous l'expliquait Lior Delfassy.
"Je ne suis pas sûr que le sujet figure dans le champ d'application de la mesure sur le gel des avoirs. Etant actionnaire minoritaire, la société va pouvoir poursuivre son fonctionnement habituel, à une chose près.
Si la société est de droit européeni[ (c'est le cas pour TUI, ndlr), elle ne pourra pas faire remonter des dividendes pour rémunérer son actionnaire,]i" analysait le spécialiste de la conformité au sein du cabinet d'avocats anglais Norton Rose Fulbright.
L'objectif de l'Europe étant d'éviter aux personnalités ciblées de continuer à s'enrichir, au sein de l'Union.
En tout état de cause, depuis les premières aides versées par l'État allemand en avril 2020 et jusqu'au remboursement total de celles-ci, le leader mondial du tourisme ne pourra verser le moindre dividende.
TUI Group précise aussi que l'enjeu des sanctions est "d'empêcher M. Mordashov de céder les actions qu'il détient."
Ainsi, le géant allemand se retrouve avec son principal actionnaire qui n'est plus en mesure de pouvoir vendre, prendre de décision, ni toucher d'argent et encore moins participer à une éventuelle recapitalisation de la société.
Outre la mauvaise publicité qui pourrait pénaliser TUI sur l'ensemble des marchés européens, une petite partie des clients se tourneront peut-être vers d'autres marques. Une autre menace pour le Groupe, fragilisé après 2 années de crise sanitaire.
L'Europe pourrait-elle saisir les avoirs des oligarques ?
Après avoir déclaré "la guerre économique" à la Russie, puis être revenu sur ses propos, Bruno Le Maire, le Ministre de l'Economie a brandi une nouvelle sanction.
"Nous allons faire en sorte qu'il ne s'agisse pas seulement d'un gel des avoirs, mais d'une saisie des avoirs. Nous sommes en train de travailler juridiquement avec la Chancellerie pour que le gel devienne une saisie," a-t-il expliqué sur BFM TV.
Le ministre de l'Economie se serait-il emporté dans un élan de patriotisme ?
Du côté de Bercy que nous avons contacté, il nous est confirmé que Bruno Le Maire n'a pas fait de déclaration trop hâtive et que le sujet est bien sur la table.
Une sanction qui sort donc du cadre du règlement européen. Pour Lior Delfassy, ancien responsable à la BNP sur les sanctions financières, la mesure parait complexe à mettre en place.
"En l'état actuel de la règlementation il faudra soit une loi, soit une décision de justice. Si le changement se fait avec une nouvelle loi, celle-ci s'exposera à la censure du Conseil constitutionnel."
Cette dernière instance refusera sans doute le projet législatif en raison de l'atteinte aux droits et libertés fondamentales. Pour l'heure, Bercy a choisi d'emprunter la voie judiciaire.
Alors que la France souhaite aller plus loin qu'en est-il de l'Europe ?
La Commission européenne nous parle d'un statu quo, aucun alignement sur les décisions hexagonales n'est prévu.
"Nous ne sommes pas en mesure de commenter les décisions prises par les autorités compétentes des États membres.
Les sanctions ne prévoient pas de confiscation - les avoirs sont gelés, ce qui signifie qu'ils ne peuvent être modifiés, transférés, déplacés ou traités de toute autre manière qui permettrait de les utiliser," nous explique l'instance.
En Allemagne même son de cloche, au ministère de l'Economie et de la Protection du climat que nous avons joint. L'urgence étant la mise en œuvre effective et efficace des sanctions contre la Russie.
"Les parties concernées se concentrent actuellement sur les détails de la mise en œuvre des mesures.
D'autres renforcements éventuels des sanctions sont également convenus et mis en œuvre par ce biais. De cette manière, une action uniforme et coordonnée contre l'agression de la Russie est garantie."
Au moment, où nous écrivons ces lignes, cette piste de réflexion ne serait que franco-française...
"Nous allons faire en sorte qu'il ne s'agisse pas seulement d'un gel des avoirs, mais d'une saisie des avoirs. Nous sommes en train de travailler juridiquement avec la Chancellerie pour que le gel devienne une saisie," a-t-il expliqué sur BFM TV.
Le ministre de l'Economie se serait-il emporté dans un élan de patriotisme ?
Du côté de Bercy que nous avons contacté, il nous est confirmé que Bruno Le Maire n'a pas fait de déclaration trop hâtive et que le sujet est bien sur la table.
Une sanction qui sort donc du cadre du règlement européen. Pour Lior Delfassy, ancien responsable à la BNP sur les sanctions financières, la mesure parait complexe à mettre en place.
"En l'état actuel de la règlementation il faudra soit une loi, soit une décision de justice. Si le changement se fait avec une nouvelle loi, celle-ci s'exposera à la censure du Conseil constitutionnel."
Cette dernière instance refusera sans doute le projet législatif en raison de l'atteinte aux droits et libertés fondamentales. Pour l'heure, Bercy a choisi d'emprunter la voie judiciaire.
Alors que la France souhaite aller plus loin qu'en est-il de l'Europe ?
La Commission européenne nous parle d'un statu quo, aucun alignement sur les décisions hexagonales n'est prévu.
"Nous ne sommes pas en mesure de commenter les décisions prises par les autorités compétentes des États membres.
Les sanctions ne prévoient pas de confiscation - les avoirs sont gelés, ce qui signifie qu'ils ne peuvent être modifiés, transférés, déplacés ou traités de toute autre manière qui permettrait de les utiliser," nous explique l'instance.
En Allemagne même son de cloche, au ministère de l'Economie et de la Protection du climat que nous avons joint. L'urgence étant la mise en œuvre effective et efficace des sanctions contre la Russie.
"Les parties concernées se concentrent actuellement sur les détails de la mise en œuvre des mesures.
D'autres renforcements éventuels des sanctions sont également convenus et mis en œuvre par ce biais. De cette manière, une action uniforme et coordonnée contre l'agression de la Russie est garantie."
Au moment, où nous écrivons ces lignes, cette piste de réflexion ne serait que franco-française...