Cette hausse pourrait dissuader les touristes étrangers, particulièrement ceux à budget limité, de choisir la France comme destination. - Depositphotos.com
L’augmentation des taxes sur le transport aérien, annoncée par le nouveau gouvernement, soulève plusieurs problématiques pour les professionnels du tourisme.
Présentée initialement comme une réponse aux enjeux environnementaux, cette hausse pourrait pourtant avoir des effets secondaires bien plus larges, touchant directement la compétitivité du secteur, le porte-monnaie des Français et un pan de l’économie tout entier.
Présentée initialement comme une réponse aux enjeux environnementaux, cette hausse pourrait pourtant avoir des effets secondaires bien plus larges, touchant directement la compétitivité du secteur, le porte-monnaie des Français et un pan de l’économie tout entier.
Compétitivité en baisse pour la destination France
Avec des taxes supplémentaires, les prix des billets d’avion augmenteront de 5 à 10 %, selon les premières estimations.
Cette hausse pourrait dissuader les touristes étrangers, particulièrement ceux à budget limité, de choisir la France comme destination.
En comparaison, la Suède a choisi de supprimer les taxes aériennes à compter de janvier prochain. Andreas Carlson, ministre des infrastructures et du logement, a récemment déclaré que cette décision « permettra d'investir dans l'aviation suédoise et de rendre la Suède plus compétitive... (et d’assurer) ... une bonne accessibilité dans l'ensemble de notre pays ».
Ce décalage fiscal risque de rendre la France moins compétitive sur l’ensemble des marchés émetteurs alors que l’industrie touristique en 2023 a généré 200 milliards d’euros de revenus soit 8 à 9% du PIB…
Cette hausse pourrait dissuader les touristes étrangers, particulièrement ceux à budget limité, de choisir la France comme destination.
En comparaison, la Suède a choisi de supprimer les taxes aériennes à compter de janvier prochain. Andreas Carlson, ministre des infrastructures et du logement, a récemment déclaré que cette décision « permettra d'investir dans l'aviation suédoise et de rendre la Suède plus compétitive... (et d’assurer) ... une bonne accessibilité dans l'ensemble de notre pays ».
Ce décalage fiscal risque de rendre la France moins compétitive sur l’ensemble des marchés émetteurs alors que l’industrie touristique en 2023 a généré 200 milliards d’euros de revenus soit 8 à 9% du PIB…
Hausse taxe Chirac : Injustice pour les voyageurs français
Les voyageurs français, quant à eux, seront frappés de plein fouet par cette augmentation, payant beaucoup plus cher que leurs voisins européens pour des destinations similaires.
Tandis qu’un touriste suédois ou allemand profitera de billets non ou moins taxés, le voyageur français devra supporter une facture plus salée, ce qui creuse une véritable inégalité au sein de l’Union européenne.
Cette disparité pose une question cruciale : pourquoi le voyage, en tant que bien de consommation, devrait-il être plus coûteux pour les Français que pour leurs voisins européens ? Le voyage est pourtant indispensable car il permet d'élargir ses horizons, de découvrir de nouvelles cultures, favorise l'ouverture d'esprit et l'enrichissement personnel.
Lire aussi : Hausse taxes aérien : « L’Etat est dans le rouge et il va nous y conduire ! »
Tandis qu’un touriste suédois ou allemand profitera de billets non ou moins taxés, le voyageur français devra supporter une facture plus salée, ce qui creuse une véritable inégalité au sein de l’Union européenne.
Cette disparité pose une question cruciale : pourquoi le voyage, en tant que bien de consommation, devrait-il être plus coûteux pour les Français que pour leurs voisins européens ? Le voyage est pourtant indispensable car il permet d'élargir ses horizons, de découvrir de nouvelles cultures, favorise l'ouverture d'esprit et l'enrichissement personnel.
Lire aussi : Hausse taxes aérien : « L’Etat est dans le rouge et il va nous y conduire ! »
Double peine pour le pavillon français
Cette taxe est calculée en fonction du nombre de kilomètres et de la classe de voyage entre l’aéroport de départ et celui d’arrivée de l’avion dans lequel vous embarquez en France.
Explication : un passager se rendant à New-York avec Lufthansa sera uniquement taxé sur le trajet Paris-Francfort de quelques euros à peine alors que le même passager empruntant un vol direct sur French Bee ou Air France se fera racketter de plusieurs dizaines d’Euros pour la totalité du trajet. Un vol européen pourrait augmenter de 4 € quand un long courrier d’environ 50€ en éco et 200€ en business.
Cette taxe va par conséquent affecter la compétitivité des compagnies françaises déjà fragiles, au profit des compagnies européennes et d’autres plus lointaines ou l’intérêt de l’attractivité touristique est supérieur à celui du profit immédiat. Quand nos gouvernants prennent des mauvaises décisions, ils ne le font pas à moitié.
Explication : un passager se rendant à New-York avec Lufthansa sera uniquement taxé sur le trajet Paris-Francfort de quelques euros à peine alors que le même passager empruntant un vol direct sur French Bee ou Air France se fera racketter de plusieurs dizaines d’Euros pour la totalité du trajet. Un vol européen pourrait augmenter de 4 € quand un long courrier d’environ 50€ en éco et 200€ en business.
Cette taxe va par conséquent affecter la compétitivité des compagnies françaises déjà fragiles, au profit des compagnies européennes et d’autres plus lointaines ou l’intérêt de l’attractivité touristique est supérieur à celui du profit immédiat. Quand nos gouvernants prennent des mauvaises décisions, ils ne le font pas à moitié.
Transition écologique ou simple prélèvement ?
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Si cette mesure se veut vertueuse sur le plan écologique, la destination des fonds reste floue. Actuellement, moins de 2 % des recettes fiscales provenant des taxes aériennes sont réinjectées dans des projets de décarbonation.
Sans une réallocation efficace des fonds, cette taxe pourrait n’être qu’un simple levier fiscal, sans impact réel sur la transition verte. Pour les compagnies aériennes, cela se traduira par une hausse des coûts opérationnels qui sera majoritairement répercutée sur les voyageurs, renforçant ainsi le cercle vicieux d’une mobilité aérienne de plus en plus inaccessible.
En deux ans, le prix des billets d’avion au départ de France a déjà augmenté de plus de 30%. Face à ces défis, il est crucial que tous les professionnels de notre écosystème en France s’interrogent sur l’impact à long terme de ces taxes, tant sur l’attractivité de la destination France que sur la mobilité internationale des Français.
Il s’agit non seulement de préserver la compétitivité du secteur, la liberté de voyager pour tous mais aussi de plaider pour une redistribution équitable des fonds au service de véritables solutions écologiques, plutôt qu’une simple fiscalité punitive. Il est peut-être l’orrr de se réveiller car le problème avec la folie des grandeurs, c’est que l’on ne sait pas où finit la grandeur et où commence la folie
Sans une réallocation efficace des fonds, cette taxe pourrait n’être qu’un simple levier fiscal, sans impact réel sur la transition verte. Pour les compagnies aériennes, cela se traduira par une hausse des coûts opérationnels qui sera majoritairement répercutée sur les voyageurs, renforçant ainsi le cercle vicieux d’une mobilité aérienne de plus en plus inaccessible.
En deux ans, le prix des billets d’avion au départ de France a déjà augmenté de plus de 30%. Face à ces défis, il est crucial que tous les professionnels de notre écosystème en France s’interrogent sur l’impact à long terme de ces taxes, tant sur l’attractivité de la destination France que sur la mobilité internationale des Français.
Il s’agit non seulement de préserver la compétitivité du secteur, la liberté de voyager pour tous mais aussi de plaider pour une redistribution équitable des fonds au service de véritables solutions écologiques, plutôt qu’une simple fiscalité punitive. Il est peut-être l’orrr de se réveiller car le problème avec la folie des grandeurs, c’est que l’on ne sait pas où finit la grandeur et où commence la folie
Entrepreneur passionné et spécialiste du transport aérien, avec plus de trois décennies d'expérience, Eric Didier a coordonné le lancement de l’alliance Oneworld avant de créer et développer Qatar Airways en France et sur plusieurs marchés européens, où il a occupé des postes de direction clés, assurant la croissance et le succès de la compagnie. Expert en gestion d'équipes et en stratégies commerciales, alliances et distribution, il a travaillé avec plusieurs grandes compagnies aériennes, contribuant à leur expansion à l'international