"Nous ne sommes pas face à un essoufflement de la demande, mais il y a de nouveaux défis" selon Sergio Colella, le président SITA Europe - Crédit photo : Depositphotos @perig76
"Le transport aérien sera différent, car les besoins de l'industrie sont structurellement différents. Nous sommes confrontés à de nouveaux défis", introduit, Sergio Colella, le président Europe de SITA.
Et ce n'est pas peu dire que les nouveaux défis seront importants dans une industrie durable à l'arrêt, avec un long-courrier qui ne redécolle absolument pas, quels que soient les continents.
Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder les chiffres publiés par l'aéroport de Dubaï, pourtant l'une des destinations ouvertes durant une partie de l'année 2020. La structure est passée de 86 millions de passagers accueillis à près de 26 millions en 2020.
Dans ces conditions et pour anticiper l'avenir, SITA a publié son traditionnel rapport Air Transport IT Insights, en se basant sur les données collectées auprès des responsables des compagnies aériennes et des aéroports.
Et cette année le rapport prend une épaisseur différente.
Il y a eu tout au long de l'année une pression forte sur les budgets, notamment au sujet de l'investissement, tout en gardant un œil sur deux sujets primordiaux que sont de l'expérience passager et la gestion des données liées aux tests et aux autorisations.
"Cela a créé pas mal de nouveaux besoins. Il y a une grande volatilité de la situation, avec des changements très brutaux demandant à l'industrie de s'adapter rapidement,", recontextualise David Lavorel.
Et ce n'est pas peu dire que les nouveaux défis seront importants dans une industrie durable à l'arrêt, avec un long-courrier qui ne redécolle absolument pas, quels que soient les continents.
Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder les chiffres publiés par l'aéroport de Dubaï, pourtant l'une des destinations ouvertes durant une partie de l'année 2020. La structure est passée de 86 millions de passagers accueillis à près de 26 millions en 2020.
Dans ces conditions et pour anticiper l'avenir, SITA a publié son traditionnel rapport Air Transport IT Insights, en se basant sur les données collectées auprès des responsables des compagnies aériennes et des aéroports.
Et cette année le rapport prend une épaisseur différente.
Il y a eu tout au long de l'année une pression forte sur les budgets, notamment au sujet de l'investissement, tout en gardant un œil sur deux sujets primordiaux que sont de l'expérience passager et la gestion des données liées aux tests et aux autorisations.
"Cela a créé pas mal de nouveaux besoins. Il y a une grande volatilité de la situation, avec des changements très brutaux demandant à l'industrie de s'adapter rapidement,", recontextualise David Lavorel.
"Pour nous ces investissements seront pérennes au-delà de la crise"
Malgré ce climat compliqué, quatre grandes tendances se dégagent dans l'étude, pour qualifier ce que sera l'aérien dans le monde d'après.
La première sera l'investissement majeur et continu autour de l'expérience passager, puis un besoin nouveau.
"Il y a un grand sujet autour du sans contact et de l'automatisation de l'enregistrement notamment autour du mobile. 89% des compagnies aériennes et aéroports ont des investissements autour de cette problématique.
La gestion des bagages reste aussi très importante."
Ce dernier point n'est pas nouveau, mais avec la pandémie et les contaminations, il est devenu une source de stress accru pour les passagers.
La gestion de contrôle des frontières automatiques reste aussi primordiale, puisque 71% des aéroports mènent des investissements dans ce sens.
"Nous croyons à l'émergence du biométrique et des technologies sans contact.
Ainsi, en Inde nous avons reconverti les kiosques en self service de l'aéroport de Mumbai pour que le passager prenne le contrôle via un smartphone, donc sans contact,"
En quelques semaines l'opération a été mise en place, de même en Australie, où le système de contrôle aux frontières a été adapté, en prenant en compte les contrôles sanitaires, en collaboration avec les autorités, pour permettre une reprise du voyage la plus simple possible.
Autre révolution majeure en cette année 2020 et 2021 : le télétravail.
Secteur ô combien technologique, nous pourrions penser que l'aérien était à la pointe sur cette thématique. La crise a révélé le contraire.
"Il faut adapter l'informatique des acteurs du secteur pour accommoder le travail depuis la maison, avec une virtualisation et une digitalisation des process," confie le responsable de SITA.
Et ce n'est pas peu dire que l'enjeu était de taille, car le télétravail n'était pas du tout dans les approches traditionnelles du secteur, et cela a été une véritable révolution.
Dans les investissements qui sont menés, de nombreux concernent l'efficacité opérationnelle de la gestion informatique, mais aussi autour de l'exploitation des données, pour optimiser la prise de décision.
La première sera l'investissement majeur et continu autour de l'expérience passager, puis un besoin nouveau.
"Il y a un grand sujet autour du sans contact et de l'automatisation de l'enregistrement notamment autour du mobile. 89% des compagnies aériennes et aéroports ont des investissements autour de cette problématique.
La gestion des bagages reste aussi très importante."
Ce dernier point n'est pas nouveau, mais avec la pandémie et les contaminations, il est devenu une source de stress accru pour les passagers.
La gestion de contrôle des frontières automatiques reste aussi primordiale, puisque 71% des aéroports mènent des investissements dans ce sens.
"Nous croyons à l'émergence du biométrique et des technologies sans contact.
Ainsi, en Inde nous avons reconverti les kiosques en self service de l'aéroport de Mumbai pour que le passager prenne le contrôle via un smartphone, donc sans contact,"
En quelques semaines l'opération a été mise en place, de même en Australie, où le système de contrôle aux frontières a été adapté, en prenant en compte les contrôles sanitaires, en collaboration avec les autorités, pour permettre une reprise du voyage la plus simple possible.
Autre révolution majeure en cette année 2020 et 2021 : le télétravail.
Secteur ô combien technologique, nous pourrions penser que l'aérien était à la pointe sur cette thématique. La crise a révélé le contraire.
"Il faut adapter l'informatique des acteurs du secteur pour accommoder le travail depuis la maison, avec une virtualisation et une digitalisation des process," confie le responsable de SITA.
Et ce n'est pas peu dire que l'enjeu était de taille, car le télétravail n'était pas du tout dans les approches traditionnelles du secteur, et cela a été une véritable révolution.
Dans les investissements qui sont menés, de nombreux concernent l'efficacité opérationnelle de la gestion informatique, mais aussi autour de l'exploitation des données, pour optimiser la prise de décision.
"Nous ne sommes pas face à un essoufflement de la demande, mais il y a de nouveaux défis"
"Nous sommes convaincus que la technologie est la clé pour la gestion de la pandémie.
Cette dernière a agi comme un catalyseur des tendances que nous voyions, mais pour nous ces investissements seront pérennes au-delà de la crise."
Sauf qu'ils s'inscrivent dans un contexte durablement dégradé. Très clairement l'Europe a été la région la plus touchée par la baisse du trafic domestique, comparativement à celui mondial.
"Elle a fait un bond en arrière de 25 ans, avec un trafic qui est similaire à celui de 1995, avec une baisse de 70%. L'impact est donc massif pour l'ensemble des acteurs," analyse Sergio Colella, le président Europe de SITA.
Autant 2020 a été catastrophique, autant 2021 ne s'annonce pas nécessairement meilleur.
"Il n'y a pas d'amélioration, les statistiques de SITA montrent que sur les premières semaines de 2021, l'Europe opère à une capacité inférieure à la moyenne inférieure au monde, avec 24% des capacités contre 31%."
Toutefois, une amélioration significative lors de la 2e partie de l'année est attendue, même si ça ressemble de plus en plus à la méthode Coué tant l'enjeu est crucial.
Malgré tout, il ne faut pas douter de l'appétence des passagers, toujours très présente. Dès que les barrières aux voyages sont levées, le trafic redécolle.
"Nous faisons face a de nouveaux défis. La sécurité va transformer de façon importante l'expérience passager," selon Sergio Colella, le président SITA Europe.
Dans ces conditions et comme l'a démontré David Lavorel, la Covid va opérer un changement fondamental dans les contrôles aux frontières.
Malheureusement pour ceux qui pensaient en avoir terminé avec le coton-tige dans le nez, ce ne sera pas le cas, du moins pendant encore quelque temps
"Les tests vont rester et ils deviendront une partie importante de l'autorisation de voyager, mais aussi pour permettre l'ouverture de corridor covid free entre les pays," croît savoir le président Europe de SITA.
Cette dernière a agi comme un catalyseur des tendances que nous voyions, mais pour nous ces investissements seront pérennes au-delà de la crise."
Sauf qu'ils s'inscrivent dans un contexte durablement dégradé. Très clairement l'Europe a été la région la plus touchée par la baisse du trafic domestique, comparativement à celui mondial.
"Elle a fait un bond en arrière de 25 ans, avec un trafic qui est similaire à celui de 1995, avec une baisse de 70%. L'impact est donc massif pour l'ensemble des acteurs," analyse Sergio Colella, le président Europe de SITA.
Autant 2020 a été catastrophique, autant 2021 ne s'annonce pas nécessairement meilleur.
"Il n'y a pas d'amélioration, les statistiques de SITA montrent que sur les premières semaines de 2021, l'Europe opère à une capacité inférieure à la moyenne inférieure au monde, avec 24% des capacités contre 31%."
Toutefois, une amélioration significative lors de la 2e partie de l'année est attendue, même si ça ressemble de plus en plus à la méthode Coué tant l'enjeu est crucial.
Malgré tout, il ne faut pas douter de l'appétence des passagers, toujours très présente. Dès que les barrières aux voyages sont levées, le trafic redécolle.
"Nous faisons face a de nouveaux défis. La sécurité va transformer de façon importante l'expérience passager," selon Sergio Colella, le président SITA Europe.
Dans ces conditions et comme l'a démontré David Lavorel, la Covid va opérer un changement fondamental dans les contrôles aux frontières.
Malheureusement pour ceux qui pensaient en avoir terminé avec le coton-tige dans le nez, ce ne sera pas le cas, du moins pendant encore quelque temps
"Les tests vont rester et ils deviendront une partie importante de l'autorisation de voyager, mais aussi pour permettre l'ouverture de corridor covid free entre les pays," croît savoir le président Europe de SITA.
"Notre visage va devenir notre carte d'embarquement et le smartphone la télécommande pour le voyage"
La pandémie n'est pas la seule à même de pousser à la dématérialisation, l'Europe joue son rôle.
Les nouvelles réglementations concernant les visas demandent aux pays membres de l'Union européenne de collecter les données biométriques et biographiques dès 2022, et de les mettre à disposition de l'ensemble des pays de l'espace Schengen.
Si le passeport sanitaire n'est pas pour maintenant, celui digital se construit petit à petit.
"Notre visage va devenir notre carte d'embarquement et le smartphone la télécommande pour le voyage. C'est prouvé, la covid-19 est le meilleur agent de digitalisation qui soit," poursuit-il.
Dans un avenir proche, il n'y aura plus de papier, ni nécessité de toucher un écran, pour faciliter l'expérience passager, mais aussi en raison de l'épidémie.
Dans le même temps, le smartphone suffira pour fluidifier toutes les démarches. C'est une transformation qui s'opère partout en Europe et dans le monde.
"Le niveau de satisfaction du passager est plus élevé quand la solution est en libre-service, contrairement à ce que nous pouvons penser, car cela donne la sensation aux voyageurs de pouvoir piloter leurs voyages."
Le troisième pilier de la transformation de l'aérien est l'accroissement accru du développement durable. Cela passera par une meilleure technologie, une optimisation des routes, des carburants plus propres, etc.
"Nous proposons à DHL une solution permettant d'optimiser en vol les routes en temps réel et cela permet d'économiser, jusqu'à 15% de kérosène."
Vous l'aurez bien compris, l'aérien va faire face à des défis importants, le tout dans une situation financière et économique dégradée.
Les nouvelles réglementations concernant les visas demandent aux pays membres de l'Union européenne de collecter les données biométriques et biographiques dès 2022, et de les mettre à disposition de l'ensemble des pays de l'espace Schengen.
Si le passeport sanitaire n'est pas pour maintenant, celui digital se construit petit à petit.
"Notre visage va devenir notre carte d'embarquement et le smartphone la télécommande pour le voyage. C'est prouvé, la covid-19 est le meilleur agent de digitalisation qui soit," poursuit-il.
Dans un avenir proche, il n'y aura plus de papier, ni nécessité de toucher un écran, pour faciliter l'expérience passager, mais aussi en raison de l'épidémie.
Dans le même temps, le smartphone suffira pour fluidifier toutes les démarches. C'est une transformation qui s'opère partout en Europe et dans le monde.
"Le niveau de satisfaction du passager est plus élevé quand la solution est en libre-service, contrairement à ce que nous pouvons penser, car cela donne la sensation aux voyageurs de pouvoir piloter leurs voyages."
Le troisième pilier de la transformation de l'aérien est l'accroissement accru du développement durable. Cela passera par une meilleure technologie, une optimisation des routes, des carburants plus propres, etc.
"Nous proposons à DHL une solution permettant d'optimiser en vol les routes en temps réel et cela permet d'économiser, jusqu'à 15% de kérosène."
Vous l'aurez bien compris, l'aérien va faire face à des défis importants, le tout dans une situation financière et économique dégradée.