Pour Agnès Decramer, le local c'est aussi aller à Ostende plutôt qu'à Marseille quand on vit à Lille - crédit Feelingo
Si on vous dit, « septembre 2020 », vos souvenirs risquent d'être plutôt négatifs. Pas ceux d’Agnès Decramer, cofondatrice et CEO de Feelingo. Car c’est à cette époque que la toute jeune entreprise a pris son envol.
Avec Philippe Richard, fondateur d’Easia Travel, ils travaillaient dessus depuis 2017, et avaient hâte de laisser leur projet sortir du bois. Quand on a de l’ambition, on n’a pas peur de la tempête. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les patrons de Feelingo n’en manquent pas.
Pour les deux associés, le constat est simple : le tourisme de demain sera durable ou ne sera pas. Et pour Agnès Decramer, demain, c’est déjà tardif : « ça n’est plus une projection, on le voit, là, tous les jours, le tourisme est déjà impacté ! Soit on se bouge, soit on prévoit notre fin ».
L'autre constat, c'est qu'il faut tout dépoussiérer. Passer du tout ou rien (soit une prise en charge totale et clé en main du voyageur, soit une offre pléthorique sur les plateformes B2C) à un système de vases communicants, où producteurs, réceptifs, distributeurs et voyageurs pourraient se parler.
C’est l’idée de Feelingo, dont la plateforme hôtelière n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car l’entreprise souhaite d’abord se tourner vers le secteur qu’elle connaît le mieux : les réceptifs et les agences.
Avec Philippe Richard, fondateur d’Easia Travel, ils travaillaient dessus depuis 2017, et avaient hâte de laisser leur projet sortir du bois. Quand on a de l’ambition, on n’a pas peur de la tempête. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les patrons de Feelingo n’en manquent pas.
Pour les deux associés, le constat est simple : le tourisme de demain sera durable ou ne sera pas. Et pour Agnès Decramer, demain, c’est déjà tardif : « ça n’est plus une projection, on le voit, là, tous les jours, le tourisme est déjà impacté ! Soit on se bouge, soit on prévoit notre fin ».
L'autre constat, c'est qu'il faut tout dépoussiérer. Passer du tout ou rien (soit une prise en charge totale et clé en main du voyageur, soit une offre pléthorique sur les plateformes B2C) à un système de vases communicants, où producteurs, réceptifs, distributeurs et voyageurs pourraient se parler.
C’est l’idée de Feelingo, dont la plateforme hôtelière n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car l’entreprise souhaite d’abord se tourner vers le secteur qu’elle connaît le mieux : les réceptifs et les agences.
Créer un écosystème de toute la filière
Le tourisme durable commence à se faire connaître et des acteurs sont de plus en plus présents. Une offre croissante qui répond à la fois à l’envie des pros et surtout à la demande des voyageurs d’aller vers plus d’écologique et de social.
Pourtant, il n’y a pas d’endroit qui centralise l’offre, trouver un prestataire ou un partenaire qui s’engage dans la même démarche de développement durable est un chemin de croix.
C’est donc tout l’enjeu : fédérer une communauté large et internationale d’acteurs de bonne volonté avec une vision pragmatique, qui serait : sans nier les réalités de terrain, nous devons tous agir.
D’abord marqués par un passé de réceptif, les cofondateurs savent que le secteur est très peu et très mal digitalisé. Les réservations en ligne sont standardisées et les partenaires engagés pas forcément faciles à trouver.
C’est la priorité : créer un écosystème, fédérer les réceptifs et gagner en efficacité.
Feelingo veut couvrir l’ensemble de ce qu’une destination a à proposer à un distributeur ou un producteur. Si ça n’est pas encore une réalité, c’est l’ambition affichée, et, la start-up s’y emploie.
Pourtant, il n’y a pas d’endroit qui centralise l’offre, trouver un prestataire ou un partenaire qui s’engage dans la même démarche de développement durable est un chemin de croix.
C’est donc tout l’enjeu : fédérer une communauté large et internationale d’acteurs de bonne volonté avec une vision pragmatique, qui serait : sans nier les réalités de terrain, nous devons tous agir.
D’abord marqués par un passé de réceptif, les cofondateurs savent que le secteur est très peu et très mal digitalisé. Les réservations en ligne sont standardisées et les partenaires engagés pas forcément faciles à trouver.
C’est la priorité : créer un écosystème, fédérer les réceptifs et gagner en efficacité.
Feelingo veut couvrir l’ensemble de ce qu’une destination a à proposer à un distributeur ou un producteur. Si ça n’est pas encore une réalité, c’est l’ambition affichée, et, la start-up s’y emploie.
Elle a créé la plateforme Koob.tech qui réunit d’ores et déjà une vingtaine de destination ; et autant en cours de négociation. Un catalogue qui commence à être suffisamment fourni pour être proposé à des premiers tour-opérateurs, dès septembre 2022.
L’objectif : une soixantaine de TO d'ici à un an.
« Nous voulons faciliter la vie des pros avec un outil opérationnel de réservation digitalisée. Le réceptif peut centraliser ses contrats et les infos sur ses prestataires au même endroit, les TO et agences pourront créer des voyages plus durables plus facilement. Cela va impacter la prestation derrière : on va avoir plus de temps pour faire du conseil, parler des spécificités de la destination et engager une démarche développement durable » explique Agnès Decramer.
Elle préfère parler de développement durable plutôt que d’écoresponsabilité. On oublie trop souvent que le développement durable, ça n’est pas que l’écologie, c’est aussi l'impact social, sociétal et économique. « Et l’économique, ça n’est pas un gros mot ! » assène-t-elle. Pour elle, la transition, c’est aussi un gain de productivité.
L’objectif : une soixantaine de TO d'ici à un an.
« Nous voulons faciliter la vie des pros avec un outil opérationnel de réservation digitalisée. Le réceptif peut centraliser ses contrats et les infos sur ses prestataires au même endroit, les TO et agences pourront créer des voyages plus durables plus facilement. Cela va impacter la prestation derrière : on va avoir plus de temps pour faire du conseil, parler des spécificités de la destination et engager une démarche développement durable » explique Agnès Decramer.
Elle préfère parler de développement durable plutôt que d’écoresponsabilité. On oublie trop souvent que le développement durable, ça n’est pas que l’écologie, c’est aussi l'impact social, sociétal et économique. « Et l’économique, ça n’est pas un gros mot ! » assène-t-elle. Pour elle, la transition, c’est aussi un gain de productivité.
Un accompagnement au changement
Pour se donner toutes les chances d’y arriver, pas le choix : il faut se former. Et c’est l’un des points que Feelingo développe.
Pour aider les pros, la start-up propose des programmes d’accompagnement adaptés aux réalités concrètes du terrain. Pour Agnès Decramer, « il ne s’agit pas de théoriser, mais d’être au plus près du réel. Comment on évite la bouteille d’eau dans une destination où l’eau n’est pas potable ? Il existe des prestataires innovants, des solutions agiles, il faut juste les rendre visibles ».
Feelingo propose un sourcing et une évaluation des partenaires pour faciliter l’engagement et changer la façon de travailler de chacun, en étant au plus proche de la réalité de terrain « parce qu’il y a autant de problématiques que de destinations ! Entre la politique locale, les infrastructures, la géographie… On ne peut pas donner de solution clé en main, c’est absurde et ça freine les gens de bonne volonté » ajoute-t-elle.
L’idée n’est pas d’embarquer uniquement des acteurs engagés, mais aussi ceux qui méritent d’être valorisés et accompagnés. Elle-même labellisée B-Corp et partenaire de Travel Life, Feelingo ne s’interdit pas de référencer des acteurs en cours de transition, pour justement les aider à passer le cap et les aider à aller plus loin.
C’est notamment le cas de sa partie « hébergement », la seule accessible en B2C.
Pour aider les pros, la start-up propose des programmes d’accompagnement adaptés aux réalités concrètes du terrain. Pour Agnès Decramer, « il ne s’agit pas de théoriser, mais d’être au plus près du réel. Comment on évite la bouteille d’eau dans une destination où l’eau n’est pas potable ? Il existe des prestataires innovants, des solutions agiles, il faut juste les rendre visibles ».
Feelingo propose un sourcing et une évaluation des partenaires pour faciliter l’engagement et changer la façon de travailler de chacun, en étant au plus proche de la réalité de terrain « parce qu’il y a autant de problématiques que de destinations ! Entre la politique locale, les infrastructures, la géographie… On ne peut pas donner de solution clé en main, c’est absurde et ça freine les gens de bonne volonté » ajoute-t-elle.
L’idée n’est pas d’embarquer uniquement des acteurs engagés, mais aussi ceux qui méritent d’être valorisés et accompagnés. Elle-même labellisée B-Corp et partenaire de Travel Life, Feelingo ne s’interdit pas de référencer des acteurs en cours de transition, pour justement les aider à passer le cap et les aider à aller plus loin.
C’est notamment le cas de sa partie « hébergement », la seule accessible en B2C.
L’hébergement : la première brique
L’hébergement, c’était logique. C’est la partie la plus simple à valoriser auprès du grand public, c’est la porte ouverte entre le voyageur et l’agence ou le tour-opérateur.
C’est donc par la plateforme d’hébergeurs engagés dans une démarche de développement durable que Feelingo se fait connaître. Elle compte aujourd’hui 1600 hébergeurs référencés dans six destinations.
Si une grande partie est déjà labellisée ou certifiée, ils ne le sont pas tous. Pour intégrer Feelingo, l’hôtelier doit se donner les moyens d’aller plus loin : « On a construit une charte, avec des engagements accessibles, mais réels. On fait le bilan au bout d’un an et on voit où on peut aller pour pousser le curseur un peu plus loin » indique Agnès Decramer.
C’est donc par la plateforme d’hébergeurs engagés dans une démarche de développement durable que Feelingo se fait connaître. Elle compte aujourd’hui 1600 hébergeurs référencés dans six destinations.
Si une grande partie est déjà labellisée ou certifiée, ils ne le sont pas tous. Pour intégrer Feelingo, l’hôtelier doit se donner les moyens d’aller plus loin : « On a construit une charte, avec des engagements accessibles, mais réels. On fait le bilan au bout d’un an et on voit où on peut aller pour pousser le curseur un peu plus loin » indique Agnès Decramer.
La plateforme s’appuie sur la solution Zei, une start-up marseillaise qui propose aux entreprises de mesurer leur impact écologique, social et sociétal..
Chaque hébergeur enregistré sur Feelingo doit atteindre un score zei, correspondant à ce que prévoit la charte. Pas sur du déclaratif : preuves à l’appui, il devra donner des chiffres qui seront ensuite vérifiés par la start-up. « On va évaluer le point de départ et imaginer un plan d’action, étape par étape » ajoute la cofondatrice.
Accompagner les acteurs qui n’en sont qu’aux prémisses de leur engagement, c’est aussi casser les a priori et prouver que le développement durable, c’est un investissement, pas un coût.
Selon elle, « ils sont plus nombreux qu’on ne le croit ! Mais ils ne communiquent pas, parce qu’ils ont peur d'être accusés de greenwashing s’ils ne sont pas parfaits ». Elle veut décloisonner.
Montrer que le durable n’est pas réservé à une élite de petits acteurs à taille humaine engagés depuis leur création, mais que chacun doit s’y essayer, sans avoir peur d’être vilipendé.
Partant des hébergeurs - feelingo accueille toutes les typologies, y compris des établissements de centaines de chambres, elle élargit son propos au tourisme en général.
Chaque hébergeur enregistré sur Feelingo doit atteindre un score zei, correspondant à ce que prévoit la charte. Pas sur du déclaratif : preuves à l’appui, il devra donner des chiffres qui seront ensuite vérifiés par la start-up. « On va évaluer le point de départ et imaginer un plan d’action, étape par étape » ajoute la cofondatrice.
Accompagner les acteurs qui n’en sont qu’aux prémisses de leur engagement, c’est aussi casser les a priori et prouver que le développement durable, c’est un investissement, pas un coût.
Selon elle, « ils sont plus nombreux qu’on ne le croit ! Mais ils ne communiquent pas, parce qu’ils ont peur d'être accusés de greenwashing s’ils ne sont pas parfaits ». Elle veut décloisonner.
Montrer que le durable n’est pas réservé à une élite de petits acteurs à taille humaine engagés depuis leur création, mais que chacun doit s’y essayer, sans avoir peur d’être vilipendé.
Partant des hébergeurs - feelingo accueille toutes les typologies, y compris des établissements de centaines de chambres, elle élargit son propos au tourisme en général.
Le tourisme durable, l’affaire de tous
On n’est pas obligé de tout chambouler, mais on peut s’adapter et être conscient du reste à faire. Le vrai sujet, c'est l’adaptation à la situation de chacun.
« Le made in France, ok, mais si j’habite à Lille, mon impact sera moins lourd en allant à Bruxelles qu’à Bordeaux, juge Agnès Decramer.
De la même manière, il est absurde de mettre sur un pied d’égalité celui qui prend l’avion une fois tous les 5 ans ou celui qui le prend une fois par mois ».
Chez Feelingo, le leitmotiv pourrait être : engager chacun en comprenant sa réalité, et ne pas stigmatiser.
« On dit que le tourisme, c’est mal, s’agace-t-elle. Mais le tourisme, c’est le meilleur vecteur d’ouverture et d’échange, de compréhension de l’autre ! Il y a une mauvaise façon de voyager, contre laquelle on se bat, mais il ne faut pas oublier que notre métier, c'est ça, c’est l’humain ! ».
C’est ce qui a amené Feelingo à s'intéresser aux Césars du voyage Responsable.
Au-delà de la visibilité qui lui permettrait de faire grandir l’écosystème, l’entreprise se retrouve surtout dans la démarche.
« C’est très constructif, que les pros voient la nécessité d’être ensemble, et que les voyageurs, parfois sceptiques, voire dédaigneux, puissent voir que non : ça n’est pas du flan, les pros se bougent. Ils ne font pas que surfer sur une tendance ». Toujours et encore, cette volonté de pédagogie.
« Le made in France, ok, mais si j’habite à Lille, mon impact sera moins lourd en allant à Bruxelles qu’à Bordeaux, juge Agnès Decramer.
De la même manière, il est absurde de mettre sur un pied d’égalité celui qui prend l’avion une fois tous les 5 ans ou celui qui le prend une fois par mois ».
Chez Feelingo, le leitmotiv pourrait être : engager chacun en comprenant sa réalité, et ne pas stigmatiser.
« On dit que le tourisme, c’est mal, s’agace-t-elle. Mais le tourisme, c’est le meilleur vecteur d’ouverture et d’échange, de compréhension de l’autre ! Il y a une mauvaise façon de voyager, contre laquelle on se bat, mais il ne faut pas oublier que notre métier, c'est ça, c’est l’humain ! ».
C’est ce qui a amené Feelingo à s'intéresser aux Césars du voyage Responsable.
Au-delà de la visibilité qui lui permettrait de faire grandir l’écosystème, l’entreprise se retrouve surtout dans la démarche.
« C’est très constructif, que les pros voient la nécessité d’être ensemble, et que les voyageurs, parfois sceptiques, voire dédaigneux, puissent voir que non : ça n’est pas du flan, les pros se bougent. Ils ne font pas que surfer sur une tendance ». Toujours et encore, cette volonté de pédagogie.
Les Césars du Voyage Responsable
Rappelons que TourMaG et le Petit Futé organisent "Les Césars du Voyage Responsable".
Forts d’une audience mensuelle de plusieurs millions d’internautes, les deux titres assureront la promotion BtoBtoC des projets candidats.
Cet événement débutera en septembre 2022 avec la phase des votes qui durera jusqu'en février 2023.
La cérémonie des Césars du Voyage Responsable quant à elle aura lieu en mars 2023.
Si vous souhaitez candidater, prenez rendez-vous ci-dessous avec Fabien da Luz, DG associé.
A lire aussi : Césars du Voyage Responsable : “Il y a une urgence à agir dans notre métier…”
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