Tourisme en France : l'activité est très bien repartie mais les opérateurs doivent faire face à l'inflation et à la pénurie de main d'œuvre - Depositphotos.com Auteur alphaspirit
Si la saison estivale promet d'être sportive pour les agences de voyages et les tour-opérateurs qui envoient leur clients à l'étranger, elle n'en sera pas moins complexe pour les spécialistes du réceptif France.
"Tout est plus compliqué" résume Emmanuel Nesta, directeur général de Mondoramas.
"C'est compliqué oui" abonde Pierre-Jean Romatet, Président de GREAT France "mais c'est parce que le business repart à des niveaux que nous n'avions pas anticipé. Nous tablions sur une année 2022 à 50% voire 75% de 2019 et nous sommes entre 80% et 100% de 2019 avec le retour des marchés nord et sud américains mais sans les Asiatiques à quelques exceptions près."
En effet après deux ans de pandémie liée au covid-19, l'envie de voyage est très forte ! Résultat : le secteur du tourisme en France s'attend à faire une saison exceptionnelle.
Jean-Baptiste Lemoyne, ex-Secrétaire d'Etat en charge du tourisme l'annonçait en avril dernier : "Il va falloir se préparer à faire face à cette envie de vacances en France. "
"Globalement pour la saison printemps-été, les réservations atteignent de très hauts niveaux. Nous sommes sur une croissance à deux chiffres pour tous les types d'hébergements, c'est du jamais vu" indiquait dans nos colonnes début mai Didier Arino directeur général associé de Protourisme.
"Tout est plus compliqué" résume Emmanuel Nesta, directeur général de Mondoramas.
"C'est compliqué oui" abonde Pierre-Jean Romatet, Président de GREAT France "mais c'est parce que le business repart à des niveaux que nous n'avions pas anticipé. Nous tablions sur une année 2022 à 50% voire 75% de 2019 et nous sommes entre 80% et 100% de 2019 avec le retour des marchés nord et sud américains mais sans les Asiatiques à quelques exceptions près."
En effet après deux ans de pandémie liée au covid-19, l'envie de voyage est très forte ! Résultat : le secteur du tourisme en France s'attend à faire une saison exceptionnelle.
Jean-Baptiste Lemoyne, ex-Secrétaire d'Etat en charge du tourisme l'annonçait en avril dernier : "Il va falloir se préparer à faire face à cette envie de vacances en France. "
"Globalement pour la saison printemps-été, les réservations atteignent de très hauts niveaux. Nous sommes sur une croissance à deux chiffres pour tous les types d'hébergements, c'est du jamais vu" indiquait dans nos colonnes début mai Didier Arino directeur général associé de Protourisme.
Inflation, pénurie de personnel : "c'est un jonglage permanent"
"Nous avons du business, beaucoup de business et énormément de business avec la clientèle française et le retour des Européens, et des marchés plus lointains Israël et Amérique" ajoute à son tour Patricia Linot présidente de France DMC Alliance et fondatrice et dirigeante de Travel Collection.
De quoi réjouir les professionnels du tourisme contraints à des pauses forcées depuis mars 2020. Sauf qu'entre l'inflation et la pénurie de personnels les opérateurs doivent encore et toujours s'adapter.
"C'est une exercice de jonglage permanent" glisse Patricia Linot.
"Les prix explosent dans tous les secteurs : les tarifs dans les restaurants ont grimpé de 15 à 20%, dans les transports, l'autocar avec la hausse de carburant a aussi des prix en hausse, idem pour le train et l'avion. Même les sites de visites augmentent leur tarif ou nous imposent des conditions draconiennes" explique Emmanuel Nesta.
Pour ceux qui doivent encore écouler les avoirs dans le cadre de l'ordonnance du 25 mars 2020, c'est un véritable casse tête.
"Il faut faire partir les clients en 2022 sur des devis établis en 2020 avec des tarifs qui n'ont plus rien à voir... Ce sont des négociations avec les clients et les prestataires, et nous sommes obligés de rogner sur nos marges" ajoute Emmanuel Nesta qui en est même arrivé à annuler deux groupes car les tarifs étaient trop élevés.
De quoi réjouir les professionnels du tourisme contraints à des pauses forcées depuis mars 2020. Sauf qu'entre l'inflation et la pénurie de personnels les opérateurs doivent encore et toujours s'adapter.
"C'est une exercice de jonglage permanent" glisse Patricia Linot.
"Les prix explosent dans tous les secteurs : les tarifs dans les restaurants ont grimpé de 15 à 20%, dans les transports, l'autocar avec la hausse de carburant a aussi des prix en hausse, idem pour le train et l'avion. Même les sites de visites augmentent leur tarif ou nous imposent des conditions draconiennes" explique Emmanuel Nesta.
Pour ceux qui doivent encore écouler les avoirs dans le cadre de l'ordonnance du 25 mars 2020, c'est un véritable casse tête.
"Il faut faire partir les clients en 2022 sur des devis établis en 2020 avec des tarifs qui n'ont plus rien à voir... Ce sont des négociations avec les clients et les prestataires, et nous sommes obligés de rogner sur nos marges" ajoute Emmanuel Nesta qui en est même arrivé à annuler deux groupes car les tarifs étaient trop élevés.
Tourisme en France : des prix qui augmentent
Les hôteliers et restaurateurs ont été contraints d'augmenter les salaires pour attirer les candidats. Idem du côté des autocaristes qui subissent en plus une flambée des prix du carburant.
Alors que les tarifs sont généralement établis en début de saison certains opérateurs ont fait le choix de répercuter cette hausse au printemps. C'est le cas de Pierre-Jean Romatet fondateur du réceptif "A La Française" : "Au 1er mai 2022 nous avons revu nos grilles à la hausse pour toutes les commandes à venir" explique t-il.
Pour ceux qui ont maintenu les tarifs, pas d'autres choix que de réduire les marges...
A côté de ce phénomène inflationniste, vient se greffer une autre problématique : celle de la baisse de la qualité de service. "Les clients paient plus cher pour une qualités de service en baisse. Il n'est pas rare de trouver des stagiaires ou des débutants dans les hôtels" précise le directeur général de Mondoramas qui en a fait lui même l'expérience dans un grand hôtel parisien où les effectifs étaient composés de 50% de stagiaires.
Les agences réceptives constatent également une pénurie de collaborateurs sur les fonctions de l'hospitality, et sur les guides accompagnateurs. "Dans nos métiers, nous connaissons les mêmes problématiques : il y a un équilibre à trouver avec la nécessité de recruter, la pauvreté des profils et la qualité de service. Il y a un taux de réclamation plus haut de la part des clients par rapport aux années pré-covid, car le staff n'est pas au niveau" reconnait Pierre-Jean Romatet.
Alors que les tarifs sont généralement établis en début de saison certains opérateurs ont fait le choix de répercuter cette hausse au printemps. C'est le cas de Pierre-Jean Romatet fondateur du réceptif "A La Française" : "Au 1er mai 2022 nous avons revu nos grilles à la hausse pour toutes les commandes à venir" explique t-il.
Pour ceux qui ont maintenu les tarifs, pas d'autres choix que de réduire les marges...
A côté de ce phénomène inflationniste, vient se greffer une autre problématique : celle de la baisse de la qualité de service. "Les clients paient plus cher pour une qualités de service en baisse. Il n'est pas rare de trouver des stagiaires ou des débutants dans les hôtels" précise le directeur général de Mondoramas qui en a fait lui même l'expérience dans un grand hôtel parisien où les effectifs étaient composés de 50% de stagiaires.
Les agences réceptives constatent également une pénurie de collaborateurs sur les fonctions de l'hospitality, et sur les guides accompagnateurs. "Dans nos métiers, nous connaissons les mêmes problématiques : il y a un équilibre à trouver avec la nécessité de recruter, la pauvreté des profils et la qualité de service. Il y a un taux de réclamation plus haut de la part des clients par rapport aux années pré-covid, car le staff n'est pas au niveau" reconnait Pierre-Jean Romatet.
Tourisme en France : manque de guides accompagnateurs
"Pour combler le manque de guides certains d'entre nous, chefs d'entreprise ou responsables production n'ont d'autres choix que de les remplacer" ajoute Patricia Linot, de DMC Alliance France "c'est reparti vite, très vite, mais il manque des ressources en production et sur la logistique du séjour".
Il faut aussi s'adapter au service réduit de certains établissements : "certains restaurants ferment plusieurs jours il faut donc modifier les circuits pour trouver un restaurant ouvert" poursuit Patricia Linot qui ajoute : "l'avantage c'est que nos réceptifs connaissent parfaitement leur territoire et qu'ils savent qui ouvre, qui ouvre partiellement, qui n'ouvrira plus ou encore quels sont ceux qui ont fait des rénovations... La valeur ajoutée des agences locales c'est qu'elles sont sur le terrain".
Mais ce qui inquiète également les autocaristes, c'est l'arrière-saison. L'automne pourrait être tout aussi compliqué.
"Depuis un mois ou deux, nous commençons à avoir des demandes sur l'automne pour lesquelles les hôteliers sont incapables de nous donner un tarif" explique Sébastien Giron, gérant de Tourisme Giron "Certains ne savent pas s'ils seront ouverts et c'est une problématique que l'on retrouve dans toutes les régions".
Il faut aussi s'adapter au service réduit de certains établissements : "certains restaurants ferment plusieurs jours il faut donc modifier les circuits pour trouver un restaurant ouvert" poursuit Patricia Linot qui ajoute : "l'avantage c'est que nos réceptifs connaissent parfaitement leur territoire et qu'ils savent qui ouvre, qui ouvre partiellement, qui n'ouvrira plus ou encore quels sont ceux qui ont fait des rénovations... La valeur ajoutée des agences locales c'est qu'elles sont sur le terrain".
Mais ce qui inquiète également les autocaristes, c'est l'arrière-saison. L'automne pourrait être tout aussi compliqué.
"Depuis un mois ou deux, nous commençons à avoir des demandes sur l'automne pour lesquelles les hôteliers sont incapables de nous donner un tarif" explique Sébastien Giron, gérant de Tourisme Giron "Certains ne savent pas s'ils seront ouverts et c'est une problématique que l'on retrouve dans toutes les régions".
Tourisme : manque de visibilité sur l'automne
Un préoccupation que partage également Pascal Girardot directeur général de Selectour Voyages Girardot : "En production, nous travaillons beaucoup sur le début de saison ou l'arrière-saison, qui est un complément d'activité pour nos partenaires hôteliers, mais pour l'instant, certains ne sont pas en mesure de s'engager pour l'automne.
Cela dépendra de la saison estivale : s'ils ont suffisamment travaillé cet été et que les réservations arrivent jusque suffisamment tard dans la saison, ils ouvriront un peu plus tard.
Mais tout dépendra de la demande et de leur capacité à accueillir les clients, à cause du manque de personnel". Et de citer en exemple, le Carnaval de Nice, pour lequel des clients commencent à vouloir se positionner, alors que l'hôtel n'a pas encore communiqué ses tarifs...
La saison 2022 s'annonce dont inédite. "Nous allons renouer avec l'activité de 2019 mais avec de nouvelles problématiques. Nous avons l'impression de repartir de zéro. Nous ne travaillons plus comme avant et nous pouvons pas nous appuyer sur les références que nous avions" résume Patricia Linot en guide de conclusion bien décidée à relever le défi !
Cela dépendra de la saison estivale : s'ils ont suffisamment travaillé cet été et que les réservations arrivent jusque suffisamment tard dans la saison, ils ouvriront un peu plus tard.
Mais tout dépendra de la demande et de leur capacité à accueillir les clients, à cause du manque de personnel". Et de citer en exemple, le Carnaval de Nice, pour lequel des clients commencent à vouloir se positionner, alors que l'hôtel n'a pas encore communiqué ses tarifs...
La saison 2022 s'annonce dont inédite. "Nous allons renouer avec l'activité de 2019 mais avec de nouvelles problématiques. Nous avons l'impression de repartir de zéro. Nous ne travaillons plus comme avant et nous pouvons pas nous appuyer sur les références que nous avions" résume Patricia Linot en guide de conclusion bien décidée à relever le défi !
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