Doit-on relancer instantanément la machine touristique quand des populations, frappées par une catastrophe manquent de tout ou doit-on trancher dans le vif en invoquant l’utilité des recettes touristiques ? - Depositphotos.com AuteureamesBot
A commencer par le séisme pour le moins inattendu qu’une partie du peuple marocain, la plus déshéritée, a subi. Loin des fastes des palaces marrakechi et des jet-skis tourbillonnants au large des plages d’Essaouira, c’est le socle de la civilisation berbère du haut-Atlas qui a été touchée et qui aurait eu besoin de secours immédiat.
Mais, les secours ont tardé et, pendant ce temps, on s’est beaucoup posé la question de savoir si les touristes eux devaient tarder à revenir ou au contraire attendre. Notre confrère a largement traité le sujet dans sa complexité, il est donc inutile d’y revenir en détails.
Mais, le Maroc n’est pas le seul concerné. Il y a eu Hawaï, il y a eu la Grèce, la Croatie et leurs incendies. Il y a eu des typhons, des inondations terribles comme en Lybie et l’on sait que la liste n’est non seulement pas finie mais qu’elle s’allongera tous les ans et qu’il faudra bien aborder avec sérieux et souci d’efficacité la question éthique majeure : oui ou non, doit-on relancer instantanément la machine touristique quand des populations, frappées par une catastrophe manquent de tout : d’eau, de nourriture, de médicaments… ?
Ou doit-on trancher dans le vif en invoquant l’utilité des recettes touristiques et la frustration des touristes en route pour une destination sinistrée ?
Mais, les secours ont tardé et, pendant ce temps, on s’est beaucoup posé la question de savoir si les touristes eux devaient tarder à revenir ou au contraire attendre. Notre confrère a largement traité le sujet dans sa complexité, il est donc inutile d’y revenir en détails.
Mais, le Maroc n’est pas le seul concerné. Il y a eu Hawaï, il y a eu la Grèce, la Croatie et leurs incendies. Il y a eu des typhons, des inondations terribles comme en Lybie et l’on sait que la liste n’est non seulement pas finie mais qu’elle s’allongera tous les ans et qu’il faudra bien aborder avec sérieux et souci d’efficacité la question éthique majeure : oui ou non, doit-on relancer instantanément la machine touristique quand des populations, frappées par une catastrophe manquent de tout : d’eau, de nourriture, de médicaments… ?
Ou doit-on trancher dans le vif en invoquant l’utilité des recettes touristiques et la frustration des touristes en route pour une destination sinistrée ?
Tourisme : économie triomphante plutôt qu'écologie triomphante
Faire du cas par cas est sans doute une solution. Mais, admettons tout de même que nous ne vivons plus dans le monde d’avant-hier ou juste d’hier. Nous vivons dans un monde coupé en deux où une partie de la population subit ce qu’une autre provoque.
Nous sommes bel et bien confrontés à des accidents climatiques donc humains récurrents que nous ne savons pas gérer en particulier parce que nous ne voulons pas les prioriser. Dans son arrogance ethnocentriste, l’humanité occidentale en particulier, celle-là même qui a laissé l’économie libérale l’emporter, est bel et bien psychopathe.
Atteinte de dissonance cognitive, elle sait, mais elle laisse faire car elle est incapable d’agir au bon moment avec les bonnes armes, en faisant triompher l’écologie sur l’économie. Et le tourisme, malgré ses discours et ses petits gestes et interdictions diverses (on taxe à Venise, on interdit les roulettes à Dubrovnik, on limite à Maya Bay et au Macchu Picchu…) fait pour le moment plus partie du camp de l’économie triomphante que de l’écologie triomphante.
Certes, parmi la « dark actualité », quelques bonnes nouvelles méritent d’être citées : on a organisé le 16 septembre « une journée mondiale de ramassage des déchets » qui a connu des succès divers selon les territoires. C’est un début. Autre bonne nouvelle : un groupe de jeunes Portugais, attaque 32 États européens devant la]b Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) b[pour dénoncer l’inaction climatique de ces 32 pays.
Citée par le journal britannique : The Guardian, il s’agit de la plus grande action en justice climatique menée dans le monde. Elle se déroulera le 27 septembre, à Strasbourg devant 17 juges !
Nous sommes bel et bien confrontés à des accidents climatiques donc humains récurrents que nous ne savons pas gérer en particulier parce que nous ne voulons pas les prioriser. Dans son arrogance ethnocentriste, l’humanité occidentale en particulier, celle-là même qui a laissé l’économie libérale l’emporter, est bel et bien psychopathe.
Atteinte de dissonance cognitive, elle sait, mais elle laisse faire car elle est incapable d’agir au bon moment avec les bonnes armes, en faisant triompher l’écologie sur l’économie. Et le tourisme, malgré ses discours et ses petits gestes et interdictions diverses (on taxe à Venise, on interdit les roulettes à Dubrovnik, on limite à Maya Bay et au Macchu Picchu…) fait pour le moment plus partie du camp de l’économie triomphante que de l’écologie triomphante.
Certes, parmi la « dark actualité », quelques bonnes nouvelles méritent d’être citées : on a organisé le 16 septembre « une journée mondiale de ramassage des déchets » qui a connu des succès divers selon les territoires. C’est un début. Autre bonne nouvelle : un groupe de jeunes Portugais, attaque 32 États européens devant la]b Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) b[pour dénoncer l’inaction climatique de ces 32 pays.
Citée par le journal britannique : The Guardian, il s’agit de la plus grande action en justice climatique menée dans le monde. Elle se déroulera le 27 septembre, à Strasbourg devant 17 juges !
On continue à chercher des destinations ensoleillées où poser sa serviette
On pourrait aussi considérer comme de bonnes nouvelles, ces compagnies aériennes qui proposent à leurs clients de leur louer un kit de nécessaire de vacances (linge, objets de toilette…) à l’arrivée pour éviter de surcharger l’avion avec des valises !
On encourage aussi partout beaucoup le train qui devient le grand gagnant de l’été sur le plan médiatique, faisant l’objet de centaines de reportages tandis que l’avion est en train de changer d’image et de perdre de son attrait autre que tarifaire.
… Mais, voilà, pendant que des milliers de migrants déferlent sur une île sicilienne et que l’Europe continue de tergiverser quant à leur accueil, on continue de chercher de nouvelles destinations ensoleillées pour développer de nouvelles offres où une moitié du monde viendra étaler ses serviettes de bain.
Et cela, sans pour autant réfléchir aux risques de catastrophes et remettre en question les rapports nord-sud.
… Quant à l’IA qui mobilise des centaines de milliers de journalistes, ingénieurs, prospectivistes, malgré ses ambitions de première de la classe capable de résoudre tous les problèmes en quelques secondes, elle nous laisse sur notre faim.
Encore peu formée aux problématiques touristiques, elle fait une réponse de normand à la question : « tourisme ou éthique ? », considérant que chacun doit agir en fonction de ses valeurs personnelles.
Elle rejoint ainsi le terrain du tourisme responsable avec les mêmes arguments que ceux que l’on utilise depuis des décennies mais est bien incapable de fournir une argumentation. Artificielle donc ? Oui. Intelligente ? Pas encore. Éthique par rapport aux millions d’emplois qu’elle détruira… ? A suivre…
On encourage aussi partout beaucoup le train qui devient le grand gagnant de l’été sur le plan médiatique, faisant l’objet de centaines de reportages tandis que l’avion est en train de changer d’image et de perdre de son attrait autre que tarifaire.
… Mais, voilà, pendant que des milliers de migrants déferlent sur une île sicilienne et que l’Europe continue de tergiverser quant à leur accueil, on continue de chercher de nouvelles destinations ensoleillées pour développer de nouvelles offres où une moitié du monde viendra étaler ses serviettes de bain.
Et cela, sans pour autant réfléchir aux risques de catastrophes et remettre en question les rapports nord-sud.
… Quant à l’IA qui mobilise des centaines de milliers de journalistes, ingénieurs, prospectivistes, malgré ses ambitions de première de la classe capable de résoudre tous les problèmes en quelques secondes, elle nous laisse sur notre faim.
Encore peu formée aux problématiques touristiques, elle fait une réponse de normand à la question : « tourisme ou éthique ? », considérant que chacun doit agir en fonction de ses valeurs personnelles.
Elle rejoint ainsi le terrain du tourisme responsable avec les mêmes arguments que ceux que l’on utilise depuis des décennies mais est bien incapable de fournir une argumentation. Artificielle donc ? Oui. Intelligente ? Pas encore. Éthique par rapport aux millions d’emplois qu’elle détruira… ? A suivre…