Dans le monde de l'aérien, tout devient “self“. Self tag pour avoir son étiquette bagage,self bag pour la dépose, self checking avec les bornes libre-service, self boarding en scannant soi-même le code barre de la carte d’embarquement… © kasto - Fotolia.com
Rendez-vous compte… 106 millions de passagers dans les années 60, 1 milliard dans les années 90, 3 milliards aujourd’hui et le double dans 10 ans.
Nous parlons ici des passagers aériens dans le monde et voilà une courbe, et pour le coup c’est tant mieux, qui n’est pas prête elle de s’inverser.
Même si ce sont tout d’abord la région Asie pacifique et bien sûr, le Moyen-Orient qui enregistrent la plus forte croissance. L’Europe arrive en troisième position et capte encore 27% du trafic mondial devant l’Amérique du Nord. Au vu de ces prévisions, on peut assurément prédire pour le secteur de l’aérien, que les offres d’emploi en Europe et donc dans notre pays vont mécaniquement augmenter et que l’avenir est radieux…
Pas si évident. Le boom du transport aérien ne sera vraiment une réussite et ne fournira des emplois de qualité qu’à la condition de gagner le pari de la localisation tout en apprivoisant l’innovation technologique. Rappelons-nous du cri d’alarme de Laurent Magnin, PDG d’XL Airways lancé il y a un an « les enfants de ce pays ne travailleront pas dans des compagnies françaises. »
Il dénonçait une fois de plus les freins bien connus au développement des compagnies aériennes françaises qui pourraient à terme les faire disparaitre.
Cerise sur le gâteau et dernière trouvaille une taxe sur les billets d’avions pour financer le projet de CDG express. “Totalement inacceptable“, s’est empressé de dire (et d’écrire au Premier ministre) Jean-Marc Janaillac le PDG d’Air France KLM.
Depuis le coup de gueule du PDG d’XL Airways, Air Méditerranée a rejoint le cimetière et dans ce contexte de ciel ouvert, les emplois français proposés par les compagnies étrangères qui se sont substituées à la défunte sont pour la plupart et même s’ils sont de droit français bien précaires et socialement moins disant.
Pire encore, la demande au départ des aéroports français commence à être captée par des compagnies qui ne proposent aucune offre d’emploi à nos compatriotes, ne paieront aucune cotisation sociale et fragiliseront encore plus les opérateurs français.
Norwegian propose en effet désormais trois destinations au départ de CDG vers les USA à des prix cassés… et en ligne de mire pour 2017… Les Antilles.
Nous parlons ici des passagers aériens dans le monde et voilà une courbe, et pour le coup c’est tant mieux, qui n’est pas prête elle de s’inverser.
Même si ce sont tout d’abord la région Asie pacifique et bien sûr, le Moyen-Orient qui enregistrent la plus forte croissance. L’Europe arrive en troisième position et capte encore 27% du trafic mondial devant l’Amérique du Nord. Au vu de ces prévisions, on peut assurément prédire pour le secteur de l’aérien, que les offres d’emploi en Europe et donc dans notre pays vont mécaniquement augmenter et que l’avenir est radieux…
Pas si évident. Le boom du transport aérien ne sera vraiment une réussite et ne fournira des emplois de qualité qu’à la condition de gagner le pari de la localisation tout en apprivoisant l’innovation technologique. Rappelons-nous du cri d’alarme de Laurent Magnin, PDG d’XL Airways lancé il y a un an « les enfants de ce pays ne travailleront pas dans des compagnies françaises. »
Il dénonçait une fois de plus les freins bien connus au développement des compagnies aériennes françaises qui pourraient à terme les faire disparaitre.
Cerise sur le gâteau et dernière trouvaille une taxe sur les billets d’avions pour financer le projet de CDG express. “Totalement inacceptable“, s’est empressé de dire (et d’écrire au Premier ministre) Jean-Marc Janaillac le PDG d’Air France KLM.
Depuis le coup de gueule du PDG d’XL Airways, Air Méditerranée a rejoint le cimetière et dans ce contexte de ciel ouvert, les emplois français proposés par les compagnies étrangères qui se sont substituées à la défunte sont pour la plupart et même s’ils sont de droit français bien précaires et socialement moins disant.
Pire encore, la demande au départ des aéroports français commence à être captée par des compagnies qui ne proposent aucune offre d’emploi à nos compatriotes, ne paieront aucune cotisation sociale et fragiliseront encore plus les opérateurs français.
Norwegian propose en effet désormais trois destinations au départ de CDG vers les USA à des prix cassés… et en ligne de mire pour 2017… Les Antilles.
Sécuriser le futur
Autres articles
L’affaire est sérieuse et pour ceux qui en douteraient écoutez en quels termes Pascal de Izaguirre le PDG de la compagnie Corsair parlait de Norwegian : ce « monstre » nous prépare « un bain de sang. »
Voici donc de bien mauvais signes mais rien n’est encore joué et un avenir moins sombre est possible. D’abord parce que les compagnies françaises,
plus ou moins vite selon leur taille, la qualité de leurs syndicalistes, leur histoire comprennent les enjeux et se battent plutôt bien pour ne pas laisser les marchés leur échapper.
Ouvertures de ligne, montée en gamme, productivité améliorée, modernisation et rationalisation des flottes témoignent d’une combativité de bonne augure.
Sécuriser le futur, c’est aussi la responsabilité des pouvoirs publics. L’épouvantail norvégien aura peut-être cette vertu de faire prendre conscience aux politiques de l’urgence, d’une part d’alléger significativement le poids des taxes et des prélèvements pour les entreprises françaises du
transport aérien mais aussi de plaider et surtout d’agir pour une Europe plus cohérente et plus saine.
En 2017, année électorale, il faudra (encore) que les organisations d’employeurs fassent du bruit. Puisque nous nous projetons dans le futur, voyons comment va évoluer la compagnie Easyjet.
Dans l’accord de ciel ouvert au sein de la CEE, la facilité (ou non) qu’elle aura à s’affranchir de son appartenance (bientôt) à un pays tiers nous en dira long sur le fonctionnement de l’Europe.
Cette Europe qui pour l’instant encourage encore une concurrence faussée et faisait sortir de ses gongs presque publiquement le PDG, plutôt
calme, d’une de nos belles compagnies françaises. Sachons aussi tirer les enseignements du présent. Le véritable chaos qui a mis à genoux la compagnie Vueling avec des milliers de passagers en rade début juillet devrait être aussi une leçon pour l’avenir.
La rentabilité au mépris d’un minimum de personnels bien formés et en nombre suffisant à ses limites. Le journal Les Echos citait à ce sujet Rosario Silva, professeur de stratégie d’entreprise à l’IE business School, dénonçant une mauvaise gestion de la croissance.
Voici donc de bien mauvais signes mais rien n’est encore joué et un avenir moins sombre est possible. D’abord parce que les compagnies françaises,
plus ou moins vite selon leur taille, la qualité de leurs syndicalistes, leur histoire comprennent les enjeux et se battent plutôt bien pour ne pas laisser les marchés leur échapper.
Ouvertures de ligne, montée en gamme, productivité améliorée, modernisation et rationalisation des flottes témoignent d’une combativité de bonne augure.
Sécuriser le futur, c’est aussi la responsabilité des pouvoirs publics. L’épouvantail norvégien aura peut-être cette vertu de faire prendre conscience aux politiques de l’urgence, d’une part d’alléger significativement le poids des taxes et des prélèvements pour les entreprises françaises du
transport aérien mais aussi de plaider et surtout d’agir pour une Europe plus cohérente et plus saine.
En 2017, année électorale, il faudra (encore) que les organisations d’employeurs fassent du bruit. Puisque nous nous projetons dans le futur, voyons comment va évoluer la compagnie Easyjet.
Dans l’accord de ciel ouvert au sein de la CEE, la facilité (ou non) qu’elle aura à s’affranchir de son appartenance (bientôt) à un pays tiers nous en dira long sur le fonctionnement de l’Europe.
Cette Europe qui pour l’instant encourage encore une concurrence faussée et faisait sortir de ses gongs presque publiquement le PDG, plutôt
calme, d’une de nos belles compagnies françaises. Sachons aussi tirer les enseignements du présent. Le véritable chaos qui a mis à genoux la compagnie Vueling avec des milliers de passagers en rade début juillet devrait être aussi une leçon pour l’avenir.
La rentabilité au mépris d’un minimum de personnels bien formés et en nombre suffisant à ses limites. Le journal Les Echos citait à ce sujet Rosario Silva, professeur de stratégie d’entreprise à l’IE business School, dénonçant une mauvaise gestion de la croissance.
Tout devient “self“
« La compagnie ne s’est pas donné les moyens techniques et humains pour faire face à de nouveaux défis, dit-elle. Peut-être a-t-elle subi trop
fortement la pression pour une rentabilité plus forte. »
Anticiper, dimensionner mais aussi réinventer les métiers dans un contexte d’innovation technologique permanente est aussi un enjeu majeur pour les métiers de l’aérien.
Si on se penche sur ce que l’on appelle “le parcours passager“ de la réservation à l’embarquement, on bascule peu à peu dans un monde de libre-service.
Tout devient “self“. Self tag pour avoir son étiquette bagage,self bag pour la dépose, self checking avec les bornes libre-service, self boarding en scannant soi-même le code barre de la carte d’embarquement…
Mais alors les robots vont-ils remplacer les femmes et les hommes ? Chez Air France, on justifie ces “self pratiques“ en invoquant la demande d’autonomie des clients, tendance forte actuelle liée au développement des objets connectés. C’est vrai. La plupart d’entre nous se réjouissent de pouvoir obtenir une carte d’embarquement sur sa tablette et pouvoir, d’un click changer son attribution de sièges pour profiter d’un hublot ou du couloir.
Parions sur un scénario optimiste quant à cette révolution numérique inévitable. Les hommes et les femmes de l’aérien ne vont pas disparaitre. Leur métier va se transformer, évoluer, pour les commerciaux, vers les fonctions d’assistance, d’accueil, d’orientation et de relation plus attentionnée.
Le contact, la relation client revient en force dans le monde de l’aérien car elle est un facteur de différenciation. Conjuguée à la révolution numérique, elle améliorera l’expérience du voyage C’est peut-être en l’air qu’on peut mesurer à quel point la technologie peut faciliter le travail et valoriser la relation client.
Les tablettes sont désormais les outils indispensables pour les équipages commerciaux.
fortement la pression pour une rentabilité plus forte. »
Anticiper, dimensionner mais aussi réinventer les métiers dans un contexte d’innovation technologique permanente est aussi un enjeu majeur pour les métiers de l’aérien.
Si on se penche sur ce que l’on appelle “le parcours passager“ de la réservation à l’embarquement, on bascule peu à peu dans un monde de libre-service.
Tout devient “self“. Self tag pour avoir son étiquette bagage,self bag pour la dépose, self checking avec les bornes libre-service, self boarding en scannant soi-même le code barre de la carte d’embarquement…
Mais alors les robots vont-ils remplacer les femmes et les hommes ? Chez Air France, on justifie ces “self pratiques“ en invoquant la demande d’autonomie des clients, tendance forte actuelle liée au développement des objets connectés. C’est vrai. La plupart d’entre nous se réjouissent de pouvoir obtenir une carte d’embarquement sur sa tablette et pouvoir, d’un click changer son attribution de sièges pour profiter d’un hublot ou du couloir.
Parions sur un scénario optimiste quant à cette révolution numérique inévitable. Les hommes et les femmes de l’aérien ne vont pas disparaitre. Leur métier va se transformer, évoluer, pour les commerciaux, vers les fonctions d’assistance, d’accueil, d’orientation et de relation plus attentionnée.
Le contact, la relation client revient en force dans le monde de l’aérien car elle est un facteur de différenciation. Conjuguée à la révolution numérique, elle améliorera l’expérience du voyage C’est peut-être en l’air qu’on peut mesurer à quel point la technologie peut faciliter le travail et valoriser la relation client.
Les tablettes sont désormais les outils indispensables pour les équipages commerciaux.
Les mutations dans les métiers de la maintenance vont faire évoluer les qualifications
Ces outils multimédias permettent de personnaliser la relation commerciale avec la possibilité, pour l’équipage de connaitre l’historique du passager, son vécu en tant que client, les incidents rencontrés, son niveau de fidélisation. Pour le futur et dans les compagnies, on travaille pour améliorer encore les performances.
En développement les échanges entre le sol et l’avion. La tablette du chef de cabine permettra bientôt à un passager ayant rencontré des difficultés à bord (écran HS, repas spécial non disponible) de se voir offrir un geste commercial dès sa sortie de l’avion.
Concernant l’entretien des avions, les métiers évolueront également. Une maintenance prédictive voit le jour et permettra à terme de déposer les équipements juste avant qu’une panne ne survienne. Sur les avions de la future génération on se concentrera sur la panne virtuelle afin d’éviter qu’elle ne devienne mécanique.
Ainsi, les équipes auront le temps d’anticiper les réparations évitant une immobilisation couteuse pour la compagnie. C’est la technologie du ‘’Big
Data’’ qui commence déjà à faire des merveilles.
Un Airbus A380, c’est 300 000 capteurs recueillant des milliers de données collectées automatiquement et par Wifi au centre de maintenance de la compagnie. L’ère de l’avion connectée a commencé.
Outre une réorganisation de l’activité, les mutations dans les métiers de la maintenance vont faire évoluer les qualifications. Les mécaniciens et employés de l’engineering devront acquérir de nouvelles compétences telles que des connaissances en informatique, programmation et réseau ou une expertise en matériau composite.
On réfléchit déjà à des embauches “dual compétence“, scientifiques et aéronautiques confiait récemment une DRH d’un centre de maintenance aéronautique.
En développement les échanges entre le sol et l’avion. La tablette du chef de cabine permettra bientôt à un passager ayant rencontré des difficultés à bord (écran HS, repas spécial non disponible) de se voir offrir un geste commercial dès sa sortie de l’avion.
Concernant l’entretien des avions, les métiers évolueront également. Une maintenance prédictive voit le jour et permettra à terme de déposer les équipements juste avant qu’une panne ne survienne. Sur les avions de la future génération on se concentrera sur la panne virtuelle afin d’éviter qu’elle ne devienne mécanique.
Ainsi, les équipes auront le temps d’anticiper les réparations évitant une immobilisation couteuse pour la compagnie. C’est la technologie du ‘’Big
Data’’ qui commence déjà à faire des merveilles.
Un Airbus A380, c’est 300 000 capteurs recueillant des milliers de données collectées automatiquement et par Wifi au centre de maintenance de la compagnie. L’ère de l’avion connectée a commencé.
Outre une réorganisation de l’activité, les mutations dans les métiers de la maintenance vont faire évoluer les qualifications. Les mécaniciens et employés de l’engineering devront acquérir de nouvelles compétences telles que des connaissances en informatique, programmation et réseau ou une expertise en matériau composite.
On réfléchit déjà à des embauches “dual compétence“, scientifiques et aéronautiques confiait récemment une DRH d’un centre de maintenance aéronautique.
Accord de Développement de l’Emploi et des Compétences
En France, et pour mieux anticiper ces mutations technologiques mais aussi organisationnelles, réglementaires et économiques, les organisations d’employeurs et de salariés de l’aérien ont signé avec l’État, il y a maintenant trois ans un ADEC.
Cet Accord de Développement de l’Emploi et des Compétences a pour objectif de donner aux entreprises et à leurs salariés les outils permettant de développer l’employabilité des salariés, les accompagner et les former aux évolutions de leur métier.
Dans 10 ans, le nombre de passagers aérien aura doublé… Ecrivons noir sur blanc et couchons sur le papier notre espoir que ces trois milliards de passagers supplémentaires soient pour la plupart des contributeurs : de la santé retrouvée de nos compagnies aériennes de l’excellence de nos infrastructures aéroportuaires ainsi que du développement des emplois du secteur.
Cet Accord de Développement de l’Emploi et des Compétences a pour objectif de donner aux entreprises et à leurs salariés les outils permettant de développer l’employabilité des salariés, les accompagner et les former aux évolutions de leur métier.
Dans 10 ans, le nombre de passagers aérien aura doublé… Ecrivons noir sur blanc et couchons sur le papier notre espoir que ces trois milliards de passagers supplémentaires soient pour la plupart des contributeurs : de la santé retrouvée de nos compagnies aériennes de l’excellence de nos infrastructures aéroportuaires ainsi que du développement des emplois du secteur.
Christophe Hardin a à son actif plus de vingt années au service de plusieurs compagnies aériennes.
Il est le créateur du site www.terciqual.fr partenaire des transporteurs pour l'évaluation de la qualité, le respect des standards de service et le professionnalisme des équipes au contact du passager.
Il dispense également des conseils aux postulants à la fonction de PNC pour optimiser leur candidature et une préparation adaptée et efficace.
Il est le créateur du site www.terciqual.fr partenaire des transporteurs pour l'évaluation de la qualité, le respect des standards de service et le professionnalisme des équipes au contact du passager.
Il dispense également des conseils aux postulants à la fonction de PNC pour optimiser leur candidature et une préparation adaptée et efficace.
#Tourisme du Futur, notre édition spéciale IFTM TOP Resa
TourMaG.com a publié une édition spéciale "papier" dans le cadre de l'IFTM-Top Resa 2016.
Ce magazine au contenu exclusif a été édité à 3 000 exemplaires.
Pour ceux qui n'auraient pas eu la chance de tenir entre leurs mains cette édition "collector", vous pouvez vous rattraper en accédant à la version digitale en cliquant ici !
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