Taxe billet d'avion : pourquoi Transavia pourrait planter les passagers sur le tarmac !

Transavia demande aux passagers de régler la hausse de la TSBA, même sur les billets déjà réglés !

Dans un communiqué de presse, publié sur son site Internet, la filiale d'Air France - KLM a annoncé que "pour toute réservation effectuée depuis le 19 février 2025, le nouveau montant de la TSBA est directement inclus dans le prix indiqué sur le site Internet."

Et ce n'est pas tout !

La compagnie ajoute que "les clients en possession d’un billet acheté avant le 28 octobre 2024 et après le 7 décembre 2024, pour un voyage à partir du 3 mars 2025, recevront prochainement un e-mail pour régulariser le paiement."

En cas de non-paiement, la compagnie avertit que le client ne pourra pas effectuer son enregistrement en ligne et ainsi obtenir sa carte d’embarquement. Il sera alors nécessaire de se rendre au comptoir d’enregistrement afin de s’acquitter du complément de la taxe avant de se faire délivrer la carte d’embarquement.

A défaut de paiement, la compagnie se réserve le droit de refuser le voyage !

Un observateur du secteur nous glisse : "ils vont avoir des problèmes dans les aéroports s'ils refusent des voyageurs pour ce motif ! Ils prennent un sacré risque !"

"Pour toute réservation effectuée entre le 28 octobre et le 6 décembre 2024 inclus et pour un voyage à partir du 03 mars 2025, le client est éligible à un remboursement de la différence entre le précédent barème déjà réglé et le nouveau en vigueur" ajoute enfin le transporteur.

En effet, Transavia avait anticipé la hausse de la TSBA prévue dans la loi de finances portée par le précédent gouvernement - le gouvernement Barnier - qui a été censuré début décembre 2024.

Sur le HelpDesk officiel des professionnels du tourisme cette annonce a suscité de nombreuses interrogations.

Des agents de voyages s'inquiètent de voir les passagers refusés à l'embarquement. "Un vrai sujet dont on aimerait bien avoir une réponse fiable et claire avant le 1er mars… car chez Transavia l'enregistrement sera impossible si la taxe sur un dossier n'est pas acquittée… et qu'en sera-t-il des autres compagnies ?" questionne ce professionnel.

"Si le billet est émis, il ne peut y avoir réajustement", affirme cet autre agent de voyages.

Quelle est la position d'Air France sur le sujet ? TourMaG a posé la question directement à la compagnie.

Voici sa réponse : "Au regard de son réseau international avec des réservations dans de nombreuses devises et avec de multiples moyens de paiement, de la part importante de clients réservant via des agences de voyages, et du risque de perturbation en aéroport, Air France ne facturera pas à ses clients la différence entre le montant réglé au moment de la réservation et le montant effectivement dû."

Un même Groupe et deux attitudes différentes donc pour les passagers et les partenaires distributeurs d'Air France et Transavia.

Air France rappelle que la loi de finances pour 2025 a été publiée le 15 février 2025. Elle prévoit une augmentation du barème de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) applicable à tous les voyages au départ de France (intérieurs ou vers des pays tiers), pour les départs à compter du 1er mars 2025.

Pour les vols en France et au sein de l’Europe en classe économique, la taxe sera désormais de 7,40€, par vol et par passager, contre 2,63€ auparavant.

Pour les vols internationaux en classe économique, la taxe sera désormais de 15€, par vol et par passager, contre 7,51€ auparavant.

Conformément à la réglementation, les compagnies aériennes sont tenues de verser à l’Etat le montant de la taxe selon le barème applicable le jour du départ du client, qu’elles aient ou non collecté ces sommes auprès des clients, ajoute Air France.

Le projet de hausse de la taxe de solidarité sur le billet d'avion était déjà intégré au précédent projet de loi de finances portée par le gouvernement Barnier. A l'annonce du barème prévu, Air France - KLM avait anticipé la répercussion de cette augmentation, avant même le vote de la loi de finances fin 2024.

Cette décision avait suscité une levée de bouclier de la part des agences de voyages et des tour-opérateurs. D'autres compagnies avaient emboîté le pas au groupe Air France - KLM.

La motion de censure votée par l'Assemblée Nationale jeudi 5 décembre 2024, avait alors hypothéqué l'application de cette mesure.

Les transporteurs avaient annoncé la suspension de la collecte de la taxe de solidarité et le remboursement de cette dernière.