Transporteurs : la business class ne fait plus d'affaires !

Une hirondelle ne fait pas le printemps.

La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a eu beau annoncer hier un bénéfice étincelant de 3,4 milliards de dollars pour le 2e trimestre et, en corollaire la reprise de la distribution des primes indécentes aux golden boys, toutes les banques n’ont sont pas là et leurs employés ne reprennent pas non plus le chemin des classes haute contribution des transporteurs.

Et pourtant, cela arrangerait bien les affaires de British Airways pour laquelle les voyageurs du secteur bancaire londonien de la City représentent 45% des revenus de haute contribution.

La compagnie britannique est tellement persuadée que ses chers clients ne reviendront pas de si tôt qu’elle envisage de réduire le nombre de ses fameux fauteuils lits des classes Premium.

Lors de l’assemblée générale des actionnaires qui s’est tenue le 14 juillet, Willie Walsh, le directeur général a laissé entendre que la compagnie pourrait faire passer le nombre de fauteuils-lits de 70 à 52 unités sur les B-747 dont BA possède 57 exemplaires.

Lorsque l’on sait qu’une business classe entre Londres et New York se vendait environ 5 000 livres avant-crise, le manque à gagner que représenterait le retrait d’une vingtaine de fauteuils serait considérable.

Et pourtant, pour le responsable du marché Amérique de BA, il faudra attendre au moins cinq ans pour que la fréquentation des avions retrouve une allure normale.

Plus pessimiste, Willie Walsh, quant à lui, estime que la fuite des voyageurs des classes de haute contribution est structurelle. « Il y a moins de voyageurs haute contribution et ceux qui restent veulent payer leurs billets moins cher » résume-t-il.

Autre mesure à l’étude chez British Airways, faire passer les opérations basées à l’aéroport de Gatwick en classe Eco exclusivement.

De son côté Eurostar qui publiait ses résultats du premier semestre hier, constate également une baisse sensible du nombre de voyageurs d’affaires : -20% pour le premier semestre alors que le nombre de voyageurs Loisirs affiche dans le même temps une progression de 4%.

Le train transmanche qui se prépare à l’arrivée de concurrents à partir de l’année prochaine a d’ailleurs confié aux designers italiens de Pininfarina le soin de concevoir le nouvel intérieur des trains.

A l’ordre du jour, une conception des voitures de classe Coach avec le voyageur d’affaires en ligne de mire. Là aussi, l’optimisme n’est pas de mise sur un éventuel retour de cette clientèle en Première classe. Ces trains devraient faire leur apparition fin 2010.

Même Air France dont la clientèle Affaires se recrute sur un nombre de secteurs d’activité plus varié que celle de BA la joue modeste.

L’ A380 qui volera sur Paris-New York à partir du mois de novembre aura une configuration plus densifiée que les appareils des compagnies concurrentes : 538 sièges répartis en 80 Business class et 106 Eco au pont supérieur et 9 Première et 343 Eco au pont inférieur.

A titre de comparaison, l’A380 de Singapore Airlines compte 471 sièges… Quant à BA, elle a préféré carrément repousser la livraison de ses A 380 à 2012...