L'ouverture du ciel tunisien sera effective en 2017 - DR : JDL
Protéger Tunisair tout en ouvrant son ciel aux compagnies européennes.
Voici le dilemme que tente de résoudre Selma Elloumi Rekik, la ministre du tourisme de Tunisie.
Promise depuis de nombreuses années, l’ouverture du ciel serait instaurée en 2017, mais ne concernerait pas l’aéroport de Tunis Carthage selon le journal tunisien Kapitalis.
Du coté de l'Office du tourisme à Paris, on se refuse à tout commentaire, assurant que rien n'est encore officiel.
Mais cette libéralisation en deux étapes apparaît comme la solution idéale pour offrir un sursis au transporteur national, lui laissant le temps d'accélérer sa restructuration.
Son PDG, Sarra Rejeb avait annoncé un plan de 1 000 suppressions de postes cet été, soit 12% de l’effectif global.
Il comprend 400 licenciements et 600 départs volontaires pour un coût de l’ordre de 95 millions de dinars, à la charge de l’État (38,8 millions d'euros).
Voici le dilemme que tente de résoudre Selma Elloumi Rekik, la ministre du tourisme de Tunisie.
Promise depuis de nombreuses années, l’ouverture du ciel serait instaurée en 2017, mais ne concernerait pas l’aéroport de Tunis Carthage selon le journal tunisien Kapitalis.
Du coté de l'Office du tourisme à Paris, on se refuse à tout commentaire, assurant que rien n'est encore officiel.
Mais cette libéralisation en deux étapes apparaît comme la solution idéale pour offrir un sursis au transporteur national, lui laissant le temps d'accélérer sa restructuration.
Son PDG, Sarra Rejeb avait annoncé un plan de 1 000 suppressions de postes cet été, soit 12% de l’effectif global.
Il comprend 400 licenciements et 600 départs volontaires pour un coût de l’ordre de 95 millions de dinars, à la charge de l’État (38,8 millions d'euros).
Au Maroc, l'open sky a forcé Royal Air Maroc à se restructurer
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Ce protectionnisme n’a rien d’étonnant.
Déjà en juin 2015, le directeur général de l'ONTT, Abdellatif Hamam, déclarait dans TourMaG.com : « Notre compagnie aérienne nationale, Tunisair, vit une période difficile et la communauté nationale ne souhaite pas la sacrifier.
Elle revendique un soutien public pour la remettre à niveau, moderniser sa flotte et améliorer sa compétitivité. C'est alors que nous pourrons mettre en place l'open sky en Tunisie. L'expérience d'autres pays qui l'ont fait avant nous montre que si nous ne nous préparons pas bien, nous pourrions payer très cher le prix de cet open sky.
En revanche, ouvrir petit à petit dans le cadre d'accords bilatéraux sur des aéroports qui ne sont pas encore assez desservis, peut être utile. C'est ce que nous avons récemment fait avec easyJet sur Enfidha. Nous voulons maîtriser le rythme pour que l'ouverture du ciel puisse être utile à notre tourisme et notre économie. »
Si l’ouverture du ciel est réclamée depuis longtemps par les professionnels du tourisme tunisien, dans l'espoir de relancer la destination, elle est en revanche regardée avec prudence par Raouf Benslimane, le directeur général de Ô Voyages et spécialiste de la Tunisie, échaudé par l’expérience marocaine.
« L’ouverture du ciel sur Marrakech a tué les tour-opérateurs sur la destination, car les clients se sont débrouillés seuls ».
Déjà en juin 2015, le directeur général de l'ONTT, Abdellatif Hamam, déclarait dans TourMaG.com : « Notre compagnie aérienne nationale, Tunisair, vit une période difficile et la communauté nationale ne souhaite pas la sacrifier.
Elle revendique un soutien public pour la remettre à niveau, moderniser sa flotte et améliorer sa compétitivité. C'est alors que nous pourrons mettre en place l'open sky en Tunisie. L'expérience d'autres pays qui l'ont fait avant nous montre que si nous ne nous préparons pas bien, nous pourrions payer très cher le prix de cet open sky.
En revanche, ouvrir petit à petit dans le cadre d'accords bilatéraux sur des aéroports qui ne sont pas encore assez desservis, peut être utile. C'est ce que nous avons récemment fait avec easyJet sur Enfidha. Nous voulons maîtriser le rythme pour que l'ouverture du ciel puisse être utile à notre tourisme et notre économie. »
Si l’ouverture du ciel est réclamée depuis longtemps par les professionnels du tourisme tunisien, dans l'espoir de relancer la destination, elle est en revanche regardée avec prudence par Raouf Benslimane, le directeur général de Ô Voyages et spécialiste de la Tunisie, échaudé par l’expérience marocaine.
« L’ouverture du ciel sur Marrakech a tué les tour-opérateurs sur la destination, car les clients se sont débrouillés seuls ».
En Tunisie, les conditions sont différentes
Mais pour Jean-Pierre Mas, le président du syndicat les entreprises du voyage, les conditions sont différentes.
En effet, contrairement au Maroc où l’offre d’hébergements est particulièrement atomisée avec de nombreux petits établissements (riads), les hôtels de Tunisie sont de gros porteurs conçus pour le tourisme industriel.
Les clients qui achètent leur billet en direct devront toujours passer par des pros pour réserver.
Il assure même qu’au contraire, « les tour-opérateurs auront plus d’agilité en utilisant les futures low cost qui vont lancer des lignes en Tunisie, qu’avec des engagements aériens plus classiques ».
Le Maroc avait signé un accord d’Open Sky avec l’Europe en 2006, grâce auquel son trafic aérien avait doublé jusqu’en 2010.
Cette libéralisation n’avait pas été sans dommages pour Royal Air Maroc, qui avait perdu à l’époque 25% de parts de marché.
Après une difficile période de restructuration (suppression des lignes non rentables, amélioration de la productivité de la flotte et 1 560 départs), elle a réussi à redevenir profitable.
Un destin que l'on souhaite à Tunisair.
En effet, contrairement au Maroc où l’offre d’hébergements est particulièrement atomisée avec de nombreux petits établissements (riads), les hôtels de Tunisie sont de gros porteurs conçus pour le tourisme industriel.
Les clients qui achètent leur billet en direct devront toujours passer par des pros pour réserver.
Il assure même qu’au contraire, « les tour-opérateurs auront plus d’agilité en utilisant les futures low cost qui vont lancer des lignes en Tunisie, qu’avec des engagements aériens plus classiques ».
Le Maroc avait signé un accord d’Open Sky avec l’Europe en 2006, grâce auquel son trafic aérien avait doublé jusqu’en 2010.
Cette libéralisation n’avait pas été sans dommages pour Royal Air Maroc, qui avait perdu à l’époque 25% de parts de marché.
Après une difficile période de restructuration (suppression des lignes non rentables, amélioration de la productivité de la flotte et 1 560 départs), elle a réussi à redevenir profitable.
Un destin que l'on souhaite à Tunisair.