« Si des hôtels et des compagnies aériennes se lancent dans la vente direct, via Internet ou autres applications, cela concernera la clientèle d’entrée de gamme et les clubs. »
C’est l’arlésienne, ce ciel ouvert tunisien !
D’abord prévu pour 2007, suite aux accords passés entre le gouvernement et la Communauté Européenne, il a été successivement fixé en 2009, puis repoussé en janvier 2011, comme l’assurait encore le Ministre du Tourisme Tunisien lors du dernier Top Resa, et voilà qu’une rumeur courait depuis hier et l’annonçait désormais pour janvier 2012.
Chez Tunisair, on parle effectivement de novembre 2011, « comme prévu, d’ailleurs » s’étonne Ali Miaoui, le directeur général France, en convenant toutefois « qu’à deux mois près, il est tentant d’arrondir ; janvier est un repaire temporel plus facile à mémoriser »
L’affaire se fera, bien sûr, puisque le gouvernement tunisien s’y est engagé il y a maintenant plus de 5 ans. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que sa mise en œuvre semble extrêmement difficile.
D’abord prévu pour 2007, suite aux accords passés entre le gouvernement et la Communauté Européenne, il a été successivement fixé en 2009, puis repoussé en janvier 2011, comme l’assurait encore le Ministre du Tourisme Tunisien lors du dernier Top Resa, et voilà qu’une rumeur courait depuis hier et l’annonçait désormais pour janvier 2012.
Chez Tunisair, on parle effectivement de novembre 2011, « comme prévu, d’ailleurs » s’étonne Ali Miaoui, le directeur général France, en convenant toutefois « qu’à deux mois près, il est tentant d’arrondir ; janvier est un repaire temporel plus facile à mémoriser »
L’affaire se fera, bien sûr, puisque le gouvernement tunisien s’y est engagé il y a maintenant plus de 5 ans. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que sa mise en œuvre semble extrêmement difficile.
Qui a intérêt à lancer la guerre des prix ?
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Il faut dire qu’elle ne fait probablement pas plaisir aux compagnies aériennes qui desservent déjà la Tunisie au départ de l’Europe.
Pour Hosni Djemmali, le Pdg du groupe Sangho, ce serait « relancer la guerre des prix » en multipliant les concurrents sur un marché où « l’on constate de façon récurrente des surcapacités aériennes, » confirme Laurent de Voyamar.
« Encore faudrait-il que les Low Cost intéressées par la desserte tunisienne fassent mieux que Transavia, Nouvel Air, Aigle Azur ou Tunisair, qui font à la fois de la ligne régulière et du charter, » renchérit Mourad El Khallel, le directeur général de Gamma Travel Services, en rappelant que, sur Djerba, il y a tout de même 14 vols hebdomadaires.
Enfin, pour Laurent comme pour Mourad El Khallel, la Tunisie ne donnera pas la moindre subvention aux Low Cost qui tenteraient leur chance. Or c’est au cœur de leur modèle.
Pour Hosni Djemmali, le Pdg du groupe Sangho, ce serait « relancer la guerre des prix » en multipliant les concurrents sur un marché où « l’on constate de façon récurrente des surcapacités aériennes, » confirme Laurent de Voyamar.
« Encore faudrait-il que les Low Cost intéressées par la desserte tunisienne fassent mieux que Transavia, Nouvel Air, Aigle Azur ou Tunisair, qui font à la fois de la ligne régulière et du charter, » renchérit Mourad El Khallel, le directeur général de Gamma Travel Services, en rappelant que, sur Djerba, il y a tout de même 14 vols hebdomadaires.
Enfin, pour Laurent comme pour Mourad El Khallel, la Tunisie ne donnera pas la moindre subvention aux Low Cost qui tenteraient leur chance. Or c’est au cœur de leur modèle.
Le Maroc n’est pas la Tunisie
Même si l’ouverture du ciel rappelle à tout le monde l’exemple marocain, le risque de voir la clientèle échapper aux TO n’effraie pas grand monde.
Dans ces conditions, inutile de se faire peur. Ce ciel ouvert arrive au mauvais moment !
C’est du moins l’avis des TO spécialistes de la destination, quelle que soit leur taille.
En se référant souvent à l’ouverture du ciel marocain, il souligne tous au premier chef, les différences structurelles entre l’offre tunisienne et celle de son cousin maghrébin.
« L’hébergement n’est pas le même dans les deux pays, » insiste Mourad El Khallel,
« Au Maroc, à côté des grosses enseignes, il y a une offre Ryad qui permet les courts séjours, tandis qu’en Tunisie, ce produit n’existe pratiquement pas. »
« Et puis les aéroports Tunisiens sont éloignés des hébergements, » précise Laurent, ce qui complique les choses pour la clientèle résidentielle ou pour celle des « short-breack » de 3J-2N ; ce sont eux qui font le bonheur des Low Cost et des hôteliers marocains.
« Au Maroc, on achète un vol puis on choisit son hébergement, tandis qu’en Tunisie, vous choisissez l’hébergement et vous achetez l’aérien qui va avec. »
« Contrairement à Marrakech, les hôteliers tunisiens n’ont pas la culture du yield », prévient Bruno Arbonel, le nouveau Pdg de Méditrad, « Et les grosses structures tunisiennes peuvent difficilement s’individualiser à la vente. »
Bien sûr tous conviennent que ce ciel ouvert peut développer le tourisme tunisien. Avec 700 000 Allemands en moins depuis l’attentat de Djerba, avec la baisse de la fréquentation française également, « Il faut bien remplir les hôtels » confie Mourad El Khallel.
« L’hôtellerie tunisienne souffre depuis quelque temps, » insiste également Colette Viera Da Silva, la directrice de Croisitours.
« Elle pourrait donc essayer de vendre en direct, via internet, par exemple, mais cela semble paradoxal avec une volonté de monter en gamme qu’elle affiche depuis la nouvelle classification des établissements et les incitations financières du gouvernement pour la rénovation du parc hôtelier. »
C’est du moins l’avis des TO spécialistes de la destination, quelle que soit leur taille.
En se référant souvent à l’ouverture du ciel marocain, il souligne tous au premier chef, les différences structurelles entre l’offre tunisienne et celle de son cousin maghrébin.
« L’hébergement n’est pas le même dans les deux pays, » insiste Mourad El Khallel,
« Au Maroc, à côté des grosses enseignes, il y a une offre Ryad qui permet les courts séjours, tandis qu’en Tunisie, ce produit n’existe pratiquement pas. »
« Et puis les aéroports Tunisiens sont éloignés des hébergements, » précise Laurent, ce qui complique les choses pour la clientèle résidentielle ou pour celle des « short-breack » de 3J-2N ; ce sont eux qui font le bonheur des Low Cost et des hôteliers marocains.
« Au Maroc, on achète un vol puis on choisit son hébergement, tandis qu’en Tunisie, vous choisissez l’hébergement et vous achetez l’aérien qui va avec. »
« Contrairement à Marrakech, les hôteliers tunisiens n’ont pas la culture du yield », prévient Bruno Arbonel, le nouveau Pdg de Méditrad, « Et les grosses structures tunisiennes peuvent difficilement s’individualiser à la vente. »
Bien sûr tous conviennent que ce ciel ouvert peut développer le tourisme tunisien. Avec 700 000 Allemands en moins depuis l’attentat de Djerba, avec la baisse de la fréquentation française également, « Il faut bien remplir les hôtels » confie Mourad El Khallel.
« L’hôtellerie tunisienne souffre depuis quelque temps, » insiste également Colette Viera Da Silva, la directrice de Croisitours.
« Elle pourrait donc essayer de vendre en direct, via internet, par exemple, mais cela semble paradoxal avec une volonté de monter en gamme qu’elle affiche depuis la nouvelle classification des établissements et les incitations financières du gouvernement pour la rénovation du parc hôtelier. »
« La Tunisie ferait mieux de réfléchir à ses produits »
« La Tunisie ferait mieux de réfléchir à ses produits plutôt que de susciter une augmentation de l’offre aérienne ! »
Toujours selon Colette Viera Da Silva, l’ouverture du ciel pourrait toutefois « Étoffer la vie nocturne des stations telle que Djerba, quand, le soir après huit heures, il n’y a guère de choses à faire en dehors de l’hôtel ; contrairement au Maroc où des villes comme Marrakech multiplient les événements. »
En tout état de cause, même si l’ouverture du ciel rappelle à tout le monde l’exemple marocain, le risque de voir la clientèle échapper aux TO n’effraie pas grand monde.
« Regardez où en sont les compagnies qui se sont lancées sur le Maroc ! » demande la directrice de Croisitours, « Elles ont toutes disparu, ou presque. »
Pour elle, le positionnement haut de gamme de son TO, avec des paniers moyens de 1 800 à 2200€, le protège de ce genre d’avanies : « Si des hôtels et des compagnies aériennes se lancent dans la vente direct, via Internet ou autres applications, cela concernera la clientèle d’entrée de gamme et les clubs. »
Certains y voient même un bénéfice potentiel pour les spécialistes de la Tunisie.
« Plus d’offre aérienne implique moins de pression sur nous, surtout du côté des gros opérateurs industriels, » considère Bruno Arbonel avec placidité, « Nous aurons plus d’espace et nous profiterons à plein des fortes relations que nous avons tissées avec les hôteliers en 60 ans de présence sur le marché. »
Dans l’ensemble finalement, ce ciel ouvert provoque surtout la perplexité. « L’Open Sky est une bonne chose ; » conclut Hosni Djemmali le patron de Sangho, « mais cela ne changera pas le tourisme tunisien.
Les TO ne perdront pas de clients, mais la Tunisie pourrait bien en trouver de nouveaux, surtout en Allemagne et en Grand Bretagne où l’ouverture du ciel aura plus d’impact qu’en France. »
En revanche, selon lui, « La Tunisie ferait mieux de réfléchir à ses produits plutôt que de susciter une augmentation de l’offre aérienne ! »
En tout état de cause, même si l’ouverture du ciel rappelle à tout le monde l’exemple marocain, le risque de voir la clientèle échapper aux TO n’effraie pas grand monde.
« Regardez où en sont les compagnies qui se sont lancées sur le Maroc ! » demande la directrice de Croisitours, « Elles ont toutes disparu, ou presque. »
Pour elle, le positionnement haut de gamme de son TO, avec des paniers moyens de 1 800 à 2200€, le protège de ce genre d’avanies : « Si des hôtels et des compagnies aériennes se lancent dans la vente direct, via Internet ou autres applications, cela concernera la clientèle d’entrée de gamme et les clubs. »
Certains y voient même un bénéfice potentiel pour les spécialistes de la Tunisie.
« Plus d’offre aérienne implique moins de pression sur nous, surtout du côté des gros opérateurs industriels, » considère Bruno Arbonel avec placidité, « Nous aurons plus d’espace et nous profiterons à plein des fortes relations que nous avons tissées avec les hôteliers en 60 ans de présence sur le marché. »
Dans l’ensemble finalement, ce ciel ouvert provoque surtout la perplexité. « L’Open Sky est une bonne chose ; » conclut Hosni Djemmali le patron de Sangho, « mais cela ne changera pas le tourisme tunisien.
Les TO ne perdront pas de clients, mais la Tunisie pourrait bien en trouver de nouveaux, surtout en Allemagne et en Grand Bretagne où l’ouverture du ciel aura plus d’impact qu’en France. »
En revanche, selon lui, « La Tunisie ferait mieux de réfléchir à ses produits plutôt que de susciter une augmentation de l’offre aérienne ! »
Tunisair augmente ses capacités en 2011
La réaction d’Ali Miaoui, directeur général France de Tunisair : « La mise en place de l’Open Sky est une négociation difficile pour tout le monde.
Il ne faut pas faire n’importe quoi. Vous savez : depuis l’été 2007, nous sommes passés de 90 à 106 fréquences hebdomadaires entre la France et la Tunisie.
Cela étant dit, en 2011, nous allons monter encore en puissance pour offrir 130 fréquences régulières, en particulier sur Tunis et Djerba, soit près de 200 000 sièges supplémentaires !
Si la recette coupon baisse un peu, la recette avion grimpe et nous allons encourager cette tendance en travaillant davantage les groupes, les incentives, les early booking et même une offre Low Cost qui conservera un service de type "régulier" ».
Il ne faut pas faire n’importe quoi. Vous savez : depuis l’été 2007, nous sommes passés de 90 à 106 fréquences hebdomadaires entre la France et la Tunisie.
Cela étant dit, en 2011, nous allons monter encore en puissance pour offrir 130 fréquences régulières, en particulier sur Tunis et Djerba, soit près de 200 000 sièges supplémentaires !
Si la recette coupon baisse un peu, la recette avion grimpe et nous allons encourager cette tendance en travaillant davantage les groupes, les incentives, les early booking et même une offre Low Cost qui conservera un service de type "régulier" ».