Les touristes français continuent de bouder la Tunisie - Photo : Musée El Guellala de Djerba - domeniconardozza-Fotolia.com
Ce sont les Russes qui ont sauvé la saison estivale 2016 pour le tourisme en Tunisie.
Sans cette clientèle, les professionnels tunisiens du secteur se trouveraient actuellement dans une situation catastrophique.
Bien entendu, tout est loin d'être rose, mais certains ont su tirer profit de cette clientèle en croissance pour sauver les meubles.
C'est le cas notamment de Seabel Hotels Tunisia qui exploite 3 hôtels en Tunisie : un à Port-El Kantaoui et deux à Djerba. "Tous les 3 sont opérationnels, se félicite Anis Meghirbi, directeur des ventes et du marketing.
C'est une excellente nouvelle et nous comptons les garder ouverts le plus longtemps possible."
L'Alladin et le Rim Beach, situés sur l'île de Djerba ont connu de "très bons mois de juillet et août 2016 grâce aux arrivées de Russes et au marché local", assure Anis Meghirbi.
Quant au Seabel Alhambra, sur le continent, il a profité d'une légère progression du nombre de clients algériens.
Mais ce sont surtout les Russes qui y ont occupé les chambres pendant l'été 2016. Selon certaines estimations, ils sont 500 000 à être venus dans le pays depuis début 2016.
De quoi compenser, en partie seulement, la dégringolade du nombre de visiteurs français en Tunisie.
Sans cette clientèle, les professionnels tunisiens du secteur se trouveraient actuellement dans une situation catastrophique.
Bien entendu, tout est loin d'être rose, mais certains ont su tirer profit de cette clientèle en croissance pour sauver les meubles.
C'est le cas notamment de Seabel Hotels Tunisia qui exploite 3 hôtels en Tunisie : un à Port-El Kantaoui et deux à Djerba. "Tous les 3 sont opérationnels, se félicite Anis Meghirbi, directeur des ventes et du marketing.
C'est une excellente nouvelle et nous comptons les garder ouverts le plus longtemps possible."
L'Alladin et le Rim Beach, situés sur l'île de Djerba ont connu de "très bons mois de juillet et août 2016 grâce aux arrivées de Russes et au marché local", assure Anis Meghirbi.
Quant au Seabel Alhambra, sur le continent, il a profité d'une légère progression du nombre de clients algériens.
Mais ce sont surtout les Russes qui y ont occupé les chambres pendant l'été 2016. Selon certaines estimations, ils sont 500 000 à être venus dans le pays depuis début 2016.
De quoi compenser, en partie seulement, la dégringolade du nombre de visiteurs français en Tunisie.
-23,8 % pour le marché français à fin août 2016
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"Nous n'avons pas bénéficié des ventes de dernière minute sur le marché français comme escompté, regrette Wahida Jaiet, directrice du bureau français de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT).
Ce qui entraîne une baisse globale des arrivées françaises en Tunisie sur l'été 2016."
Elle explique cette désaffection par les conséquences de l'attentat de Nice, le 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts sur la promenade des Anglais.
Même si cet événement s'est produit en France, il a des conséquences sur la fréquentation touristique des pays arabes.
"La tendance entamée fin 2015, après les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, s'est poursuivie et même amplifiée en 2016", constate Wahida Jaiet.
Et cela se confirme avec les chiffres qu'elle nous donne : -23,8 % avec 272 000 touristes français en Tunisie entre janvier et fin août 2016 par rapport à la même période en 2015.
La directrice de l'ONTT en France estime que le nombre de Français en Tunisie devrait se situer entre 300 000 et 310 000 d'ici fin 2016.
Mais la question sécuritaire n'est pas le seul point de blocage pour le marché français en Tunisie.
"Cet été, l'offre aérienne entre la France et la Tunisie était trop faible car les tour-opérateurs n'ont pas affrété. Cela entraîne une hausse des prix qui dissuade les touristes français qui veulent venir de se rendre en Tunisie", analyse Salwa Jaziri Arfa, directrice générale de Tunisie Senior.
Ce qui entraîne une baisse globale des arrivées françaises en Tunisie sur l'été 2016."
Elle explique cette désaffection par les conséquences de l'attentat de Nice, le 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts sur la promenade des Anglais.
Même si cet événement s'est produit en France, il a des conséquences sur la fréquentation touristique des pays arabes.
"La tendance entamée fin 2015, après les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, s'est poursuivie et même amplifiée en 2016", constate Wahida Jaiet.
Et cela se confirme avec les chiffres qu'elle nous donne : -23,8 % avec 272 000 touristes français en Tunisie entre janvier et fin août 2016 par rapport à la même période en 2015.
La directrice de l'ONTT en France estime que le nombre de Français en Tunisie devrait se situer entre 300 000 et 310 000 d'ici fin 2016.
Mais la question sécuritaire n'est pas le seul point de blocage pour le marché français en Tunisie.
"Cet été, l'offre aérienne entre la France et la Tunisie était trop faible car les tour-opérateurs n'ont pas affrété. Cela entraîne une hausse des prix qui dissuade les touristes français qui veulent venir de se rendre en Tunisie", analyse Salwa Jaziri Arfa, directrice générale de Tunisie Senior.
"Depuis la Révolution, les hôtels ne tournent pas assez"
Un problème qui pourrait certainement se régler avec l'ouverture du ciel tunisien. Un sujet qui revient régulièrement sur le tapis depuis plusieurs années et qui n'a encore jamais été réellement pris en charge.
Il faut également "profiter de la situation actuelle pour remettre à niveau le parc hôtelier tunisien, poursuit Anis Meghirbi. C'est une mesure prioritaire pour améliorer la qualité des services et enrayer la baisse des prix.
C'est maintenant qu'il faut agir pour que le jour où la reprise sera là, les problèmes actuels ne nous menacent plus."
Il estime qu'il est urgent pour les autorités tunisiennes d'inspecter les établissements du pays et de réévaluer le classement hôtelier pour qu'il corresponde à la réalité de l'offre.
"Les hôtels qui bradent leurs chambres tirent tout le secteur vers le bas, ajoute le directeur des ventes et du marketing de Seabel Hotels Tunisia. Cela représente un manque à gagner pour les professionnels, mais aussi pour l'économie nationale, les salariés et les clients. Les marges diminuent, ce qui restreint la capacité d'investissement."
"Depuis la révolution de Jasmin, les hôtels tunisiens ne tournent pas assez. Ils ne gagnent pas assez d'argent pour investir et maintenir à niveau leurs infrastructures et la qualité de leurs services", confirme Salwa Jaziri Arfa.
Pour tenter de limiter les dégâts, le gouvernement tunisien donne actuellement la possibilité aux hôteliers du pays de mettre une partie de leur parc (30 % maximum) en vente ou en location longue durée. De quoi les aider à se diversifier et ouvrir leur marché.
Il faut également "profiter de la situation actuelle pour remettre à niveau le parc hôtelier tunisien, poursuit Anis Meghirbi. C'est une mesure prioritaire pour améliorer la qualité des services et enrayer la baisse des prix.
C'est maintenant qu'il faut agir pour que le jour où la reprise sera là, les problèmes actuels ne nous menacent plus."
Il estime qu'il est urgent pour les autorités tunisiennes d'inspecter les établissements du pays et de réévaluer le classement hôtelier pour qu'il corresponde à la réalité de l'offre.
"Les hôtels qui bradent leurs chambres tirent tout le secteur vers le bas, ajoute le directeur des ventes et du marketing de Seabel Hotels Tunisia. Cela représente un manque à gagner pour les professionnels, mais aussi pour l'économie nationale, les salariés et les clients. Les marges diminuent, ce qui restreint la capacité d'investissement."
"Depuis la révolution de Jasmin, les hôtels tunisiens ne tournent pas assez. Ils ne gagnent pas assez d'argent pour investir et maintenir à niveau leurs infrastructures et la qualité de leurs services", confirme Salwa Jaziri Arfa.
Pour tenter de limiter les dégâts, le gouvernement tunisien donne actuellement la possibilité aux hôteliers du pays de mettre une partie de leur parc (30 % maximum) en vente ou en location longue durée. De quoi les aider à se diversifier et ouvrir leur marché.
Bonne surprise pour Voyamar
Surtout que les destinations concurrentes n'ont pas mis longtemps à s'adapter à la nouvelle donne géopolitique et à ses effets sur le tourisme.
Pour bénéficier du report des voyageurs qui délaissent les pays d'Afrique du Nord et la Turquie et attirer les producteurs, elles mettent en place des politiques tarifaires agressives.
"De nombreux tour-opérateurs habitués ont déplacé leurs productions sur la rive Nord de la Méditerranée où ils ont profité de prix quasi-similaires à ceux pratiqués en Tunisie", constate Wahida Jaiet qui dit avoir vu des voyages en Grèce vendus en ligne à 400 € la semaine en plein été 2016.
Pour autant, certains TO français sont restés fidèles à la Tunisie. Avec plus ou moins de succès.
La bonne surprise est du côté de Voyamar chez qui "à partir du 15 juillet 2016, nous avons enregistré une vraie reprise de la destination. Nous avons bénéficié d'un effet de report vis-à-vis de la Turquie et nous avons récupéré les petits budgets qui souhaitaient s'évader avec beaucoup de dernières minutes", se félicite Aurélien Aufort, directeur adjoint de Voyamar.
En revanche, du côté de Transat France, le bilan est bien moins positif. Lors de sa conférence de rentrée, mardi 6 septembre 2016, la direction du groupe a annoncé qu'elle s'attendait à une baisse de 67 % de ses ventes en Clubs Lookéa sur la Tunisie avec environ 5 000 pax sur l'ensemble de l'année 2016.
Et côté distributeurs français, la tendance est aussi à la chute avec -50 % de réservations chez Leclerc Voyages pour la période mai-juillet 2016.
Pour bénéficier du report des voyageurs qui délaissent les pays d'Afrique du Nord et la Turquie et attirer les producteurs, elles mettent en place des politiques tarifaires agressives.
"De nombreux tour-opérateurs habitués ont déplacé leurs productions sur la rive Nord de la Méditerranée où ils ont profité de prix quasi-similaires à ceux pratiqués en Tunisie", constate Wahida Jaiet qui dit avoir vu des voyages en Grèce vendus en ligne à 400 € la semaine en plein été 2016.
Pour autant, certains TO français sont restés fidèles à la Tunisie. Avec plus ou moins de succès.
La bonne surprise est du côté de Voyamar chez qui "à partir du 15 juillet 2016, nous avons enregistré une vraie reprise de la destination. Nous avons bénéficié d'un effet de report vis-à-vis de la Turquie et nous avons récupéré les petits budgets qui souhaitaient s'évader avec beaucoup de dernières minutes", se félicite Aurélien Aufort, directeur adjoint de Voyamar.
En revanche, du côté de Transat France, le bilan est bien moins positif. Lors de sa conférence de rentrée, mardi 6 septembre 2016, la direction du groupe a annoncé qu'elle s'attendait à une baisse de 67 % de ses ventes en Clubs Lookéa sur la Tunisie avec environ 5 000 pax sur l'ensemble de l'année 2016.
Et côté distributeurs français, la tendance est aussi à la chute avec -50 % de réservations chez Leclerc Voyages pour la période mai-juillet 2016.
Rendez-vous à l'IFTM 2016
Malgré tout, la directrice France de l'ONTT reste optimiste.
Elle martèle que "de gros efforts sont faits en Tunisie sur le plan sécuritaire. Plus de 1 500 personnes ont été déployées en supplément cet été pour assurer la sécurité dans les zones touristiques. A nous, désormais, de le faire savoir pour rassurer les voyageurs."
Elle mise également sur la formation des professionnels pour relancer la destination. A ce titre, l'Office va prochainement sillonner les routes de France pour rencontrer les agents de voyages.
Il va également mettre en ligne un programme d'e-learning "avec beaucoup d'informations et des arguments très concrets", explique Wahida Jaiet.
Elle compte obtenir des résultats à moyen-terme."La Tunisie sera très probablement reprogrammée par des TO français pour l'été 2017, prédit-elle.
Mais dans quelles conditions ? Pour quels volumes ? Et avec quels tarifs ? Je pense que nous aurons quelques réponses après l'IFTM 2016."
Le salon sera, en effet, crucial pour les responsables de l'ONTT qui ne manqueront pas d'y rencontrer un maximum de professionnels français du tourisme pour les rassurer et les inciter à revenir massivement en Tunisie.
Elle martèle que "de gros efforts sont faits en Tunisie sur le plan sécuritaire. Plus de 1 500 personnes ont été déployées en supplément cet été pour assurer la sécurité dans les zones touristiques. A nous, désormais, de le faire savoir pour rassurer les voyageurs."
Elle mise également sur la formation des professionnels pour relancer la destination. A ce titre, l'Office va prochainement sillonner les routes de France pour rencontrer les agents de voyages.
Il va également mettre en ligne un programme d'e-learning "avec beaucoup d'informations et des arguments très concrets", explique Wahida Jaiet.
Elle compte obtenir des résultats à moyen-terme."La Tunisie sera très probablement reprogrammée par des TO français pour l'été 2017, prédit-elle.
Mais dans quelles conditions ? Pour quels volumes ? Et avec quels tarifs ? Je pense que nous aurons quelques réponses après l'IFTM 2016."
Le salon sera, en effet, crucial pour les responsables de l'ONTT qui ne manqueront pas d'y rencontrer un maximum de professionnels français du tourisme pour les rassurer et les inciter à revenir massivement en Tunisie.