Pour Jean-Christophe Leborgne, la pratique est quasiment indispensable pour bien vendre des séjours sportifs de surf. - Photo DR
TourMaG.com - Quel est votre parcours dans le monde du tourisme ?
Jean-Christophe Leborgne - Je suis né au Sénégal et j'ai vécu pendant 25 ans en Afrique. Du coup, j'ai commencé à voir des touristes très tôt.
Ma mère étant une « dingue » du Club Med, dès mon plus jeune âge, j'ai été bercé dans cette atmosphère de vacances et j'ai côtoyé beaucoup de gens en vacances.
Et, très vite, j'ai travaillé au pair, là-bas aux Almadies, à Dakar. C'est ainsi que j'ai découvert ce qu'était le tourisme.
En parallèle, je pratiquais beaucoup d'activités sportives liées à la mer : de la voile, de la planche à voile et puis, surtout, du surf.
C'est le surf qui m'a donné envie de quitter le Sénégal. Mais surtout pas pour aller en France ! Plutôt à l'autre bout du monde, dans le Pacifique Sud.
Je suis arrivé en Nouvelle-Calédonie où j'ai beaucoup surfé pendant deux ans. Puis ensuite j'ai appris à découvrir cette région du monde.
Je me suis beaucoup déplacé et j'ai appris à connaître de nombreuses destinations dans le Pacifique Sud, jusqu'en 1991. Je suis allé en Australie, à Hawaï et aux îles Fidji en voilier et en avion. Tout ça grâce au surf !
Comme j'ai arrêté l'école en 4e, le fait d'avoir beaucoup voyagé dans ma jeunesse m'a permis, entre autres, d'apprendre à parler l'anglais. Ce qui m'est aujourd'hui indispensable dans mon travail.
TM.com - Avez-vous suivi une formation "tourisme" ?
J.C.L. - Oui, en 1993, je suis arrivé à Paris. Ça a été une grande découverte pour moi car je ne connaissais pas la vie en ville. Je me sentais un peu comme « Un indien dans la ville »...
Là-bas, j'ai entamé une formation en tourisme qui m'a permis de participer à un forum pour l'emploi où j'ai été recruté, en tant qu'intérimaire, par une entreprise aérienne de Tours, TAT, qui, à l'époque, avait été rachetée par British Airways.
Je n'y suis pas resté longtemps mais j'ai ensuite été contacté par Travel Store, un immense « supermarché du voyage ». Ils m'ont embauché pour travailler dans leur département « Terre d'Aventures ».
C'est comme ça que j'ai vraiment mis la première fois les pieds dans le monde du tourisme sportif.
Malheureusement, au bout d'un an Travel Store a fait faillite...
TM.com - Et comment êtes-vous arrivé à Turquoise Surf Travel ?
J.C.L - En fait, après cette épisode malheureux, j'ai voulu quitter Paris et du coup j'ai repris la route. J'ai travaillé à Saint-Barth, au Costa-Rica, je suis un peu retourné au Sénégal... Mais je gardais dans un coin de ma tête l'idée de continuer dans le domaine du tourisme sportif.
En 2000, ma mère m'appelle pour me dire qu'elle a rencontré une représentante de Terres d'Aventures – qui entre temps avait rouvert ses portes – lors d'un salon à Marseille. Elle me propose de lui envoyer mon CV.
Ils me convoquent à Marseille, en février 2000, pour passer un entretien mais ils ne me prennent pas...
Heureusement, huit mois plus tôt, en rentrant du Mali au Sénégal, par la route, j'avais rencontré un ami qui m'avait proposé d'aller surfer à Ouakam. Et, là-bas, en allant à l'eau, je rencontre Philippe Chevodian, un photographe très connu dans le monde du surf qui était également un des fondateurs de Turquoise Surf Travel.
Du coup, je me suis rendu dans les locaux de Turquoise Voyages pour me présenter. J'ai bien fait puisqu'ils m'ont engagé.
Jean-Christophe Leborgne - Je suis né au Sénégal et j'ai vécu pendant 25 ans en Afrique. Du coup, j'ai commencé à voir des touristes très tôt.
Ma mère étant une « dingue » du Club Med, dès mon plus jeune âge, j'ai été bercé dans cette atmosphère de vacances et j'ai côtoyé beaucoup de gens en vacances.
Et, très vite, j'ai travaillé au pair, là-bas aux Almadies, à Dakar. C'est ainsi que j'ai découvert ce qu'était le tourisme.
En parallèle, je pratiquais beaucoup d'activités sportives liées à la mer : de la voile, de la planche à voile et puis, surtout, du surf.
C'est le surf qui m'a donné envie de quitter le Sénégal. Mais surtout pas pour aller en France ! Plutôt à l'autre bout du monde, dans le Pacifique Sud.
Je suis arrivé en Nouvelle-Calédonie où j'ai beaucoup surfé pendant deux ans. Puis ensuite j'ai appris à découvrir cette région du monde.
Je me suis beaucoup déplacé et j'ai appris à connaître de nombreuses destinations dans le Pacifique Sud, jusqu'en 1991. Je suis allé en Australie, à Hawaï et aux îles Fidji en voilier et en avion. Tout ça grâce au surf !
Comme j'ai arrêté l'école en 4e, le fait d'avoir beaucoup voyagé dans ma jeunesse m'a permis, entre autres, d'apprendre à parler l'anglais. Ce qui m'est aujourd'hui indispensable dans mon travail.
TM.com - Avez-vous suivi une formation "tourisme" ?
J.C.L. - Oui, en 1993, je suis arrivé à Paris. Ça a été une grande découverte pour moi car je ne connaissais pas la vie en ville. Je me sentais un peu comme « Un indien dans la ville »...
Là-bas, j'ai entamé une formation en tourisme qui m'a permis de participer à un forum pour l'emploi où j'ai été recruté, en tant qu'intérimaire, par une entreprise aérienne de Tours, TAT, qui, à l'époque, avait été rachetée par British Airways.
Je n'y suis pas resté longtemps mais j'ai ensuite été contacté par Travel Store, un immense « supermarché du voyage ». Ils m'ont embauché pour travailler dans leur département « Terre d'Aventures ».
C'est comme ça que j'ai vraiment mis la première fois les pieds dans le monde du tourisme sportif.
Malheureusement, au bout d'un an Travel Store a fait faillite...
TM.com - Et comment êtes-vous arrivé à Turquoise Surf Travel ?
J.C.L - En fait, après cette épisode malheureux, j'ai voulu quitter Paris et du coup j'ai repris la route. J'ai travaillé à Saint-Barth, au Costa-Rica, je suis un peu retourné au Sénégal... Mais je gardais dans un coin de ma tête l'idée de continuer dans le domaine du tourisme sportif.
En 2000, ma mère m'appelle pour me dire qu'elle a rencontré une représentante de Terres d'Aventures – qui entre temps avait rouvert ses portes – lors d'un salon à Marseille. Elle me propose de lui envoyer mon CV.
Ils me convoquent à Marseille, en février 2000, pour passer un entretien mais ils ne me prennent pas...
Heureusement, huit mois plus tôt, en rentrant du Mali au Sénégal, par la route, j'avais rencontré un ami qui m'avait proposé d'aller surfer à Ouakam. Et, là-bas, en allant à l'eau, je rencontre Philippe Chevodian, un photographe très connu dans le monde du surf qui était également un des fondateurs de Turquoise Surf Travel.
Du coup, je me suis rendu dans les locaux de Turquoise Voyages pour me présenter. J'ai bien fait puisqu'ils m'ont engagé.
Très peu de concurrents directs
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TM.com - Quels sont les concurrents de Turquoise Surf Travel ?
J.C.L – Il y en a un à Bordeaux, Destination Surf, mais visiblement il ne satisfait pas les clients puisque j'ai de nombreux surfeurs de la région bordelaise qui font appel à moi.
Mais je ne veux pas casser du sucre sur le dos de la concurrence. Après, c'est sur que ça ne me dérange pas si leurs offres n'attirent pas autant de gens que les miennes !
TM.com – Pourquoi n'y a-t-il pas davantage de concurrence ?
J.C.L – Tout simplement parce que le surf est un sport pour lequel il faut pratiquer pour vendre. C'est tellement technique qu'il faut vraiment être surfeur pour espérer vendre des voyages de surf.
Surtout que plus de 80% de mes clients sont des personnes qui savent déjà surfer. Ils ont besoin de s'adresser à quelqu'un de confiance qui peut comprendre leurs besoins.
Ensuite, ayant beaucoup voyagé, j'ai une bonne connaissance des meilleurs spots du monde. Ce qui me permet de ne proposer que des offres de grande qualité et surtout le plus originales possibles.
TM.com - Qu'est-ce que vos clients attendent de vous ?
J.C.L – Ils attendent que je m'occupe de tout. Que je mette tout leur séjour en place, de A à Z.
Sur tous les gens qui me contactent, il y en a environ 30% qui sont vraiment motivés et vont jusqu'au bout de leur démarche.
Je leur fait une proposition chiffrée et si elle leur convient, j'établis un contrat de vente et je leur demande de me verser un acompte. Sachant que je ne prends aucun frais d'agence.
C'est moi qui paye toutes les prestations.
Cette année, j'ai fait 500 000 euros de chiffre d'affaires. Un bon résultat pour des voyages de surf. Mais en contrepartie, je travaille beaucoup. Je ne suis qu'un employé et pourtant, ce n'est pas rare que je débauche après 20 h. Voire même à minuit parfois !
J.C.L – Il y en a un à Bordeaux, Destination Surf, mais visiblement il ne satisfait pas les clients puisque j'ai de nombreux surfeurs de la région bordelaise qui font appel à moi.
Mais je ne veux pas casser du sucre sur le dos de la concurrence. Après, c'est sur que ça ne me dérange pas si leurs offres n'attirent pas autant de gens que les miennes !
TM.com – Pourquoi n'y a-t-il pas davantage de concurrence ?
J.C.L – Tout simplement parce que le surf est un sport pour lequel il faut pratiquer pour vendre. C'est tellement technique qu'il faut vraiment être surfeur pour espérer vendre des voyages de surf.
Surtout que plus de 80% de mes clients sont des personnes qui savent déjà surfer. Ils ont besoin de s'adresser à quelqu'un de confiance qui peut comprendre leurs besoins.
Ensuite, ayant beaucoup voyagé, j'ai une bonne connaissance des meilleurs spots du monde. Ce qui me permet de ne proposer que des offres de grande qualité et surtout le plus originales possibles.
TM.com - Qu'est-ce que vos clients attendent de vous ?
J.C.L – Ils attendent que je m'occupe de tout. Que je mette tout leur séjour en place, de A à Z.
Sur tous les gens qui me contactent, il y en a environ 30% qui sont vraiment motivés et vont jusqu'au bout de leur démarche.
Je leur fait une proposition chiffrée et si elle leur convient, j'établis un contrat de vente et je leur demande de me verser un acompte. Sachant que je ne prends aucun frais d'agence.
C'est moi qui paye toutes les prestations.
Cette année, j'ai fait 500 000 euros de chiffre d'affaires. Un bon résultat pour des voyages de surf. Mais en contrepartie, je travaille beaucoup. Je ne suis qu'un employé et pourtant, ce n'est pas rare que je débauche après 20 h. Voire même à minuit parfois !
"Avec Internet, tous les Français sont devenus agents de voyages"
TM.com - Combien d'employés travaillent à Turquoise Surf Travel ?
J.C.L – En fait, je suis le seul. Je m'occupe de tout : du site Internet, de la production des séjours, du suivi des clients, de la vente et de la rédaction des contrats.
J'ai été aidé par un webmaster, l'année dernière pour la refonte du site web mais depuis, c'est moi qui m'occupe des mises à jour et de la promotion sur les réseaux sociaux.
TM.com - Comment vous adaptez-vous à la montée en puissance d'Internet ?
J.C.L – J'ai l'impression que depuis l'arrivée d'Internet, tous les Français sont devenus des agents de voyages en puissance.
Internet m'apporte de bonnes choses mais me fait aussi perdre de l'activité. Parce qu'en fait, certaines personnes se renseignent sur mon site et s'occupent de réserver par leurs propres moyens.
J'essaie de prévenir mes clients : s'ils prennent un billet d'avion ou se créent leur séjour par eux-mêmes, ils ne sont pas à l'abri d'une galère et, dans ce cas-là, je ne peux rien faire pour eux.
TM.com - Est-ce que vous adhérez à un réseau ? Un syndicat ?
J.C.L – Nous faisons partie du réseau Tourcom. Après pour tout ce qui est assurances et garanties financières, c'est la maison-mère, Turquoise Voyages, qui s'en occupe.
Grâce à cette structure qui est une agence assez importante, je peux me concentrer uniquement sur mon travail. Je profite de ses compétences techniques, administratives et en billetterie. Et ce n'est pas du luxe !
TM.com – Quelles sont les perspectives d'évolution pour Turquoise Surf Travel ?
J.C.L – J'aimerais réussir à me concentrer uniquement sur des séjours en bateau (boat trips) aux Maldives.
J'achète un navire et je me trouve assez de clients pour le remplir toutes les deux semaines pendant huit mois par an et, à côté de ça, je me trouve un stagiaire pour s'occuper du reste.
Mais bon, ça reste un rêve, une utopie...
J.C.L – En fait, je suis le seul. Je m'occupe de tout : du site Internet, de la production des séjours, du suivi des clients, de la vente et de la rédaction des contrats.
J'ai été aidé par un webmaster, l'année dernière pour la refonte du site web mais depuis, c'est moi qui m'occupe des mises à jour et de la promotion sur les réseaux sociaux.
TM.com - Comment vous adaptez-vous à la montée en puissance d'Internet ?
J.C.L – J'ai l'impression que depuis l'arrivée d'Internet, tous les Français sont devenus des agents de voyages en puissance.
Internet m'apporte de bonnes choses mais me fait aussi perdre de l'activité. Parce qu'en fait, certaines personnes se renseignent sur mon site et s'occupent de réserver par leurs propres moyens.
J'essaie de prévenir mes clients : s'ils prennent un billet d'avion ou se créent leur séjour par eux-mêmes, ils ne sont pas à l'abri d'une galère et, dans ce cas-là, je ne peux rien faire pour eux.
TM.com - Est-ce que vous adhérez à un réseau ? Un syndicat ?
J.C.L – Nous faisons partie du réseau Tourcom. Après pour tout ce qui est assurances et garanties financières, c'est la maison-mère, Turquoise Voyages, qui s'en occupe.
Grâce à cette structure qui est une agence assez importante, je peux me concentrer uniquement sur mon travail. Je profite de ses compétences techniques, administratives et en billetterie. Et ce n'est pas du luxe !
TM.com – Quelles sont les perspectives d'évolution pour Turquoise Surf Travel ?
J.C.L – J'aimerais réussir à me concentrer uniquement sur des séjours en bateau (boat trips) aux Maldives.
J'achète un navire et je me trouve assez de clients pour le remplir toutes les deux semaines pendant huit mois par an et, à côté de ça, je me trouve un stagiaire pour s'occuper du reste.
Mais bon, ça reste un rêve, une utopie...