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''Un Fond de Garantie passagers, sinon rien… '' : Nathalie Moreau nous écrit


Nathalie Moreau, expert "assurance crédit export", analyse les crises récentes en matière de défaillance et nous propose l'apport de Vilfredo Pareto, sociologue, économiste et philosophe dont on ferait bien, selon elle, de s'inspirer "dans le cadre de l'étude de la distribution du revenu et dans l'analyse des choix individuels." Voici son courrier.


Rédigé par Jean DA LUZ le Mercredi 6 Septembre 2006

"ELEGANCE/ISROFLY : « Il n’est plus temps de chercher la porte si vous êtes déjà passé devant ! » (Proverbe grec ANTISTHEME IV Av JC).

Comme toujours, les « cellules de crise » ont été mise en place par le Ministre du Tourisme et du Transport, l’APS, le CETO et le SNAV. Les « Pontes » de l’industrie du tourisme vont s’entendre pour promulguer plus de législations, plus de réglementations, plus d’assurances… que va-t-il en découler ? : Comme d’habitude plus de coûts !

STOP !

Quelque chose doit être réellement fait. Nous sommes tous d’accord. L'opinion publique doit être rassurée et la confiance entre tous les professionnels doit être restaurée.

Cet homme, né à Paris, le 15 juillet 1848 peut nous aider. Il a certainement facilité le succès de la plupart des grandes entreprises internationales.

Au lieu d'une réaction typique de panique « après coup », le secteur du voyage devrait s’inspirer des expériences des autres où la « qualité » est la clef de voûte principale depuis des décennies. Six-Sigma a été le processus choisit pour la plupart des grandes entreprises internationales tels que Motorola, GE, Microsoft, Alcoa, Saint-Gobain, etc.

Le précepte de base et fondamental de l'approche de Six-Sigma est la nécessité de savoir, mesurer et comprendre la situation existante, puis de pouvoir mesurer et quantifier les résultats de toutes actions/réactions….. Aucune action n'est prise sans pouvoir mesurer et quantifier. Si on peut mesurer on peut corriger.

Les grands gourous de cette méthodologie sont renommés (Demming, Juran, Feigenbaum), ils ont été les principaux acteurs de la croissance économique du Japon et des Etats-Unis. Mais très peu se rappellent que certains des points fondamentaux de ces approches viennent de cet homme de naissance parisienne !

Vilfredo Pareto (né à Paris - France le 15 juillet 1848 ; décédé à Céligny - Suisse le 19 août 1923) était un sociologue, économiste et philosophe. Il a apporté de nombreuses contributions importantes dans ces matières, particulièrement dans l'étude de la distribution du revenu et dans l'analyse des choix individuels. Il introduisit le concept de l'efficacité et aida le développement du champ de la microéconomie avec des idées telles que la courbe d'indifférence. . (http://fr.wikipedia.org/wiki/Wilfredo_Pareto)

Mais que peut-il faire pour nous 83 ans après sa mort ? Il y a au moins trois éléments de son travail qui peuvent être appliqués à la situation actuelle :

1. « la règle 80-20 » (ou « principe de Pareto ») qui nous aide à identifier quelques facteurs importants…

Elegance et Isrofly sont à la « Une ». Mais quid des autres « catastrophes » de ces dernières années :
Dans presque chaque cas, bien que la cause fondamentale ait pu être due à de la mauvaise gestion ou peut-être même, comme on l’a suggéré, à de l'avarice ou de la malhonnêteté, les « crises » sont toujours intervenue quand il y avait des problèmes de paiement entre deux acteurs de l'industrie du voyage.

2. Pareto a également étudié le choix individuel…

L'impact de chaque événement est, obligatoirement, très médiatisé et publique… n’oublions pas que le client final est le public. Chaque personne en Europe voyage ou prend des vacances avec des sociétés impliquées d’une façon ou d’une autre dans le secteur touristique. Chacun a besoin d’être rassuré. Le travail de Pareto sur le choix individuel nous aide à évaluer comment les gens réagiront à la publicité négative, et comment ils vont aller logiquement choisir leur produit ailleurs.

3. La notion d' « optimum de Pareto » permet de diviser en deux l'ensemble des états possibles de la société. On peut ainsi distinguer :

 ceux qui sont uniformément améliorables : il est possible d'augmenter le bien-être de certains individus (voir sociétés) sans réduire celui des autres.
 ceux qui ne sont pas uniformément améliorables : l'augmentation du bien-être de certains individus (voir sociétés) implique la réduction du bien-être d'au moins un autre individu (voir société).


De par sa nature, le secteur du tourisme est complexe…

• Les fournisseurs principaux doivent faire des investissements d'équipements énormes (avion, construction d'hôtel, etc.),
• Les producteurs ont besoin d'argent comptant pour avancer les dépenses (« fonds de roulement » plus qu’un investissement de capital), pour créer et promouvoir le produit (achats confirmés où options, catalogues/sites Web) ;
• Les distributeurs sont peu capitalisés, et dépendent de l’écart règlement/encaissement avant de toucher finalement leur commission ;
• Le client final veut payer le moins possible et à la dernière minute.

Ce qui conduit inévitablement à un cercle vicieux sur les termes de règlements entre les principaux acteurs de cette chaîne (Tours Opérateurs, Agences de Voyages, compagnies aériennes, réceptifs, chaînes d’hôtels, etc.). Ajoutez à ce mélange, le fait que le secteur est très concurrentiel, les marges sont basses et que les coûts de distribution sont hauts… et nous obtenons une recette idéale pour un désastre annoncé.

Une crise de liquidité temporaire pour une compagnie, couplée à un manque de confiance de ses fournisseurs, peut causer l’effondrement d’une société qui est autrement viable…… conséquence : les autres acteurs du tourisme doivent se débrouiller pour trouver une solution à court terme (lutter contre un incendie coûte toujours plus cher). Chaque catastrophe de ce type génère une publicité énorme, et aggrave l’insécurité de chaque membre de l’industrie du tourisme (spécialement quand cela devient fréquent dans d'autres pays ou dans d'autres cultures).

Législation et réglementation :

Cela peut (?) aider à réduire les risques dus à l'incompétence ou à la malhonnêteté. Mais chaque acteur doit payer un prix encore plus important en coûts d'administration et de bureaucratie. En effet, ces surcoûts sont appliqués sur chaque société, et non à celle qui semblerait « à risque ». Cette voie revient infiniment plus cher pour tous (vaut t’il mieux ne gérer que les risques réels ?).

Fonds de Garantie/assurances :

Ils entrent en vigueur après l'événement. À moins qu'ils puissent être efficaces dans la seconde, la publicité négative s'est déjà produite : les medias s’emparent des passagers ou touristes bloqués, sans attendre les négociations éventuelles entre chaque partenaire concerné. Les dommages sont faits. Dans tous les cas, ajouté au fait que ces fonds de garantie/assurance augmentent les frais de tous les acteurs du tourisme, il faut se rappeler que ceux qui en récoltent les bénéfices directs sont les assureurs et le secteur bancaire. Ces promoteurs devraient peut-être changer de métier et chercher plutôt à faire carrière dans ces domaines plus particulièrement et non dans le tourisme !

Où Pareto veut-il guider l'industrie du tourisme français ?

Le détonateur principal pour tous ces événements a été le manque/retard de paiement.


La solution

Imaginons que chaque règlement entre tous les intervenants de l'industrie (mondiale) du tourisme était certain… sans retard, sans risque.

Oui ! Certaines compagnies feraient faillite du fait de leur mauvaise gestion ou par malhonnêteté, mais le coût serait restreint aux frais réels (non « hypothétiques ») sans effet de dominos.

Si l’APS, le CETO, le SNAV, etc., pouvaient avoir une visibilité sur le règlement des paiements entre toutes les parties concernées, tous dommages collatéraux pourraient être évité. Naturellement, quelqu'un devra payer. Plus important, cela serait à titre « proactif » et non « réactif ».

Comment peut-on le mettre en place ?

Par la création d'un simple compte de transit intermédiaire pour tous les membres de l’industrie du tourisme français.

Le concept est simple :

Un compte de transit dans lequel sont entrés tous les règlements dus (par date d’échéance), et au travers duquel passe tous les règlements effectués (transactions par prélèvement/virements automatiques). Le solde de ce compte doit être toujours zéro, si ce n’est pas le cas… quelque chose s’est mal passée

Chaque société qui a passé une commande, transmettrait tous les détails des paiements dues (montant, date d’échéance, bénéficiaire, détails bancaires) à une base de données centrale.
De la même manière, chaque société attendant un règlement devrait transmettre leurs propres données afin de les croiser. Pour simplifier les choses, la somme de toutes les transactions des deux parties peut être calculé sur des intervalles de temps (par ex : hebdomadaire, quinzaine, mensuel). Quand il arrive un « défaut de paiement », le montant manquant sur le compte de transit est pris sur un compte correspondant à un fond de garantie prévisionnel. La société attendant le règlement a été payé. Pas de drame, pas de publicité négative.

A l'instant même où une société n'aurait pas les liquidités nécessaires à la date d’échéance, l’organisme central le saurait et aura, par conséquent, déjà effectué le paiement « en lieu et place » du débiteur ; en avertissant tous les membres de l'industrie de son défaut de paiement. Malgré tout, si une société souhaitait travailler avec ce « fautif », il serait convenu qu’elle doit garantir impérativement le service et en assumerait seule les conséquences.

Réduire les coûts et financer le fond de garantie prévisionnel

Maintenant rendons les choses encore plus simples et réduisons nos coûts !

Tous les échanges pourraient être « subrogés » à l’organisme central, qui automatiquement débiterait les débiteurs et créditerait les bénéficiaires aux dates d’échéance convenues (une simple opération automatisée). Le fond de garantie prévisionnel serait financé par une petite commission sur les volumes traités pour les bénéficiaires (déduction d’une dérisoire fraction / % pour l’alimenter)

Imaginez…..réduction des coûts administratifs ! Des charges sur la comptabilité et contrôles réduits à pratiquement rien. Il faut considérer également la réduction des frais bancaires ! Ces économies ensemble à la sécurité du paiement, devraient sans soucis couvrir la minuscule commission imposée : donc des bénéfices supplémentaires.

Que fait t’on maintenant ?

Analysons, réfléchissons ensemble, ne compliquons pas les choses indéfiniment, et pourquoi pas ? Lisons Pareto…".

Nathalie Moreau
Expert "assurance crédit export"

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Commentaires

1.Posté par vainopoulos le 07/09/2006 12:09 | Alerter
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Votre vision est intéressante mais...surprenant car toute l'économie serait centralisée aux mains d'un seul organisme. C'est un important retour en arrière que vous nous proposez, limite théories marxistes!...Certes, Pareto est de cette période...
Vous devez certainement savoir qu'il existe des agences de notations et de suivis des entreprises, comme la Coface, qui suivent le moindre défaut de paiement ou les retards réguliers: de ceux-ci, nous pouvons contrôler la qualité d'un fournisseur et refuser de le servir ou d'acheter.

Vous avez également INFOGREFFE et société.com pour vérifier la bonne santé de ces entreprises.

Ensuite, contrairement à ce qui est dit ici ou là, même si le marché est difficile, les agences ne vont pas si mal: chez TourCom, la note moyenne de toute les agences du réseau est de 11/20: elles font parfois moins de clients, mais autant de volume d'affaires et, surtout, plus de marges en refusant de faire n'importe quoi.

Avec ces informations, faciles d'accès, vous pouvez vous rassurer.

Maintenant, personne n'empêchera des sociétés préférer les mirages à la réalité en acceptant de vendre "presque" à perte pour ne pas perdre le marché de certaines entreprises achetant à prix trop bas pour vendre...à prix cassés à des consommateurs pensant faire de bonnes affaires.

C'est une question d'intelligence et de prudence.

Ce n'est pas Pareto qui changera notre image notre relation conso- agences de voyages- gouvernement.

Surtout quand l'Etat lui-même paie à plus de trois mois ses fournisseurs!



2.Posté par MOREAU le 07/09/2006 14:06 | Alerter
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Merci M. Vainopoulos

Effectivement, vous avez bien identifié que « toute l’économie serait centrée au main d’un seul organisme »
Bien sur, c’est le but ! Sous conditions que cet organisme soit totalement indépendant (de tous groupes politiques ou économiques de toutes sortes) ; il doit gérer les intérêts de tous les partenaires du tourisme sans être partisan.

Les points clés de cette analyse sont : prévention et non réaction (et éventuellement solution :-)….)

Les différents services cités par vous ne permettent pas d’avoir des informations actualisées aux fréquences exigées par notre métier.

Par exemple :
- Coface : environ 4000 sociétés (633Z), dont + de 23% n’ont donné aucun bilan financier! en ce qui concerne les 77% restant : la moyenne des informations date d’environ 1 an et 9 mois
- Infos greffe : renseignement après début d’une action légale ou dépôt de bilan, comme Coface toutes les sociétés n’y mettent pas leur bilan !et avec une période de réactualisation annuelle (cad en moyenne les informations date de 6 mois…).
- Société.com : prend les informations des autres bases

En quoi est ce rassurant si nous ne pouvons que réagir ?

Mais nous pouvons en débattre lors de Top Resa :-)


3.Posté par MOREAU le 07/09/2006 14:24 | Alerter
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Rectification : l'habitude de wanadoo ....c'est nathal.moreau@orange.fr

4.Posté par T.TYCLE le 07/09/2006 14:37 | Alerter
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Merci Nathalie ! enfin quelqu'un capable de reflechir un peu sans chercher à y gagner quelquechose. Marxisme, Fachisme je m'en fous du moment que l'analyse est pertinente

5.Posté par O'NEILL le 08/09/2006 14:04 | Alerter
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Nous avons observé, avec un certain intérêt, les différents échanges au sujet du « Fond de Garantie » après les problèmes récents avec Elégance et IsroFly. (Tourmag VeilleInfo, etc.)
Un article en particulier à attiré toute notre attention, celui de Nathalie Moreau *

L’analyse de Nathalie d'une « solution » proposée pour éviter de tels événements, est parfaitement simple et réalisable dans le concept. Nous sommes de son avis!

Mais… vraisemblablement sans le savoir, la « solution » qu’elle propose, est avec précision, le service que nous fournissons déjà à l'industrie du tourisme à un niveau international.

Nous sommes établis et travaillons dans l'ensemble de l'Europe. Dans certains pays, plus de 75% du secteur touristique travaille avec nous et à leur bénéfice. Le marché français a été plus lent à adopter cette solution, mais elle pénètre graduellement.

Après un accueil favorable par George COLSON (SNAV), Rene-Marc CHIKLI a programmé, ce mois ci, une session d’étude au travers du CETO afin d’évaluer notre option.

*Nathalie, qui êtes vous ? Vous pouvez nous appeler si vous souhaitez changer d’employeur!

Ronan O’Neill
PDG de Travelfactoring Europe Limited

6.Posté par beldjilali abdelkader le 03/08/2008 09:42 | Alerter
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Cher clients ;

On vous propose nos services de transit sous toutes ses formes : aérienne, terrestre et maritime.
On vous affrète même d’autres services tel que le transport et le consulting.
On est basé à Oran et on a un bureau au port et un autre bureau annexe à St Eugène.
Cependant, on vous invite à visiter notre site Web : www.transit-beldjilali.com
Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez croire en l’expression de nos hautes considérations.
Cordialement.






































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