''Demain, nous pourrions tous recevoir dans nos boîtes aux lettres des avantages négociés par les assureurs auprès des TO pour leurs clients. Si les distributeurs ne se fédèrent pas sur ce grave problème, un nouveau modèle économique se mettra en place. Ce ne sont d’ailleurs pas seulement les assureurs ou les mutuelles qui sont concernés, mais toutes les sociétés qui proposent une carte de fidélité.''
TourMaG.com - Y-a t’il vraiment urgence et un danger imminent pour les agences de voyages qui souffrent des ventes à travers les Mutuelles ?
Pascal Cordier : "Oui, il y a urgence et danger car chaque agence peut voir disparaître une partie de sa clientèle, alors que celle-ci est déjà insuffisante !
Aucun consommateur ne résistera à l’appel de réductions de 9 % que nous ne pouvons pratiquer dans nos agences. Il faut réagir.
Pensons que ce mouvement pourrait s’étendre aux assureurs car nous sommes tous assurés.
Demain, nous pourrions donc tous recevoir dans nos boîtes aux lettres des avantages négociés par les assureurs auprès des TO pour leurs clients.
Si les distributeurs ne se fédèrent pas sur ce grave problème, un nouveau modèle économique se mettra en place.
Ce ne sont d’ailleurs pas seulement les assureurs ou les mutuelles qui sont concernés, mais toutes les sociétés qui proposent une carte de fidélité. Déjà la carte de fidélité d’IKEA propose des accords avec des hébergeurs, et demain ?
TM.com - Pourquoi agir seulement aujourd’hui alors que ce mouvement existe depuis au moins 2 ans et que depuis plus longtemps encore on connaît les dégâts des rabais pratiqués au CE ?
P.C. : "Parce que le phénomène prend de réelles proportions. Depuis des années, nos entreprises sont fragilisées par les ventes plus ou moins directes des TO, en particulier via les CE.
Les initiatives des mutuelles, qui se généralisent, sont de nouvelles attaques, qui touchent encore plus de Français.
L’effet, au début, étant marginal, les agences remontaient l’information à leurs réseaux respectifs, chacun négociant au mieux en espérant que le phénomène ne s’amplifierait pas. Aujourd’hui, la plupart des réseaux s’entendent pour des actions communes.
Le but n’étant pas d’entrer en confrontation avec nos partenaires, mais de leur faire comprendre que ce modèle économique met en péril nos entreprises, nos salariés. Nous devons trouver ensemble des solutions.
Certains disent que c’est un combat d’arrière-garde, nous préférons faire partie des professionnels qui se battent, plutôt que de ceux qui baissent les bras.
En attendant les agences souffrent qu’elles appartiennent au réseaux AS VOYAGES, MANOR OU TOURCOM, CEDIV, ou qu’elle soient de la grande distribution ou des Pure players. Ce problème nous touche tous..."
Pascal Cordier : "Oui, il y a urgence et danger car chaque agence peut voir disparaître une partie de sa clientèle, alors que celle-ci est déjà insuffisante !
Aucun consommateur ne résistera à l’appel de réductions de 9 % que nous ne pouvons pratiquer dans nos agences. Il faut réagir.
Pensons que ce mouvement pourrait s’étendre aux assureurs car nous sommes tous assurés.
Demain, nous pourrions donc tous recevoir dans nos boîtes aux lettres des avantages négociés par les assureurs auprès des TO pour leurs clients.
Si les distributeurs ne se fédèrent pas sur ce grave problème, un nouveau modèle économique se mettra en place.
Ce ne sont d’ailleurs pas seulement les assureurs ou les mutuelles qui sont concernés, mais toutes les sociétés qui proposent une carte de fidélité. Déjà la carte de fidélité d’IKEA propose des accords avec des hébergeurs, et demain ?
TM.com - Pourquoi agir seulement aujourd’hui alors que ce mouvement existe depuis au moins 2 ans et que depuis plus longtemps encore on connaît les dégâts des rabais pratiqués au CE ?
P.C. : "Parce que le phénomène prend de réelles proportions. Depuis des années, nos entreprises sont fragilisées par les ventes plus ou moins directes des TO, en particulier via les CE.
Les initiatives des mutuelles, qui se généralisent, sont de nouvelles attaques, qui touchent encore plus de Français.
L’effet, au début, étant marginal, les agences remontaient l’information à leurs réseaux respectifs, chacun négociant au mieux en espérant que le phénomène ne s’amplifierait pas. Aujourd’hui, la plupart des réseaux s’entendent pour des actions communes.
Le but n’étant pas d’entrer en confrontation avec nos partenaires, mais de leur faire comprendre que ce modèle économique met en péril nos entreprises, nos salariés. Nous devons trouver ensemble des solutions.
Certains disent que c’est un combat d’arrière-garde, nous préférons faire partie des professionnels qui se battent, plutôt que de ceux qui baissent les bras.
En attendant les agences souffrent qu’elles appartiennent au réseaux AS VOYAGES, MANOR OU TOURCOM, CEDIV, ou qu’elle soient de la grande distribution ou des Pure players. Ce problème nous touche tous..."
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TM.com - Les Mutuelles ne vendent pas vraiment des voyages mais se bornent à inciter leurs clients à acheter tel ou tel produit. Producteurs (et Mutuelles) ont certainement blindé juridiquement l’affaire. Avez-vous des éléments de preuve démontrant le contraire ?
P.C. : "Si elles ne font que de la publicité gratuite pour les TO, sans plus, elles ne doivent sans doute pas s’immatriculer. Si elles sont rémunérées, c’est différent, elles doivent s’immatriculer.
Nous menons notre enquête pour déterminer ce qu’il en est réellement. Mais le problème n’est pas QUE là : que représentons-nous, tous ensemble, pour les TO ?
Travailler avec les clients des mutuelles en reconnaissant une remise de 9 % mais en prenant en charge toute la gestion des voyages, leur revient-il vraiment beaucoup moins cher que la distribution par agences de voyages ?
Peuvent-ils se passer de nous ? Pouvons-nous nous passer d’eux en concentrant nos ventes sur les TO qui garantissent ne vendre que par notre intermédiaire ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre, les TO et nous."
TM.com - Si demain les Mutuelles s’immatriculaient à Atout France ce ne serait pas pire pour la Distribution ?
P.C. : "Je ne pense pas, au début, elles garderont peut être ces réductions mais très vite, avec tout ce que cela implique comme charges de travail, responsabilités, salariés, compétences, formalités… et pertes potentielles, elles viendront à des niveaux que nous connaissons.
Nous faisons un vrai métier… dont la rentabilité n’est pas enviable. Les dirigeants des mutuelles, responsables de l’argent de leurs adhérents, sont-ils préparés à cette aventure ? J’en doute !
L’exemple des agences de la grande distribution est significatif : elles ne fonctionnent et ne réussissent que dans un modèle comparable au nôtre !
C’est vrai aussi pour les grandes agences en ligne. Les unes et les autres ont créé de nouvelles clientèles, ce qui ne serait pas le cas des mutuelles."
P.C. : "Si elles ne font que de la publicité gratuite pour les TO, sans plus, elles ne doivent sans doute pas s’immatriculer. Si elles sont rémunérées, c’est différent, elles doivent s’immatriculer.
Nous menons notre enquête pour déterminer ce qu’il en est réellement. Mais le problème n’est pas QUE là : que représentons-nous, tous ensemble, pour les TO ?
Travailler avec les clients des mutuelles en reconnaissant une remise de 9 % mais en prenant en charge toute la gestion des voyages, leur revient-il vraiment beaucoup moins cher que la distribution par agences de voyages ?
Peuvent-ils se passer de nous ? Pouvons-nous nous passer d’eux en concentrant nos ventes sur les TO qui garantissent ne vendre que par notre intermédiaire ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre, les TO et nous."
TM.com - Si demain les Mutuelles s’immatriculaient à Atout France ce ne serait pas pire pour la Distribution ?
P.C. : "Je ne pense pas, au début, elles garderont peut être ces réductions mais très vite, avec tout ce que cela implique comme charges de travail, responsabilités, salariés, compétences, formalités… et pertes potentielles, elles viendront à des niveaux que nous connaissons.
Nous faisons un vrai métier… dont la rentabilité n’est pas enviable. Les dirigeants des mutuelles, responsables de l’argent de leurs adhérents, sont-ils préparés à cette aventure ? J’en doute !
L’exemple des agences de la grande distribution est significatif : elles ne fonctionnent et ne réussissent que dans un modèle comparable au nôtre !
C’est vrai aussi pour les grandes agences en ligne. Les unes et les autres ont créé de nouvelles clientèles, ce qui ne serait pas le cas des mutuelles."
TM.com - Est-il envisageable (et en avez-vous les moyens) d’aller jusqu’au boycott quand on sait que TourCom-Manor ont déjà fait entendre leur différence ?
P.C. : "Nous n’en sommes pas là ! Mais c’est l’une des hypothèses qui sera certainement débattue au sein de ce collectif si nous ne parvenions pas à ramener les TO à la raison ou à trouver une solution respectable…
Concernant Tourcom, son président privilégie à priori une approche juridique, pour Manor, le tourisme est relativement marginal, ce qui ne signifie pas qu’ils acceptent la situation actuelle, bien au contraire.
Mais je ne souhaite pas parler à leur place. Les approches sont différentes mais complémentaires. Nous nous retrouverons sans doute quand ce sera indispensable. L’enjeu est tellement important."
TM.com - Quel est le calendrier de votre action future ?
P.C. : " Il faut toujours laisser du temps au temps ! Permettre aux TO de réfléchir pendant 2 ou 3 semaines semble raisonnable. Ensuite, en fonction de leurs décisions, nous adopterons une stratégie, tous ensemble.
Je suis convaincu que nous trouverons une solution avec les TO, nous avons à faire à des professionnels qui sauront voir où est leur intérêt..."
P.C. : "Nous n’en sommes pas là ! Mais c’est l’une des hypothèses qui sera certainement débattue au sein de ce collectif si nous ne parvenions pas à ramener les TO à la raison ou à trouver une solution respectable…
Concernant Tourcom, son président privilégie à priori une approche juridique, pour Manor, le tourisme est relativement marginal, ce qui ne signifie pas qu’ils acceptent la situation actuelle, bien au contraire.
Mais je ne souhaite pas parler à leur place. Les approches sont différentes mais complémentaires. Nous nous retrouverons sans doute quand ce sera indispensable. L’enjeu est tellement important."
TM.com - Quel est le calendrier de votre action future ?
P.C. : " Il faut toujours laisser du temps au temps ! Permettre aux TO de réfléchir pendant 2 ou 3 semaines semble raisonnable. Ensuite, en fonction de leurs décisions, nous adopterons une stratégie, tous ensemble.
Je suis convaincu que nous trouverons une solution avec les TO, nous avons à faire à des professionnels qui sauront voir où est leur intérêt..."