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Voyage d'affaires : les acheteurs réclament "plus de transparence"

Une table ronde organisée lors du dernier Grand Live du Voyage d'Affaires (CDS Groupe)


Si reprise du voyage d’affaires se poursuit, les acheteurs représentés lors d’une table ronde sont unanimes. Dans ce contexte inflationniste, il faut plus que jamais maîtriser ses dépenses et la demande de transparence vis-à-vis des fournisseurs, dont les agences de voyages, se fait de plus en plus pressante pour avoir la certitude de payer le juste prix ou plutôt la juste inflation.


Rédigé par le Lundi 23 Janvier 2023

Acheteurs et consultants ont pu s'exprimer sur le sujet du modèle économique des TMC.
Acheteurs et consultants ont pu s'exprimer sur le sujet du modèle économique des TMC.
La table ronde qui réunissait quatre acheteurs, aussi représentants d'associations, lors du dernier Grand Live du Voyage d'Affaires aura démontré cette période de reprise du voyage d'affaires est contrariée par la hausse des coûts.

« Maîtriser les coûts » tant en raison du contexte inflationniste que pour la durabilité, c’est l’objectif de Katarina Navarro (Cap Gemini) , aussi présidente de GBTA France, pour l’année 2023.

« Au niveau budget, on n’est pas encore au niveau de 2019 et on n’a pas envie d’y retourner. On a fini 2022 à 70% et on va essayer de garder ce cap ». Des techniques, « prioriser les voyages essentiels, essayer de regrouper en un seul déplacement ce qui auparavant nécessitait plusieurs aller-retour ». En résumé, « maîtriser le volume des voyages » pour voyager mieux et moins.

Chez Safran, souligne Arnaud Verges, qui représente aussi l’association Maroc Polo « le niveau de reprise a été de 80% par rapport à 2019 » et les volumes post-Covid devraient être atteints ce deuxième trimestre.

Pour Xavier Denassieu, qui témoigne pour le service public sous les casquettes Apeca et Uncass « il n’y pas de baisse de significative » et, « comme ses confrères », il « travaille à la mise en place d’outils pour un pilotage d’autant plus précis qu’il génère des déplacements cohérents ».


L'inflation, « si on ne change rien, on finit à +15 ou 20% »

Bertrand Lacotte, pour la société indienne WiPro et l’AFTM, souligne ainsi devoir délivrer un message paradoxal en demandant aux collaborateurs « de générer plus de chiffres d’affaires et moins se déplacer pour maîtriser l’empreinte carbone, ce qui nécessite à générer de nouvelles interactions avec le client, aller donc vers des voies plus digitales ».

Autre difficulté, l’inflation: « Si on ne change rien, on finit à +15 ou 20% ». Nous avons des outils centralisés pour savoir « quand accélérer ou ralentir ».

Katarina Navarro éclaire : « on finalise notre programme hôtel et voit bien que certains fournisseurs jouent sur l’inflation pour pousser des augmentation de prix, on ne va pas rester timides et on va sortir des hôtels qui ne jouent pas le jeu s’il le faut ».

Chez Safran, explique Arnaud Verges, avec les fournisseurs, « on s’appuie sur une base contractuelle qui représente 90% des voyages et on fait des appels d’offres régulièrement ».

Nous travaillons « aussi avec Fairfly, une startup qui permet de renégocier le prix d’un billet aérien, un service va être étendu à nos pays les plus importants, les contrats et la technologie sont en partie des remparts contre l’inflation ».

Pour Betrand Lacotte, « il faut accepter la juste inflation, c’est le travail de l’acheteur qui doit poser des questions. Sans transparence, « on est peut-être sur des fournisseurs qui surfent veulent surfer sur l’inflation ou faire des rattrapages de marge. De la même manière, il faut se méfier de ceux qui veulent reprendre des parts de marché ».

Par ailleurs, « il faut toujours remettre en question ce qui vient d’être négocié, il faut s’autoriser dans un monde difficilement prévisible à être agile ».

Xavier Denassieu rappelle que « le code des marchés publics structure les appels d’offres » et « on prend ce qui vient du privé pour essayer de s’améliorer ».

La rémunération des TMC sur le grill

Quelle rémunération pour les TMC dans ce contexte de maîtrise des coûts ? Là aussi, pour Karina Navarro, « il faut avoir de la transparence, les agence ne vivent pas que des de mes petits frais de transaction, il y encore des petites choses cachées sous le tapis ».

Bertrand Lacotte les invite aussi à la transparence sur leur modèle économique : « ce qui nous permettra de comprendre quelle est la valeur de ce service et combien nous sommes prêts à le rémunérer. Si les commissions couvrent les frais, pourquoi je paierais quelque chose de plus. » Il ajoute : « Je ne suis pas inquiet pour elles, on aura toujours besoin des agences de voyages. A elles de nous apporter des informations comme relatives à notre empreinte carbone, nous sommes prêts à payer ».

Chez Safran, « ce n’est pas un sujet » car le « voyageur Safran est satisfait à 84% de son agence ».

Les réaction sur le « chat » de l’évènement ne se font pas attendre : « on doit vivre dans un monde parallèle, il suffit de voir le marasme dans lequel ont été et sont encore les TMC » ou encore « la transparence ? je me demande ce que la grande distribution penserait de ce type d’injonction » et « les TMC ont besoin de marge pour innover et investir, les acheteurs pressurisent les agences ».

Les TMC « sont dans leur plein droit de toucher des commissions » de la part des fournisseurs

Lors d’une autre table ronde, qui accueillait des consultants, le sujet de cette transparence demandée aux agences de voyage a aussi été abordée.

Pour Aurélie Duprex (Arkea Consulting), « il n’y a pas une TMC qui ne se préoccupe pas quotidiennement de trouver des agents » avec le service qui « i[reste au cœur de la préoccupation des TMC ]i».

Pour Christophe Roth (Epsa), « ce sujet agite beaucoup, il faut que les acteurs du voyage d’affaires commencent à bouger, à vouloir changer de paradigme mais cela va arriver, c’est inévitable ».

Brigitte Jakubowski (JKAC) souligne : « certaines agences de voyages vont refuser de répondre si les critères prix sont trop forts, c’est déjà le cas. Et elles ont le droit de toucher des commissions, cela fait partie du code du tourisme, elles sont dans leur plein droit. Quand cela ne va pas bien, on est content de les trouver, quand tout va mieux, on refuse de les payer ».

A coup sûr, un des sujets qui va être au cœur des évènements organisés par des associations comme l'AFTM ou GBTA.

Laurent Guéna Publié par Laurent Guéna Journaliste - TourMaG.com
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Tags : cds groupe, glva
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