L'UPAV, avec la VVR, a déposé les statuts de la Belgian Travel Confederation (BTC) dont l'officialisation sera annoncée dans les prochains jours - DR : DepositPhotos.com, nullplus
TourMaG.com - Le Groupe Alizés Travel a été déclaré en faillite le 17 janvier dernier. Il s'agit d'un groupe important en Belgique, avec 20 agences de voyages (Service Voyages), un tour-opérateur (Rainbow), qui emploie 70 salariés. Quelles ont été les répercussions de cette faillite sur le marché belge ?
Anne-Sophie Snyers : Il y a d'abord eu une période de latence entre la mise en redressement judiciaire le 8 novembre et la déclaration de faillite, durant laquelle il a fallu gérer une dizaine de dossiers compliqués.
Il s'agissait d'agences de voyages qui avaient revendu des packages avec Rainbow et pour lesquelles nous nous sommes rendus compte que le fournisseur ou la compagnie aérienne n'avaient pas été payés.
Donc pour tous ces dossiers - pour lesquels le fonds de garantie voyage (GFG) ne pouvait légalement pas intervenir parce qu'il n'y avait pas eu de déclaration d’insolvabilité financière définitive – nous avons pu, avec Jean-Philippe Cuvelier (le gérant d'Alizés Travel, ndlr), faire en sorte qu'ils soient traités, en prenant contact directement avec les fournisseurs.
Cela concernait principalement les vacances de Noël. Nous avons fait la lumière sur ce qui avait déjà été payé ou non, dans quelle mesure l'agent de voyages pouvait reprendre le dossier sans perdre d'argent.
Pour d'autres dossiers, il a fallu annuler tout en veillant à ce que le client ne soit pas trop lésé et que l'agence de voyages ne doive pas trop payer.
Quelques agences ont dû sortir un peu d'argent pour permettre aux clients de voyager, car bien souvent les clients avaient payé un acompte et pas le solde, donc ce solde non payé a pu permettre à l'agence de reprendre le dossier et de payer le fournisseur.
Mais dans le cas où l'acompte avait été utilisé, les agences ont dû remettre la main à la poche pour permettre à ces clients de partir.
Nous espérons maintenant un peu de flexibilité de la part du fonds de garantie sur ces dossiers problématiques de novembre-décembre, afin de pouvoir rembourser ce que les agences de voyages ont déboursé de leur poche pour protéger les clients. Pour cela, nous n'allons pas lâcher nos agences de voyages. Je précise qu'il ne s'agit pas de centaines de milliers d'euros non plus.
Le Fonds de garantie, qui, je le rappelle, est un fonds mutualiste, créé par le secteur et pour le secteur, tente, malgré les limites légales qui lui sont imposées, d’aider aux mieux les agences qui le contacte et de simplifier autant que faire se peut, les contraintes administratives.
Par ailleurs, je sais que M. Cuvelier a tout fait pour que cette faillite soit prononcée très rapidement, afin que tous les dossiers à partir de janvier puissent être repris par le fonds de garantie, qui va soit rembourser les voyages, soit soumettre leur poursuite à d'autres tour-opérateurs.
Anne-Sophie Snyers : Il y a d'abord eu une période de latence entre la mise en redressement judiciaire le 8 novembre et la déclaration de faillite, durant laquelle il a fallu gérer une dizaine de dossiers compliqués.
Il s'agissait d'agences de voyages qui avaient revendu des packages avec Rainbow et pour lesquelles nous nous sommes rendus compte que le fournisseur ou la compagnie aérienne n'avaient pas été payés.
Donc pour tous ces dossiers - pour lesquels le fonds de garantie voyage (GFG) ne pouvait légalement pas intervenir parce qu'il n'y avait pas eu de déclaration d’insolvabilité financière définitive – nous avons pu, avec Jean-Philippe Cuvelier (le gérant d'Alizés Travel, ndlr), faire en sorte qu'ils soient traités, en prenant contact directement avec les fournisseurs.
Cela concernait principalement les vacances de Noël. Nous avons fait la lumière sur ce qui avait déjà été payé ou non, dans quelle mesure l'agent de voyages pouvait reprendre le dossier sans perdre d'argent.
Pour d'autres dossiers, il a fallu annuler tout en veillant à ce que le client ne soit pas trop lésé et que l'agence de voyages ne doive pas trop payer.
Quelques agences ont dû sortir un peu d'argent pour permettre aux clients de voyager, car bien souvent les clients avaient payé un acompte et pas le solde, donc ce solde non payé a pu permettre à l'agence de reprendre le dossier et de payer le fournisseur.
Mais dans le cas où l'acompte avait été utilisé, les agences ont dû remettre la main à la poche pour permettre à ces clients de partir.
Nous espérons maintenant un peu de flexibilité de la part du fonds de garantie sur ces dossiers problématiques de novembre-décembre, afin de pouvoir rembourser ce que les agences de voyages ont déboursé de leur poche pour protéger les clients. Pour cela, nous n'allons pas lâcher nos agences de voyages. Je précise qu'il ne s'agit pas de centaines de milliers d'euros non plus.
Le Fonds de garantie, qui, je le rappelle, est un fonds mutualiste, créé par le secteur et pour le secteur, tente, malgré les limites légales qui lui sont imposées, d’aider aux mieux les agences qui le contacte et de simplifier autant que faire se peut, les contraintes administratives.
Par ailleurs, je sais que M. Cuvelier a tout fait pour que cette faillite soit prononcée très rapidement, afin que tous les dossiers à partir de janvier puissent être repris par le fonds de garantie, qui va soit rembourser les voyages, soit soumettre leur poursuite à d'autres tour-opérateurs.
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TourMaG.com - La gestion des dossiers est désormais entre les mains du GFG. Comment les agences vivent-elles cette faillite ?
Anne-Sophie Snyers : Le fonds de garantie a mis en place très rapidement un formulaire sur son site pour que les clients - ou les agences de voyages au nom de leurs client - puissent introduire leur dossier de remboursement.
Mais il y a aussi le cas des clients qui attendaient le remboursement d'un bon à valoir corona. Rainbow avait pu obtenir une aide de l’État via le « Fonds de Bons à valoir », mais qui lui a été retirée un mois après - je crois de l'ordre de 2M€.
L'une des conditions pour obtenir un prêt de ce fonds est que l’organisateur rembourse les clients d'ici le 31 janvier 2022. Or, avant que cette aide ne soit retirée, les agences de voyages avaient promis à leurs clients qu’ils allaient être remboursés.
Maintenant que le dossier est dans les mains du fonds de garantie, cela pourrait prendre un peu plus de temps, ce qui contrarie un peu plus les agents de voyages qui vont devoir retourner vers les clients pour leur expliquer la situation. En espérant pour le Fonds de garantie - et les voyageurs - que les bons concernés aient été faits en bonne et due forme.
Il y a Ă©galement une pression qui est mise sur le fonds de garantie qui va devoir traiter ces bons Ă valoir le plus rapidement possible.
TourMaG.com - Selon vous, cette faillite est arrivée du fait de la crise sanitaire ?
Anne-Sophie Snyers : La société Alizés Travel a toujours été saine, mais les destinations vendues par Rainbow sont celles qui ont été le plus touchées, le plus longtemps, comme les Antilles. Et malheureusement, ils étaient trop spécialisés pour pouvoir s'ouvrir sur d'autres destinations.
A cela se sont ajoutés des problèmes d’accessibilité vers les destinations, certaines compagnies aériennes ayant décidé d'arrêter leurs vols et de ne pas rembourser, comme Air Mauritius. Et il s'agissait de gros montants. Ils n'ont vraiment pas eu de chance.
Anne-Sophie Snyers : Le fonds de garantie a mis en place très rapidement un formulaire sur son site pour que les clients - ou les agences de voyages au nom de leurs client - puissent introduire leur dossier de remboursement.
Mais il y a aussi le cas des clients qui attendaient le remboursement d'un bon à valoir corona. Rainbow avait pu obtenir une aide de l’État via le « Fonds de Bons à valoir », mais qui lui a été retirée un mois après - je crois de l'ordre de 2M€.
L'une des conditions pour obtenir un prêt de ce fonds est que l’organisateur rembourse les clients d'ici le 31 janvier 2022. Or, avant que cette aide ne soit retirée, les agences de voyages avaient promis à leurs clients qu’ils allaient être remboursés.
Maintenant que le dossier est dans les mains du fonds de garantie, cela pourrait prendre un peu plus de temps, ce qui contrarie un peu plus les agents de voyages qui vont devoir retourner vers les clients pour leur expliquer la situation. En espérant pour le Fonds de garantie - et les voyageurs - que les bons concernés aient été faits en bonne et due forme.
Il y a Ă©galement une pression qui est mise sur le fonds de garantie qui va devoir traiter ces bons Ă valoir le plus rapidement possible.
TourMaG.com - Selon vous, cette faillite est arrivée du fait de la crise sanitaire ?
Anne-Sophie Snyers : La société Alizés Travel a toujours été saine, mais les destinations vendues par Rainbow sont celles qui ont été le plus touchées, le plus longtemps, comme les Antilles. Et malheureusement, ils étaient trop spécialisés pour pouvoir s'ouvrir sur d'autres destinations.
A cela se sont ajoutés des problèmes d’accessibilité vers les destinations, certaines compagnies aériennes ayant décidé d'arrêter leurs vols et de ne pas rembourser, comme Air Mauritius. Et il s'agissait de gros montants. Ils n'ont vraiment pas eu de chance.
TourMaG.com - Il s'agit de la première faillite importante de 2022. D'autres groupes pourraient-ils être dans la même situation ? Êtes-vous inquiets à l'UPAV pour la suite de l'année ?
Anne-Sophie Snyers : Un certain nombre d'aides ont été prolongées jusqu'au 31 mars 2022, notamment le chômage temporaire pour les salariés et le droit passerelle pour les indépendants (qui leur assure un revenu mensuel minimum s’ils répondent à certains critères).
Nous espérons que l’activité va reprendre en 2022, au moins entre 60 et 75% des niveaux de 2019, avec un retour à la normale en 2023 ou 2024.
Mais si ces aides ne sont pas prolongées au-delà du premier trimestre, je crains qu'en juillet nous n'ayons encore certaines agences qui, obligées de reprendre tout leur personnel, n'y arrivent pas parce que le chiffre d'affaires n'est pas là .
En Belgique, les aides attribuées au niveau national et qui concernent les salariés - contrairement aux aides régionales qui concernent les entreprises - sont décidées tous les trois mois.
Les discussions ont toujours lieu en fin de trimestre donc à partir de février, nous allons à nouveau regarder les estimations de chiffre d'affaires de nos affiliés et comment se comporte le marché pour les vacances de Pâques et d'été et, en fonction des chiffres, nous retournerons vers le gouvernement fédéral pour demander une prolongation de ces aides pour le secteur.
Le problème étant qu'en Belgique, ces aides fédérales sont souvent décidées tous secteurs confondus, hormis une aide pour 2021 de levée des charges sociales. Mais aujourd'hui, nous sentons bien que les mesures sont prises de manière générale avec des critères valables pour tous.
TourMaG.com - Vous espérez une reprise cette année. L'activité est-elle en train de repartir ?
Anne-Sophie Snyers : Si en 2021, nous estimons avoir réalisé entre 30 et 40% de l'activité d'une année normale, nous aimerions en 2022, atteindre un objectif de 60 à 75%.
Pour l'instant, on ne peut pas dire que l'activité est au point mort, les agences vendent, mais il est vrai qu'avec le variant Omicron, les gens ont peur de partir, n'ont plus par peur d'avoir le Covid avant le départ puisqu'il existe les assurances annulation, mais par peur d'être positif une fois sur place et de devoir payer leur séjour de quarantaine.
Nous savons donc qu'il y aura beaucoup de demandes de dernière minute et cela complique les projections depuis deux ans.
Anne-Sophie Snyers : Un certain nombre d'aides ont été prolongées jusqu'au 31 mars 2022, notamment le chômage temporaire pour les salariés et le droit passerelle pour les indépendants (qui leur assure un revenu mensuel minimum s’ils répondent à certains critères).
Nous espérons que l’activité va reprendre en 2022, au moins entre 60 et 75% des niveaux de 2019, avec un retour à la normale en 2023 ou 2024.
Mais si ces aides ne sont pas prolongées au-delà du premier trimestre, je crains qu'en juillet nous n'ayons encore certaines agences qui, obligées de reprendre tout leur personnel, n'y arrivent pas parce que le chiffre d'affaires n'est pas là .
En Belgique, les aides attribuées au niveau national et qui concernent les salariés - contrairement aux aides régionales qui concernent les entreprises - sont décidées tous les trois mois.
Les discussions ont toujours lieu en fin de trimestre donc à partir de février, nous allons à nouveau regarder les estimations de chiffre d'affaires de nos affiliés et comment se comporte le marché pour les vacances de Pâques et d'été et, en fonction des chiffres, nous retournerons vers le gouvernement fédéral pour demander une prolongation de ces aides pour le secteur.
Le problème étant qu'en Belgique, ces aides fédérales sont souvent décidées tous secteurs confondus, hormis une aide pour 2021 de levée des charges sociales. Mais aujourd'hui, nous sentons bien que les mesures sont prises de manière générale avec des critères valables pour tous.
TourMaG.com - Vous espérez une reprise cette année. L'activité est-elle en train de repartir ?
Anne-Sophie Snyers : Si en 2021, nous estimons avoir réalisé entre 30 et 40% de l'activité d'une année normale, nous aimerions en 2022, atteindre un objectif de 60 à 75%.
Pour l'instant, on ne peut pas dire que l'activité est au point mort, les agences vendent, mais il est vrai qu'avec le variant Omicron, les gens ont peur de partir, n'ont plus par peur d'avoir le Covid avant le départ puisqu'il existe les assurances annulation, mais par peur d'être positif une fois sur place et de devoir payer leur séjour de quarantaine.
Nous savons donc qu'il y aura beaucoup de demandes de dernière minute et cela complique les projections depuis deux ans.
TourMaG.com - Comment se portent les agences de voyages aujourd'hui ?
Anne-Sophie Snyers : Je pense que c'est assez similaire à ce qu'il se passe en France.
Certaines agences sont positives et pleines d'espoir, d'autres ont le moral dans les talons, au bout de deux ans... Cela devient long même s'il y a eu quelques ventes durant l'été 2021.
D'ailleurs, nous savons donc désormais, avec un peu de recul, que la période estivale est plus propice aux voyages. Nous espérons donc arriver à 60 à 75% de l'activité en 2022, s'il n'y a pas d'autre vague...
TourMaG.com - Un fonds de protection contre l'insolvabilité des opérateurs de voyages est actuellement en préparation en Belgique...
Anne-Sophie Snyers : Tout à fait, un projet de loi a été rédigé par des différents cabinets ministériels. C'est un projet au niveau fédéral qui a été soumis aux associations et aux deux assureurs actuellement sur le marché, à savoir le GFG et MS Amlin.
Au niveau des associations, nous avons donné notre accord, nous trouvons que ce texte est bien fait. Je pense que les assureurs ont également donné un avis favorable. L'idée étant qu'il y ait un « capping » (plafonnement) dans l'assurabilité des assureurs.
Il s'agit encore d'un projet de loi, mais pour lequel l’État veut créer un « pot commun » auquel les assureurs vont devoir participer financièrement. Ainsi en cas de faillite d'un tour-opérateur ou d'une agence de voyages, le garant financier ne devrait assurer que 90% du remboursement au client, les 10% restants étant financés par ce pot commun alimenté par tous les assureurs, permettant de réduire le risque.
L'autre objectif est de permettre à d'autres assureurs de venir sur le marché belge, d'autant plus qu'Amlin a annoncé son intention de se retirer en 2023. Avec la mise en place de ce capping, il pourrait rester, mais il y a quand même un problème évident de concurrence.
Nous espérons donc que ce projet deviendra une loi d'ici la moitié de l'année 2022, afin de s'assurer que plusieurs acteurs arrivent ou restent sur le marché.
Anne-Sophie Snyers : Je pense que c'est assez similaire à ce qu'il se passe en France.
Certaines agences sont positives et pleines d'espoir, d'autres ont le moral dans les talons, au bout de deux ans... Cela devient long même s'il y a eu quelques ventes durant l'été 2021.
D'ailleurs, nous savons donc désormais, avec un peu de recul, que la période estivale est plus propice aux voyages. Nous espérons donc arriver à 60 à 75% de l'activité en 2022, s'il n'y a pas d'autre vague...
TourMaG.com - Un fonds de protection contre l'insolvabilité des opérateurs de voyages est actuellement en préparation en Belgique...
Anne-Sophie Snyers : Tout à fait, un projet de loi a été rédigé par des différents cabinets ministériels. C'est un projet au niveau fédéral qui a été soumis aux associations et aux deux assureurs actuellement sur le marché, à savoir le GFG et MS Amlin.
Au niveau des associations, nous avons donné notre accord, nous trouvons que ce texte est bien fait. Je pense que les assureurs ont également donné un avis favorable. L'idée étant qu'il y ait un « capping » (plafonnement) dans l'assurabilité des assureurs.
Il s'agit encore d'un projet de loi, mais pour lequel l’État veut créer un « pot commun » auquel les assureurs vont devoir participer financièrement. Ainsi en cas de faillite d'un tour-opérateur ou d'une agence de voyages, le garant financier ne devrait assurer que 90% du remboursement au client, les 10% restants étant financés par ce pot commun alimenté par tous les assureurs, permettant de réduire le risque.
L'autre objectif est de permettre à d'autres assureurs de venir sur le marché belge, d'autant plus qu'Amlin a annoncé son intention de se retirer en 2023. Avec la mise en place de ce capping, il pourrait rester, mais il y a quand même un problème évident de concurrence.
Nous espérons donc que ce projet deviendra une loi d'ici la moitié de l'année 2022, afin de s'assurer que plusieurs acteurs arrivent ou restent sur le marché.
TourMaG.com - A côté de la gestion de crise, quelles sont vos autres actions ?
Anne-Sophie Snyers : Nous formons actuellement les agences de voyages aux nouvelles règles de TVA, mises en place depuis le 1er janvier 2022. Il s'agit d'une circulaire TVA qui aurait dû être mise en place en 2021, mais nous avons réussi à la postposer en pleine crise.
Elle dépend d'une directive européenne qui impose une TVA sur les commissions entre les tour-opérateurs et les agences de voyages et qui n'avait jamais été mise en place.
Nous devons donc changer notre manière de facturer et d’échanger les commissions entre les différents partenaires. Et cela pose beaucoup de questions et d'adaptations, notamment au niveau technique, parce que les factures sont gérées par différents programmes.
TourMaG.com - En Belgique, c'est le tour-opérateur qui garde l'argent. L'agence de voyages reverse l'intégralité du montant du voyage au TO, moins la commission, et désormais, elle devra calculer en plus le coût de cette TVA ?
Anne-Sophie Snyers : L'agence doit émettre un document qui correspond à cette commission et ce document doit être grevé de TVA belge.
Cela nous donne l'occasion de refaire des formations sur la notion de TVA dans le secteur du voyage, car en Belgique nous avons un système de TVA sur la marge. Il s'agit d’un régime particulier, négocié il y a plusieurs années, qui est assez intéressant et dont les notions sont parfois un peu oubliées et en tant qu’association, nous devons vraiment travailler sur la formation et le rappel des règles.
Anne-Sophie Snyers : Nous formons actuellement les agences de voyages aux nouvelles règles de TVA, mises en place depuis le 1er janvier 2022. Il s'agit d'une circulaire TVA qui aurait dû être mise en place en 2021, mais nous avons réussi à la postposer en pleine crise.
Elle dépend d'une directive européenne qui impose une TVA sur les commissions entre les tour-opérateurs et les agences de voyages et qui n'avait jamais été mise en place.
Nous devons donc changer notre manière de facturer et d’échanger les commissions entre les différents partenaires. Et cela pose beaucoup de questions et d'adaptations, notamment au niveau technique, parce que les factures sont gérées par différents programmes.
TourMaG.com - En Belgique, c'est le tour-opérateur qui garde l'argent. L'agence de voyages reverse l'intégralité du montant du voyage au TO, moins la commission, et désormais, elle devra calculer en plus le coût de cette TVA ?
Anne-Sophie Snyers : L'agence doit émettre un document qui correspond à cette commission et ce document doit être grevé de TVA belge.
Cela nous donne l'occasion de refaire des formations sur la notion de TVA dans le secteur du voyage, car en Belgique nous avons un système de TVA sur la marge. Il s'agit d’un régime particulier, négocié il y a plusieurs années, qui est assez intéressant et dont les notions sont parfois un peu oubliées et en tant qu’association, nous devons vraiment travailler sur la formation et le rappel des règles.
TourMaG.com - Avez-vous d'autres projets ou initiatives en cours ?
Anne-Sophie Snyers : L'UPAV travaille depuis de nombreuses années en coupole avec son homologue néerlandophone, l’association VVR, mais de manière assez informelle.
Cette crise nous a appris que nous travaillions énormément ensemble, et également avec d'autres associations comme l'ABTO, qui est l'équivalent de votre SETO, ou la Belgian Travel Organisation (BTO).
Cela fait quelques temps que nous réfléchissons ensemble à formaliser cette coupole et à l'ouvrir à d'autres associations car nous estimons qu'il y a énormément de projets et de dossiers qui doivent être communs.
Nous avons donc déposé les statuts de la Belgian Travel Confederation (BTC) dont nous attendons l'officialisation dans les prochains jours.
Différents projets sur lesquels nous travaillons ensemble depuis quelques années avec le VVR vont être mis dans cette confédération pour en faire profiter les autres associations qui en deviendront membres.
Il s'agit notamment de la labellisation, développée par l'UPAV avec la région wallonne en 2018, suite à l'abandon de l'obligation d'avoir une licence pour accéder à la profession. Cette labellisation a été mise en place pour s'assurer que le niveau des agents de voyages ne se dégrade pas et que n’importe qui ne vende pas des voyages.
Toujours avec la région wallonne, nous avons développé également un volet formation.
Ces deux projets - labellisation et formation - avaient été créés à l’époque dans une association que nous avions appelé la Belgian Travel Academy (BTA). Cela nous a permis de dispenser des formations et de proposer un label - le CerTA pour Certified Travel Agent - attribué aux professionnels qui étaient en ordre d'un point de vue légal et qui avaient suivi un certain nombre de formations.
C'était un label assez « léger » mais qui a rencontré un franc succès. Mais avec la crise, nous avons décidé de la relancer au niveau national et d'aller un niveau plus loin dans le cadre de la BTC, cette fois-ci en discussion avec les autorités, les cabinets ministériels, pour qu'ils reconnaissent ce label, qui sera plus « fort ».
Nous sommes donc en phase de validation officielle avec les différentes administrations politiques.
TourMaG.com - D'autres projets verront-ils le jour prochainement avec la BTCÂ ?
Anne-Sophie Snyers : Oui, nous travaillons sur un projet de « Data Intelligence », parce que la crise nous a fait comprendre que pour défendre un secteur, il faut des chiffres.
Et aujourd'hui, malgré nos membres et nos associations, nous n'avons pas les outils pour avoir ces chiffres. Nous ne connaissons pas les tendances. Par exemple, où vont partir les clients des agences de voyages cet été ? Quelles étaient les grandes tendances l'année dernière ? Il y a deux ans ?
Il nous manque beaucoup de chiffres et nous travaillons à la création d'outils que nous pourrons mettre à disposition des agents de voyages pour anticiper, analyser les tendances précédentes et actuelles.
Enfin, la Belgique Ă©tant un petit pays, en 2022, nous aimerions que la BTC puisse collaborer avec des organismes des pays voisins, comme les Entreprises du Voyage et le SETO en France.
Car je crois qu'ensemble, on est plus fort, et nous avons des choses à nous échanger, plutôt que de réinventer la roue chacun de notre côté.
Anne-Sophie Snyers : L'UPAV travaille depuis de nombreuses années en coupole avec son homologue néerlandophone, l’association VVR, mais de manière assez informelle.
Cette crise nous a appris que nous travaillions énormément ensemble, et également avec d'autres associations comme l'ABTO, qui est l'équivalent de votre SETO, ou la Belgian Travel Organisation (BTO).
Cela fait quelques temps que nous réfléchissons ensemble à formaliser cette coupole et à l'ouvrir à d'autres associations car nous estimons qu'il y a énormément de projets et de dossiers qui doivent être communs.
Nous avons donc déposé les statuts de la Belgian Travel Confederation (BTC) dont nous attendons l'officialisation dans les prochains jours.
Différents projets sur lesquels nous travaillons ensemble depuis quelques années avec le VVR vont être mis dans cette confédération pour en faire profiter les autres associations qui en deviendront membres.
Il s'agit notamment de la labellisation, développée par l'UPAV avec la région wallonne en 2018, suite à l'abandon de l'obligation d'avoir une licence pour accéder à la profession. Cette labellisation a été mise en place pour s'assurer que le niveau des agents de voyages ne se dégrade pas et que n’importe qui ne vende pas des voyages.
Toujours avec la région wallonne, nous avons développé également un volet formation.
Ces deux projets - labellisation et formation - avaient été créés à l’époque dans une association que nous avions appelé la Belgian Travel Academy (BTA). Cela nous a permis de dispenser des formations et de proposer un label - le CerTA pour Certified Travel Agent - attribué aux professionnels qui étaient en ordre d'un point de vue légal et qui avaient suivi un certain nombre de formations.
C'était un label assez « léger » mais qui a rencontré un franc succès. Mais avec la crise, nous avons décidé de la relancer au niveau national et d'aller un niveau plus loin dans le cadre de la BTC, cette fois-ci en discussion avec les autorités, les cabinets ministériels, pour qu'ils reconnaissent ce label, qui sera plus « fort ».
Nous sommes donc en phase de validation officielle avec les différentes administrations politiques.
TourMaG.com - D'autres projets verront-ils le jour prochainement avec la BTCÂ ?
Anne-Sophie Snyers : Oui, nous travaillons sur un projet de « Data Intelligence », parce que la crise nous a fait comprendre que pour défendre un secteur, il faut des chiffres.
Et aujourd'hui, malgré nos membres et nos associations, nous n'avons pas les outils pour avoir ces chiffres. Nous ne connaissons pas les tendances. Par exemple, où vont partir les clients des agences de voyages cet été ? Quelles étaient les grandes tendances l'année dernière ? Il y a deux ans ?
Il nous manque beaucoup de chiffres et nous travaillons à la création d'outils que nous pourrons mettre à disposition des agents de voyages pour anticiper, analyser les tendances précédentes et actuelles.
Enfin, la Belgique Ă©tant un petit pays, en 2022, nous aimerions que la BTC puisse collaborer avec des organismes des pays voisins, comme les Entreprises du Voyage et le SETO en France.
Car je crois qu'ensemble, on est plus fort, et nous avons des choses à nous échanger, plutôt que de réinventer la roue chacun de notre côté.