Assises de l'aérien : le SNPL déplore "l'inaction du gouvernement qui nuit au transport aérien..."

Pour le bureau du SNPL national, qui réclamait la tenue d'un tel évènement depuis des années, ces Assises sont déjà une victoire en soi.

"On compte prendre toute notre place lors des débats", prévient Christophe Tharot, président du syndicat. Au sein des instances nationales du premier syndicat de pilotes de France, on prépare activement le grand rendez-vous du secteur.

"Nous allons nous regrouper avec d'autres syndicats pour apporter une position commune", glisse Christophe Tharot. "Et nous avons déjà eu des réunions avec la direction d'Air France pour aborder tous les points communs entre eux et nous".

Ces derniers seraient nombreux, avec, en premier lieu, toutes les questions liées à une concurrence plus loyale avec les compagnies du Golfe : travail illégal, poids des charges et des taxes sur l'aérien Français, et notamment les charges d'Aéroports de Paris (ADP).

"L'enjeu principal est bien de diminuer le poids des charges sur le transport aérien français", résume le patron du SNPL, citant comme exemple la dernière analyse d'Airlines for Europe (A4E, groupements des compagnies aériennes européennes) sur l'impact de la suppression des charges sur la santé économique du secteur.

Si ces Assises ne devaient servir qu'à une seule chose, Christophe Tharot aimerait que cela soit "d'arrêter de faire supporter aux salariés le poids des taxes diverses et des charges d'ADP.

Nous nous retrouvons sous pression en permanence, ça s'en ressent sur les salaires et sur les efforts que nous devons toujours plus fournir".

"Le vrai sujet c'est qu'il y a un ciel ouvert, mais une compétition défavorable", ajoute un pilote, syndiqué, de chez Hop!.

"Impôt, taxe, charges sociales : tout se répercute sur nous, car nous sommes au bout d'un système qui épuise tout le monde", lance-t-il, précisant qu'il ne plaçait pas beaucoup d'espoir dans les semaines d'Assises à venir pour changer les choses.

"Est ce que le gouvernement va vraiment prendre le problème à bras-le-corps et proposer des mesures concrètes ? Franchement, je préfère rien n'en espérer", indique-t-il, défaitiste.

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Car l'autre point crucial à résoudre, de l'avis du syndicat, serait en effet le manque d'action et de stratégie du gouvernement.

"Le pavillon aérien français n'a que trop souffert du manque de stratégie de l'Etat régulateur. Les rapports se sont entassés d'année en année sans substantielle réaction de l'Etat", faisait savoir le SNPL dans un communiqué en 2017.

"Il est urgent pour tous les acteurs du transport aérien français de se réunir (...) pour établir une feuille de route claire et ambitieuse dont la mise en œuvre permettra la sauvegarde et l'essor de ce secteur stratégique pour la France".

Car les salariés de l'aérien semblent être d'accord : des solutions, il en existe.

"Mais la première serait que le gouvernement français se donne enfin une stratégie pour le transport aérien de notre pays, il faut qu'il réalise que son inaction nuit au transport aérien", veut résumer Christophe Tharot.

"Notre secteur s'érode, et cela ne changera que si le gouvernement est courageux".

Les Assises du transport aérien français devraient, aux dernières nouvelles, ouvrir le 20 mars prochain et se prolonger jusqu'à l'automne 2018 autour du thème de la performance, et de 5 axes de travail (économique, social, environnemental, aménagement du territoire et innovation).


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