Sodexo, bientôt leader mondial du business travel ? "C'est notre ambition" - Crédit photo : Depositphotos @bennyartist
TourMaG.com - Jusque-là acteur méconnu du secteur du voyage d'affaires, Sodexo se révèle être très ambitieux. Dans un premier temps, pouvez-vous nous raconter votre arrivée dans cette activité ?
Didier Dumont : Nous sommes arrivés dans ce secteur de manière marginale et opportuniste avec des cartes de voyages ou d'essence. Puis en 2015, nous avons fait une étude globale avec le cabinet McKinsey, pour bien comprendre et évaluer ces marchés.
Suite à cette étude, nous avons identifié trois marchés de très grandes tailles et complémentaires avec le positionnement de Sodexo, dont l'un était le voyage d'affaires.
Quelques mois plus tard, le groupe a décidé de créer une unité de business, que j'ai pris en charge, pour développer des offres sur les marchés de la mobilité travail-domicile, voyages d'affaires et les gestions de flottes.
TourMaG.com - Où en êtes-vous dans votre déploiement dans ces secteurs ?
Didier Dumont : Actuellement au niveau de la mobilité multimodale, nous avons des participations minoritaires dans différentes start-up, mais le modèle n'est pas encore mature.
Au niveau de la gestion des flottes, nous avons racheté une jeune pousse au Brésil et nous avons déployé cette offre sur l'Amérique latine, où le marché est très important.
Pour finir, au niveau du voyage d'affaires nous avons acheté deux start-up, il y a deux ans. L'une Xpenditure, pour la gestion des notes de frais, et iAlbatros, un outil de réservation en ligne BtoB. Nous avons ensuite fusionné ces deux plateformes, pour avoir une solution intégrée pour attaquer cet énorme marché.
Sodexo développe des services pour améliorer le bien-être et la qualité de vie des collaborateurs dans les organisations. Ces deux points sont dépendants aussi des déplacements des employés à l'extérieur des bureaux.
Nous nous sommes rendus compte que dans le voyage d'affaires les nouvelles technologies apportent des facilités et du gain de temps dans l'organisation. Les gros acteurs historiques, que vous connaissez tous, ont des systèmes très lourds et qui s'adressent seulement aux grandes entreprises.
Didier Dumont : Nous sommes arrivés dans ce secteur de manière marginale et opportuniste avec des cartes de voyages ou d'essence. Puis en 2015, nous avons fait une étude globale avec le cabinet McKinsey, pour bien comprendre et évaluer ces marchés.
Suite à cette étude, nous avons identifié trois marchés de très grandes tailles et complémentaires avec le positionnement de Sodexo, dont l'un était le voyage d'affaires.
Quelques mois plus tard, le groupe a décidé de créer une unité de business, que j'ai pris en charge, pour développer des offres sur les marchés de la mobilité travail-domicile, voyages d'affaires et les gestions de flottes.
TourMaG.com - Où en êtes-vous dans votre déploiement dans ces secteurs ?
Didier Dumont : Actuellement au niveau de la mobilité multimodale, nous avons des participations minoritaires dans différentes start-up, mais le modèle n'est pas encore mature.
Au niveau de la gestion des flottes, nous avons racheté une jeune pousse au Brésil et nous avons déployé cette offre sur l'Amérique latine, où le marché est très important.
Pour finir, au niveau du voyage d'affaires nous avons acheté deux start-up, il y a deux ans. L'une Xpenditure, pour la gestion des notes de frais, et iAlbatros, un outil de réservation en ligne BtoB. Nous avons ensuite fusionné ces deux plateformes, pour avoir une solution intégrée pour attaquer cet énorme marché.
Sodexo développe des services pour améliorer le bien-être et la qualité de vie des collaborateurs dans les organisations. Ces deux points sont dépendants aussi des déplacements des employés à l'extérieur des bureaux.
Nous nous sommes rendus compte que dans le voyage d'affaires les nouvelles technologies apportent des facilités et du gain de temps dans l'organisation. Les gros acteurs historiques, que vous connaissez tous, ont des systèmes très lourds et qui s'adressent seulement aux grandes entreprises.
"Nous voulons être un acteur global et dominant dans le business travel"
TourMaG.com - Quel est votre positionnement dans ce marché ?
Didier Dumont : Sodexo s'est rendu compte qu'un segment était délaissé par ces groupes, celui des entreprises de taille moyenne, entre 100 et 200 salariés.
Et 83% de ces sociétés n'avaient pas de solution voyage, pourtant ce marché est estimé à 29 milliards en France et 1 300 milliards dans le monde.
Pour conquérir des parts de marché, nous proposons une solution intégrée, de la réservation aux notes de frais, pour apporter aux voyageurs d'affaires une expérience similaire à celle d'un voyageur individuel.
En résumé quelque chose d'agile et de simple. La différence avec les plateformes BtoC étant que nous intégrons tous les paramètres de la politique de voyage de l'entreprise.
TourMaG.com - Quelle est votre ambition ?
Didier Dumont : Nous voulons être un acteur global et dominant dans le business travel. En créant Rydoo, qui agrège tous nos services dans le voyage d'affaires, nous avons 6 500 clients, dans 63 pays et 550 000 utilisateurs tous les mois.
Ces plateformes, en modèle SAAS (Software as a service) doivent faire des gros volumes pour être rentables, donc nous avons des ambitions élevées.
Actuellement, nous enregistrons une croissance de 60% chaque année, mais nous souhaitons atteindre les 100% prochainement.
Didier Dumont : Sodexo s'est rendu compte qu'un segment était délaissé par ces groupes, celui des entreprises de taille moyenne, entre 100 et 200 salariés.
Et 83% de ces sociétés n'avaient pas de solution voyage, pourtant ce marché est estimé à 29 milliards en France et 1 300 milliards dans le monde.
Pour conquérir des parts de marché, nous proposons une solution intégrée, de la réservation aux notes de frais, pour apporter aux voyageurs d'affaires une expérience similaire à celle d'un voyageur individuel.
En résumé quelque chose d'agile et de simple. La différence avec les plateformes BtoC étant que nous intégrons tous les paramètres de la politique de voyage de l'entreprise.
TourMaG.com - Quelle est votre ambition ?
Didier Dumont : Nous voulons être un acteur global et dominant dans le business travel. En créant Rydoo, qui agrège tous nos services dans le voyage d'affaires, nous avons 6 500 clients, dans 63 pays et 550 000 utilisateurs tous les mois.
Ces plateformes, en modèle SAAS (Software as a service) doivent faire des gros volumes pour être rentables, donc nous avons des ambitions élevées.
Actuellement, nous enregistrons une croissance de 60% chaque année, mais nous souhaitons atteindre les 100% prochainement.
"Tous les acteurs sont interdépendants pour tenir les clients..."
TourMaG.com - Le business travel est un secteur en difficulté, avec des acteurs historiques mal en point, avec de faibles marges. Pourquoi convoiter ce marché ?
Didier Dumont : C'est une bonne question, car c'est celle que nous nous sommes posée avant d'arriver. Les acteurs historiques ont des offres en silo, c'est-à-dire qu'une entreprise souhaitant mettre en place des outils de voyages d'affaires va faire 3 ou 4 appels d'offres.
De l'agence de voyages à la note de frais, tous les domaines du business travel sont soumis à des appels d'offres. Une fois le choix fait, les entreprises doivent connecter tous les systèmes entre eux, ce qui paralyse l'innovation.
Tous les acteurs sont interdépendants pour tenir les clients. Les systèmes sont terriblement lourds avec différentes couches personnalisées pour les entreprises.
Ce constat les empêche de s'adresser aux petites entreprises. Contrairement à eux, nous proposons un business model agile, avec une facturation par utilisateur actif et chaque mois. Même si nous nous adressons aux entreprises de tailles intermédiaires, nous avons contracté avec des Deloitte et Henkel.
Pour tout vous dire, nous sommes déjà rentables.
TourMaG.com - En fait, vous souhaitez devenir un leader mondial du business travel, je ne parle pas dans un an ou deux mais à long terme ?
Didier Dumont : Oui, effectivement c'est notre notre ambition, celle d'avoir une position dominante et globale, je ne sais pas si on sera leader, mais nous souhaitons être dans le peloton de tête.
Pour prendre un parallèle des start-up, au début il y en a beaucoup, mais avec les levées de fonds et les rachats, à la fin elles ne sont plus que quelques-unes.
Pour obtenir cette position, cela ne se fera pas en deux ans, mais au minimum cinq ans.
Didier Dumont : C'est une bonne question, car c'est celle que nous nous sommes posée avant d'arriver. Les acteurs historiques ont des offres en silo, c'est-à-dire qu'une entreprise souhaitant mettre en place des outils de voyages d'affaires va faire 3 ou 4 appels d'offres.
De l'agence de voyages à la note de frais, tous les domaines du business travel sont soumis à des appels d'offres. Une fois le choix fait, les entreprises doivent connecter tous les systèmes entre eux, ce qui paralyse l'innovation.
Tous les acteurs sont interdépendants pour tenir les clients. Les systèmes sont terriblement lourds avec différentes couches personnalisées pour les entreprises.
Ce constat les empêche de s'adresser aux petites entreprises. Contrairement à eux, nous proposons un business model agile, avec une facturation par utilisateur actif et chaque mois. Même si nous nous adressons aux entreprises de tailles intermédiaires, nous avons contracté avec des Deloitte et Henkel.
Pour tout vous dire, nous sommes déjà rentables.
TourMaG.com - En fait, vous souhaitez devenir un leader mondial du business travel, je ne parle pas dans un an ou deux mais à long terme ?
Didier Dumont : Oui, effectivement c'est notre notre ambition, celle d'avoir une position dominante et globale, je ne sais pas si on sera leader, mais nous souhaitons être dans le peloton de tête.
Pour prendre un parallèle des start-up, au début il y en a beaucoup, mais avec les levées de fonds et les rachats, à la fin elles ne sont plus que quelques-unes.
Pour obtenir cette position, cela ne se fera pas en deux ans, mais au minimum cinq ans.
Le voyage de loisirs : "on y viendra, mais pas tout de suite"
TourMaG.com - Une fois votre position de leader consolidée, pourriez-vous déborder sur le secteur du voyage de loisirs ?
Didier Dumont : Ce n'est pas si évident. Effectivement, beaucoup de nos utilisateurs nous demandent s'ils peuvent utiliser notre application pour leurs voyages personnels.
Chose qui n'est pas possible, car la facturation est envoyée aux entreprises. Notre solution ne répond pas aux besoins du BtoC. Aujourd'hui, ce n'est pas dans nos cordes, mais il y a une demande de nos utilisateurs, donc certainement qu'un jour nous le ferons.
Ce n'est pas notre priorité à court et moyen terme, nous avons encore beaucoup à faire pour le BtoB. On y viendra, mais pas tout de suite.
TourMaG.com - Au niveau de la mobilité, quelles sont vos ambitions ?
Didier Dumont : Sur les déplacements entre le domicile et le travail, l'écosystème n'est pas encore stabilisé. Il suffit de regarder les marchés des trottinettes et des autopartages, ils sont en pleine effervescence.
Une chose est sûre : nous n'allons pas devenir un opérateur de transport. Nous sommes au contact avec ces nouvelles solutions. Nous regardons ce qu'il se passe ailleurs, par exemple en Belgique pour favoriser la transition écologique, le gouvernement attribue un budget mobilité.
Les entreprises ont une exonération fiscale, quand elles accordent un budget à leurs salariés pour qu'ils utilisent autre chose que la voiture.
Nous voulons être la plateforme de gestion des budgets de mobilité et donner accès aux employés aux solutions multimodales de transport. C'est notre stratégie, une fois l'écosystème stabilisé, tout ira très vite.
Didier Dumont : Ce n'est pas si évident. Effectivement, beaucoup de nos utilisateurs nous demandent s'ils peuvent utiliser notre application pour leurs voyages personnels.
Chose qui n'est pas possible, car la facturation est envoyée aux entreprises. Notre solution ne répond pas aux besoins du BtoC. Aujourd'hui, ce n'est pas dans nos cordes, mais il y a une demande de nos utilisateurs, donc certainement qu'un jour nous le ferons.
Ce n'est pas notre priorité à court et moyen terme, nous avons encore beaucoup à faire pour le BtoB. On y viendra, mais pas tout de suite.
TourMaG.com - Au niveau de la mobilité, quelles sont vos ambitions ?
Didier Dumont : Sur les déplacements entre le domicile et le travail, l'écosystème n'est pas encore stabilisé. Il suffit de regarder les marchés des trottinettes et des autopartages, ils sont en pleine effervescence.
Une chose est sûre : nous n'allons pas devenir un opérateur de transport. Nous sommes au contact avec ces nouvelles solutions. Nous regardons ce qu'il se passe ailleurs, par exemple en Belgique pour favoriser la transition écologique, le gouvernement attribue un budget mobilité.
Les entreprises ont une exonération fiscale, quand elles accordent un budget à leurs salariés pour qu'ils utilisent autre chose que la voiture.
Nous voulons être la plateforme de gestion des budgets de mobilité et donner accès aux employés aux solutions multimodales de transport. C'est notre stratégie, une fois l'écosystème stabilisé, tout ira très vite.
Sur les agences de voyages : "leur modèle est vieillissant et sclérosé"
TourMaG.com - Quelle sera l'actualité dans les mois à venir de Sodexo dans le business travel ?
Didier Dumont : Dans les mois à venir, nous devons développer les solutions existantes. Il faut savoir que dans le portefeuille clients de Sodexo, il existe 450 000 entreprises, qui vont des unités de 5 salariés aux grands groupes internationaux.
Nous voulons offrir une solution de voyages d'affaires à cette base client.
Dans le même temps, nous allons travailler la data de nos utilisateurs pour personnaliser de plus en plus l'offre. Nous aimerions proposer des activités ou des sorties en relation avec leurs goûts.
TourMaG.com - Pourriez-vous acheter un acteur historique, comme CWT France ?
Didier Dumont : En arrivant, nous avons regardé tous les acteurs traditionnels, mais nous n'avons aucune intention de racheter une agence de voyages traditionnelle, tout simplement car leur modèle est vieillissant et sclérosé.
Après, nous n'excluons pas de racheter d'autres start-up ayant un modèle similaire au nôtre pour accélérer notre développement sur des cibles géographiques, comme l'Asie et les Etats-Unis.
Didier Dumont : Dans les mois à venir, nous devons développer les solutions existantes. Il faut savoir que dans le portefeuille clients de Sodexo, il existe 450 000 entreprises, qui vont des unités de 5 salariés aux grands groupes internationaux.
Nous voulons offrir une solution de voyages d'affaires à cette base client.
Dans le même temps, nous allons travailler la data de nos utilisateurs pour personnaliser de plus en plus l'offre. Nous aimerions proposer des activités ou des sorties en relation avec leurs goûts.
TourMaG.com - Pourriez-vous acheter un acteur historique, comme CWT France ?
Didier Dumont : En arrivant, nous avons regardé tous les acteurs traditionnels, mais nous n'avons aucune intention de racheter une agence de voyages traditionnelle, tout simplement car leur modèle est vieillissant et sclérosé.
Après, nous n'excluons pas de racheter d'autres start-up ayant un modèle similaire au nôtre pour accélérer notre développement sur des cibles géographiques, comme l'Asie et les Etats-Unis.