Twimmers et Twimmeuses à Sainte Sophie, lors du séminaire en Turquie en mars 2013 - DR : A.P.
C'est la fin de l'aventure pour Twim Travel, le réseau d'agents de voyages à domicile créé par Pierre-André Romano fin 2008.
Après plusieurs mois difficiles, durant lesquels le directeur a tenté de trouver de nouveaux investisseurs, l'entreprise a déposé le bilan au tribunal de commerce de Paris le 7 août dernier, selon une information parue dans Tour Hebdo.
Twim Travel n'était plus garanti par son assureur, CNP Caution, depuis le 31 mars 2014.
Une information que Pierre-André Romano a préféré cacher à ses vendeurs.
"J'étais sur le point de signer un accord avec une banque britannique qui acceptait de m'assurer.
Si j'avais avoué à mes conseillers que notre contrat avec CNP était terminé, ils auraient cessé de vendre et la boîte aurait fait faillite immédiatement. J'ai donc pris le risque de continuer tout en cherchant une nouvelle garantie," explique-t-il.
Ses "Twimmers" travaillaient donc sans filet depuis le 1er avril sans en être informés.
Une situation illégale, comme le confirme Me Emmanuelle Llop, avocate au cabinet Equinoxe Avocats. "La vente de voyages sans garantie n'est pas conforme aux exigences légales".
Après plusieurs mois difficiles, durant lesquels le directeur a tenté de trouver de nouveaux investisseurs, l'entreprise a déposé le bilan au tribunal de commerce de Paris le 7 août dernier, selon une information parue dans Tour Hebdo.
Twim Travel n'était plus garanti par son assureur, CNP Caution, depuis le 31 mars 2014.
Une information que Pierre-André Romano a préféré cacher à ses vendeurs.
"J'étais sur le point de signer un accord avec une banque britannique qui acceptait de m'assurer.
Si j'avais avoué à mes conseillers que notre contrat avec CNP était terminé, ils auraient cessé de vendre et la boîte aurait fait faillite immédiatement. J'ai donc pris le risque de continuer tout en cherchant une nouvelle garantie," explique-t-il.
Ses "Twimmers" travaillaient donc sans filet depuis le 1er avril sans en être informés.
Une situation illégale, comme le confirme Me Emmanuelle Llop, avocate au cabinet Equinoxe Avocats. "La vente de voyages sans garantie n'est pas conforme aux exigences légales".
Impossible d'estimer le nombre de clients lésés
Autres articles
-
Faillites et PGE : les hôteliers dans l'œil du cyclone... 🔑
-
Garantie financière : Atout France a-t-il peur du vide (juridique) ?
-
La case de l’Oncle Dom : Voulez-vous jouer à coach-coach avec moi ?
-
Chemin des Voyageurs : quand l'agence part en voyage
-
Ryanair, Etihad, Delta, British Airways, easyJet... Qui reprendra Alitalia ?
En effet, les clients lésés ne disposent d'aucun recours pour se faire rembourser.
Vanessa Depoivre fait partie de ces voyageurs ayant réservé un billet d'avion auprès de Twim Travel pour partir à Bali en octobre prochain.
"Lorsque j'ai reçu le contrat en juin, il spécifiait bien que Twim Travel était assuré par la CNP" se désole-t-elle, furieuse qu'une agence puisse continuer de travailler sans garantie.
"J'ai pourtant payé comptant les 2 000 euros de billets d'avions, mais quand j'ai appelé la compagnie aérienne, celle-ci m'a stipulé qu'ils avaient été annulés"
Pierre-André Romano refuse d'estimer le nombre de clients qui vont se retrouver dans le même cas.
Il a tenté de sauver quelques dossiers, en plaçant une douzaine de ses conseillers chez des confrères.
Ceux-ci ont accepté de reprendre le portefeuille et de payer les encours des voyageurs, qui pourront donc partir.
Mais pour les autres, les vacances sont terminées avant même d'avoir commencé, sauf si un acquéreur décide de racheter le fonds de commerce.
Malgré tout, Pierre-André Romano assume entièrement sa décision. "Nous étions en train de sortir la tête de l'eau, si les mois de mars à juin n'avaient été aussi catastrophiques, avec une chute de moitié de notre activité, nous aurions pu tenir ".
Vanessa Depoivre fait partie de ces voyageurs ayant réservé un billet d'avion auprès de Twim Travel pour partir à Bali en octobre prochain.
"Lorsque j'ai reçu le contrat en juin, il spécifiait bien que Twim Travel était assuré par la CNP" se désole-t-elle, furieuse qu'une agence puisse continuer de travailler sans garantie.
"J'ai pourtant payé comptant les 2 000 euros de billets d'avions, mais quand j'ai appelé la compagnie aérienne, celle-ci m'a stipulé qu'ils avaient été annulés"
Pierre-André Romano refuse d'estimer le nombre de clients qui vont se retrouver dans le même cas.
Il a tenté de sauver quelques dossiers, en plaçant une douzaine de ses conseillers chez des confrères.
Ceux-ci ont accepté de reprendre le portefeuille et de payer les encours des voyageurs, qui pourront donc partir.
Mais pour les autres, les vacances sont terminées avant même d'avoir commencé, sauf si un acquéreur décide de racheter le fonds de commerce.
Malgré tout, Pierre-André Romano assume entièrement sa décision. "Nous étions en train de sortir la tête de l'eau, si les mois de mars à juin n'avaient été aussi catastrophiques, avec une chute de moitié de notre activité, nous aurions pu tenir ".
Risque de discrédit sur une profession encore méconnue ?
La faillite de Twim Travel est donc à la fois conjoncturelle et structurelle.
Reste à savoir si cet événement est susceptible de jeter un discrédit sur le métier d'agent de voyages à domicile, qui peine à émerger dans l'Hexagone.
"Ce n'est pas le concept qui est en cause, mais la gestion de cette entreprise" assure une professionnelle qui a également créé son agence de voyages à domicile.
"Cette forme de distribution cartonne aux Etats-Unis et en Angleterre. Reste à éduquer les clients français pour gagner leur confiance" poursuit-elle.
Frédérique Dubus, ancienne responsable marketing de Twim Travel, refuse également de critiquer le modèle. "Je pense que le marché était presque mûr, il aurait fallu tenir encore deux ou trois ans pour devenir rentable".
Pierre-André Romano accuse de son coté la législation française, trop stricte pour espérer atteindre la rentabilité.
"J'ai voulu faire les choses en toute légalité et salarier l'ensemble de mes commerciaux. Mais les charges étaient trop importantes, c'était très dur de gagner de l'argent".
Pour lui, la vente de voyages à domicile ne pourra pas se développer à grande échelle tant que le statut d'apporteur d'affaires ne sera pas légalisé.
Un sujet sur lequel le SNAV et le Ministère du tourisme feraient bien de se pencher.
Reste à savoir si cet événement est susceptible de jeter un discrédit sur le métier d'agent de voyages à domicile, qui peine à émerger dans l'Hexagone.
"Ce n'est pas le concept qui est en cause, mais la gestion de cette entreprise" assure une professionnelle qui a également créé son agence de voyages à domicile.
"Cette forme de distribution cartonne aux Etats-Unis et en Angleterre. Reste à éduquer les clients français pour gagner leur confiance" poursuit-elle.
Frédérique Dubus, ancienne responsable marketing de Twim Travel, refuse également de critiquer le modèle. "Je pense que le marché était presque mûr, il aurait fallu tenir encore deux ou trois ans pour devenir rentable".
Pierre-André Romano accuse de son coté la législation française, trop stricte pour espérer atteindre la rentabilité.
"J'ai voulu faire les choses en toute légalité et salarier l'ensemble de mes commerciaux. Mais les charges étaient trop importantes, c'était très dur de gagner de l'argent".
Pour lui, la vente de voyages à domicile ne pourra pas se développer à grande échelle tant que le statut d'apporteur d'affaires ne sera pas légalisé.
Un sujet sur lequel le SNAV et le Ministère du tourisme feraient bien de se pencher.