N’est-il pas étrange, pour ne pas dire obsolète, que des compagnies aériennes de droit privé soient encore et toujours dirigées par des gouvernements nationaux ? - Crédit photo : Air France
« Je m’en vais lui faire une ordonnance. Et une sévère ! Je vais lui montrer qui c'est Raoul.
Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle. Moi quand on m'en fait trop, je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile… ».
C’est ce bon Raoul Volfoni dans les Tontons Flingueurs qui s’irrite, mais les propos ont sûrement dû effleurer notre Ministre de Bercy !
Bon, ne rêvons pas, la rencontre, musclée mais rapidement revenue à des échanges plus sereins, s’est terminée, comme d’habitude, pas un « tout ceci n’est qu’un malentendu, nous allons maintenant travailler ensemble, en toute amitié ».
Et, à votre avis, que fait-on, quand on est un « politique », face à une crise que l’on ne sait pas trop comment résoudre ?
Tout simplement, on crée une commission, un groupe de travail, un énième comité Théodule, qui va « réfléchir », discuter et là, c’est carrément du plus grand comique.
« Afin d’améliorer la bonne (si elle est bonne, pourquoi améliorer, juste une digression) gouvernance du groupe Air France-KLM, son développement, sa croissance et l’amélioration de ses résultats ! »
Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle. Moi quand on m'en fait trop, je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile… ».
C’est ce bon Raoul Volfoni dans les Tontons Flingueurs qui s’irrite, mais les propos ont sûrement dû effleurer notre Ministre de Bercy !
Bon, ne rêvons pas, la rencontre, musclée mais rapidement revenue à des échanges plus sereins, s’est terminée, comme d’habitude, pas un « tout ceci n’est qu’un malentendu, nous allons maintenant travailler ensemble, en toute amitié ».
Et, à votre avis, que fait-on, quand on est un « politique », face à une crise que l’on ne sait pas trop comment résoudre ?
Tout simplement, on crée une commission, un groupe de travail, un énième comité Théodule, qui va « réfléchir », discuter et là, c’est carrément du plus grand comique.
« Afin d’améliorer la bonne (si elle est bonne, pourquoi améliorer, juste une digression) gouvernance du groupe Air France-KLM, son développement, sa croissance et l’amélioration de ses résultats ! »
Sans oublier, mais ça c’est moins flagrant, que ce groupe va aussi se pencher sur les « accords conclus le 16 octobre 2003 entre Air France et KLM ». 16 ans déjà et il semble finalement que le mariage ne soit pas consommé !
En attendant, ce qui me fait quand même légèrement frémir, c’est que de deux compagnies en théorie « privées », on en revient subrepticement à une ingérence de plus en plus marquée des Etats, malgré leur actionnariat (14% pour chacun) normalement minoritaire.
N’oublions pas que ce groupe de travail sera co-présidé par Martin Vial, directeur de l’Agence des Participations de l’Etat et Christiaan Rebergen, son homologue du côté batave ! Si ce n’est pas une façon de « reprendre la main » par les politiques, je me demande ce que cela peut bien être ?
Parce que, si j’ai bien tout compris, le groupe de travail qui doit remettre ses conclusions en juin prochain (espérons que ce ne sera pas comme nos Assises du Transport Aérien...) va devoir régler pas mal de questions.
Je cite : les participations des deux Etats dans AF/KLM et la structure du capital, les règles de gouvernance et le respect par les Etats des règles de bonne conduite, la composition du Conseil d’Administration, et surtout « leurs visions respectives de la stratégie de long terme d’Air France-KLM ! »
En attendant, ce qui me fait quand même légèrement frémir, c’est que de deux compagnies en théorie « privées », on en revient subrepticement à une ingérence de plus en plus marquée des Etats, malgré leur actionnariat (14% pour chacun) normalement minoritaire.
N’oublions pas que ce groupe de travail sera co-présidé par Martin Vial, directeur de l’Agence des Participations de l’Etat et Christiaan Rebergen, son homologue du côté batave ! Si ce n’est pas une façon de « reprendre la main » par les politiques, je me demande ce que cela peut bien être ?
Parce que, si j’ai bien tout compris, le groupe de travail qui doit remettre ses conclusions en juin prochain (espérons que ce ne sera pas comme nos Assises du Transport Aérien...) va devoir régler pas mal de questions.
Je cite : les participations des deux Etats dans AF/KLM et la structure du capital, les règles de gouvernance et le respect par les Etats des règles de bonne conduite, la composition du Conseil d’Administration, et surtout « leurs visions respectives de la stratégie de long terme d’Air France-KLM ! »
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Malgré les quelques propos émis par Uncle Ben la semaine dernière, n’est-il pas étrange, pour ne pas dire obsolète, que des compagnies aériennes de droit privé soient encore et toujours dirigées par des gouvernements nationaux ?
Wopke Hoekstra, dans l’excellente interview accordée à nos confrères des Echos, se montre peu prolixe quant à l’avenir du groupe.
Il reste très diplomate lorsqu’il souligne l’écart des résultats entre KLM et Air France, mais se montre très dubitatif sur la compétitivité du groupe face à des compétiteurs comme IAG : près de 3 milliards d’euros pour le groupe anglo-espagnol, à peine 400 millions pour les Franco-bataves !
« Va falloir faire des efforts », dit-il. Tiens donc…
Uncle Ben, en quittant son Canada, avait-il prévu tout ceci ? Aura-t-il quand même les coudées franches afin de mettre en place sa vision pour AF/KLM ?
Et surtout, en aura-t-il la patience ?
Wopke Hoekstra, dans l’excellente interview accordée à nos confrères des Echos, se montre peu prolixe quant à l’avenir du groupe.
Il reste très diplomate lorsqu’il souligne l’écart des résultats entre KLM et Air France, mais se montre très dubitatif sur la compétitivité du groupe face à des compétiteurs comme IAG : près de 3 milliards d’euros pour le groupe anglo-espagnol, à peine 400 millions pour les Franco-bataves !
« Va falloir faire des efforts », dit-il. Tiens donc…
Uncle Ben, en quittant son Canada, avait-il prévu tout ceci ? Aura-t-il quand même les coudées franches afin de mettre en place sa vision pour AF/KLM ?
Et surtout, en aura-t-il la patience ?